mercredi 29 décembre 2021

Des crêpes pour une famille de goinfres

L'autre jour, j'ai proposé de faire une "crêpe-party" tous les cinq. Proposition approuvée à l'unanimité (Mr Thing Two n'aime pas trop les crêpes, mais il met fromage jambon etc. sur du pain et est ravi.)

Au moment de préparer la pâte, j'ai eu un doute :
— Alors, 6 œufs... C'est peut-être un peu juste ? Il me semble me souvenir que c'était légèrement trop peu, la dernière fois, non ?
— Beaucoup trop peu ! s'écrie le Grand. Tu avais doublé les quantité et c'était quand même trop peu !
— Hein ? Tu es sûr ? Mais non, tu dois te tromper, j'avais dû faire avec 6 œufs, ou peut-être 9...
— Non, non, tu avais doublé ! Alors du coup, tu dois tripler, maintenant.

Étonnée, mais obéissante, je commence à casser mes œufs. Arrivée à 12, je commencé à hésiter sérieusement :
— Ce n'est pas possible, je ne vais pas faire une pâte avec 18 œufs alors qu'on est seulement quatre à en manger !
— Bon, essaie 15, alors.

Va pour 15 œufs. Soit 1,250 kg de farine, quand même. Et 2 litres et demi de lait. Mon énorme saladier est plein à ras bord. Et sans surprise, le moment venu, nous en utilisons à peine la moitié avant de caler. Je continue à faire des crêpes que j'empile pour le lendemain, tout en râlant :
— Il me semblait bien que ça faisait beaucoup. Tu vois bien, mon Grand, je n'avais pas dû doubler...
— Bof, j'en sais rien.
— Hein ? Mais tu avais l'air si sûr de toi !
— Alors, en fait, j'ai menti, je ne me souvenais plus du tout. Je voulais juste que tu en fasses plus, parce que la dernière fois, il n'en était pas resté pour le lendemain, et c'était trop triste...

(Le monstre.)

lundi 27 décembre 2021

Randonnée en forêt de Coye

Ça faisait si longtemps que je rêvais de faire une vraie rando toute seule que même la pluie torrentielle des 7 derniers kilomètres n'a pas obscurci mon humeur !

samedi 25 décembre 2021

Livres pour Noël

Parmi d'autres cadeaux, des lectures éclectiques.

 

(Rousseau version manga, c'est de la part du Grand, qui est taquin – et qui lit mon blog. Celui sur les randonneuses, c'est de la part de Darling, qui "aurait peut-être dû s'inquiéter"...)

jeudi 23 décembre 2021

Forons !

 — Salut mon Grand ! Tu as passé une bonne journée ?

— Oui, mais vous étiez où ?

— Au musée des Arts Forains.

— Ah bon ? Ça parlait de mineurs ?


(Comme quoi la catégorie "mots d'enfants" peut encore convenir pour des grands garçons de 19 ans.)

mercredi 22 décembre 2021

On marche sur la tête

 Quand il y a des invités (en ce moment, ma mère), Miss Thing One dort dans la (petite) chambre de ses frères, dans un lit-tiroir qui se cache d'habitude sous le lit superposé. Problème : elle a toujours eu besoin de plus de sommeil qu'eux. Ce matin, levée à huit heures en même temps que les deux autres, comme hier et avant-hier, elle a l'air fatiguée. Je me fâche :

— Filou, Mr Thing Two, je vous ai demandé de vous lever sur la pointe des pieds et de venir lire dans le séjour le matin, pour laisser votre soeur dormir un peu plus longtemps !

— Mais c'est ce qu'on a fait !

— Ah bon ? Mais alors, ma chérie, pourquoi tu n'as pas fait la grasse matinée ?

— Parce qu'ils m'ont réveillée en se levant.

— Ah, zut. Ils ont fait du bruit ?

— Non, ils m'ont marché dessus.

 

Ah, d'accord, je comprends mieux...


mardi 21 décembre 2021

Les trois mousquetaires au théâtre Ranelagh

Ça faisait trop, beaucoup trop longtemps que nous n'étions pas allés au théâtre en famille. Environ deux ans : depuis avant la pandémie... Alors quand j'ai vu que le Grenier de Babouchka, cette troupe théâtrale que j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'apprécier et qui met les classiques à portées des jeunes, avait Les trois mousquetaires dans son programme, dans une mise en scène de Charlotte Matzneff, j'ai pris des billets pour tout le monde !




Verdict ? Vraiment très bien. Pas de décors, mais de très beaux costumes. Une douzaine d'acteurs, qui jouent chacun plusieurs rôles, ce qui fait que tous les personnages principaux sont bien représentés (même si Grimaud m'a un peu manqué). Une adaptation assez fidèle, qui laisse évidemment la part belle à l'affaire des ferrets mais ne résume pas l'intrigue à cela (je me souviens avoir été ébahie, quand j'ai lu le roman pour la première fois, de constater que ce voyage en Angleterre n'occupait qu'une partie très réduite du livre alors que c'est la seule chose que tout le monde en retient). Des morceaux de dialogues qui sont tirés mot pour mot du roman, ce qui permet de reconnaître l'humour de Dumas. Des coupes intelligentes (800 pages en moins de deux heures, il faut y arriver). Et quelques légers changements que j'approuve à 100%, car la légèreté avec laquelle l'auteur nous présente les crimes d'Athos et de d'Artagnan envers Milady est assez écœurante dans le roman, et nous présenter aujourd'hui celle-ci comme une affreuse méchante qui mérite tout ce qui lui arrive et ceux-ci comme des héros malheureux ne passerait plus. Résultat, Milady est le personnage le plus intéressant de la pièce à mes yeux.


Et puis des duels, et des scènes d'amour, et de la musique jouée en live au fond de la scène, et quelques pas de danse, et des boîtes qui se transforment par magie en chevaux... Bref, tout le monde a passé un très bon moment, même le Filou qui avait râlé ferme parce que "le théâtre, c'est ennuyeux", et même le Grand !


mercredi 15 décembre 2021

Le Grand est inquiet pour le salut de son âme

 Suite à un enchaînement d'idées, je me retrouve en train de raconter Le gentil petit diable pendant le dîner.

— ... et quand il arrive enfin au paradis, on lui fait passer un test de maths et un de français avant de l'accepter. Et pas faciles, les examens, en plus. En français, Jésus lui fait une dictée, mais il n'entend pas ce qu'on lui dicte...

— Mais les tests, c'est juste parce que c'est un diable, ou c'est pour tout le monde ? m'interrompt le Grand.

— A vérifier, mais je crois que c'est juste parce que c'est un diable.

— Ah, ouf ! 

(Oui, son orthographe reste assez, euh... perfectible.)

lundi 13 décembre 2021

Histoire de croches

 Quand on est traductrice et autrice jeunesse, c'est vraiment pratique d'avoir des gamins à domicile qui peuvent vous confirmer que telle expression ou tel mot d'argot n'est plus employé, ou au contraire fait fureur. Pourquoi les gamins d'aujourd'hui utilisent-ils "ton daron" mais pas "ton frangin" ? Mystère, mais il faut le savoir si on ne veut pas faire une gaffe professionnelle.

Bref, j'interroge les enfants :

— "Sortir avec quelqu'un", ça se dit toujours ? Est-ce que Machine peut demander à Machin s'il veut sortir avec elle ?

— Moui... dit Mr Thing Two. En tous cas c'est pas choquant, je pense.

— Il y a quelque chose de plus courant ?

— "Est-ce que tu veux devenir mon mec", ou "ma meuf".

(Là, il me faut une seconde avant de digérer cette réponse. Bon sang, ils sont ONZE ANS !)

— Ou alors "mon croche", intervient Miss Thing One.

— "Croche" ?

— Ben oui, tu sais, parce qu'on s'accroche à quelqu'un.

(Je l'ai beaucoup déçue en lui expliquant que c'était "crush", mais son étymologie fantaisiste et néanmoins parfaitement logique m'a beaucoup plu.)

mercredi 8 décembre 2021

De l'inéductabilité du poireautage

 Ce matin, je me suis réveillée avec la goutte au nez, mal à la gorge et mal à la tête.

Après plusieurs jours trépidants, on peut supposer que c'était la conséquence d'une succession de nuits trop courtes et de quelques heures passées à attendre dans le froid devant un monument, une borne de taxi, un restaurant, l'entrée du salon du livre de Montreuil, etc.

Mais je suis quelqu'un de responsable. Malgré mon sale état – et mes trois doses de vaccin –, je savais qu'il allait falloir que j'aille faire un test covid, par sécurité. C'est peu dire que je n'avais pas envie d'aller poireauter dans le froid devant la pharmacie, pourtant.

C'est alors que je me suis souvenue que le collège avait distribué des boîtes d'autotest aux gamins de sixième, donc aux Things. Une fois les gamins partis, j'ai sorti les machins, j'ai lu les instructions aussi complexes que celle du montage d'un Zektrömaek ikéesque quelconque, je me suis écouvillé les deux narines en apprenant un  nouveau mot au passage (oui oui, c'est vraiment utilisé comme un verbe dans le mode d'emploi), j'ai pleuré pendant trois minutes en me mouchant douze fois (ce qui prouve que j'ai bien fait les choses, il me semble), j'ai attendu le quart d'heure réglementaire en comatant sur le canapé, et j'ai pu constater que je n'avais visiblement pas le covid. Zut, moi qui espérais avoir une bonne excuse pour ne pas participer à la prochaine sortie scoute, c'est raté. Mais au moins, ai-je pensé, je vais pouvoir me recoucher, parce que je ne tiens plus debout.

Je me suis donc renfoncée dans mon lit, très contente d'avoir évité de poireauter dans le froid devant la pharmacie.

Un quart d'heure plus tard, le téléphone a sonné. J'étais en train de m'endormir. C'était l'école du Filou. Un cas dans sa classe. Pas de cantine pour lui aujourd'hui. Il sort tout de suite. Et test obligatoire pour avoir le droit de revenir demain.

Et voilà comment j'ai quand même fini par aller poireauter dans le froid devant la pharmacie.

  

(Négatif lui aussi, au fait)


mardi 7 décembre 2021

Les mauvaises habitudes ont la vie dure

 Darling est venu passer quelques jours à Paris.

Acte 1, un soir, avant de retourner à l'hôtel, alors qu'il avait passé la journée chez moi avec les gamins, en mon absence :
— Au fait, Fofo, je t'ai laissé un sac de linge sale à laver, s'il te plaît. La chemise rose, avec les couleurs claires, et à trente degrés maximum.
— Mais... tu ne pouvais pas lancer une lessive toi-même ?
— Je l'aurais bien fait, mais je ne sais pas comment fonctionne ta machine.
(Je n'ai pas changé de machine au moment du déménagement. C'est donc celle que nous avons eue pendant des années, quand nous habitions ensemble.)

Acte 2, même scénario, alors qu'il a passé la journée ici et que j'ai cavalé toute la journée (non sans avoir pris la peine de lancer une lessive le matin au réveil)
— Ah, Fofo, j'ai vu que tu avais fait une lessive, donc j'ai pris la liberté d'étendre ma chemise sur un cintre, pour qu'elle ne soit pas froissée.
(Du coup j'ai étendu à 23h45 les autres vêtements, qui étaient restés dans le lave-linge depuis 10h du matin).

lundi 6 décembre 2021

Il vient toujours...

"Grand Saint Nicolas / Si tu ne viens pas / C'est que j'aurai bien grandi / C'est maman qui me l'a dit", chantait Anne Sylvestre.


Visiblement, mes gamins sont encore petits...
(Oui, même le Grand)
(Je ne garantis pas que ces enfants aient consommé un petit déjeuner très équilibré ce matin avant d'aller en classe)

mercredi 1 décembre 2021

Mr Thing Two n'aime pas les grasses matinées

Cette année, Mr Thing Two est en sixième. Et une fois par semaine, il commence à 9h15. Or, il partage toujours la même chambre que son petit frère, qui va à l'école pour 8h30. J'essaie donc toujours d'entrer à pas de loup et de réveiller tout doucement le Filou pour laisser Mr Thing Two dormir. Peine perdue : dès que je rentre dans la chambre, ce dernier se dresse comme un coucou et me lance un tonitruant "Bonjour maman !" pour me montrer que je n'ai pas besoin de prendre des précautions. Et ce, même s'il était en train de dormir une seconde plus tôt.

Parfois, j'essaie de négocier :

— Mais dors encore un peu, voyons, tu as le temps !
— Non, non, je ne suis plus fatigué !

Résultat, tous les matins, systématiquement, c'est le premier à être habillé, et il est déjà en train de prendre son petit-déjeuner quand les deux autres sont encore dans leur lit, les yeux mi-clos, en train de se demander si c'est vraiment bien raisonnable de se lever si tôt.

Ce matin, cependant, Mr Thing Two semble encore ensommeillé, donc j'insiste :

— Mais reste un peu dans ton lit !
— Non, je préfère me lever !
— Mais tu ne veux pas te reposer encore un peu ?
— Non, j'aime pas me reposer. J'ai l'impression de gâcher ma vie.

(Je devrais le savoir : il me l'avait déjà dit.)