"Alors, passons à l'affaire Fofo-Nonna / Voleuse. Voyons... Madame Voleuse est là ? Non. Par contumace, donc. Vous êtes son avocate ? Très bien. Et Madame Nonna ? Ah, elle est morte. Alors Madame Fofo ? Vous êtes son avocate ? Et vous vous constituez partie civile ? Très bien, je le note. Avez-vous des témoins ? D'accord, donc vous les présenterez à la prochaine audience. Monsieur le PM ("Pubblico Ministero", sic), avez-vous quelque chose à réclamer ? Non. Bon, donc puisque Madame Fofo est morte... Ah, non, c'est la dame avec le bébé, désolée ; puisque Madame Nonna est morte, nous reverrons Madame Fofo et Madame Voleuse en novembre, à la prochaine audience, ainsi que les témoins. Parfait. Passons à l'affaire suivante..."
Durée : trois minutes et quarante secondes.
En fait, ce n'était qu'une audience préliminaire, pas le procès.
La juge ne m'a même pas regardée.
Personne ne m'a demandé de jurer de dire toute la vérité et rien que la vérité.
Je n'ai pas dit un mot.
La salle ressemblait à une salle de classe.
Personne ne portait de bonnet carré. A peine des toges vaguement enfilée par-dessus un tailleur.
Il y avait neuf audiences prévues entre neuf et dix heures.
Vous savez quoi ? Chuis déçue.
Ben, toi qui voulais y retourner, tu n'es pas satisfaite?
RépondreSupprimerDu coup, ça servait à quelque chose que tu y ailles?
RépondreSupprimerAnne : c'est vrai ! Mais j'aurais préféré récupérer l'argent qu'on m'a volé. Et puis j'avais envie d'assister à un vrai procès de cinéma, avec les serments, les preuves qu'on sort d'un chapeau au dernier moment, les harangues enflammées des avocats, le visage défait de la coupable... Tout ça, quoi !
RépondreSupprimerCi-san : oui, il fallait que je sois là pour me porter partie civile. Mais comme personne ne m'a demandé ma carte d'identité et que je n'ai pas prononcé un seul mot qui trahisse mon accent français, j'aurais aussi bien pu envoyer une copine !
Mmh...je pense que même en novembre, la juge ne sortira pas un mouchoir noir sur sa perruque blanche avant de prononcer la sentence.
RépondreSupprimerMais elle avait un marteau, au moins, dis-moi?