mercredi 30 avril 2014

La voiture, plus rapide que le vélo ?

Dimanche dernier, quand je suis revenue d'IKEA, aucun de mes enfants n'était malade. Par contre, ma petite sœur de bientôt treize ans en vacances chez moi, oui. SOS médecin, angine, ganglions partout, antibiotiques urgemment ! La pharmacie de garde la plus proche ? A six ou sept kilomètres. La barbe. En plus, il pleuviote. Je m'apprête à enfourcher mon vélo lorsque Darling me suggère :
— Mais prends donc la voiture de location, profites-en, puisque tu la rends demain matin !
— Bof... tu crois ?
— Mais bien sûr, ça ira beaucoup plus vite !

En effet, selon GoogleMap, le trajet prend douze minutes en voiture, contre dix-sept en vélo. Mais GoogleMap ne prend pas tout en compte. Calcul :
- D'abord, j'ai dû extirper l'énorme bagnole de la place où je l'avais péniblement garée. Mettons une minute.
- Au bout d'un moment, je me suis trompée de voie, je n'ai pas pu bifurquer là où je voulais. J'ai dû continuer, traverser un pont, et faire encore quelques centaines de mètres avant de trouver un rond-point et revenir en arrière. Mettons trois minutes.
- Quand enfin je suis arrivée devant la pharmacie, après avoir consulté frénétiquement mon plan à chaque feu rouge, je n'ai pas pu m'arrêter tout de suite. J'ai avancé, j'ai pris la première rue latérale disponible, j'ai encore tourné une fois, et j'ai fini par trouver une place. Mettons deux minutes.
- La place une fois trouvée, il a fallu faire un créneau avec mon énorme tank. Je n'ai pas peur des créneaux, mais garer un mini-bus n'est pas chose aisée. J'ai dû m'y reprendre à trois fois. Mettons deux minutes.
- Comme je m'étais garée assez loin, j'ai dû marcher jusqu'à la pharmacie. Mettons quatre minutes.

A vélo, je grimpe sur mon engin et je commence à pédaler dès que j'ai passé mon portail, je m'arrête quand je veux pour consulter le plan, je peux descendre et traverser une rue à pied si j'ai besoin de rebrousser chemin, et je me gare pile devant le magasin.

Conclusion : j'ai mis environ vingt-quatre minutes, porte à porte, pour arriver dans cette fichue pharmacie, contre environ dix-sept minutes en vélo. Alors oui, pour faire cent ou mille kilomètres, une voiture, ça va plus vite qu'un vélo (quoique souvent moins vite qu'un train, mais c'est un autre débat). Mais pour faire moins de dix kilomètres en ville, c'est loin d'être toujours vrai...
(Et encore, il n'y avait pas d'embouteillages !)

mardi 29 avril 2014

Le Filou est un casse-cou

Pendant les vacances, à un moment donné, le Filou avait une grosse griffure sur le bas du front, une bosse sur le haut du front, une égratignure sur le nez, et une écorchure sur le menton.
— Oh, mais comment s'est-il fait cette cicatrice ? me demandaient les gens.
— Ben, ça dépend. Laquelle ?
(En réalité, j'aurais été bien incapable de répondre. Vous croyez que je prends des notes ?)

La veille du départ, à 21h passées, juste au moment de se coucher, il est tombé en avant et a percuté le coin d'un coffre avec sa mâchoire. Double plaie, extérieure et intérieure (je suppose qu'il s'est mordu en tombant). J'ai dû laisser trois lingettes imbibées de sang dans le bac à linge sale, elles seront irrécupérables cet été, c'est malin. Pendant vingt-quatre heures, il n'a quasiment rien pu manger, tant il avait la joue enflée. Juste au moment où il commençait à redevenir à peu près photogénique, à croire qu'il le fait exprès.
— Je commence à me demander si je le verrai un jour sans aucun bobo sur le visage... soupire régulièrement l'assistante maternelle.
(Moi aussi.)

Hier soir, entre 9h et minuit, il n'a pas dormi. Son anus lui faisait mal, ou le démangeait. Depuis que c'est arrivé à Mr Thing Two à peu près au même âge, je sais désormais ce que c'est, et j'ai toujours un vermifuge dans mon armoire à pharmacie, mais il faut tout de même quelques heures pour que ça agisse. Vers minuit et quelques, il se tortillait moins, et je l'ai recouché, ankylosée d'avoir passé tout ce temps à le bercer sur un mauvais fauteuil. Je me suis précipitée vers mon lit, épuisée, frigorifiée et endolorie. Hélas, il s'est mis à gémir, et nous nous sommes rendu compte qu'il avait 40 de fièvre. Advil. Il tremblait. Convulsions ? Nous l'avons couché dans notre lit (mais ouiiii, au-dessus de la couette). Bien entendu, impossible de dormir, pour lui comme pour nous. Deux heures plus tard, température : 39,9. Doliprane. On appelle SOS médecin ? On prend un taxi et on l'emmène aux urgences ? Tiens, d'ailleurs, il serait temps de demander où sont les urgences les plus proches. Et les taxis, aussi, d'ailleurs (quoique ma mère m'ait signalé qu'on doit pouvoir mettre un matelas de bébé dans la caisse du triporteur, ça ferait une ambulance très chouette). Trois heures du matin, température : 38,6. Alleluia ! Autant dire qu'il est presque guéri, non ? Au lit.
— Si c'est sa plaie qui s'est infecté, ça peut être très grave, dit Darling.
— Attendons quelques heures de plus. Nous avons eu d'autres gosses qui ont eu des poussées de fièvre inexpliquées qui sont parties très vite. A mon avis, il se venge de ces bains de bouche que nous avons essayé de lui faire faire, voilà tout.
(En effet, depuis, il plafonne à 37°C, sans médicaments. Je dis ça, je dis rien...)

Après cette affreuse nuit, je l'ai tout de même réveillé tôt et emmené chez l'ass mat. J'avais un rendez-vous, je ne pouvais pas faire autrement. Vers midi, j'appelle pour avoir des nouvelles :
— Je suis désolée, je sais que ce n'est pas la bonne heure, vous êtes sans doute en train de leur donner à manger...
— Non non, j'étais en train de mettre de la pommade sur le visage du Filou, il vient de tomber contre un meuble.
(Pas sur la mâchoire ? Non. Tout va bien, alors.)

Soirée difficile. Dire que je suis au bout du rouleau est très en deça de la vérité. Je n'y vois plus clair, je n'arrive plus à réfléchir. (Alors arrête de bloguer et va dormir, crétine ! Oui oui, dans une minute, promis.). Les Things chahutent avec le Grand. Je m'avance pour intervenir quand j'entends un énorme "boum" ! C'est le Filou qui vient de tomber du canapé, tête la première. Pendant qu'il reprend son souffle entre deux hurlements, Darling et moi échangeons un regard abasourdi.
— Mais il le fait exprès, ou quoi ?
(La bonne nouvelle, c'est que la bosse devrait être à peu près cachée par les cheveux. Je commence à avoir peur de croiser des flics, quand je suis avec lui dans la rue.)

A part ça, il va bien, il est mignon comme tout, et il fait plein de progrès. Il ne dit pas encore grand-chose, toujours pas de "gâteau" ou de "voiture" ou de "câlin" à l'horizon, mais aujourd'hui, par exemple, il a appris un nouveau mot.
"Bêtise".

lundi 28 avril 2014

Journée de vacances à IKEA

Après le loooong voyage de retour vendredi, avec arrivée à 23h30, et un samedi pluvieux et cahotique, j'ai décidé que j'avais besoin de vacances pour me remettre de ces vacances. J'ai envisagé environ 5 secondes d'aller au cinéma, ou au hammam, ou au restaurant, ou au musée, ou à l'opéra, et puis j'y ai renoncé, d'abord pour ne pas dépenser trop d'argent, et ensuite parce que, toute athée et non baptisée que je suis, j'ai solidement ancrée en moi la notion que sacrifier le devoir au plaisir, surtout solitaire (hu hu), est totalement inadmissible. Laisser mes gamins et Darling se morfondre à la maison pour m'amuser toute seule me demande un très gros effort. Je sais. N'insistez pas, je sais.

J'ai donc décidé de faire quelque chose d'utile. Mais tout de même amusant, si possible, en tous cas plus que préparer le déjeuner, étendre la lessive et changer des couches. Et j'avais encore la voiture de location, un machin énorme, un mini-bus qui pouvait contenir tout plein de trucs : au prix à la journée, il fallait la rentabiliser. Bref, comme vous le savez déjà puisque vous avez lu le titre, je n'ai pas besoin de tourner autour du pot plus longtemps : je suis allée à IKEA.

Je crois que je n'étais jamais allée là-bas toute seule. Quelquefois sans enfants, juste avec Darling ou un autre adulte, mais pas si souvent que ça. Pour la première fois de ma vie, je crois, j'ai pu arpenter les rayons à mon rythme. Et autant vous dire que je ne me suis pas pressée. J'ai tout touché, tout examiné, tout essayé. Je me suis extasiée, une fois de plus, sur l'ingéniosité des designers. A l'heure du déjeuner, j'ai pu apprécier un bon petit repas que je n'avais pas préparé moi-même (c'est si rare !), dans le silence. Les réflexes ayant la vie dure, j'ai tout de même pris une poignée de cuillères et toute une pile de serviettes en papier sur mon plateau, sous les yeux médusés des gens qui faisaient la queue derrière moi, mais j'ai tout sagement reposé quand j'ai réalisé mon erreur. Quand je me suis assise à table, j'ai pu commencé à manger tout de suite, sans aller chercher des chaises hautes, sans couper de viande, sans nouer des bavoirs, sans servir de l'eau, sans distribuer des assiettes. Du coup, incroyable mais vrai, mon plat était encore chaud ! Je l'ai savouré en bouquinant, et je suis même restée à ma place après le dessert pour terminer mon roman. C'était SUPER.

J'étais partie acheter des tables de chevet, un miroir, un meuble pour les bouteilles, des draps, des lampes et un tapis de bain. J'ai pris tout ça et bien plus encore. Je n'ai pas fait de folie, pourtant. Bon, d'accord, j'avoue qu'ont atterri dans mon panier deux adorables infuseurs à thé, un pot à lait assorti à une de mes théière, et une vraie bouilloire qui siffle quand l'eau est prête, mais dans la catégorie "machins-dont-on-aurait-vraiment-pu-se-passer", c'est à peu près tout. Je n'ai même pas craqué au rayon plantes, ni au rayon déco. Néanmoins, j'ai acheté tout un tas de trucs que je n'aurais certainement pas acheté d'un seul coup dans d'autres circonstances.

Bien sûr, en fin de compte, ça m'a coûté nettement plus cher que si j'étais allée au cinéma ET au hammam ET au restaurant japonais ET au musée ET à l'opéra, mais tant pis. Maintenant, j'ai une couette double pour les invités, un grand plateau pour apporter le couvert quand nous mangerons dans le jardin, des coussins de canapé qui ne glisseront plus jamais (avec un contrepoids à glisser derrière le dossier, c'est tout bonnement génial), et même du papier cadeau multicolore. Et surtout, j'ai passé une journée sans m'occuper des enfants NI travailler. Et ça, ça n'a pas de prix, n'est-ce pas ?

(Je recommencerai un de ces jours. Même si je n'ai pas de voiture. J'ai fait l'expérience d'y aller sans passer par l'autoroute, et c'est possible, et pas si long que ça. La prochaine fois, je tente en triporteur. Chiche !)

vendredi 25 avril 2014

Une pause sur l'autoroute

Voyage du retour. Trois adultes, deux quasi-ados, trois petits. La route est longue. Pause repas sur une aire d'autoroute. Choix des menus, plus de compotes ? Couverts oubliés, où est l'eau ? Chaise haute refusée, mal de gorge, encore faim, verre cassé, Maman, pipi ! Couche changée (deux fois), enfant fugueur, jus renversé, sol poisseux, Maman, caca ! Encore du dessert... Non, Filou, descends de là ! Allez, on repart, qui a les manteaux ?
Enfin, harassés par cette pause épuisante, nous arrivons à la voiture. Trois enfants à boucler. Et puis...
— Mais... Où est le Grand ?
Où vouliez-vous qu'il fût ? Seul dans le resto, nullement gêné par le silence soudain, il lisait.
(Le Seigneur des anneaux. Il a eu du mal à lâcher ses Picsou pour s'y mettre, mais maintenant, il y passe ses journées.)

jeudi 24 avril 2014

Il faut lire pour manger, et non pas manger pour lire

— Mon Grand, viens prendre ton goûter !
— Non, attends !
— Si, viens tout de suite, après ça va être trop tard !
— Mais attends, je n'ai pas mon livre, je ne peux pas manger !
C'est vrai. Il a raison.

Chahut chez les voisins

10h et quelques du soir. Je bosse. Je suis très concentrée sur ma traduction (mon hérote, comme dit Miss Thing One encouragée par le Grand, vient de tomber de son dragon et de dégainer son épée magique) (ah oui, c'est de la grande littérature). Juste vaguement gênée par les cris et les rires des gosses des voisins du dessus, qui ne cessent de chahuter. Tout de même, à dix heures et demi, je me demande pourquoi les voisins ne les couchent pas, ces mômes...
Il m'a encore fallu dix bonnes minutes pour réaliser que dans cette maison de campagne, il n'y avait PAS de voisins du dessus.
(Vivement que les Things retrouvent leurs chambres respectives !)

lundi 21 avril 2014

Cloches voyageuses

Normalement, ici, ni les cloches ni le lièvre ne passent déposer des œufs en chocolat dans le jardin, mais comme Saint Nicolas, elles ont fait un effort pour les petits expatriés...

samedi 19 avril 2014

Flemme ardente

Onze heures du soir. Tout le monde dort, y compris Darling. Je viens de relire ce que j'ai traduit tout à l'heure, pendant la sieste, alors que tout le monde dormait. Ai-je le courage de traduire quelques pages de plus ? Pas vraiment, car mes yeux se ferment, mais je n'ai pas encore fait mon quota de pages quotidien... Allez, on y va. Alors, où en étais-je ? Ah oui, le combat de dragons. "L'animal cracha une immense flemme..."
Bon, d'accord, j'ai compris. Bonne nuit tout le monde !

Nutella géant

Ça faisait longtemps que je le cherchais, j'ai fini par le trouver !
LE pot de 5 kg de nutella, celui qu'on voit dans les crêperies et chez quelques happy few.
Maintenant, petit exercice de calcul : sachant que mes enfants et Darling n'en mangent jamais, sauf quand je fais des crêpes (moins d'une fois par mois), et que moi-même, je m'en fais 4 ou 5 tartines par semaine maximum (avec un équivalent bio sans huile de palme, mais je vais oublier provisoirement mes principes), dans combien de temps pourrai-je disposer de la boîte vide, objet de mon désir ?

vendredi 18 avril 2014

Zizi volant

Je démarre un peu vite avec ma voiture de location. Mr Thing Two, habitué au train de sénateur du triporteur, s'exclame :
— Maman, ça va si vite que mon zizi a failli s'envoler !
Les pilotes de Formule Un ont du souci à se faire...

mercredi 16 avril 2014

ATSEM

Encore mon père adoptif. Encore une soirée après un dîner chaotique. Encore un texto. Encore une question pendant qu'il pianote :
  — Dis, comment appelle-t-on les dames de service dans les écoles maternelles, maintenant ? Des ATSEM, c'est ça ?
Je sens qu'aucun de ses amis ne viendra jamais passer ses vacances avec nous...

Sieste

lundi 14 avril 2014

Pieux mensonge

Le premier jour des vacances, c'est celui où on doit faire des courses, défaire les valises, nettoyer la maison, rendre visite aux voisins, et aussi appeler le plombier parce que malgré tous nos efforts, la chaudière ne s'allume pas.
Malheureusement, c'est aussi le jour où les enfants sont à la fois déboussolés, fatigués par le voyage et surexcités.
—Non, mais ils sont mignons, me dit charitablement mon père adoptif. Juste un peu fatigants, c'est tout...
En fin de soirée, je le vois taper un texto. Il m'apostrophe :
— En italien, l'enfer, c'est bien "l'inferno" ?
Oui, pourquoi ?

Douze heures de trajet

Nous avions prévu de partir vers 7h du matin, maximum 7h15, et d'arriver à environ 19h, après quatre étapes et trois haltes.
Nous sommes partis à 7h14, nous nous sommes arrêtés trois fois, et au bout de quatre étapes d'un peu plus de deux heures chacune, nous sommes descendus du mini-bus quelques secondes avant que le clocher du village se mette à sonner le carillon qui annonce tous les jours, à 19h, qu'il est l'heure de faire bouillir l'eau pour les pâtes (oui, nous sommes en Italie) (non, cette histoire de pâtes quotidiennes n'est pas une légende).
Du grand art, non ?

samedi 12 avril 2014

Vive les vacances

Aujourd'hui, j'ai loué une voiture grande comme un car de touristes, acheté une table de cent kilos pour mon jardin, rangé la maison, fait deux gâteaux, fêté l'anniversaire des Things, re-rangé la maison, et préparé les valises en vue de notre départ en vacances. Demain, je vais me lever aux aurores, rouler mille kilomètres et arriver à l'heure du dîner (au mieux) ou du coucher (au pire) dans une maison laissée à l'abandon depuis l'été dernier. Entretemps, je vais essayer de dormir un peu, en priant pour qu'il n'y ait pas de doliprane à donner ou de cauchemar à chasser.

Vive les vacances,
Vive l'insouciance,
Les jours d'affluence
Sur les routes de France...

(Oui, c'est Dorothée : à ce stade, c'est ce que je peux faire de mieux. Désolée.)

Bon repos à ceux qui ont la chance de prendre des vacances (et peut-être encore plus à ceux qui ont la chance de ne PAS en prendre, en tous cas pas avec des mômes), et à bientôt !


vendredi 11 avril 2014

Frustration et brownies

C'est un phénomène que j'ai remarqué il y a longtemps, que j'avais déjà évoqué brièvement ici, et auquel j'ai particulièrement réfléchi quand j'ai lu (par curiosité, et sans désir de maigrir) un ouvrage du célèbre nutritionniste Zermati : il n'y a rien de pire que la frustration pour manger sans envie, sans faim, et (c'est le plus triste) sans plaisir.

La preuve par l'exemple. L'aliment que je préfère au monde est sans doute le chocolat au lait, et parmi les marques disponibles en France, ma préférée est Milka. Comme j'adore les sucreries et qu'il en faut beaucoup pour que je sois écœurée, manger une tablette entière ne me demande aucun effort. Quand j'étais ado, je me rationnais : maximum deux barres par jour, donc une tablette tous les trois jours. Maintenant que je suis devenue raisonnable et que je pèse dix kilos de plus, je ne me rationne plus. J'achète des packs de trois tablettes aussi souvent que nécessaire. Résultat ? Ça me dure en moyenne un trimestre. Une tablette par mois.

Bien sûr, si j'ai moins souvent envie de manger du chocolat, c'est aussi parce que je mange plein d'autres choses à la place. Le goûter est mon repas préféré, que je ne saute jamais sous peine de crises d'hypoglycémie (je n'ai jamais compris pourquoi on devait attendre en moyenne quatre heures entre le petit déjeuner et le déjeuner, puis huit heures entre le déjeuner et le goûter). Et comme j'adore faire de la pâtisserie, ma boîte à biscuits est souvent pleine de bonnes choses. C'est donc là que je vais piocher. Après quatre ou cinq cookies maison, accompagnés d'un thé sucré (ah oui, désolée) (et avec du lait, même) (je sais, j'irai en enfer), je vous assure que je ne songe même pas à aller fouiller dans la boîte à tablettes.

J'ai repensé à ce paradoxe, ces trois derniers jours, en consacrant chaque heure du jour et de la nuit à m'occuper de mes gamins malades, à distribuer des médicaments, à essuyer des vomissures, à me passer de sommeil, et surtout à essayer désespérément de maintenir Mr Thing Two en-dessous de 40° de fièvre, pas toujours avec succès. J'avais vraiment besoin de bonnes petites choses sucrées pour me donner la force de continuer. Sauf que, bien sûr, je n'avais pas du tout le temps de faire des cookies. J'ai donc mangé tout ce qui me passait sous la main, à n'importe quelle heure. Des petits gâteaux industriels pas très bons, du chocolat, des glaces, du pain, du nutella à la petite cuillère. Mais ce n'était pas de ça que j'avais envie, et rien ne me satisfaisait. Je voulais quelque chose de consistant, avec de la farine. De sucré. De chocolaté aussi, si possible. De "chewy", pas trop sec, pas sablé, mais moelleux et élastique.

Aujourd'hui, les gamins vont mieux, les deux qui sont encore à la maison (le Grand et Mr Thing Two) ont repris du poil de la bête, et j'ai donc pu prendre dix minutes pour faire des brownies. Je connais cette recette, celle de Trish Deseine : le résultat est garanti. Ils sont sortis du four il y a plus d'une heure. Ils ont donc déjà refroidi, je pourrais déjà en manger. Mais maintenant que je sais qu'ils sont là, ça va mieux. Ma frustration s'est envolée. Et je peux attendre tranquillement l'heure du goûter.
(Par contre, au goûter, qu'on ne s'étonne pas si j'en mange un peu plus que nécessaire... Il n'y a pas de miracle, Zermati ne me rendra pas moins gourmande !)

mercredi 9 avril 2014

Un grand véhicule

Je repère quatre jolies chaises en fer forgé sur LeBonCoin, à un prix raisonnable, pas très loin d'ici. Je téléphone à la vendeuse, qui me confirme qu'elles sont toujours disponibles. Le seul problème, c'est qu'elles sont assez lourdes, et pas pliables. A tout hasard, je demande :
— Vous ne pourriez pas me les apporter ? Moyennant un supplément, bien sûr.
— Je suis désolée, mais elles ne rentrent pas dans ma petite voiture.
— Bon, tant pis. Je vais passer moi-même, alors.
— Vous avez un grand véhicule ?
— Oui, ça devrait tenir, pas de problème.
Et effectivement, il n'y a pas eu de problème.

Allez, tous en chœur : vive les triporteurs !

mardi 8 avril 2014

Classe moyenne

Ne me demandez pas comment je suis arrivée là, mais au gré de mes recherches sur Internet, je me retrouve sur une page de l'Observatoire des Inégalités qui propose un graphisme permettant de déterminer dans quelle catégorie de la population on se trouve : riche, pauvre, aisé, normal ?



Et là, oh surprise, je découvre que nous faisons partie... des classes moyennes. Si nous n'avions pas eu de gamins, ou à la rigueur un seul, nous aurions pu prétendre à la dignité de "catégorie aisée", mais là, pas moyen (hu hu).
Je ne sais même pas si ça me désole, si ça me réjouit, ou si ça m'indiffère.

(Cela dit, il manque tout de même une information de taille dans ce graphique : même avec un revenu et un nombre d'enfants identiques, des locataires à Paris n'auront pas la même marge de manœuvre et la même possibilité de se payer des extras que des propriétaires à Goujon-sur-Epuisette, non ?)

dimanche 6 avril 2014

Le plus beau bruit du monde

Le plus beau bruit au monde n'est pas le chant d'un oiseau, ni le bruissement de l'eau, ni le vent dans les arbres. Ce n'est pas le rire d'un enfant, la stridulation des cigales, la mélodie d'un piano. Ce n'est pas la berceuse d'une mère, le crissement des skis sur la neige, le grésillement du beurre dans une poêle chaude. Non, le plus beau bruit au monde, c'est celui de l'imprimante qui crache la traduction qu'on vient de terminer pour qu'on puisse la relire une dernière fois sur papier avant d'en être enfin débarrassé. Si, si.

samedi 5 avril 2014

Beurk !

Troisième jour de suite que je joue les garde-malades pendant que Darling va au travail sous prétexte que l'une de ses collègues est absente et qu'il ne peut pas laisser l'autre toute seule (alors que moi, si, il faut croire). En fin de compte, le Filou a une angine carabinée et Miss Thing One un virus quelconque, mais surinfecté, avec un ganglion de la taille d'une bille dans le cou. Autant dire qu'ils sont d'une humeur charmante (et comme j'ai dormi trois heures la nuit dernière, moi aussi).

Tout à l'heure, le Filou se réveille de sa sieste en pleurant. Je vais le chercher. Il ne veut pas mettre son pantalon, et pleure. Il ne veut pas marcher, et pleure. Il ne veut pas que je m'assoie avec lui dans les bras, et pleure. Finalement, nous arrivons dans la cuisine. Et là, il avise les flapjacks (des sortes de barres de céréales) que j'ai malencontreusement laissés au four un peu trop longtemps, de sorte qu'ils sont un peu trop secs et tombent en miette. Et avant même que j'aie le temps de lui en proposer un, il proteste (en pleurant) :
— Non ! Pas ça ! Beurk !

Réjouissons-nous : il a appris un nouveau mot.

vendredi 4 avril 2014

Crise

J'ai un peu l'impression d'être revenue aux heures les plus mémorables de l'hiver dernier. Hier matin, peu après le départ de Darling avec le Filou, le téléphone sonne. "Allô, Maman ?". Vous allez me prendre pour une demeurée, mais je n'ai pas compris qui c'était. Le fait que le Grand me téléphone un jeudi à 10h10 ne faisait tout simplement pas partie du domaine du possible, surtout qu'il n'a PAS de téléphone. Pourtant, c'était bien lui, qui utilisait le portable d'un copain. Tous les profs de la journée absents, impossible de sortir du collège sans autorisation, un coup de fil ne suffit pas, il faut venir le chercher. Bon. Retour, lessive, coup de fil de ma mère pour organiser les déplacements de l'été, puis à nouveau, le téléphone sonne. "Allô, madame Darling" ? Là, je savais qui c'était : quand on m'appelle par ce nom qui n'est pas le mien, c'est qu'il est arrivé quelque chose à un gamin. Bingo, Miss Thing One était agonisante quand je suis arrivée à la maternelle, la tête posée sur son assiette à la cantine. Ramenée à la maison sur mon dos. Mise au lit. Déjeuné (prévu de longue date) avec une copine, et longue discussion sur le thème "la vie, c'est compliqué, et l'amour, n'en parlons pas" (mais nous en avons quand même parlé). Puis fin de la sieste de la gamine, circuit habituel pour rapatrier les mômes, retour à la maison, soirée difficile, toute seule (Darling rentrait à 20h30). Nuit infernale, relevée dix fois, pour Miss Thing One et pour le Filou qui pleuraient à tour de rôle. Ce matin, migraine à couper au couteau. J'emmène quand même Mr Thing Two à l'école. Au retour, je trouve tout le monde en larmes ou en cris. Miss Thing One, fiévreuse et donc de très mauvaise humeur, avait repoussé brutalement le Grand qui envahissait son espace vital, et ce dernier avait basculé en arrière, tombant sur le Filou, qui était tombé à son tour, sur le radiateur. Théorie des dominos. Une bosse de la taille d'un oeuf de caille. Darling affolé. Finalement tout le monde se calme (ne croyez pas ce que disent les magazines qui veulent vous faire culpabiliser, la télévision est la meilleure des baby-sitters), on met du froid sur la bosse, le Grand part au collège, et moi je retourne au lit parce que mon cerveau essaie de sortir de mon crâne à chacun de mes mouvements, oui ça fait mal. Une heure plus tard, Darling me réveille, d'abord parce qu'il doit aller bosser (horaires décalés, il reviendra encore à 20h30 ce soir), et ensuite parce que le Filou est patraque, il s'est endormi dans ses bras. Traumatisme crânien ? Saleté de virus transmis par Miss Thing One ? Scarlatine transmise par un copain de chez l'assistante maternelle ? Darling file au boulot et me laisse seule avec ma perplexité, mes gamins malades et mon mal de tête. On déjeune. Miss Thing One va mieux, elle n'arrête pas de papoter. le Filou va plus mal, il n'arrête pas de chouiner et refuse même les pâtes (alors là, c'est grave). Vérification faite, il a 39° et des poussières. Au lit, tous les deux. Elle ne veut pas dormir. Lui veut dormir, mais il n'y arrive pas. Finalement, il vomit. Abondamment. Sur tout son lit, et son doudou (j'en ai un de rechange, bien sûr). Et ensuite sur notre lit pendant que je change les draps du sien. Là, il est 14h, ils dorment enfin tous les deux. Je vais vérifier toutes les 20 minutes comment va le petit, sans savoir au juste ce que je suis censée vérifier. Comme l'escalier craque et que la porte de sa chambre grince, je vais forcément finir par le réveiller alors qu'il a besoin de dormir. Je ne sais toujours pas qui va aller chercher Mr Thing Two, ni qui va garder les autres si je dois filer aux urgences avec le Filou. Et j'ai mal à la tête. Et une traduction à finir pour mercredi (dernier).
Et sinon, vous, ça va ?

mercredi 2 avril 2014

Le Grand, la DS, et le wi-fi

— Maman, c'est super, ce soir, quand j'ai allumé ma DS il y avait un nouveau programme ! On me l'a donné, c'est gratuit !
— Pardon ? Quel nouveau programme ?
— YouTube.
— Mais comment il est arrivé là ?
— Ben, il est venu tout seul, je n'ai rien demandé, je te le jure !
— Je te crois, mais ce n'est pas le problème. Je croyais que ta DS n'était pas connectée à Internet ?
— Non, elle ne l'est pas, puisque (voix geignarde de pauvre enfant martyr) tu n'as jamais voulu la configurer...
— Il me semblait bien que j'avais refusé. Mais alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
— Je ne sais pas...
— Dis donc (voix inquisitrice de méchant flic), tu as intérêt à m'expliquer un peu mieux que ça. Qu'est-ce que tu as fait ?
— Mais rien, je te jure ! (Voix d'innocence outragée.) Avec mon ami Machin, on a essayé de la connecter tout seuls, mais quand on a choisi le wi-fi Numéricable, comme pour l'ordinateur, il fallait mettre un mot de passe, donc on n'a pas pu aller plus loin...
(Ça me rappelle Les fourberies de Scapin, où ce dernier, pour se défendre d'une accusation injuste, avoue avoir commis plein d'autres méfaits).
— Hein ? Quoi ? Répète un peu ? Tu as essayé de te connecter alors que j'avais refusé ?
— Ben oui, mais juste un tout petit peu, et puis de toute façon ça n'a pas marché. J'ai aussi pensé à demander à Papa, mais il ne saurait pas, pas vrai ?
— Configurer une connexion Internet ? Papa ? A peu près autant que préparer une blanquette de veau à l'ancienne. Bon, bref, ça ne répond pas à ma question. Puisque ta DS n'est pas connectée, comment ce programme est-il arrivé dessus ?
— Mais je ne sais pas, je te le jure, il est venu tout seul !

Heureusement, ce pré-ado, qui jusqu'à il y a deux ou trois ans ne me mentait jamais et  ne me cachait pas grand-chose, n'est pas encore un as de l'hypocrisie. Et j'ai fini par découvrir que sous couvert de "faire une promenade" pour raccompagner un copain, après avoir bâclé ses devoirs, il était allé à la gare du RER avec deux amis pour profiter du wi-fi gratuit.
Onze ans et demi, et ils traînent déjà dans les gares de banlieue, les yeux vissés sur leurs écrans, par un merveilleux jour de printemps.
Heureusement, juste après, il s'est roulé sur l'herbe en mimant une bagarre meurtrière avec Mr Thing Two (l'un est "le maître des ténèbres" et l'autre "le maître de la lumière", sauf quand l'un est "Le Grand du Texas" et l'autre "Aït-Bob"). Mais pour combien de temps ?

mardi 1 avril 2014

Une gente correctrice

Pot de départ à la retraite d'un proche qui travaillait dans l'édition. Voici qu'arrive une dame d'un certain âge, petite mais énergique.
— Bonjour ! s'exclame le jeune retraité. Je suis content de te voir ! Tu es la seule représentante de la gente des correcteurs, aujourd'hui.
— Bonjour. Gent : G, E, N, T. On ne prononce pas le T final. La gent. Gente, c'est un adjectif.

Note à moi-même : ne pas inviter de correctrice à mon propre pot de départ (même si un jour j'ai droit à une retraite, je veux dire).

(C'est bête que je n'aie pas eu l'occasion de lui parler, elle avait l'air très sympa, en vrai.)