Mon héros se promène dans un endroit imaginaire, une sorte de musée où sont rassemblés un certain nombre d'objets historiques ou étranges, parfois magiques. Vous savez, le nez du sphinx, les bottes de sept lieues, ce genre de choses.
Il est dans l'allée des S. Il y trouve entre autres des objets ayant appartenu à des personnages au nom en S, et aussi un serpent particulièrement agressif. Mais ça ne l'affecte pas plus que ça. Et puis il voit un bocal rempli de raisins conservés dans de la saumure. Et tout à coup, son humeur change complètement, et il voit tout en noir.
Pourquoi ? Parce que ce bocal contient des "sour grapes", des raisins amers. Vous savez, comme dans la fable d'Ésope reprise par La Fontaine, où le renard n'arrive pas à attraper les raisins et s'en va, dépité, en grommelant que de toute façon, "ils sont trop verts, et bons pour les goujats". L'expression est passée dans le langage courant en anglais, mais elle s'est déformée, et en général, on ne l'utilise pas à bon escient, mais plutôt pour exprimer le fait que quelqu'un est amer ou pessimiste.
Cela fait donc des semaines que je cherche quelque chose qui répond à ces critères :
- concret, tangible, qu'on puisse mettre sur des étagères ;
- commence par un S ;
- évoque immédiatement, pour des lecteurs français, une idée de mauvaise humeur (ou d'angoisse, ou d'amertume, ou n'importe quel sentiment négatif, en fait : on peut adapter) ;
- de préférence, peut être contenu dans un bocal.
Donc si vous êtes en train de vous ennuyer au boulot et que vous avez envie d'y réfléchir, ne vous gênez pas, surtout. Si quelqu'un a une idée de génie, je m'engage à lui offrir un exemplaire du bouquin quand il sera publié en français.
Des soucis ? La fleur, on la met sur une étagère et le double sens fait que ça lui pompe sa joie immédiatement ?
RépondreSupprimerOh, pas mal du tout ! Je vais y réfléchir !
Supprimerun bocal de salsifis (traumatisme de cantine pour tant de gens!)?
RépondreSupprimerDe tous les fruits et légumes courants, le salsifi est en effet le seul qui commence par un S : j'avais fait des recherches dans cette direction... mais enfin, le lien avec la morosité soudaine du héros n'est pas évident !
Supprimerc,'est sûr, et après lecture de l'autre commentaire je trouve l'idée du souci bien lus prometteuse, mais je n'ai pas pu résister, ça m'a rappelée le bon vieux temps des versions anglaises en khâgne où on se délectait de ce genre de..."soucis" idiomatiques!
Supprimer+1 pour les salsifis de cantine. Ils se vengent sur ton système digestif tout l'après-midi!
SupprimerSi ton héros est particulièrement fragile des intestins, la relation avec la morosité sera vite faite...
Certes... mais ce n'est pas un jeu de mot !
SupprimerEt si le lecteur adore les salsifis, hein ?
Un bocal rempli de soufre ? Déjà l'odeur prend au nez et donne la nausée. Et en plus, ça lui rappellera toutes les raisons pour lesquelles il souffre...
RépondreSupprimerBonne idée, mais j'ai peur que ce soit un peu tiré par les cheveux.
SupprimerDes soupirs et il se met à soupirer.
RépondreSupprimerChloé
Et/ ou des sanglots
SupprimerUn bon bocal de soupirs et de sanglots
Chloé
Des soupirs, en musique ? Un peu difficile à mettre dans un bocal, malheureusement...
SupprimerSi la poésie ne convient pas, alors très premier degré : un bocal de sang. Personnellement, ça changerait mon humeur. Sinon, les soucis, c'était une bonne idée.
SupprimerBonnes recherches !
Chloé
Finalement, je crois que je vais garder les soucis. Yanne, si tu veux un exemplaire du bouquin (ou d'un autre, d'ailleurs, parce que celui-là ne paraîtra pas en français avant au moins 6 mois), écris-moi un email pour me donner ton adresse !
RépondreSupprimerDes sabots de diable, du sang de dragon, des scarabées?
RépondreSupprimerPourquoi pas un bocal de salive ?
RépondreSupprimerC’est très symbolique la salive. Ne pas gaspiller sa salive en vain.
On peut la cracher pour sceller un pacte. Ou bien cracher au visage de quelqu’un pour lui exprimer son mépris, ce qui aggrave les paroles dites avant.
Elle peut avoir une fonction magique quand elle est appelée bave.
Alors, ça colle ou pas ?
Visiteuse
Ou encore un bocal de suie : c’est âcre, noir, collant.
RépondreSupprimerVisiteuse
Le problème du sang, de la salive, de la suie, des scarabées ou des salsifis, c'est que même si ce sont des substances pas forcément ragoutantes, le rapport avec l'humeur du héros n'est pas évident, et surtout il n'y a pas de jeu de mot. Alors que dans le texte en VO, ce n'est pas ce que contient concrètement le bocal qui est négatif (des raisins dans de la saumure : rien de bien méchant, tant qu'on ne me demande pas d'en manger), mais c'est le mot, ou en l’occurrence l'expression, qui désigne ce contenu ("sour grapes"). Voilà pourquoi les soucis me semblent bien mieux convenir. En soi, une petite fleur orange n'a rien d'inquiétant, mais quand on pense au mot qui la désigne, ce n'est pas gai !
RépondreSupprimerDe la soie? S'il ne s'estime pas beaucoup, l'allusion à "soi" peut rabattre sa joie...
RépondreSupprimerEn lisant l'article, le mot salmigondis m'est venu à l'esprit mais la simplicité des soucis est parfaite.
RépondreSupprimerJ'aime ces vieux mots inusités.
Bonne fin de traduction