Il y a des moments où je préférerais faire un travail manuel (pas trop abrutissant tout de même, de préférence) plutôt qu'être traductrice. La phase de relecture de mes textes avant envoi à l'éditeur en fait partie. Car contrairement à écrire, et encore plus à cuisiner, ou bricoler, ou n'importe quoi du genre, lire – surtout un texte qu'on connaît déjà par cœur – est propice à l'endormissement. Surtout quand ça fait plusieurs nuits qu'on se couche tard parce qu'on travaille, ou qu'on se lève très tôt pour cause d'enfant malade. Ou les deux.
Les yeux qui se ferment tout seuls, le nez qui se rapproche des pages imprimées, la phrase qu'on doit relire quinze fois de suite pour en comprendre le sens alors qu'on l'a écrite soi-même, les pensées qui vagabondent malgré les coups de fouets mentaux qu'on se donne, c'est une véritable torture. On a beau se relever toutes les demies-heures pour débarrasser la table, vider le lave-vaisselle ou exécuter n'importe quelle autre activité physique qui vous secoue un peu, on a beau se laver la figure à l'eau froide, on a beau s'installer dans des positions aussi inconfortables que possible, il y a toujours un moment où on finit par s'endormir pour de bon, "juste cinq minutes", parce qu'on n'y tient plus. Et bien sûr, non seulement on dort deux heures, mais en plus on dort mal, en rêvant qu'on essaie désespérément d'ouvrir les yeux (parce qu'on est dans un musée, ou au volant d'une voiture...) sans y parvenir. Un de mes rêves récurrents, dont je me réveille toujours avec une migraine tenace.
Je vous laisse, ma pseudo-sieste de ce matin ne m'a pas vraiment reposée, et j'ai encore plein de coquilles à corriger et de répétitions à pourchasser d'ici demain soir avant de pouvoir me débarrasser enfin de ma traduction pour de bon...
... jusqu'au stade des épreuves, bien entendu.
(Mais comme disait ma grand-mère au moins dix fois par jour, faisons les choses une par une !)
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