samedi 14 avril 2012

Les joies du post-partum

Après la série "Les petits maux de la grossesse", j'avais l'intention de faire une série "Les joies du post-partum", mais je me rends compte qu'en fait, j'ai la flemme. Je crois que j'ai envie de passer à autre chose, d'oublier un peu cette grossesse pénible. Cela dit, je m'en voudrais de laisser dans l'ignorance tous ceux qui s'imaginent qu'après l'accouchement, ça y est, hop, tout est oublié et c'est reparti mon kiki. Je vais donc vous dresser une petite liste rapide de tout ce qui vous tombe dessus dans les jours et les semaines qui suivent ; au moins, celles qui ne sont pas encore passées par là ne pourront pas dire que je ne les ai pas prévenues.

- Les tranchées
Pour une fois, les primipares peuvent se rassurer, cela ne concerne que celles qui en sont à leur deuxième enfant ou plus. Après l'accouchement, l'utérus contracte tant qu'il peut pour retrouver le plus vite possible une taille normale, en particulier pendant l'allaitement. Et pour une raison mystérieuse, plus on a eu de gamins, plus ça fait mal. Les trois premiers jours, à la maternité, j'étais à deux doigts de réclamer une péridurale à chaque fois que je donnais le sein...

- Les lochies
C'est un nom savant pour désigner les saignements après l'accouchement. Si, comme moi, vous trouvez que le gros avantage d'être enceinte, c'est de ne plus avoir ses règles, vous allez vite déchanter : tout ce à quoi vous avez échappé pendant neuf mois va vous tomber dessus d'un seul coup. Autrement dit, au lieu d'avoir cinq ou six jour sanguinolents une fois par mois, vous allez en avoir une cinquantaine à la suite. Et pas le droit de mettre des tampons ou des coupes menstruelles. Au moins, ça vous donnera une excuse pour ne pas aller à la piscine et pour ne pas montrer votre ventre (voir plus bas).

- La montée de lait
Il paraît que chez certaines femmes, c'est très supportable. Chez d'autres, ça revient à prendre trois tailles de soutien-gorge en douze heures, à avoir des seins aussi durs que si ils étaient remplis de cailloux, et des boules grosses comme des noix jusque sous les aisselles. Le moindre contact est très douloureux, même celui de la serviette de toilette après la douche. L'avantage, c'est que pour une fois, vous ne trouverez pas que votre bébé réclame le sein trop souvent, même si c'est la vingtième tétée en vingt-quatre heures. Et quand, une semaine plus tard, vous vous sentirez quasiment à l'aise dans un soutif 100G, voire envisagerez de rétrograder au 100F, vous aurez l'impression que votre poitrine est redevenue d'une taille très raisonnable.

- L'élimination
Alors oui, il y a la constipation (les multipares expérimentées n'oublieront pas de mettre des pruneaux dans leur valise, et d'en consommer plusieurs fois par jour), mais aussi, après la péridurale, une période où on n'arrive parfois pas à vider sa vessie alors même qu'elle est pleine à craquer (je vous rappelle que j'ai eu cinq perfusions à la fois). Il faut donc demander à l'infirmière de faire ça avec une sonde. Ah ben non, la péridurale ne fait plus effet, donc ça fait mal. Bobo. Ouille.

- Les maux de dos
Rien que de très classique : des douleurs au coccyx parce que vous avez été trop longtemps dans la même position sur la table d'accouchement (tout ça parce que vous avez eu la flemme d'imiter les courageuses qui se mettent accroupies, à quatre pattes, et que sais-je encore), et puis dans les reins parce que votre ventre continue à peser et à tirer vers l'avant (du moins pour celles qui ont encore l'air enceinte de cinq mois dans les jours qui suivent l'accouchement ; celles qui remettent leur jeans d'avant la grossesse à la sortie de la maternité sont priées d'aller voir sur un autre blog si j'y suis, merci).

- Les douleurs intimes
Épisiotomie, déchirure, "éraflures", ou même rien de tout ça, juste le passage d'un machin de 10 cm de diamètre par un endroit peu habitué à ce genre d'exercice... Oui, voilà, quoi. A coté, les courbatures que vous attrapez en reprenant la gym à la rentrée après six mois de paresse, c'est de la gnognotte.

- Les vergetures
Ce n'est pas douloureux, on est d'accord, mais ça fait bien partie des joies du post-partum. Heureusement, certaines femmes y échappent, souvent les moins jeunes ; pour une fois qu'il y a un avantage à avoir un enfant assez tard ! Pour d'autres, c'est assez effarant. Et si vous avez à la fois plusieurs enfants, une grossesse gémellaire à votre actif, et une peau très fragile, alors vous trouverez qu'à côté, votre arrière-grand-mère avait la peau lisse.

- L'affaiblissement des abdominaux
Vous connaissez la phrase "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants" ? Et bien moi, avant j'avais des abdos, maintenant j'ai des enfants. Alors oui, bien sûr, il y a la rééducation (à faire impérativement après la rééducation périnéale, attention). Mais si jamais j'ai de nouveau un ventre plat un jour, fût-ce au prix de deux années d'exercices quotidiens, sans passer par une intervention chirurgicale, alors je m'engage à devenir assistante maternelle et à garder des bébés jusqu'à ma retraite. C'est dire si je suis sûre qu'il n'y a pas la moindre chance que ça arrive, hélas.

Il y a d'autres choses, dont certaines nettement plus graves, mais je n'ai pas envie de parler des risques de prolapsus (quand le périnée lâche pour de bon), hernie (quand les abdos renoncent définitivement) ou diabète de type 1 (quand le diabète gestationnel s'installe), donc on va arrêter là.
N'empêche que, je le répète, le premier qui vient me dire que la grossesse n'est pas une maladie, je lui fait avaler un petit pot asperges-carottes sans sel ajouté.

3 commentaires:

  1. Ahhh! la voilà enfin la serie après!! J'ai bien ri... comme d'hab! Bon force est de constater que d'après mes souvenirs de ma première grossesse tu n'as pas tout à fait tord voire même raison, sur de nbreux points... Ah dire qu'il ne me reste que 15 jours maximum avant de gouter à toutes ces joies post partum!

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  2. Cela dit, en dépit de toutes ces joyeusetés, je me réjouis tous les jours de ne plus être enceinte...
    Bon courage à toi pour les jours et semaines qui viennent !

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  3. Y a-t-il encore du Polyanna dans Fofo? uhm... oui.

    Tu devrais inventer "l'échelle de Fofo". Comme l'échelle de Richter. A chaque fois que tu fais une liste de symptôme les femmes enceintes, ou qui viennent d'accoucher, pourront compter combien de symptômes elles ont, sur les 9 que tu décris à chaque fois.

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