Nous l'avons attendu. Nous en avons rêvé. Nous l'avons supplié de se hâter. Nous avons désespéré de le voir arriver. Nous y avons quasiment renoncé. Et puis tout à coup, sans prévenir, le voici qui s'annonce. Il est à notre porte. A l'heure où vous lirez ces lignes, il sera peut-être même déjà là.
Mesdames et messieurs, c'est officiel, c'est certain, c'est vraiment vraiment vrai :
Le printemps est là !
(Enfin, il sera là très exactement à 11h, 1 minute et 55 secondes, selon Wikipedia.)
Soyons clair : je n'ai jamais fait partie de ceux qui dépriment à l'arrivée de l'automne, comme Alain Rémond ou ma mère (dans le désordre, ce sont les deux premiers exemples qui me viennent). Loin de là, j'aime beaucoup l'hiver, et son arrivée me met en joie : l'odeur piquante du sel sur les rues de Paris, le souffle qui se condense dans l'air froid ("Regarde, je fume !"), le contraste entre la chaleur sous les vêtements et le visage glacé, la lumière incomparable des jours ensoleillés, la neige occasionnelle, etc. Et puis l'hiver rassemble mes deux moments préférés de l'année : Noël et les vacances au ski. Certes, ces dernières années, Noël a dû se passer de sapin et de menu longuement concocté, et le ski est passé plusieurs fois à la trappe. N'empêche, j'aime l'hiver.
Mais cette année, pour la première fois de ma vie, je rêvais de voir le printemps arriver. Moins de pulls, de bonnets, de gants à enfiler aux trois bambins matin et soir. Plus de lumière dans la journée, à moi qui suis toujours enfermée à la maison. Moins de maladies (ça s'est enfin calmé depuis deux ou trois semaines, à tel point que nous songeons à faire vacciner le Petit, qui aurait dû l'être début janvier, mais seulement "si ça fait quelques jours qu'il n'est pas malade"). Un planning de travail toujours assez chargé, mais réalisable, du moins je l'espère. Des bourgeons, des fleurs, du vert. L'anniversaire des Things, qui vont enfin sortir de la catégorie "bébé" définitivement. D'autres fruits que des pommes, et d'autres légumes que des racines. Pâques, et les œufs dans le jardin. Et puis quelques détails qui n'en sont pas, comme ne pas avoir les pieds gelés quand on se balade dans l'appart la nuit avec un bébé dans les bras, découvrir que le jour se lève quand ledit bébé se réveille trop tôt et trouver ça du coup nettement plus acceptable...
Alors oui, je sais qu'il fait moche, mais c'est normal, au printemps, il pleut, c'est comme ça. Je sais qu'il y a une semaine, j'ai dû annuler un rendez-vous en banlieue pour cause de transports bloqués par la neige (je n'en reviens toujours pas), mais on va dire que c'était l'hiver qui nous faisait ses adieux. Je sais qu'il y aura d'autres maladies, d'autres traductions ultra-urgentes, mais si je peux au moins aller courir une fois de temps en temps et prendre une soirée par semaine pour inviter quelqu'un à dîner ou regarder un film, ce sera déjà super. Je sais que le Petit entre dans la phase la plus difficile (entre un et deux ans, arg), mais c'est la preuve qu'il grandit. Je sais que le déménagement va être une épreuve, mais ce sera aussi un progrès.
Oui, décidément, vive le printemps !
Allez, pour fêter cette dernière heure hivernale, je vais aller me faire un dernier chocolat chaud bien épais et enfiler un gros pull, j'ai froid.
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