Au cours des dernières années, j'ai petit à petit viré bio. D'abord pour le lait, les œufs et le poulet, puis pour les légumes, puis pour tout le reste, du moins tout ce qu'on peut trouver facilement en bio (et à un prix à peu près raisonnable). Pour des raisons principalement écologique, ce qui signifie que j'essaie aussi d'être locavore (j'ai arrêté les fruits et légumes hors saison ou venus du bout du monde) et que je commence même à lorgner du côté de la cuisine végétarienne, pour diminuer la viande, même si c'est difficile, car nous adorons ça.
Et puis aussi, soyons franche, parce que ça m'amuse de découvrir plein de nouveaux produits et de faire des expériences culinaires.
Je sais désormais qu'on peut faire des mousses au chocolat avec du tofu soyeux, j’assaisonne mes salades avec du gomasio, je remplace parfois le beurre par de la purée d'amandes, je fais pré-germer mes légumineuses, j'ai dix types de farines différentes à la maison et je n'utilise plus de sucre blanc. Même l'arrow-root et l'agar-agar n'ont plus de secrets pour moi, c'est dire.
Mais quand même, il y a des écolos-bios qui me font peur.
Dans le dernier Biocontact, le mensuel gratuit distribué dans les magasins bio, on trouve des publicités pour des extracteurs de jus d'herbe, pour des compléments alimentaires rassemblant 47 vitamines qui vous feront vivre jusqu'à 107 ans, pour du charbon végétal activé (?), pour des ostéopathes d'animaux de compagnie, pour des mesureurs d'hyperfréquences, pour du miel de Manuka possédant une activité antibactérienne non peroxydique (sic), pour des déshydrateur à sept étages, pour un site de rencontre d'amours bio, pour un siège démontable en bois permettant la méditation nomade (!), pour des cours de biochirurgie immatérielle grâce auxquels vous soignerez rien qu'avec l'esprit et l'énergie...
... Et puis au milieu de toutes ces pubs et petites annonces qui font froid dans le dos, il y a une proposition de "menu de fête bio".
En entrée, des rillettes de sardine sans lait. (J'adore la précision).
En plat principal, un gratin de pâtes aux champignons. Des champignons de Paris, hein, pas des cèpes.
Et en dessert ? Allez, soyons fous, une panna cotta. Sans sucre. Ni crème, d'ailleurs.
De quoi convertir tous vos amis et les convaincre que la cuisine bio, ce n'est pas forcément ennuyeux. Si si.
Ok c'est un menu bio, mais, de "fête"?
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