lundi 29 juin 2015

Des vélos, des écrits et des expos

Hier, il y a eu un grand pique-nique dans le Bois de Vincennes avec d'autres possesseurs de vélo-cargos. Contrairement à l'année dernière, pas d'épreuves cette année (et c'est bien dommage, parce que j'avais déjà prévu d'embaucher les gamins poids-plume d'une autre famille nombreuse, j'étais à peu près sûre de pouvoir caser six gamins dans la caisse du triporteur, donc même en roulant à 8 km/h avec mon assistance électrique en panne, j'étais à peu près certaine de gagner), mais juste un rassemblement des quelques précurseurs que nous sommes qui ont découvert cette formidable alternative à la bagnole, avec la visite d'un certain nombre de curieux qui envisagent de rejoindre le club des happy few. J'ai eu l'occasion d'essayer quelques vélos, et je sais désormais exactement quels sont les deux que je veux acheter. Ce que je ne sais pas encore, c'est ce que je vais en faire, et surtout où je vais trouver l'argent, mais c'est un autre problème. Un jour ou l'autre, j'aurai un biporteur Douze et/ou un longtail Yuba Mundo, c'est sûr. En attendant, j'ai bavardé avec des tas de gens super sympas dont certains que je connaissais virtuellement mais pas IRL, et ça m'a fait un bien fou.

Aujourd'hui, il y a eu un dernier voyage dans l'institut pour enfants avec troubles du comportement où j'ai animé des ateliers d'écriture une demi-douzaine de fois cette année. Ces dernières semaines, l'éducateur qui a monté ce projet et moi-même avons bossé d'arrache-pied pour réaliser deux livres rassemblant les textes et dessins réalisés par les enfants : mise en page professionnelle, couvertures magnifiques, impression de qualité, et voilà des vrais petits bouquins à distribuer aux enfants qui ont vu leurs noms sur la couverture et qui m'ont même dédicacé le livre eux-mêmes (j'ai trouvé que ça me changeait plutôt agréablement, jusqu'à ce que la directrice pose une pile de cinquante bouquins sur la table en me disant "Ceux-là, on va les distribuer au personnel et à tous nos partenaires, vous pouvez tous nous les signer ?"). Remerciements à  n'en plus finir, sourires, toasts (avec des verres en plastique pleins de jus de fruit, mais c'est le geste qui compte), etc. J'ai presque eu l'impression d'avoir réellement fait quelque chose d'utile avec ces gamins, et ça m'a fait très plaisir.

Demain, après avoir salué ma mère qui loge chez moi cette semaine, et avoir accueilli le plombier qui vient changer la chaudière, et l'ami-bricoleur qui vient enfin remplacer la porte de la salle de bain, je vais partir avec le Grand et ma sœur de 14 ans pour aller voir l'exposition Harry Potter dans une banlieue fort éloignée de la mienne. Deux RER, une demi-heure d'attente, plein de monde, la canicule, mais aussi des tas de jolies choses à voir avec ces deux ados qu'il est parfois difficile de faire sortir de leur lit (sans même parler de leur chambre). Ça devrait me fatiguer, mais aussi me changer les idées.


Bref, ces derniers temps, je n'ai aucune raison de me plaindre de la routine.
Du coup, je me plains parce que ma traduction n'avance pas (sans blague), et que je voudrais passer une journée toute seule dans le calme.
Jamais contente, c'est ma devise.

samedi 27 juin 2015

Trop de vélos ?

Sachant que nous ne sommes que trois à pédaler, dont une seule régulièrement, peut-être que nous avons un peu trop de vélos, en effet.

Voyons le bon côté des choses : heureusement que ce sont des bicyclettes et pas des voitures. Je doute que je pourrais en caser treize dans le garage...

vendredi 26 juin 2015

Vol d'ordinateur

Je crois que j'y avais fait allusion ici à un moment donné : lors de mon dernier voyage en train, je me suis fait voler mon ordinateur.
Bon, OK, je l'ai oublié à bord.
Mais la personne qui l'a retrouvé ne l'a pas apporté aux objets trouvés, alors c'est bien du vol, ça, non ?
Je me console en me disant que puisque je suis sûre de ne pas m'être levée de mon siège pendant le trajet, et que j'étais une des dernières à sortir du wagon, ce n'est pas un passager qui l'a emporté, mais le personnel de nettoyage, certainement pas très bien payé. Tant qu'à être volée, je préfère l'être par un pauvre. C'est mon côté bobo de gauche.

Bref, le moment était très mal choisi pour causes de compte en banque écarlate. Or, même si j'ai un ordinateur de bureau, j'ai vraiment besoin d'un ordinateur portable pour bosser quand je suis en déplacement, en particulier l'été.
A tout hasard, j'ai contacté mon assurance. Et là, surprise, on m'a dit que oui, ce genre de vol était couvert. Il fallait juste que je porte plainte.

Je suis donc allée au commissariat du coin faire perdre du temps à un flic. Fort charmant, au demeurant. Oui, oui, je suis désolée, hein, je connais pourtant tout Renaud par cœur, mais ce flic-là était vraiment charmant, je n'y peux rien. Il était noir, aussi, donc je me dis qu'il ne devait pas être facho.
(Je suis à fond dans les clichés, ce soir, non ?)

Ensuite, j'ai rappelé mon assurance, qui m'a dit qu'à la réflexion, puisque j'avais travaillé avec dans le train, cet ordinateur pouvait être considéré comme du matériel professionnel, et donc il fallait que je me tourne vers mon assurance professionnelle. Sachez-le, brave gens : pour peu que vous répondiez à un email de votre patron de temps en temps, paf, votre bécane payée avec vos propres deniers devient un ordinateur professionnel. Et tant pis pour vous si, comme moi, vous n'avez pas d'assurance professionnelle.
J'ai rétropédalé aussitôt et j'ai affirmé que je l'avais sorti dans le train pour regarder un film. Ce qui était vrai aussi, en plus.

Bref, après quelques négociations, l'assurance a fini par me rembourser. Une fois déduite la décote pour "vétusté" (oulala oui, il avait presque deux ans, dites donc) et la franchise, j'ai touché à peu près la moitié du prix d'origine de l'ordinateur. Franchement, je n'en espérais pas tant. Néanmoins, cela ne suffisait pas pour racheter le même.
Mais, me suis-je dit alors, peut-être que je peux m'en acheter un autre plus basique, à ce prix-là ? Après tout, je n'ai pas besoin d'un truc ultra puissant. Je m'en sers exclusivement pour mes traductions (donc il faut juste que je puisse y installer un logiciel de traitement de texte et quelques dictionnaires), et de temps en temps pour mettre un DVD aux enfants, en vacances ou dans le train.
A ma grande joie, j'ai en effet trouvé un ordinateur portable qui coûtait quasiment à l'euro près la même somme que celle remboursée par l'assurance. Je l'ai reçu aujourd'hui, et j'ai été ravie de constater qu'il était encore plus léger et fin que le précédent. Je me suis empressée d'installer LibreOffice, et Dropbox, et Firefox. Et puis j'ai pris mon premier dictionnaire à installer, le Robert & Collins, et je me suis approchée avec le CD-ROM à la main...
... et j'ai poussé un hurlement.

Oui, mesdames et messieurs, avec la grande intelligence qui me caractérise, j'ai acheté un ordinateur sans lecteur CD.


(soupir)

(Heureusement, après avoir copieusement juré – "Ah mais non mais c'est pas vrai mais MINCE !!" – j'ai découvert qu'on peut acheter des lecteurs externes à un prix raisonnable. C'est juste un truc de plus à trimbaler, quoi.)

(Re-soupir).

jeudi 25 juin 2015

De la relativité des tailles de pyjama

Depuis quelque temps, c'est pratique, les vêtements trop petits de Mr Thing Two n'ont plus besoin de transiter par la cave avant d'être refilés au Filou, d'autant plus que ce dernier est grand pour son âge. Hier soir, j'enfile au petit bonhomme un pyjama que son grand frère portait encore la semaine dernière :
— Mais c'est à Akit, ça !
— Ça l'était, oui, mais maintenant il ne lui va plus.
— C'était à Akit quand l'était grand ?
— Non, quand il était petit. Et maintenant, c'est à toi.
Il réfléchit une seconde, puis en conclut tristement :
— Moi devenu pitit, alors ?

mercredi 24 juin 2015

Chasse au trésor et anniversaire métro (2)


Suite de l'histoire
Après s'être un peu égarés à la station Châtelet (mea culpa, je leur avait fourni un plan obsolète : ils cherchaient désespérément la ligne 4 direction Porte d'Orléans, alors que le terminus est aujourd'hui Montrouge), les trois ados sont arrivés à la librairie de Darling, qui leur a donné le deuxième indice :

Et d’un ! Félicitations : c’est un très bon début.
J’espère sincèrement que vous ne vous êtes pas perdus…
Le changement à Châtelet n’est pas facile,
Il faut se concentrer pour ne pas perdre le fil !
En tous cas, vous êtes là, et vous avez mon roman.
Je vais vous demander un autre livre, à présent…
Aux Éditions XXXX, mon ancien travail,
Se trouve mon amie M., pas vue depuis un bail.(...)
Devant l’entrée du bâtiment, il y a un interphone.
Si la porte est de fermée, bien sûr, l’un de vous sonne.
Puis vous prendrez l’ascenseur, à gauche, jusqu’au troisième.
Vous devriez y arriver sans trop de problème…
C’est là qu’est l’accueil de la maison d’édition
Et qu’il vous faudra donc expliquer votre mission.
La femme qui vous recevra se nomme O.,
(Dites-lui bien bonjour de la part de Fofo !)
Elle appellera M., qui viendra à l’instant
Et vous donnera ce que vous venez chercher céans :
Un catalogue, l’indice numéro deux, et puis aussi
Un de leurs livres récents, par elle-même choisi. (...)


Ils ont trouvé la maison d'édition, et mon ancienne collègue leur a donné le troisième indice, qu'ils ont suivi après avoir fait une pause dans un square pour dévorer le pique-nique que je leur avais préparé ce matin :

Bravo, mes chers ados ! Vous avez réussi !
Je vous félicite d’être arrivés jusqu’ici.
J’espère que vous n’avez pas tourné en rond dix fois,
Sur la place, avant de trouver la voie…
Plus qu’une étape encore, et vous pourrez rentrer
Profiter d’un goûter et d’un repos mérité.
Cette fois, vous n’allez pas rendre visite à quelqu’un
Mais tout simplement vous rendre dans un magasin.
Au 17 rue Scribe, dans le 9e, à Paris,
Se trouve UNIQLO, grande boutique aux petits prix.
Il vous faudra à la caisse demander un catalogue
Afin que cette journée ait un joyeux épilogue…
Si jamais les catalogues, par malheur, étaient absents,
Vous pourrez acheter quelque chose pour le Grand:
Un T-shirt (homme, taille M) de moins de vingt euros,
Ou bien quelques chaussettes qui ne seront pas de trop…
Et n’oubliez pas de me rapporter le ticket de caisse,
Sinon, je vous préviens, je vous botte les fesses !
N’essayez pas de m’entourlouper, petits tricheurs :
Le seul autre UNIQLO est très loin d’ici, par bonheur (...)

Et en effet, à défaut de catalogue, ils ont acheté un T-shirt de la bonne taille – ils ont été incapables de trouver les chaussettes, mais on ne va pas chipoter – et ont même eu la présence d'esprit de ne pas repartir par la même station qu'à l'arrivée pour ne pas avoir de changement à faire. Ils sont donc arrivés tout frais à la maison à 15h30 seulement. Ils m'ont montré les trois objets rapportés, et ont obtenu en échange le tout dernier indice :

Vous avez réussi ? Bravo. C’est très bien.
Vous avez gagné votre diplôme de vrai parisien !
J’espère que tout s’est très bien passé,
Et que chacun d’entre vous a bien participé…
Mais quelque chose me dit que vous ne voulez pas
Que je m’étende ainsi. Alors, trêve de blablas !
Le trésor que vous êtes allés chercher dans tout Paris
N’a jamais quitté la banlieue… Eh oui, c’est ainsi !
Il se trouve quelque part ici, dans cette maison.
Vous le trouverez sans peine. C’est une boîte en carton
Que j’ai mis dans la pièce où le Grand passe ses journées
Et ses nuits, et d’où il ne sort que pour manger
(Et aller à l’école quand vous n’êtes pas en vacances,
Mais depuis ce matin, vous l’êtes. Quelle chance !) (...)


Ils ont trouvé le trésor sans trop de difficulté, ils ont ouvert la boîte (emballée dans un vieux plan de métro en guise de papier cadeau), et voici ce qu'ils y ont trouvé :

Trois plans de poche, avec index des rues et tout le nécessaire.

Trois mugs "souvenirs" vendus par la RATP.

Trois porte-clés avec un bout de plan d'un côté et un ticket de l'autre.

Enfin, nous avons mangé le gâteau que j'avais réalisé pour l'occasion :



Dans l'ensemble, je crois qu'ils ont passé une bonne journée et ont bien rigolé. Ils ont encore un peu de mal à se repérer sur le plan quand ils sont dans la rue et qu'il faut trouver une adresse précise (une fois à Opéra, ils ont dû demander leur chemin pour trouver l'Uniqlo, par exemple) , mais ils ont l'air d'avoir bien compris tous les trois comment on trouve une adresse sur le plan, comment on choisit un itinéraire le plus simple possible, et comment on circule dans le métro. De mon côté, j'avoue que je suis assez fière de moi. Et la bonne nouvelle, c'est que le Grand n'aura plus aucune excuse pour exiger que je l'accompagne à droite ou à gauche sous prétexte que "Mais maman, je sais pas prendre le métro tout seul"...

Chasse au trésor à travers Paris

Je n'ai jamais organisé, pour mes enfants, une fête d'anniversaire digne de ce nom. Non que je sois particulièrement désorganisée (je vous rappelle que j'ai un travail d'indépendante et quatre enfants), mais les anniversaires, vraiment, ce n'est pas mon truc. Au fil du temps, j'ai développé des stratégies pour ces jours tant redoutés. Ma préférée est de faire appel à ma sœur – qui a son BAFA, elle. Il m'est aussi arrivé d'embaucher un animateur, d'emmener les gamins au Parc Floral ou au Bowling, et dans le pire des cas, d'essayer tant bien que mal d'occuper les gamins en regardant l'heure toutes les trois minutes. Je suis pétrie d'admiration devant les gens qui, comme mon héroïne  Ciloubidouille, organisent des fêtes inoubliables, avec un thème précis que l'on retrouve dans l'invitation, dans le buffet, dans les nombreuses activités proposées, dans les cadeaux... Mais moi, même la pêche à la ligne ou la course en sac, c'est au-dessus de mes forces.

Or, aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, j'ai organisé un véritable anniversaire à thème pour le Grand, 13 ans. L'idée m'est venue il y a quelques semaines, quand je me suis rendu compte qu'il ne savait pas consulter un plan et encore moins trouver un itinéraire en transports en commun. Une idée brillante, qui m'assure en plus une journée de tranquillité : avec deux de ses copains, le jeune pré-ado va faire une grande chasse au trésor dans tout Paris.
Génial, non ? Après avoir envoyé des invitations (imprimées sur un plan de métro) et leur avoir expliqué les bases à tous les trois, je leur ai fourni à chacun un ticket valable pour toute la journée, un plan de Paris détaillé avec l'index des rues, un pique-nique, des téléphones, de l'argent au cas où, et le premier indice :


C’est parti, les amis ! La chasse est donc ouverte !
J’espère que cette journée sera une découverte…
Vous verrez, ce n’est pas très difficile, promis,
De s’orienter dans le métro et dans Paris.
Je vous rappelle quelques règles : ne prenez pas
Le RER, sauf à l’aller et au retour, ligne A ;
Ne sortez jamais vos téléphones dans le métro
Car ils pourraient tenter quelques vilains pas beaux ;
Et pour pique-niquer, trouvez-vous un jardin,
Un square, un banc public, un lieu extérieur, enfin.
Vous êtes prêts ? On y va ! Votre première sortie
Consiste à vous rendre dans une librairie.
(...)
Entrez dans la boutique – en présentant vos sacs
Si le vigile l’exige, même s’ils sont en vrac – ;
Marchez tout droit, jusqu’au fond, et vous trouverez
Un aimable libraire prêt à vous renseigner.
Vous lui demanderez un roman bien connu,
Foundation d’Isaac Asimov, que je n’ai pas encore lu.
C’est le premier objet que vous devez me rapporter.
Puis ce charmant libraire vous donnera un papier
Qui vous dira quelle est l’étape suivante,
Dans laquelle vous pourrez vous lancer séance tenante !
Alors bon courage, mes hardis compagnons,
Et pensez au trésor qui vous attend à la maison !


Je vous dirai ce soir ce que ça a donné...