mardi 29 juin 2021

Un match sous nos fenêtres ?

 Hier, 22h30, Miss Thing One se relève :

— Maman, c'est quoi tous ces gens qui crient ? Je n'arrive pas à m'endormir ! C'est encore la directrice qui fait la fête ?

(Note : L'école primaire des gamins est juste sous nos fenêtres, et la directrice y a son logement de fonction. Environ deux fois par an, elle organise une petite fête, et on voit des gens qui dansent et rient en musique dans la cour de récréation. Nous sommes tous très jaloux.) (Mais elle, au moins, elle baisse le son après 22h !)

— Non ma chérie, c'est un match de foot.

— Ah, d'accord ! Mais je ne comprends pas d'où vient le bruit ? Il est où, ce match, là ou là ?

Elle désigne les fenêtres côtés nord et côté ouest. Je souris :

— Il n'est pas dans le quartier, ma puce ! Ni à Paris. Ni même en France, il me semble. Mais si j'en crois les braillements, il y a l'équipe de France qui joue contre une autre, ce soir.

Elle me regarde sans comprendre. J'insiste :

— Tu n'as pas entendu des crétins hurler "Allez les bleus" ? Ils encouragent leur équipe ! Sans se demander s'ils empêchent qui que ce soit de dormir, évidemment.

— Mais... demande-t-elle, totalement perplexe. Mais s'il est dans un autre pays, ce match, comment les gens peuvent le voir ?


Un jour, mes gamins réaliseront que la télévision n'est pas juste un écran qui sert à regarder des DVD de temps en temps.

mercredi 23 juin 2021

Déclaration de revenus des artistes auteurs

Alors oui, le mois dernier, il m'est arrivé un pépin qui s'appelle "boulot supplémentaire qui vous tombe dessus sans prévenir et qu'en théorie vous pourriez refuser mais en fait c'est un projet qui vous plaît trop et donc vous acceptez mais vous n'auriez pas dû et du coup vous vous retrouvez très en retard sur votre planning".

Bref, cette fin d'année scolaire est difficile. Comme tous les ans. Je devrais être habituée. Mais en fait non.

Et il n'y a pas que le boulot, bien sûr. Il y a les corvées, et la préparation des vacances, et la vie sociale qui reprend (y compris pour les enfants – mais QUI a inventé les fêtes d'anniversaire ?), et le pire de tout : les formalités administratives de fin d'année. Pour les cinq personnes, car le Grand ne m'est pas plus utile sur ce coup-là que les trois autres ("Mon Grand, tu sais à quelle date il faut faire l'inscription en deuxième année de fac ?" "Euh... Tu crois qu'il faut s'inscrire, maman ? C'est pas automatique ?").

Mais des fois, on a des bonnes surprises. Tenez, par exemple, hier soir, j'ai fait ma déclaration URSSAF. Figurez-vous que c'est l'organisme qui s'occupe de la sécurité sociale des auteurs. En gros. Je crois. Il me semble. Toujours est-il qu'il faut chaque année leur déclarer nos revenus. Mais pas le net imposable comme aux impôts, hein, parce que ce serait trop simple. Le brut. Ou autre chose. En fait ça dépend si on déclare en TS ou en BNC, et si on est précompté ou pas, et si les diffuseurs sont en France ou pas, et si ce sont des revenus principaux ou accessoires ou autre chose encore.

Non, moi non plus je n'ai rien compris.

N'empêche qu'il faut le faire. Et l'année dernière, l'organisme a changé. Et il y a eu PLEIN de problèmes. Mais vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup. Pour tout le monde, ou presque. C'est bien simple, ce n'était pas encore réglé en mai.

Alors hier soir, je prends mon courage à deux mains et ma tisane calmante dans la troisième, et je me lance. Je me connecte au site. Déjà, il fonctionne, ce qui est un bon début. Mes identifiants fonctionnent. Je regarde les sommes communiquées par les éditeurs. Elles correspondent à celles que j'ai. Il en manque une. Je réussis à l'ajouter. On me pose une question sur la dispense de précompte. Je suis capable d'y répondre. J'enregistre. Ça me dit que ma déclaration est terminée et qu'elle sera validée par l'un des conseillers.

Ça a marché du premier coup. Et j'ai mis moins d'une demi-heure. Je n'en reviens pas.

Et puis ce matin, le téléphone sonne. L'écran indique "anonyme". Comme je suis joueuse, je décroche. Je n'ai plus peur des vendeurs de fenêtres depuis que j'ai une formule magique qui les arrête net dans leur discours.*

— Allô ?

— Allô, Madame Fofo ? Je vous téléphone de l'URSSAF, pour valider votre déclaration.

Alors là, j'ai cru que j'allais tomber de ma chaise. Si vite ? Pour de vrai ? Est-ce possible ?

— Déjà ? C'est fou, ça, je l'ai faite seulement hier soir !

— Euh oui, alors non, je parle de votre déclaration 2020 sur les revenus 2019...

Ah.

Je me disais bien aussi.

Mais bon, après une longue discussion et la découverte d'une erreur négligeable sur laquelle nous avons décidé d'un commun accord de fermer les yeux, ma déclaration de juillet 2020 est désormais validée.

Vous voyez, il ne faut jamais désespérer.

Allez, plus que quelques jours à ce rythme de folie. On va y arriver !


* Je suis gentille, je la partage : "Excusez-moi de vous interrompre, mais ce numéro est celui de mon travail, donc je vous demande de l'effacer de votre base de donnée." Ils ne le font pas, bien sûr, mais comme la loi les oblige à le faire, ils ont pour consigne de raccrocher immédiatement, sans même dire au revoir, pour faire comme s'ils n'avaient pas entendu. Fin des "mais ce n'est pas un appel commercial, c'est pour un devis gratuit" ou autre argument exaspérant. Et je n'ai pas la culpabilité d'avoir raccroché au nez d'un malheureux, au risque en plus qu'il me rappelle aussitôt.