(Question toute théorique, d'abord parce que vous ne pouvez pas me répondre, et ensuite parce que même si ça barbait tout le monde, je le ferais quand même, comme je l'ai fait la dernière fois, pour en garder une trace moi-même !)
Le premier jour, nous sommes parties de la maison à 5h45 du matin, nous avons prix l'eurostar à 7h30, et par la magie du décalage horaire, nous sommes arrivées chez notre hôte à 10h du matin à peine, bien décidées à y prendre un deuxième petit-déjeuner pour compléter celui que nous avions vaguement grignoté dans le train (vous savez, le fameux deuxième petit-déjeuner qui s'interpose entre le premier petit-déjeuner et les elevenses). Sauf que notre hôte nous a tout juste offert un café, et rien à nous mettre dans le ventre. Donc nous nous sommes contentées de laisser nos bagages, et nous sommes parties vers le centre-ville. Une fois là, nous avons commencé par faire la toute première chose que fait toute personne sensée en arrivant à Londres : acheter des billets de théâtre. Ensuite, nous avons mangé. Ouf. L'essentiel était fait. Notre tourisme pouvait commencer.
Il a commencé par la National Gallery, où je n'étais pas entrée depuis des années, ce qui m'a permis de confirmer que Turner reste un de mes peintres préférés (ce n'est pas terriblement original, je sais).
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Celui-là, je l'ai chez moi (enfin, une reproduction, hein) |
Les Misérables, la pièce musicale. Que vous dire ? D'abord, le roman : je l'adore, et je l'ai lu un certain nombre de fois. Je vous ai déjà raconté que quand je suis allée à Londres juste après mes études, je suis tombée amoureuse de ce qu'on appelle en français les "comédies musicales" même quand ce sont des tragédies, après avoir été transportée par la version scénique de La belle et la bête de Disney. Après cette dernière, la deuxième que je sois allée voir, c'était Les Misérables, parce que je savais que même si je ne parlais pas encore plus d'une douzaine de mots d'anglais, je parviendrais à comprendre ce qui se passait, puisque je connaissais si bien le livre.
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"One day more", la plus belle chanson de groupe que je connaisse. |
Un choc. Une grande baffe. Depuis, j'ai dû voir une quarantaine ou une cinquantaine de spectacles de ce genre, mais celui-là reste de loin mon préféré. A tel point que c'est le seul que j'ai vu cinq fois. Et même six, donc, maintenant. [Parenthèse : non, je ne roulais par sur l'or quand j'habitais à Londres, mais je prenais les places les moins chères, et j'ai réussi à me faire inviter deux fois : une par un ouvreur, et une autre par un violoniste de l'orchestre (et non, je n'ai pas dû payer en nature) (les Anglais ne sont pas tous des gentlemen, mais il y en a tout de même beaucoup, d'après mon expérience)]. Pour moi, la musique est insurpassable, la mise en scène formidable, et même si j'ai vu des spectacles bien plus éblouissants du point de vue des décors et des costumes, je n'en ai jamais vu aucun qui m'ait autant touchée. Cette fois encore, j'ai beaucoup apprécié la représentation, mais forcément, j'ai été moins bouleversée que la première fois, vu que je connaissais le texte par cœur de la première à la dernière ligne. Et puis bon, la doublure qui jouait Marius ce soir-là avait une belle voix, certes, mais il chantait qu'il était amoureux de Cosette ou parlait de révolution avec Enjolras ou voyait mourir Eponine avec à peu près autant d'émotion que s'il avait récité le dictionnaire. Néanmoins, je le dis, je le maintiens, je le soutiens : si c'est la pièce musicale qui a battu tous les records de longévité (40 ans : même Cats n'a pas tenu autant), c'est parce que c'est la meilleure, un point c'est tout.
Le théâtre a changé depuis la dernière fois que je l'ai vu (c'était au Palace, mais Harry Potter and the cursed child l'a délogé) (Photographie © Ficelle) |
Désolée, je me suis laissée emporter par mon enthousiasme... Où en étais-je ? Ah oui : après cette première journée particulièrement longue, nous sommes rentrées chez notre hôte, sommes montées jusqu'à notre chambre sur la pointe des pieds, et nous avons dormi d'un sommeil de plomb.
Deuxième journée, direction South Kensington, parce que mon amie voulait aller voir le National History Museum. Un musée magnifique d'un point de vue architectural, et très intéressant si on aime les vieux os – mais en réalité, mon amie voulait surtout voir les fossiles trouvés par Mary Anning, une des premières femmes paléontologue, parce qu'elle avait fait sa connaissance dans Prodigieuses Créatures de Tracy Chevalier. Un argument que je peux tout à fait comprendre.
Il n'était pas fait mention de son amie Elizabeth Philpot, hélas. (Photographie © Ficelle) |
L'après-midi, après un passage par la plus belle librairie de Londres, nous sommes allées dans la City, et nous sommes montées en haut du Monument au Grand Incendie de Londres, où se passera l'un des chapitres de l'une de mes prochaines traductions. Du haut de cette tour étroite, nous avons pu admirer les gratte-ciels qui poussent comme des champignons dans cette partie de la ville, alors qu'il n'y en avait quasiment pas il y a quinze ans.
Photographie © Ficelle |
Et puis nous avons fini notre journée devant une nouvelle comédie musicale, qui fête cette année ses dix ans : Wicked, l'histoire de la méchante sorcière de l'ouest du Magicien d'Oz, adaptée d'après le roman éponyme de Gregory Maguire. Un spectacle absolument grandiose, avec des costumes et des décors à couper le souffle, et une belle histoire de méchante-qui-ne-l'est-pas-tant-que-ça, et des voix magnifiques... mais qui a souffert de la comparaison avec Les Misérables vu la veille. C'est beau, c'est superbe, c'est magnifique, mais il manquait quelque chose. Moins de paillettes, et plus d'émotion, ça nous aurait plus davantage.
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A couper le souffle, je vous dis. |
Et puis nous sommes de nouveau rentrées sur la pointe des pieds, et avons de nouveau dormi comme des souches.
(La suite demain) (Pas d'inquiétude, nous ne sommes pas allées voir une troisième comédie musicale, donc il n'y aura pas d'autre critique de théâtre, promis).