Parfois, la vie, c'est aussi ça :
- Décider de partir à 9h30 pour aller visiter le musée des arts forains, et décoller à 9h40 à peine, donc avec vingt bonnes minutes d'avance sur le retard prévu ;
- Devoir marcher assez longtemps après être descendus du bus, parce que le chauffeur qui papotait avec un copain a tout simplement oublié de s'arrêter (!) (oui oui, nous avions bien appuyé sur le bouton "arrêt demandé"), et en profiter pour admirer la Seine qui miroitait sous les timides rayons de soleil ;
- Mettre plus d'une demi-heure pour traverser le parc de Bercy en suivant Mr Thing Two qui court dans tous les sens avec le Grand, alors que Miss Thing One marche sagement à côté de la poussette et refuse de lâcher la main qui la tient ;
- En arrivant devant le musée, découvrir qu'il y a environ 57 kilomètres de queue, et se dire que tant pis, de toute façon c'est notre première sortie depuis trois jours et il fait beau, autant en profiter ;
- Finalement, emprunter le coupe-file parce qu'un gentil monsieur monté sur des échasses nous a annoncé que les femmes enceintes pouvaient être assimilées à des "personnes à mobilité réduite" ;
- A la caisse, découvrir que les cartes bleues ne sont pas acceptées et que le musée est vraiment bondé, et se dire que décidément, le destin ne veut pas que nous y entrions ce jour-là ;
- Nous arrêter dans un café de la Cour Saint-Emilion pour cause d'hypoglycémie darlinesque, faire patienter Mr Thing Two, qui voudrait bien grimper sur les tables et casser les verres, en partageant avec lui un chocolat chaud, tandis que Miss Thing One, elle, refuse catégoriquement de goûter le chocolat chaud sous prétexte qu'elle ne sait pas ce que c'est ;
- Ressortir sans avoir rien démoli et sans même que la serveuse ait perdu son sourire ;
- Faire un petit tour rapide dans le magasin d'articles de cuisine, "pendant qu'on y est" ;
- Hésiter à acheter un tapis de cuisson spécial pour macarons, et puis se dire qu'on a fait des macarons exactement trois fois en dix ans, et que donc ce n'est pas forcément indispensable (mais on sait déjà qu'on finira par l'acheter un jour) ;
- Retraverser le parc en nous extasiant devant les canards et en empêchant Mr Thing Two de plonger dans la mare pour les voir de plus près ;
- Reprendre le bus qui nous fait la grâce de s'arrêter au bon endroit ;
- Juste avant de rentrer, acheter des pizzas totalement contre-indiquées pour les diabétiques, parce que ça fait tellement plaisir au Grand ;
- Tenter pour la première fois de manger tous ensemble, dans un boucan infernal et un désordre inimaginable, et conclure que deux services, c'est mieux...
Et c'est à cet instant-là, pendant que Miss Thing One crachait des bouts de clémentine tout autour de la table, pendant que Mr Thing Two mâchouillait un trognon de pomme repêché au milieu des ordures après avoir émietté son pain dans toute la pièce, pendant que le Grand nous saoulait en parlant incessamment de Tintin de sa voix suraiguë, que Darling m'a dit :
— Tu te rends compte que nous vivons là les meilleurs moments de notre vie ?
Est-ce l'effet du grand air, du soleil, des pizzas, des fous-rires partagés au cours de la matinée ?
J'ai trouvé qu'il avait raison.
"pendant que le Grand nous saoulait en parlant incessamment de Tintin de sa voix suraiguë"
RépondreSupprimerheureusement que le Grand ne lit pas le blog de maman ^^