Qu'est-ce que ça prépare pour le dîner du réveillon, une cuisinière talentueuse, pendant que les autres sortent foie gras, saumon fumé ou huitres ?
Une soupe dite "de retour du marché", avec toutes les épluchures qui lui passent sous la main : tiges de brocoli, feuilles de céleri-branche, fanes de navet, carottes toutes molles après deux semaines passées dans le frigo, etc. Parce que c'est économique, parce que personne n'a très faim, parce que ça convient aux régimes des uns et des autres, parce qu'il n'y a pas d'invités, parce qu'on peut faire une purée pour les bébés en même temps, parce qu'on a un mari qui n'a pas l'habitude de fêter le réveillon et un grand gamin qui ne sait même pas quel jour on est.
Qu'est-ce que ça boit pendant la soirée, une femme enceinte diabétique, pendant que les autres trinquent au champagne ?
Une infusion, puisque même les jus de fruits sont interdits. Non sucrée, bien sûr.
Qu'est-ce que ça fait le 31 décembre à minuit, une traductrice débordée, pendant que les autres festoient, crient dans la rue, se font la bise, dansent ?
Ça bosse. Ça passe sa dernière traduction au correcteur d'orthographe pro, pour pouvoir l'imprimer à une heure du matin, la relire une dernière fois sur papier le 1er janvier pendant la soirée, et l'envoyer à l'éditeur le lundi 2 janvier, comme prévu par le contrat.
Qu'est-ce que ça fait pendant la matinée du 1er janvier, une mère de jeunes enfants dont le mari est malade, pendant que les autres pioncent jusqu'à midi ou plus ?
Ça se lève tôt pour donner les biberons, ça fait partir une lessive, ça vide le lave-vaisselle, ça étend le linge, ça lave et émince des poireaux, ça range, ça fait partir une deuxième lessive, ça remplit le lave-vaisselle, ça raconte en boucle Mimi la souris et Léo et Popi, ça coupe des champignons, etc.
Oui, MAIS...
Qu'est-ce qu'elle fera mardi matin, cette traductrice mère de famille nombreuse, après avoir renvoyé les gamins dans leurs crèches et écoles respectives et après avoir rendu sa traduction, pendant que les autres prendront le métro d'un air morose et se remettront au boulot sous l’œil sévère de leur chef ?
Elle profitera de sa liberté retrouvée, elle se fera un thé épicé avec un nuage de lait au milieu de la matinée, elle préparera une fournée de petits gâteaux, elle lira plein de blogs de cuisine, elle ira peut-être même se promener un peu, et l'après-midi elle fera une bonne sieste.
Nananananère.
(C'est bon, vous n'avez plus aucune envie de pleurer sur mon sort, n'est-ce pas ?)
C'est mardi et je te souhaite une belle journée de farniente sans lessives, chaussettes dépareillées ou autres corvées ménagères! Un petit tour à La Grande Epicerie pour nous conctocter d'autres petits plats succulents par hasard? Puis, si tu peux me dire où trouver un bon moule à tatin pas cher, tu me fais signe -- j'avais tous les ingrédients pour faire ta recette et....catastrophe! Pas de moule ad hoc! (honte à moi)...
RépondreSupprimerEn l'absence de moule ad hoc, un moule à manqué fait très bien l'affaire : il faut juste faire le caramel à part, dans une casserole, si le moule ne va pas sur le feu.
RépondreSupprimerSinon, une poêle avec manche amovible qui passe au four (en fonte, par exemple) est l'idéal, même si ça coûte plus cher qu'un moule tatin basique, car tu la rentabiliseras bien plus vite ! C'est ce que j'utilise.