lundi 30 juillet 2018

Froid (si, si)

Oui, je sais, vous avez tous chaud, où que vous soyez. Mais nous, en arrivant le soir dans ce refuge à 2700m d'altitude, entre les plaques de neige, nous avons apprécié notre soupe réconfortante. Et le lendemain matin, quand l'orage a éclaté juste au moment où nous franchissions le col, nous nous sommes réjouis d'avoir emporté polaires et k-ways. Cela dit, personnellement, comme j'avais Gnafron dans le porte-bébé sur mon dos,  j'ai dû m'en passer, car il a fallu l'envelopper dedans pour qu'il cesse de chouiner. Il devait être suffisamment abrité, car il s'est endormi très vite, pendant que je me protégeais de mon mieux contre la grèle avec mon chapeau de soleil et que mes bras nus prenaient une jolie couleur carotte...

vendredi 27 juillet 2018

Aventurier nocturne

Dormir avec Gnafron, c'est aussi se réveiller plusieurs fois par nuit pour le remettre dans un position convenable, avec de préférence la couette sur le corps plutôt que sur la tête. Peine perdue, d'ailleurs, car il ne tardera pas à essayer une autre position encore plus acrobatique que la précédente, par exemple avec la tête hors du lit, coincée entre la table de chevet et le radiateur. Mais peut-être ai-je tort d'intervenir. Qui suis-je pour nier à cet enfant le droit d'imiter Fifi Brindacier - ou sa mère, d'ailleurs, que je retrouvais parfois dans les positions les plus incongrues (par exemple SOUS le lit) quand elle avait cet âge-là et moi 10 ou 11 ans, alors que nous partagions notre chambre pour cause de vacances?  L'histoire se répète...

lundi 23 juillet 2018

Automatismes

Départ stressant, surtout quand le Grand est enfin sorti de son lit au moment où je disais aux trois autres de mettre leurs chaussures et qu'il m'a dit qu'il ne trouvait pas ses t-shirts alors que j'avais déjà les valises à la main.
Voyage en train fatigant, car si le Grand comatait (naturellement) et si les trois autres nauséaient, le petit Gnafron, lui, était en pleine forme.
Mais le moment vraiment épique, c'est quand, une fois la voiture de location obtenue et les cinq mômes enfin installés dedans, je me suis assise derrière le volant et je me suis rendu compte... que je ne savais pas conduire cette bagnole. Je ne savais même pas comment démarrer. C'était une boîte automatique, et je n'avais jamais rien eu de tel entre les mains...
(Par bonheur, je me suis rappelé que j'avais un oncle qui avait une voiture semblable)
("Allô, Tonton ? Dis-moi, j'ai un petit problème : je viens de louer une voiture, mais le moteur ne s'allume pas, et il y a des lettres à la place des chiffres sur le levier de vitesses... Tu peux me donner un petit cours de conduite express et à distance ?)
(Finalement, une fois que j'ai réussi à démarrer et à rassurer le Grand, tout s'est bien passé)
(Je sens qu'après avoir lu ce billet, ma soeur va commencer à regretter de m'avoir confié son bambin...)

dimanche 22 juillet 2018

Émulation

"Ouh ! C'est dur !" dit mon neveu, Gnafron, 2 ans et demi, en essayant  de suivre ses cousins et sa cousine.
C'est dans ce genre de cas que je me rends compte à quel point les miens ont grandi...


PS: A côté de la toile d'araignée, il y avait un poteau. Je mets Mr Thing Two au défi de grimper jusqu'en haut. Il le fait sans trop de difficulté : ce gamin a des muscles en acier. Miss Thing One tente à son tour, et bien sûr, elle n'y arrive pas. Elle recommence. Encore. Encore. S'acharne. Échoue. Tente une autre technique. Encore. Insiste. Les autres changent de jeux, s'éparpillent. Elle s'obstine, même si elle est de plus en plus fatiguée et glissante de sueur. 25 minutes plus tard, je sonne le départ. Et là, avec l'énergie du désespoir, elle s'agrippe, monte, monte... et arrive en haut. J'étais SCIÉE. Une telle persévérance, si jeune, ça vaut toutes les facilités innées du monde. Bravo ma championne !

vendredi 20 juillet 2018

La nouvelle chambre du Grand

Aujourd'hui, retour des enfants qui étaient chez leur père depuis juste avant le déménagement. Ça fait une semaine que nous (moi, mais aussi ma mère, mon ami-bricoleur, et même un invité de passage) trimons pour rendre l'appart aussi présentable que possible, en particulier la chambre du Grand, histoire de faire passer la pilule. Il a une chambre neuve du sol au plafond, un lit double, une carte du monde géante sur tout un mur (une idée dont je suis très fière), et sa collection de Picsou a été soigneusement rangée sur l'étagère.
- Alors, ça te plaît ?
- Mouais, ça va.
Sur quoi il s'est jeté sur son nouveau lit et a réclamé le code wifi.
Il y a des choses qui ne changent pas.
("Sale gosse", a commenté ma mère par texto)

jeudi 19 juillet 2018

Couloir hanté

— Quand j'aurai fini la chambre de la miss, j'attaquerai le couloir hanté, m'annonce l'homme qui me refait la peinture de l'appart.
Je suis ahurie. Comment connaît-il l'existence de Gus, notre fantôme maison, celui qui nous suit à chaque déménagement et qui fait grincer des portes, déplace facétieusement des objets, et se nourrit sans doute de chaussettes dépareillées ? Aurait-il déjà eu affaire à lui ?
— Tu as croisé un revenant dans le couloir ?
Il me regarde avec perplexité pendant quelques secondes, puis il comprend et s'exclame :
— Je parle du couloir en T, en forme de lettre T !
Ah, d'accord. Dommage, c'est moins drôle...

dimanche 15 juillet 2018

Terrible danger

Je suis inquiète. Sachant qu'il n'est permis de klaxonner en ville qu'en cas de danger immédiat, je pense qu'il se passe quelque chose de très, très grave actuellement à Paris (et peut-être aussi ailleurs). Un épouvantable carambolage, ou quelque chose du genre. Cela expliquerait aussi tous ces hurlements (d'horreur, certainement) de la part des piétons. Que c'est triste.

vendredi 13 juillet 2018

Liesse

Ce matin, j'ai vendu ma maison.
Ce midi, j'étais sdf.
Cet après-midi, j'ai acheté mon appart.
Je suis donc à nouveau officiellement parisienne.
Et je n'en reviens pas que, pour fêter mon retour, la municipalité ait fait tirer un feu d'artifice devant mes fenêtres. Franchement, ça me touche beaucoup. 

jeudi 12 juillet 2018

Lundia à gogo

Quoi, quoi, j'ai trop d'étagères? Qui dit que j'ai trop d'étagères? C'est même pas vrai, la preuve, elles tiennent (démontées) dans une seule pièce. Et d'abord, c'est pas juste des étagères, c'est des Lundia.
(Oui, le déménagement s'est bien passé, même si je prévois qu'il va me falloir quelques centaines d'heures de travail pour monter lesdites étagères et tout ranger...)

Le mystère des 45

Les déménageurs arrivent demain matin à 8h. J'ai vidé TOUTE la maison et j'ai tout mis en carton, avec l'aide de ma mère. Tous les meubles sont démontés. Il n'y a plus rien qui traîne, nulle part.
Et au fait, mon lave-linge remarche. Le réparateur a trouvé un bout de plastique dans le filtre. Rien d'autre.
Et pourtant, il reste 45 chaussettes dépareillées dans ma boîte (plus un gant).
Je n'ai aucune explication.

mardi 10 juillet 2018

Joie bruyante

Je déteste, je maudis, je hais, j’exècre, je vomis tous ceux qui ne sont pas capables de manifester leur joie autrement qu'en empêchant tout le monde de dormir, y compris les femmes qui viennent d'accoucher, les personnes qui commencent leur journée de travail à 3h du matin, les malades et les migraineux, les bébés au rythme encore trop fragile, et les parents débordés sur le point de déménager.

(Franchement, je dois me retenir d'aller balancer des cailloux sur les voitures qui klaxonnent ou dans les vitres de mes voisins qui hurlent. Je suis dans une rage folle.) (Du coup j'écris pour que ça passe) (En plus c'est moins fatigant que jeter des cailloux : je ne sens plus mes bras à force de trimbaler caisses et cartons.)


lundi 9 juillet 2018

Mauvaise surprise matinale

La mauvaise surprise du jour, c'est quand tu descends après avoir été réveillée à 6h30 par un gamin surexcité, prête à commencer une nouvelle journée à faire des cartons, démonter des étagères, appeler Darty et mille autres organismes, préparer à manger pour 6 sans four ni lave-vaisselle, etc., que tu vas dans la cuisine avant d'affronter tout ça, et que tu te rends compte que ta mère a déjà emballé ton thé.

dimanche 8 juillet 2018

La punition divine

Il y a eu le jardin dévasté par des travaux de terrassement ;
Il y a eu le gros dégât des eaux qui a provoqué la démolition d'une salle de bain ;
Il y a eu le lave-vaisselle tombé en panne et qu'on me jure de réparer "sous peu" depuis trois semaines (celui-là, j'aurais dû m'y attendre : il a le chic pour me lâcher quand je suis particulièrement débordée) ;
Il y a eu le four qui a cessé de fonctionner à cause d'un problème de branchement ;
Il y a eu Internet (et le téléphone, bien sûr) qui a été coupé pendant deux jours dans tout le quartier ;
Il y a eu, hier soir, la vitre cassée par un gamin qui s'est pourtant juste appuyé dessus ;
Et puis il y a eu, aujourd'hui, le lave-linge qui s'est arrêté en plein programme et qui a refusé de se remettre en marche ou même de se vidanger, avec les conséquences aquatiques que vous imaginez.

J'ai été parricide dans une autre vie, vous croyez ?

("C'est le bon dieu qui te punit parce que tu m'as forcé à déménager, maman !" m'a lancé le Grand, le seul des enfants qui râle à la perspective de changer prochainement d'adresse)

samedi 7 juillet 2018

Le restaurant et la barrière de la langue

Pour fêter les vacances, hier soir, nous sommes allés dîner dans un restaurant bon marché (les prix grimpent vite, avec quatre enfants) qu'on nous avait recommandé, non loin de notre futur appartement :
— Les enfants, on va aller dîner au restaurant chinois !
— Mais non, on peut pas ! s'affole le Filou.
— Pourquoi ?
— Mais pask'on parle pas comme en Chine ! On va rien comprendre !

On lui jure que les serveurs devraient parler français, en tous cas suffisamment pour prendre la commande. Il accepte d'entrer mais reste dubitatif. Le serveur nous distribue des menus. Le Filou en prend un, l'ouvre, aperçoit des caractères chinois (la liste des plats est bilingue), et déclare :
— Tu vois, c'est tout écrit en chinois, ze comprend rien du tout !

Sachant qu'il va bientôt entrer en CP et donc qu'il ne sait donc PAS lire, même en français, je vous laisse apprécier sa mauvaise foi...


jeudi 5 juillet 2018

Retour au bercail parisien

Dans une semaine exactement, je vais déménager.
En tout, j'aurai donc passé cinq ans, presque jour pour jour, dans cette jolie maison située dans une banlieue plutôt cossue. J'y serais encore restée quelques années sans la séparation avec Darling. Mais il est finalement apparu que pour toutes sortes de raisons (surtout financières, mais aussi pratiques, psychologiques...), il valait mieux déménager. Et je n'ai pas hésité longtemps sur la destination.

Je retourne en appart, je retourne à Paris, pas dans le même arrondissement qu'avant mais pas trop loin quand même. Un immeuble des années 70, grand et moche, avec des appartements fonctionnels et tous identiques, du parquet vitrifié, des grandes baies vitrées, des placards dans le couloir, des salles de bain sans fenêtres, des vide-ordures sur le palier, un gardien au rez-de-chaussée et un local à vélo trop petit.

Tout n'est pas toujours blanc ou noir, dans la vie. Mais dans l'ensemble, si je devais résumer mon état d'esprit en ce moment, je dirais que je suis RAVIE.

Oui, je sais, pour plein de gens, ça peut paraître ahurissant. Et je les comprends, hein. Je ne dis pas que je ne regretterai rien, d'ailleurs. Il y a un certain nombre de trucs qui me manqueront, par exemple :
- Un nombre de pièces suffisant pour que chaque enfant ait sa chambre (non que le Filou et Mr Thing Two se plaignent de devoir partager, bien au contraire, mais c'était plus tranquille !) et pour que mon bureau et ma chambre soient deux pièces différentes (à présent, je vais passer 22h par jour au même endroit) ;
- Le jardin où les enfants pouvaient jouer et chahuter ;
- L'absence de voisins du dessous et donc d'obligation de crier "chuuuut !" à longueur de temps ;
- Le long chemin cyclable qui allait de chez moi à Paris le long de la Marne, et que j'adorais emprunter le soir, dans l'obscurité et le silence, en revenant du cinéma ;
- Le théâtre municipal qui passait des pièces du meilleur niveau à des prix inférieur de moitié à celui des salles parisiennes ;
- La possibilité de faire refaire sa carte d'identité sans faire la queue ;
- La très grande cave où je pouvais entasser tout et n'importe quoi, le cellier où je pouvais empiler les sacs de 10 kilos de pâtes ou de riz, le garage où une douzaine de vélos logeaient à l'aise ;
- Les herbes aromatiques toujours fraîches et à portée de main...

Mais, mais, mais. Ne plus passer pour une extra-terrestre parce qu'on n'a pas de voiture. Connaître à nouveau ses voisins (parce que, contrairement à la légende, on finit souvent par connaître au moins certains de ses voisins de palier dans un immeuble, alors qu'en cinq années ici, je n'ai jamais vu mes voisins, puisqu'ils sortent toujours de chez eux en... voiture, eh oui !). Avoir une vraie bibliothèque toute proche, et qui ne ferme pas à 16h. Avoir quinze cinémas et quinze théâtres à deux kilomètres à la ronde. Pouvoir acheter une ampoule spéciale, des clous à béton ou un grillage sur mesure chez un vrai quincailler au lieu d'errer dans les rayons d'un affreux Monsieur Bricolage beaucoup trop lointain. Avoir une boulangerie en face pour les croissants du dimanche matin. Par les fenêtres, voir un monde gris mais vivant, et non un marronnier entouré par deux poubelles et un portail derrière lequel il ne passe jamais personne. Et surtout, surtout, avoir une station de métro en bas de chez soi et des bus qui ne s'arrêtent pas à 20h30.

Et puis aussi, Paris, quoi. Parce que Paris. La plus belle ville du monde – si, si. Ma ville à moi, depuis toujours, même si Londres n'est pas loin derrière dans mon cœur.

Alors tant pis pour l'absence de jardin ou de balcon, tant pis pour l'espace restreint, tant pis pour les nuisances sonores des voisins et pour l'ascenseur obligatoire. Nous sortirons plus souvent, et nous profiterons d'autant mieux de la nature quand nous irons en vacances. En attendant, je vais redevenir une bobo parisienne, et c'est tant mieux !

PS : Il va sans dire que je parle ici uniquement de mon ressenti, à moi: je n'ai aucun mal à comprendre que certains puissent préférer vivre n'importe où plutôt qu'à Paris. (Tant mieux, d'ailleurs, sinon on serait vraiment trop serrés...)