mercredi 29 décembre 2021

Des crêpes pour une famille de goinfres

L'autre jour, j'ai proposé de faire une "crêpe-party" tous les cinq. Proposition approuvée à l'unanimité (Mr Thing Two n'aime pas trop les crêpes, mais il met fromage jambon etc. sur du pain et est ravi.)

Au moment de préparer la pâte, j'ai eu un doute :
— Alors, 6 œufs... C'est peut-être un peu juste ? Il me semble me souvenir que c'était légèrement trop peu, la dernière fois, non ?
— Beaucoup trop peu ! s'écrie le Grand. Tu avais doublé les quantité et c'était quand même trop peu !
— Hein ? Tu es sûr ? Mais non, tu dois te tromper, j'avais dû faire avec 6 œufs, ou peut-être 9...
— Non, non, tu avais doublé ! Alors du coup, tu dois tripler, maintenant.

Étonnée, mais obéissante, je commence à casser mes œufs. Arrivée à 12, je commencé à hésiter sérieusement :
— Ce n'est pas possible, je ne vais pas faire une pâte avec 18 œufs alors qu'on est seulement quatre à en manger !
— Bon, essaie 15, alors.

Va pour 15 œufs. Soit 1,250 kg de farine, quand même. Et 2 litres et demi de lait. Mon énorme saladier est plein à ras bord. Et sans surprise, le moment venu, nous en utilisons à peine la moitié avant de caler. Je continue à faire des crêpes que j'empile pour le lendemain, tout en râlant :
— Il me semblait bien que ça faisait beaucoup. Tu vois bien, mon Grand, je n'avais pas dû doubler...
— Bof, j'en sais rien.
— Hein ? Mais tu avais l'air si sûr de toi !
— Alors, en fait, j'ai menti, je ne me souvenais plus du tout. Je voulais juste que tu en fasses plus, parce que la dernière fois, il n'en était pas resté pour le lendemain, et c'était trop triste...

(Le monstre.)

lundi 27 décembre 2021

Randonnée en forêt de Coye

Ça faisait si longtemps que je rêvais de faire une vraie rando toute seule que même la pluie torrentielle des 7 derniers kilomètres n'a pas obscurci mon humeur !

samedi 25 décembre 2021

Livres pour Noël

Parmi d'autres cadeaux, des lectures éclectiques.

 

(Rousseau version manga, c'est de la part du Grand, qui est taquin – et qui lit mon blog. Celui sur les randonneuses, c'est de la part de Darling, qui "aurait peut-être dû s'inquiéter"...)

jeudi 23 décembre 2021

Forons !

 — Salut mon Grand ! Tu as passé une bonne journée ?

— Oui, mais vous étiez où ?

— Au musée des Arts Forains.

— Ah bon ? Ça parlait de mineurs ?


(Comme quoi la catégorie "mots d'enfants" peut encore convenir pour des grands garçons de 19 ans.)

mercredi 22 décembre 2021

On marche sur la tête

 Quand il y a des invités (en ce moment, ma mère), Miss Thing One dort dans la (petite) chambre de ses frères, dans un lit-tiroir qui se cache d'habitude sous le lit superposé. Problème : elle a toujours eu besoin de plus de sommeil qu'eux. Ce matin, levée à huit heures en même temps que les deux autres, comme hier et avant-hier, elle a l'air fatiguée. Je me fâche :

— Filou, Mr Thing Two, je vous ai demandé de vous lever sur la pointe des pieds et de venir lire dans le séjour le matin, pour laisser votre soeur dormir un peu plus longtemps !

— Mais c'est ce qu'on a fait !

— Ah bon ? Mais alors, ma chérie, pourquoi tu n'as pas fait la grasse matinée ?

— Parce qu'ils m'ont réveillée en se levant.

— Ah, zut. Ils ont fait du bruit ?

— Non, ils m'ont marché dessus.

 

Ah, d'accord, je comprends mieux...


mardi 21 décembre 2021

Les trois mousquetaires au théâtre Ranelagh

Ça faisait trop, beaucoup trop longtemps que nous n'étions pas allés au théâtre en famille. Environ deux ans : depuis avant la pandémie... Alors quand j'ai vu que le Grenier de Babouchka, cette troupe théâtrale que j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'apprécier et qui met les classiques à portées des jeunes, avait Les trois mousquetaires dans son programme, dans une mise en scène de Charlotte Matzneff, j'ai pris des billets pour tout le monde !




Verdict ? Vraiment très bien. Pas de décors, mais de très beaux costumes. Une douzaine d'acteurs, qui jouent chacun plusieurs rôles, ce qui fait que tous les personnages principaux sont bien représentés (même si Grimaud m'a un peu manqué). Une adaptation assez fidèle, qui laisse évidemment la part belle à l'affaire des ferrets mais ne résume pas l'intrigue à cela (je me souviens avoir été ébahie, quand j'ai lu le roman pour la première fois, de constater que ce voyage en Angleterre n'occupait qu'une partie très réduite du livre alors que c'est la seule chose que tout le monde en retient). Des morceaux de dialogues qui sont tirés mot pour mot du roman, ce qui permet de reconnaître l'humour de Dumas. Des coupes intelligentes (800 pages en moins de deux heures, il faut y arriver). Et quelques légers changements que j'approuve à 100%, car la légèreté avec laquelle l'auteur nous présente les crimes d'Athos et de d'Artagnan envers Milady est assez écœurante dans le roman, et nous présenter aujourd'hui celle-ci comme une affreuse méchante qui mérite tout ce qui lui arrive et ceux-ci comme des héros malheureux ne passerait plus. Résultat, Milady est le personnage le plus intéressant de la pièce à mes yeux.


Et puis des duels, et des scènes d'amour, et de la musique jouée en live au fond de la scène, et quelques pas de danse, et des boîtes qui se transforment par magie en chevaux... Bref, tout le monde a passé un très bon moment, même le Filou qui avait râlé ferme parce que "le théâtre, c'est ennuyeux", et même le Grand !


mercredi 15 décembre 2021

Le Grand est inquiet pour le salut de son âme

 Suite à un enchaînement d'idées, je me retrouve en train de raconter Le gentil petit diable pendant le dîner.

— ... et quand il arrive enfin au paradis, on lui fait passer un test de maths et un de français avant de l'accepter. Et pas faciles, les examens, en plus. En français, Jésus lui fait une dictée, mais il n'entend pas ce qu'on lui dicte...

— Mais les tests, c'est juste parce que c'est un diable, ou c'est pour tout le monde ? m'interrompt le Grand.

— A vérifier, mais je crois que c'est juste parce que c'est un diable.

— Ah, ouf ! 

(Oui, son orthographe reste assez, euh... perfectible.)

lundi 13 décembre 2021

Histoire de croches

 Quand on est traductrice et autrice jeunesse, c'est vraiment pratique d'avoir des gamins à domicile qui peuvent vous confirmer que telle expression ou tel mot d'argot n'est plus employé, ou au contraire fait fureur. Pourquoi les gamins d'aujourd'hui utilisent-ils "ton daron" mais pas "ton frangin" ? Mystère, mais il faut le savoir si on ne veut pas faire une gaffe professionnelle.

Bref, j'interroge les enfants :

— "Sortir avec quelqu'un", ça se dit toujours ? Est-ce que Machine peut demander à Machin s'il veut sortir avec elle ?

— Moui... dit Mr Thing Two. En tous cas c'est pas choquant, je pense.

— Il y a quelque chose de plus courant ?

— "Est-ce que tu veux devenir mon mec", ou "ma meuf".

(Là, il me faut une seconde avant de digérer cette réponse. Bon sang, ils sont ONZE ANS !)

— Ou alors "mon croche", intervient Miss Thing One.

— "Croche" ?

— Ben oui, tu sais, parce qu'on s'accroche à quelqu'un.

(Je l'ai beaucoup déçue en lui expliquant que c'était "crush", mais son étymologie fantaisiste et néanmoins parfaitement logique m'a beaucoup plu.)

mercredi 8 décembre 2021

De l'inéductabilité du poireautage

 Ce matin, je me suis réveillée avec la goutte au nez, mal à la gorge et mal à la tête.

Après plusieurs jours trépidants, on peut supposer que c'était la conséquence d'une succession de nuits trop courtes et de quelques heures passées à attendre dans le froid devant un monument, une borne de taxi, un restaurant, l'entrée du salon du livre de Montreuil, etc.

Mais je suis quelqu'un de responsable. Malgré mon sale état – et mes trois doses de vaccin –, je savais qu'il allait falloir que j'aille faire un test covid, par sécurité. C'est peu dire que je n'avais pas envie d'aller poireauter dans le froid devant la pharmacie, pourtant.

C'est alors que je me suis souvenue que le collège avait distribué des boîtes d'autotest aux gamins de sixième, donc aux Things. Une fois les gamins partis, j'ai sorti les machins, j'ai lu les instructions aussi complexes que celle du montage d'un Zektrömaek ikéesque quelconque, je me suis écouvillé les deux narines en apprenant un  nouveau mot au passage (oui oui, c'est vraiment utilisé comme un verbe dans le mode d'emploi), j'ai pleuré pendant trois minutes en me mouchant douze fois (ce qui prouve que j'ai bien fait les choses, il me semble), j'ai attendu le quart d'heure réglementaire en comatant sur le canapé, et j'ai pu constater que je n'avais visiblement pas le covid. Zut, moi qui espérais avoir une bonne excuse pour ne pas participer à la prochaine sortie scoute, c'est raté. Mais au moins, ai-je pensé, je vais pouvoir me recoucher, parce que je ne tiens plus debout.

Je me suis donc renfoncée dans mon lit, très contente d'avoir évité de poireauter dans le froid devant la pharmacie.

Un quart d'heure plus tard, le téléphone a sonné. J'étais en train de m'endormir. C'était l'école du Filou. Un cas dans sa classe. Pas de cantine pour lui aujourd'hui. Il sort tout de suite. Et test obligatoire pour avoir le droit de revenir demain.

Et voilà comment j'ai quand même fini par aller poireauter dans le froid devant la pharmacie.

  

(Négatif lui aussi, au fait)


mardi 7 décembre 2021

Les mauvaises habitudes ont la vie dure

 Darling est venu passer quelques jours à Paris.

Acte 1, un soir, avant de retourner à l'hôtel, alors qu'il avait passé la journée chez moi avec les gamins, en mon absence :
— Au fait, Fofo, je t'ai laissé un sac de linge sale à laver, s'il te plaît. La chemise rose, avec les couleurs claires, et à trente degrés maximum.
— Mais... tu ne pouvais pas lancer une lessive toi-même ?
— Je l'aurais bien fait, mais je ne sais pas comment fonctionne ta machine.
(Je n'ai pas changé de machine au moment du déménagement. C'est donc celle que nous avons eue pendant des années, quand nous habitions ensemble.)

Acte 2, même scénario, alors qu'il a passé la journée ici et que j'ai cavalé toute la journée (non sans avoir pris la peine de lancer une lessive le matin au réveil)
— Ah, Fofo, j'ai vu que tu avais fait une lessive, donc j'ai pris la liberté d'étendre ma chemise sur un cintre, pour qu'elle ne soit pas froissée.
(Du coup j'ai étendu à 23h45 les autres vêtements, qui étaient restés dans le lave-linge depuis 10h du matin).

lundi 6 décembre 2021

Il vient toujours...

"Grand Saint Nicolas / Si tu ne viens pas / C'est que j'aurai bien grandi / C'est maman qui me l'a dit", chantait Anne Sylvestre.


Visiblement, mes gamins sont encore petits...
(Oui, même le Grand)
(Je ne garantis pas que ces enfants aient consommé un petit déjeuner très équilibré ce matin avant d'aller en classe)

mercredi 1 décembre 2021

Mr Thing Two n'aime pas les grasses matinées

Cette année, Mr Thing Two est en sixième. Et une fois par semaine, il commence à 9h15. Or, il partage toujours la même chambre que son petit frère, qui va à l'école pour 8h30. J'essaie donc toujours d'entrer à pas de loup et de réveiller tout doucement le Filou pour laisser Mr Thing Two dormir. Peine perdue : dès que je rentre dans la chambre, ce dernier se dresse comme un coucou et me lance un tonitruant "Bonjour maman !" pour me montrer que je n'ai pas besoin de prendre des précautions. Et ce, même s'il était en train de dormir une seconde plus tôt.

Parfois, j'essaie de négocier :

— Mais dors encore un peu, voyons, tu as le temps !
— Non, non, je ne suis plus fatigué !

Résultat, tous les matins, systématiquement, c'est le premier à être habillé, et il est déjà en train de prendre son petit-déjeuner quand les deux autres sont encore dans leur lit, les yeux mi-clos, en train de se demander si c'est vraiment bien raisonnable de se lever si tôt.

Ce matin, cependant, Mr Thing Two semble encore ensommeillé, donc j'insiste :

— Mais reste un peu dans ton lit !
— Non, je préfère me lever !
— Mais tu ne veux pas te reposer encore un peu ?
— Non, j'aime pas me reposer. J'ai l'impression de gâcher ma vie.

(Je devrais le savoir : il me l'avait déjà dit.)


mardi 30 novembre 2021

Falalalala

La semaine dernière, je devais aller à Strasbourg, voir une copine, sillonner la ville, visiter plein de trucs et profiter du marché de Noël dès son ouverture.

Et puis en fait, le Filou était cas contact et a dû passer une semaine à la maison, en quarantaine.

Snif.

Du coup je me suis consolée en lisant un livre qui se passe à Strasbourg, et qui parle de l'esprit de Noël et de pains d'épices et d'étoiles à la cannelle. Un livre qui met en scène sept naines (si, si) et un grand garçon. Un livre qui est très drôle, avec dès digressions dans tous les sens, des descriptions caustiques, des dialogues truculents, et des situations cocasses. Un livre porté par son style et ses personnages beaucoup plus que par l'intrigue ou l'action. Un livre parfois cru, sans scène "explicite" mais où il est souvent question de sexualité, à réserver plutôt aux 15-115 ans. Un livre qui parle surtout de famille, de secrets, de sentiments de toutes sortes, d'alliances improbables et des qualités et défauts qui nous rendent tous différents.

Falalalala – Éditions Sarbacane

Bref, si vous voulez lire un bon roman de saison, rire souvent, avoir la larme à l’œil parfois, et avoir envie d'aller à Strasbourg et de manger des bredele, et si vous aimez déjà les styles de Clémentine Beauvais et Daniel Pennac, lisez Falalalala d'Emilie Chazerand.

lundi 22 novembre 2021

Compensation vs punition

 Les gamins ont le droit à une heure d'écran par jour (dans leur cas, des DS), ou sept heures par semaine en tout (s'ils préfèrent en faire deux heures les weekends ou mercredi). Bien sûr, des fois, ils trichent. Je m'aperçois que la semaine dernière, le Filou et Miss Thing One ont joué au moins une heure de trop.

— Je suis désolée, mais vous n'avez pas respecté le contrat, donc je vais devoir vous punir.

— Ben, t'a qu'à dire qu'on n'a le droit de jouer que six heures la semaine prochaine, suggère le Filou, approuvé par Miss Thing One.

— Sauf que ce n'est pas une punition, ça...

— Ben si !

— Non. Parce que ça voudra dire que sur deux semaines, vous aurez fait quatorze heures, comme d'habitude. Alors que vous avez fait exprès de dépasser. Ce n'est pas une erreur. Quand on paie des impôts, si on paie moins que prévu parce qu'on s'est trompé de bonne foi, on peut parfois juste rembourser la différence. Mais si on a fait exprès de frauder, alors là on paie la différence ET une amende.

— Ben oui, sinon ce serait trop facile, renchérit Mr Thing Two. Quand on tue quelqu'un, on n'aurait qu'à faire un enfant, et voilà, c'est réparé ! 


Je n'avais pas songé à cet exemple, mais ce n'est pas mal trouvé.

mercredi 17 novembre 2021

Manque de folie tout relatif

 Mr Thing Two fait l'imbécile. Je râle. Il proteste :

— Maman, t'es pas assez folle.

Voilà qui m'attriste fort.

— Ah bon ? Tu trouves ? Je croyais pourtant que par rapport à la plupart des adultes, j'étais déjà bien assez farfelue et déraisonnable...

— Ah non, je voulais dire par rapport à nous, mais pour une adulte, bien sûr, beaucoup beaucoup plus que les autres gens !

Bon, c'est déjà ça.

(Miss Thing One confirme cette analyse. Ouf, me voilà rassurée.)

mardi 16 novembre 2021

Le prestige du métier

L'autre jour, j'étais fatiguée. Ça fait quelque temps que j'ai du mal à me mettre au travail. J'en ai parlé au dîner :

— Pff, j'ai envie de changer de métier. Je voudrais faire un truc manuel, et puis avoir des collègues, et surtout avoir des horaires et savoir que quand j'ai terminé le soir, je peux faire ce que je veux de mon temps libre sans mauvaise conscience ! Tiens, je vais suivre une formation et devenir mécanicienne cycles. Il paraît qu'on trouve très facilement du boulot, dans ce domaine.

Et là, les trois plus jeunes se sont mis à râler avec énergie :

— Hein ? Mais non !

— Moi je suis super fière que tu sois traductrice ! Je peux montrer à mes copines des livres que tu as traduit !

— Mais oui, c'est trop stylé de faire des livres !

Je ne m'y attendais pas du tout. J'ai manifesté mon étonnement :

— Mais mécanicien, c'est bien aussi, non ?

— Oui mais moins !

— Vous pourriez montrer votre vélo et dire "C'est ma mère qui l'a construit" ? Ce ne serait pas chic, ça ?

— Ben ouais mais c'est quand même pas aussi impressionnant que traduire un roman et avoir ton nom écrit dans un livre !

 

Voilà, aujourd'hui mes gamins ont prouvé que Bourdieu n'avait pas tort, avec ses histoires de culture et d'élitisme...

 

(Accessoirement, le Grand m'a fait remarquer que si j'étais mécanicienne, je ne pourrais plus voyager librement en emportant mon travail, et ma mère que mon salaire ne suffirait pas forcément à entretenir une famille de cinq personnes. Certes. Bon, ben je vais rester traductrice quelques années de plus, alors...)


dimanche 14 novembre 2021

Le Petit Palais avec le Filou



 Aujourd'hui, les Things devaient aller aux scouts, mais pas le Filou, qui n'est plus dans le même groupe qu'eux. Je lui avais donc annoncé que je l'emmènerai faire une sortie et déjeuner quelque part, pour profiter de ce très rare moment en tête-à-tête.

Sauf que lui, il avait surtout envie de traîner à la maison, de lire des BD et de jouer aux Lego. Mais je sais par expérience que quand on est tous les deux, une fois qu'il a surmonté sa flemme de bouger, ça se passe souvent très bien, et qu'au fond, il est plutôt content. Il est encore capable de s'intéresser à ce qu'il voit, il a toujours des remarques pertinentes, et comme il a une mémoire ahurissante, il retient plein de choses. J'ai donc insisté.

J'ai fait une présélection et je lui ai donné le choix entre plusieurs sorties : le château de Vincennes ? Le Petit Palais ? Le musée Picasso ? Celui des Arts et Métiers ? Une balade-énigme à la découverte d'un arrondissement ? Une randonnée en forêt ?
Il a choisi le Petit Palais.
Pourquoi ?
Il ne l'a pas dit, mais je sais comment il raisonne. Je le connais, le môme.
Parce que j'ai eu le malheur de lui dire que c'était gratuit.
Et alors, me direz-vous ?
Eh bien, il s'est dit que s'il en avait marre au bout de trois quarts d'heure, j'accepterais plus facilement de partir si je n'avais pas payé trente euros les deux billets d'entrée. Cet enfant est retors, il faut le savoir.*

Bref, nous voilà partis au Petit Palais. Et comme toujours, alors qu'il me parlait de complètement autre chose et avait l'air de ne pas prêter la moindre attention à ce qui l'entourait, il m'a estomaquée. Il a reconnu la place de la Concorde et l'Obélisque, et bien sûr la tour Eiffel et l'Arc de Triomphe ; bon, ça, c'est facile. Il ne se souvenait plus du nom de l'Assemblée Nationale mais savait que c'était "le truc de la démocratie, là". Il a reconnu les tulipes de l'artiste "qui fait des trucs comme des ballons" (Jeff Koons). Il savait évidemment que le Grand Palais avait un toit en verre et s'est souvenu, alors que j'avais moi-même oublié, que c'était là que nous étions allés patiner sur une grande patinoire éphémère, il y a deux ans. Et par la même occasion, il se rappelait qu'il y avait une statue du général de Gaulle à l'avant. Enfin, à l'intérieur du Petit Palais, il a reconnu du premier coup d’œil un tableau de Monet. "Ben c'est facile, il suffit de voir la lumière sur l'eau", m'a-t-il dit négligemment. Inutile de dire qu'aucun de ses trois frères et sœur ne saurait sans doute distinguer un tableau de Monet d'un Matisse ou d'un Raphaël – je pense même que les Things ne sauraient même pas qui c'est.

Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, effet d'hiver | Petit Palais

Il y avait une exposition, au Petit Palais. Des perles de couleur, d'un certain Othoniel, un artiste dont je n'avais jamais entendu parler, mais dont les œuvres me rappelaient furieusement la station de métro devant la Comédie Française. J'ai été très fière en découvrant que c'était effectivement de lui.
(J'en ai parlé aux autres à notre retour :
— C'était comme des très grands colliers colorés, entortillés, d'un certain... Comment il s'appelle, déjà ? O... O quelque chose...
— Ohtoniel, a complété le Filou en levant à peine le nez de son bouquin. Jean-Michel Othoniel.)



 

Bref, comme prévu, au bout de trois quarts d'heure, il en a eu marre et a réclamé à manger. Nous sommes allés jeter un coup d’œil au café du musée, mais le menu ne nous inspirait pas. Heureusement, j'avais apporté deux petits sandwichs, deux pommes et deux barres de chocolat. Et comme il y avait des tables libres, nous sommes allées manger tout cela assis à une des tables dans le jardin, entre les perles dorées d'Othoniel – pardon, de Jean-Michel Othoniel.

Voulant tout de même lui faire plaisir avec quelque chose qui sorte de l'ordinaire, je lui ai proposé ensuite :
— Tu veux qu'on aille boire un capuccino et manger un gâteau quelque part ?
— Mmm... On peut pas le faire à la maison ?
— Euh, si, éventuellement. Je dois avoir un mousseur à lait quelque part... Et il reste du gâteau d'hier...
— Je préfère à la maison, alors.

Ce qui fut fait.

Bilan : une sortie très agréable, et qui m'a coûté exactement le prix de deux tickets de métro...


* Je l'avais mal choipeauté, il y a six ans – il faut dire qu'il était encore très petit. Il a beau être casse-cou, il est clairement serpentard, comme le Grand... (Ou à la rigueur serdaigle)






mercredi 10 novembre 2021

Mal (aux oreilles)

 Réunion de préparation à un weekend scout.

(Oui, je me suis enrôlée parmi les bénévoles, oui, je suis folle, oui, mes trois mômes sont inscrits chez les scouts, oui, nous sommes athées mais c'est ouvert à toutes les religions ou absence de religion, oui, c'est mixte, oui, c'est vraiment chouette les sorties et les weekend et les camps, d'autres questions ?)

— Alors, dit le responsable de l'intendance, pour le transport, les cars partiront à 11h... Tiens, d'ailleurs, il faut que je téléphone pour savoir s'ils peuvent prendre les mâles.

???

—  De quoi tu parles ? Des enfants ?

— Pardon ?

Nous échangeons un regard, aussi perplexe l'un que l'autre. Il ne comprend visiblement pas ma question. Moi, je ne vois pas pourquoi les cars n'emmèneraient que les filles, et pourquoi il utilise ce terme-là. Il finit par développer :

— Je ne sais pas s'il y aura assez de place dans le car, et donc s'ils peuvent aussi emporter les tentes et le matos, dans les mâles...

Tilt.

— Ah, d'accord, les MALLES !


De l'intérêt de distinguer [a] et [ɑ].

mardi 9 novembre 2021

Rousseau version manga

J'avoue, ce n'est vraiment pas le genre de titre que je m'attendais à trouver en passant dans le rayon mangas de cette grande librairie.

La prochaine fois que j'y vais, je regarde s'ils ont La critique de la raison pure. Je vous tiens au courant.

dimanche 7 novembre 2021

Étourderie coûteuse

Les enfants ont passé les vacances chez leur père en Espagne. Retour prévu samedi à 16h. A 13h, en rentrant à la maison et en songeant que je vais tout juste avoir le temps de manger et ranger un peu avant de partir les chercher à l'aéroport, je constate que j'ai six appels manqués qui viennent... d'un hôpital en Espagne.
Panique.
Je téléphone à Darling. Il décroche. Ouf, c'est déjà ça.
- Allô, Darling ? Tout va bien ? Quelqu'un est malade ou blessé ?
- Hein ? Pas du tout, pourquoi ?
J'explique.
- Ah, non, c'est parce que on est allés faire les tests covid, tu sais, ceux qu'il faut faire avant de prendre l'avion, et on m'a demandé mon numéro de téléphone, et comme je me souvenais pas j'ai donné le tien.
Ah.
Bon.
En temps normal, cette réponse m'enerverait. Beaucoup. Mais là, quelque chose m'inquiète davantage :
- Mais vous êtes où, là ?
- A la maison. On vient de rentrer.
- Mais... Le vol a été décalé ?
- Mais non, voyons, c'est demain qu'ils prennent l'avion !
- Ah non, c'était aujourd'hui.
- Quoi? Tu es sûre ?
- Darling, c'est toi qui a pris les billets, mais attends, je vérifie sur la confirmation de réservation que tu m'as fait suivre... Oui oui, c'était aujourd'hui.
- OH, *#@€!!! On va se dépêcher, on peut encore l'avoir.
- Mmm, vu que l'avion part dans une heure, ça m'étonnerait...

Du coup j'ai eu tout mon temps pour manger, finalement.

(Ils rentrent dimanche. Il restait des places) (Ne PAS penser que le prix des billets en dernière minute aurait suffit pour acheter une surjeteuse ET un vélo. Non. Ne pas y penser...)

vendredi 5 novembre 2021

Masque littéraire

Une vendeuse, à la boulangerie :
- Votre masque, madame, c'est pas un livre ?
??
- Euh, non, je l'ai fait avec un vieux drap...
- Pourtant ça me rappelle quelque chose. Un truc avec un éléphant...
 
Voilà, aujourd'hui j'ai fait ressurgir dans la mémoire d'une jeune femme l'époque où ses parents (ou n'importe qui d'autre) lui racontaient Elmer, et j'en suis enchantée.

mardi 2 novembre 2021

séchoir

Quand il ne fait que pleuvoir mais que l'été dernier nous étions onze dans cette maison et qu'il y a donc (entre autres) 22 draps et 11 serviettes de toilette à laver, il faut bien s'arranger...

lundi 1 novembre 2021

imperméable (ou pas)

Puis-je raisonnablement supposer que mon imperméable ne l'est pas?
(Pas grave, rien de plus revigorant qu'une promenade dont on revient frigorifié et trempé.)

jeudi 28 octobre 2021

Cartes postales vénitiennes (2)

Dire que j'étais convaincue, quand j'ai décidé un peu en dernière minute de venir à Venise fin octobre, que j'allais pouvoir profiter de la ville sous la bruine, dans une atmosphère mélancolique, et que mes photos seraient toutes en nuances de gris.

Je regrette presque. Mais presque seulement, parce qu'il faut avouer que ça fait des jolies couleurs...
 

mercredi 27 octobre 2021

Cates postales

Comment est-ce possible de pouvoir dire sérieusement "Ça faisait trente ans que je n'étais pas venue ici" ?
Et pourtant, c'est le cas. Trente ans, bon sang ! Et plein de souvenirs, à la fois de l'atmosphère du lieu, et de l'amie qui m'accompagnait alors. Là j'ai profité de l'absence de mes gamins pour faire une escapade de 48h, toute seule, en coup de vent, mais j'espère que je reviendrai un jour ici avec elle. Je suis prête à l'attente trente ans de plus, s'il le faut!
 

mercredi 20 octobre 2021

Oubli d'enfant (acte 2)

 Avant, les matins, c'était à peu près simple :

- Les trois mini-moyens partaient tous à 8h15 ;

- Le Grand ne partait nulle part (OK, j'exagère, mais il a quand même passé l'essentiel de son année de terminale et de sa première année de fac en distanciel).

Maintenant, c'est nettement plus compliqué. Depuis la rentrée, tout le monde a des emplois du temps différents. Ils sont évidemment aimantés sur le frigidaire (les emplois du temps, pas les enfants), et j'en déduis l'heure à laquelle je dois les réveiller et les mettre dehors (les enfants, pas les emplois du temps), mais parfois il y a un prof absent, ou un cours est déplacé. Et je n'ai pas encore imposé aux deux jeunes collégiens de mettre leur réveil tous les jours. Quant au Grand, il le met, bien sûr, mais pour peu qu'il se soit endormi à 4h du matin, il faut quand même que je m'assure qu'il n'est pas encore en train de roupiller malgré la musique que son réveil crache à plein volume.

Non mais c'est pas pour me trouver des excuses, hein. C'est juste que, voilà, c'est compliqué.

Bref, lundi matin, je trouvais que j'avais assuré comme une chef :

- Je me suis levée à 7h10 et j'ai pris ma douche ;

- J'ai réveillé le Filou et Mr Thing Two à 7h30 ;

- Je les ai priés de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller leur sœur, qui commençait plus tard ;

- J'ai vérifié à 7h50 que le Grand se levait ;

- J'ai accompagné Mr Thing Two jusqu'à l'ascenseur à 8h05 ;

- J'ai vu Miss Thing One aller aux toilettes à 8h10 ;

- J'ai accompagné le Filou jusqu'à l'ascenseur à 8h18 ;

- J'ai salué le Grand qui partait à 8h30 ;

- Dans le silence et le calme enfin revenu, j'ai pris mon petit-déjeuner, vidé le lave-vaisselle, rempli le lave-vaisselle, rangé un peu le séjour, lancé une lessive ;

- Je suis partie pour un rendez-vous médical à 9h.

Et puis j'ai vu le médecin, et puis je suis ressortie vers 9h45, et j'ai pris mon téléphone portable pour ôter le mode avion, et là j'ai vu que j'avais eu un appel qui provenait... de la maison.

Qui pouvait m'appeler de la maison ? Le Grand aurait-il eu un problème, et serait-il revenu ? Ou alors...

C'est à ce moment-là seulement que je me suis rendu compte que je n'avais pas vu partir Miss Thing One, qui commençait à 10h ce jour-là. Et que, comme elle était restée à lire dans sa chambre sans faire le moindre bruit entre 8h30 et 9h, j'avais totalement oublié son existence.

Je l'ai rappelée, et elle n'était pas inquiète, juste déboussolée :

— Je me suis levée pour prendre mon petit-déjeuner, et il n'y avait plus personne ! Normalement tu me dis quand tu t'en vas...

— Oui, je sais, j'ai oublié de te prévenir, je suis désolée !

— C'est pas grave. Je pars à 10h15. Tu seras rentrée ?

— Euh... oui. Oui, oui. Je te verrai. Je rentre. Tout de suite.

Et en effet, je suis rentrée à toute vitesse, pour arriver deux minutes avant son départ. Pas tellement pour pouvoir lui dire au-revoir, mais parce que ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'en partant, j'avais fermé la porte à clef...


(Note à moi-même : leur faire refaire des clefs capables d'ouvrir de l'intérieur, et pas seulement de l'extérieur.)


mardi 19 octobre 2021

Oubli d'enfant (acte 1)

Cette année, le samedi est devenu une journée pénible, car Mr Thing Two et le Filou ont tous les deux commencé une activité. Alors, oui, je suis très très contente qu'ils aient enfin trouvé quelque chose qu'ils aient envie de faire ; cela faisait des années qu'on cherchait. Tennis pour le premier et escrime pour le deuxième. C'est super. MAIS ça veut dire qu'entre 13h30 et 16h30, je ne fais qu'aller et venir pour accompagner, aller chercher, accompagner, aller chercher.

Et ce qui devait arriver arriva : samedi dernier, j'ai emmené le Filou à l'escrime, puis je suis revenue et repartie presque aussitôt pour emmener Mr Thing Two au tennis, en accueillant au passage Miss Thing One qui revenait d'une visite au musée avec son grand-père, et puis je suis rentrée et je me suis écroulée dans un fauteuil à 15h15 en me disant "bon, dans une demi-heure il faut que j'y retourne, mais au moins j'ai une demi-heure de repos, c'est bizarre, ça m'avait semblé encore plus fatiguant la dernière fois, pourq.... OH BON SANG j'ai oublié d'aller chercher le Filou !"

Je suis sortie précipitamment (ça tombait bien, je n'avais pas encore enlevé mes chaussures), je suis partie en courant, mais je n'avais fait que deux cent mètres quand j'ai croisé le gamin dans la rue.

— Filou ? Je suis désolée, je t'ai oublié !

— Oui, j'avais remarqué.

— Tu n'étais pas trop inquiet ?

— Si, et j'ai même failli pleurer, et puis finalement je me suis dit que j'allais plutôt rentrer tout seul.

 

Bon choix.

(Il peut le faire, donc. Il VA le faire, tous les samedis, même...)


jeudi 14 octobre 2021

L'aide précieuse d'un auteur

 Cher Auteur,

Je suis au milieu de la traduction de votre roman, et j'ai un problème avec le chapitre 25. Je ne visualise pas du tout le parcours du héros quand il s'enfuit du navire amarré. Pourquoi doit-il sauter dans l'eau alors que la passerelle donne sur le ponton, qui devrait logiquement donner sur le quai ? D'ailleurs, si vous pouviez me décrire de manière un peu plus précise le port, ça m'aiderait beaucoup, car en français on n'utilise pas forcément le même mot si l'endroit où passe le personnage est en bois ou en pierre, flottant ou non, parallèle au quai ou non... Merci d'avance !

Fofo


Chère Fofo,

J'imagine que je savais vaguement de quoi je parlais quand j'ai écrit ce roman il y a deux ans, mais là, à la relecture, je n'y comprends plus rien. Vous n'avez qu'à laisser planer le mystère, ou décrire tout ça de la manière qui vous sied le mieux.

N'hésitez pas à me poser d'autres questions,

Auteur


Moui, alors je crois que si j'ai d'autres questions, je vais me débrouiller toute seule, hein ?


dimanche 10 octobre 2021

Louvre méconnu

Ce qu'il y a de bien, au Louvre, c'est que même si on y est déjà allés 50 fois, on découvrira encore des trucs à la 51ème.

Sans rire, vous saviez qu'on y trouvait deux salles de cadres (vides) exposés, vous?

 (Non, ce n'est pas une plaisanterie, ni une installation provisoire).

jeudi 7 octobre 2021

La Pompadour et l'art moderne

(Enfants et musées, suite)

Au dîner, je déclare :

— Les mini-moyens – pas toi, le Grand, on sait que tu veux dormir jusqu'à 14h le weekend –, je propose qu'on aille dans un musée samedi ou dimanche. Faut juste trouver lequel. On pourrait retourner au Louvre ? La dernière fois, on n'avait pas vu le département égyptien, ni la Joconde... Ou alors au musées des égouts, s'il a rouvert ?

— Oui, le musée des égouts, moi je suis chaud ! dit Mr Thing Two.

(Sic.)

— Moi aussi je vote pour ça, dit le Filou.

— Moi je préférerais aller au truc de la Pompadour, là. dit Miss Thing One.

???

Pense-t-elle à Versailles ? Non, sans doute pas. Alors peut-être...

— A Beaubourg ?

— Oui, c'est ça !

 

(Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai compris qu'elle avait fait un mix entre le centre POMPiDou et BeaubOURg.)

mercredi 6 octobre 2021

Profil similaire

Discussion avec une amie à moi, qui me raconte :

— L'autre jour j'ai une connaissance qui m'a dit qu'elle trouvait que c'était une drôle d'idées d'emmener les enfants au musée.

— Ah bon ? Mais pourquoi ?

— Je ne sais pas, je crois qu'elle pense que ça ne leur apporte rien. Je lui ai dit "Tu sais, moi j'ai une amie qui emmenait toujours ses quatre enfants au musée, et même si maintenant ils commencent à grandir et ça les intéresse un peu moins, avant ils adoraient ça et ils en redemandaient".

— Mais oui, bien sûr, et c'est pareil pour les miens !

Elle me regarde bizarrement :

— Euh, oui, d'ailleurs c'est d'eux que je parlais...

(Je ne pouvais pas deviner, moi : elle aurait pu avoir cinq ou six amies qui traînaient toujours leurs quatre mômes dans les musées, non ?)

vendredi 1 octobre 2021

Renoncement

— Filou, qu'est-ce que tu fiches en slip ? Il fait froid !

— Eh bien en fait, j'ai commencé à m'habiller, mais j'ai abandonné l'idée.


(#Microbloggingaprèsdesmoisdesilence

(#Abientôtoupaspourleprochainépisode)

mardi 29 juin 2021

Un match sous nos fenêtres ?

 Hier, 22h30, Miss Thing One se relève :

— Maman, c'est quoi tous ces gens qui crient ? Je n'arrive pas à m'endormir ! C'est encore la directrice qui fait la fête ?

(Note : L'école primaire des gamins est juste sous nos fenêtres, et la directrice y a son logement de fonction. Environ deux fois par an, elle organise une petite fête, et on voit des gens qui dansent et rient en musique dans la cour de récréation. Nous sommes tous très jaloux.) (Mais elle, au moins, elle baisse le son après 22h !)

— Non ma chérie, c'est un match de foot.

— Ah, d'accord ! Mais je ne comprends pas d'où vient le bruit ? Il est où, ce match, là ou là ?

Elle désigne les fenêtres côtés nord et côté ouest. Je souris :

— Il n'est pas dans le quartier, ma puce ! Ni à Paris. Ni même en France, il me semble. Mais si j'en crois les braillements, il y a l'équipe de France qui joue contre une autre, ce soir.

Elle me regarde sans comprendre. J'insiste :

— Tu n'as pas entendu des crétins hurler "Allez les bleus" ? Ils encouragent leur équipe ! Sans se demander s'ils empêchent qui que ce soit de dormir, évidemment.

— Mais... demande-t-elle, totalement perplexe. Mais s'il est dans un autre pays, ce match, comment les gens peuvent le voir ?


Un jour, mes gamins réaliseront que la télévision n'est pas juste un écran qui sert à regarder des DVD de temps en temps.

mercredi 23 juin 2021

Déclaration de revenus des artistes auteurs

Alors oui, le mois dernier, il m'est arrivé un pépin qui s'appelle "boulot supplémentaire qui vous tombe dessus sans prévenir et qu'en théorie vous pourriez refuser mais en fait c'est un projet qui vous plaît trop et donc vous acceptez mais vous n'auriez pas dû et du coup vous vous retrouvez très en retard sur votre planning".

Bref, cette fin d'année scolaire est difficile. Comme tous les ans. Je devrais être habituée. Mais en fait non.

Et il n'y a pas que le boulot, bien sûr. Il y a les corvées, et la préparation des vacances, et la vie sociale qui reprend (y compris pour les enfants – mais QUI a inventé les fêtes d'anniversaire ?), et le pire de tout : les formalités administratives de fin d'année. Pour les cinq personnes, car le Grand ne m'est pas plus utile sur ce coup-là que les trois autres ("Mon Grand, tu sais à quelle date il faut faire l'inscription en deuxième année de fac ?" "Euh... Tu crois qu'il faut s'inscrire, maman ? C'est pas automatique ?").

Mais des fois, on a des bonnes surprises. Tenez, par exemple, hier soir, j'ai fait ma déclaration URSSAF. Figurez-vous que c'est l'organisme qui s'occupe de la sécurité sociale des auteurs. En gros. Je crois. Il me semble. Toujours est-il qu'il faut chaque année leur déclarer nos revenus. Mais pas le net imposable comme aux impôts, hein, parce que ce serait trop simple. Le brut. Ou autre chose. En fait ça dépend si on déclare en TS ou en BNC, et si on est précompté ou pas, et si les diffuseurs sont en France ou pas, et si ce sont des revenus principaux ou accessoires ou autre chose encore.

Non, moi non plus je n'ai rien compris.

N'empêche qu'il faut le faire. Et l'année dernière, l'organisme a changé. Et il y a eu PLEIN de problèmes. Mais vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup. Pour tout le monde, ou presque. C'est bien simple, ce n'était pas encore réglé en mai.

Alors hier soir, je prends mon courage à deux mains et ma tisane calmante dans la troisième, et je me lance. Je me connecte au site. Déjà, il fonctionne, ce qui est un bon début. Mes identifiants fonctionnent. Je regarde les sommes communiquées par les éditeurs. Elles correspondent à celles que j'ai. Il en manque une. Je réussis à l'ajouter. On me pose une question sur la dispense de précompte. Je suis capable d'y répondre. J'enregistre. Ça me dit que ma déclaration est terminée et qu'elle sera validée par l'un des conseillers.

Ça a marché du premier coup. Et j'ai mis moins d'une demi-heure. Je n'en reviens pas.

Et puis ce matin, le téléphone sonne. L'écran indique "anonyme". Comme je suis joueuse, je décroche. Je n'ai plus peur des vendeurs de fenêtres depuis que j'ai une formule magique qui les arrête net dans leur discours.*

— Allô ?

— Allô, Madame Fofo ? Je vous téléphone de l'URSSAF, pour valider votre déclaration.

Alors là, j'ai cru que j'allais tomber de ma chaise. Si vite ? Pour de vrai ? Est-ce possible ?

— Déjà ? C'est fou, ça, je l'ai faite seulement hier soir !

— Euh oui, alors non, je parle de votre déclaration 2020 sur les revenus 2019...

Ah.

Je me disais bien aussi.

Mais bon, après une longue discussion et la découverte d'une erreur négligeable sur laquelle nous avons décidé d'un commun accord de fermer les yeux, ma déclaration de juillet 2020 est désormais validée.

Vous voyez, il ne faut jamais désespérer.

Allez, plus que quelques jours à ce rythme de folie. On va y arriver !


* Je suis gentille, je la partage : "Excusez-moi de vous interrompre, mais ce numéro est celui de mon travail, donc je vous demande de l'effacer de votre base de donnée." Ils ne le font pas, bien sûr, mais comme la loi les oblige à le faire, ils ont pour consigne de raccrocher immédiatement, sans même dire au revoir, pour faire comme s'ils n'avaient pas entendu. Fin des "mais ce n'est pas un appel commercial, c'est pour un devis gratuit" ou autre argument exaspérant. Et je n'ai pas la culpabilité d'avoir raccroché au nez d'un malheureux, au risque en plus qu'il me rappelle aussitôt.

vendredi 7 mai 2021

Les bons côtés du confinement (et de la météo pourrie)

Alors, je ne dis pas que j'aurais aimé qu'on en soit encore à un confinement ultra-strict comme l'année dernière à la même date. Non, non.

Ni que j'ai fait la danse de la pluie dans mon salon en priant pour qu'il tombe des cordes sans discontinuer jusqu'à fin juin. Promis.

Mais quand même,

quand les jumeaux sont arrivés la bouche en cœur pour me demander :

 "maman, du coup puisqu'on a le droit de se réunir au parc et qu'il va faire beau samedi, on peut fêter notre anniversaire avec cinq ou six copains chacun ?",

je mentirais en disant que je n'ai pas eu un très léger regret.

(Et moi qui avais prévu une grande rando, demain. Snif.)


PS : Dans la même veine, lu à l'instant sur Twitter : "Doucement SVP avec les vaccinations, il ne faudrait pas qu’on reprenne une vie normale avant l’annulation de la kermesse de l’école de nos gosses."

jeudi 22 avril 2021

Prévisions familiales

Ce soit, pendant le dîner, on a joué au jeu de "on sera où dans quelques années ?"

En supposant, bien sûr, que tout aille pour le mieux, qu'il n'y ait pas de gros soucis de santé, d'accident dramatique, tout ça... Comment pouvons-nous imaginer ce que seront ces quatre enfants quand ils auront 25 ou 30 ans ? Non pas leur métier, mais leur mode de vie ?

Après discussion, voici plus ou moins le consensus auquel nous sommes parvenus :

- Le Grand habitera à Paris ou en banlieue dans un studio, tout seul. Il aura un travail à horaires fixes et il passera une bonne partie de ses weekends dans son lit, sur son ordinateur, comme aujourd'hui. Il ne m'appellera jamais pour prendre de mes nouvelles, mais assez souvent pour me demander de l'aide ou des explications sur des problèmes pratiques ou administratifs.

- Miss Thing One sera en colocation avec trois copines, aura déjà eu un certain nombre d'amours, et me téléphonera maximum deux fois par mois pour me raconter sa vie (mais en aucun cas pour me demander des conseils).

- Mr Thing Two sera dans une autre ville, ou à la campagne, ou à l'étranger, en train de poursuivre un projet original, quel qu'il soit. Il aura un amour auquel il sera fidèle, et aura le cœur brisé en cas de rupture. Il me téléphonera souvent pour vérifier que je vais bien.

- Le Filou restera à la maison le plus longtemps possible, jusqu'à ce que je le mette dehors à coups de pieds dans le derrière. Après quoi, il emménagera à deux rues d'ici OU partira au bout du monde, sans doute seul dans les deux cas. (En fait, on a un peu de mal à imaginer le Filou adulte.)

Et moi ?

Eh bien, d'après le Grand, quand on voudra me voir, il faudra s'y prendre bien à l'avance, parce que "Non mais demain matin j'ai mon cours de rock, l'après-midi je vais à l'atelier menuiserie, et le soir figure-toi que je me suis mise au yoga, ce weekend je pars retaper une vieille ferme dans la Creuse avec une amie, lundi j'ai ma randonnée habituelle, et mardi je pars une semaine à Prague parce que j'ai trouvé un échange d'appartement de dernière minute, mais tu peux venir déjeuner mercredi dans deux semaines, si tu veux ?"


(Mais bien sûr, rien n'est écrit. Peut-être que le Grand sera marié et père de famille à 28 ans, que Mr Thing Two aura un boulot routinier, que Miss Thing One partira habiter au Japon, que le Filou s'engagera dans la marine, et que je passerai mes journées sur mon canapé à jouer à des jeux vidéos*, qui sait ? On change parfois beaucoup, avec le temps, et c'est tant mieux...)

* OK, j'avoue, pour le coup, je n'y crois pas trop.

samedi 17 avril 2021

Une semaine de junk food

Alors, si jamais vous vous inquitiez, sachez que non, le Grand n'est pas mort de faim (ni de flemme) pendant sa toute première semaine entièrement seul.

Bon, par contre, vu ce que je viens de retrouver dans la poubelle, je ne certifie pas qu'il ait eu une alimentation très saine...


De toute façon il m'avait prévenue, au téléphone : "Maman je profite de ton absence, j'achète plein de truc que tu nous interdis normalement. J'ai même acheté du Yop!"

Ah. Eh bien, disons que si c'est la pire bêtise que ce garçon de 18 ans puisse faire quand il a l'appart pour lui tout seul et zéro surveillance, je vais m'en remettre, hein?

mardi 13 avril 2021

Pokémon Go (cinq ans après tout le monde)

Depuis quelques jours, nous sommes à la montagne. Ce que nous apprécions beaucoup. Mais il y a un hic : alors que, jusqu'à encore un an ou deux, les enfants me suivaient joyeusement dans des balades ou randonnées plus ou moins longues, à présent, cela ne les tente plus du tout. Or, moi, je veux qu'ils se dépensent. Surtout Mr Thing Two, ce garçon à l'énergie apparemment inépuisable. Tant qu'ils font du trampoline ou chahutent dans le jardin, tout va bien. Mais sinon, il faut trouver un prétexte pour les faire sortir.

Et c'est ainsi qu'avant-hier, je me suis souvenu que début février, j'avais téléchargé le jeu Pokemon Go, plus jamais ouvert ensuite.

Nous l'avons donc ouvert. Et nous avons découvert une drôle de bestiole sur la table basse du salon, invisible à l’œil nu, mais parfaitement visible sur l'écran du téléphone. J'ignorais totalement ce que j'étais censée faire avec, mais pas les mioches, qui ont balancé à la créature une balle tout aussi virtuelle qu'elle ayant pour effet de la capturer.

Je ne savais pas encore que je venais de mettre le doigt dans un engrenage.

Depuis 48 heures, c'est une vraie frénésie. Surtout pour Mr Thing Two, et dans une moindre mesure pour le Filou : Miss Thing One, elle, se désintéresse un peu de la question. Mais moi, emportée par l'enthousiasme des garçons, je m'y suis mise aussi. Et donc, hier et aujourd'hui, ce sont EUX qui ont insisté pour qu'on sorte PLUSIEURS FOIS faire des promenades de PLUSIEURS KILOMETRES de longs dans la MONTAGNE, pour capturer des pokemons, puis pour trouver des pokéstops afin de recharger notre stock de pokéballs, puis pour trouver des pokéarènes offrant potentiellement la possibilité de gagner des poképièces grâce auxquelles nous pourrons acheter des pokéincubateurs pour couver les pokéoeufs des futurs pokémons...

Oui, c'est parfaitement ridicule. Et vous savez quoi ? Je m'amuse bien, en fait. Du moins depuis que j'ai trouvé comment éteindre la musique de cette p**** d'appli. Parce que du coup, ça agrémente la promenade sans rien ôter de son charme. On se promène dans la forêt, on admire le paysage, on écoute les oiseaux, et de temps en temps, on s'arrête parce qu'une vibration discrète a signalé qu'un drôle de petit être multicolore passait dans les environs, ou alors on se dirige vers une jolie chapelle ou un lavoir dont on ignorait l'existence (les concepteurs du jeu ont pris soin de placer leurs balises près de centres d'intérêt bien réels) parce qu'on y trouvera des récompenses, ou tout simplement on marche parce qu'on sait qu'au bout de deux ou cinq ou dix kilomètres, on aura fait éclore un œuf. Et le mieux, c'est que les gamins galopent avec un enthousiasme jamais vu depuis longtemps. Presque trop, même. Ce matin, il a fallu que je remonte 400 mètres de dénivelés au pas de course parce qu'un "raid" était prévu une demi-heure plus tard. Même le Filou en oubliait de réclamer une pause / de l'eau / de quoi manger et trottinait sur la pente escarpée derrière son frangin.

Bref, moi qui avais résisté depuis dix ans, moi qui avais juré que je ne m'intéresserai jamais à ces histoires d'évolutions ou de légendaires, moi qui refusais d'apprendre d'autres noms que celui de Pikachu et Noctali et Mentali (et ceux-là uniquement parce que j'ai dû chercher des déguisements pour mes enfants il y a quelques années), me voici tombée dedans. Au moins pour la durée des vacances : je ne jure pas que je continuerai à chasser les pokémons quand les gamins seront à l'école. Mais en tous cas, si vous avez des enfants récalcitrants aux promenades, je recommande. C'était le but ouvertement annoncé de ce jeu, pas vrai ? Eh bien, chez nous, ça marche - littéralement !



(Alors oui, j'avoue que même si on m'a déjà annoncé que le Grand va me disputer, je fais partie de ceux qui préfère les pokemons mignons aux pokémons bagarreurs. Désolée. On ne se refait pas.)

jeudi 8 avril 2021

Le Grand risque la famine

Demain, je pars.

Si, on a le droit, quand c'est pour faire garder des enfants par des grands-parents. Donc je vais une semaine chez ma mère pour qu'elle me garde les enfants pendant que je bosse (chez elle). Oui, bon, en vrai, quand nous sommes là-bas, ils n'ont pas vraiment besoin d'être gardés, parce qu'elle a les deux meilleurs baby-sitters du monde : un trampoline et la collection complète de la série BD Les Légendaires. Mais justement, on y gagne tous. Même ses voisins du dessous, parce qu'ils n'existent pas (alors que les miens, si).

(Je tiens à préciser  1- Que ma mère et son mari sont vaccinés ; 2- Que nous n'avons eu quasiment aucun contact avec qui que ce soit depuis une semaine ; 3- Que nous respecterons scrupuleusement la limite des 10 km une fois arrivés là-bas. Ne me tombez pas dessus, s'il vous plaît.) 

("Prends un livret de famille pour prouver que ce sont bien tes gosses", m'a conseillé ma mère. "Je soupçonne qu'il y a du trafic d'enfant comme prétexte pour voyager, en ce moment. Et d'ailleurs, tu as pensé à les louer ? Tu en as trois, ça pourrait te rapporter une jolie somme...")

Bref, je pars à la montagne avec les trois mômes, mais je laisse à Paris le grand dadais, parce qu'il a cours quelques heures en présentiel à l'université la semaine prochaine. En plus, il est plutôt content à l'idée que pendant sept jours, personne ne va lui reprocher de prendre son petit-déjeuner à 16h et sa douche à 4h du matin (oui, il prend sa douche "le soir", avant de se coucher).

Mais il y a quelque chose qui l'inquiète : la nourriture.

— Maman, tu as fait une commande ? m'a-t-il demandé tout à l'heure.
— Non, mon chéri.
— Mais il n'y a plus de saucisson, ni de jus d'orange !
— Ni de surgelés, et d'ici deux jours il n'y aura plus de pain non plus. Je sais.
— Comment je vais faire, alors ?
— Tu iras faire les courses. Je vais te laisser de l'argent. Je te rappelle qu'il y a un Franprix à exactement 30 mètres de la maison. Et une boulangerie à 40 mètres, et un Lidl à 50 mètres. Pour le Picard, j'avoue, c'est plus loin, au moins 350 mètres, mais j'ai confiance en toi, tu vas y arriver.
— Oh là là, c'est dur. J'aime pas les magasins. Et c'est loin, quand même. Faut sortir de la maison ! Et après, faut porter les courses, et c'est lourd.
— Mon pauvre chéri. Je compatis.
— Je ne sais pas si je vais avoir le courage d'y aller. Vous allez peut-être me retrouver mort de faim, dans une semaine.
Et puis il a réfléchi une seconde, et s'est corrigé :
— Enfin, disons, plutôt mort de flemme.

Bon, au moins, il est lucide...

mercredi 7 avril 2021

Un bon appétit

Je ne vous ai pas raconté que pour le dimanche de Pâques, nous avons eu le bonheur de trouver une connaissance qui habite dans une maison avec un petit  jardin à 9,5 km de chez nous et qui nous a autorisés à venir en son absence y passer deux heures pour cacher les œufs, les trouver, et pique-niquer au soleil dans la foulée.

Comme d'habitude, j'avais vu grand, et chaque enfant est reparti avec des dizaines et des dizaines de friandises aux chocolats.

Lundi, par simplicité et pour gagner du temps (j'avais du travail), j'ai fait des pâtes le midi.

Ce n'est que quand j'ai vu Miss Thing One et le Filou avoir du mal à terminer leur assiette – un fait rarissime – que j'ai compris que ce n'était pas une idée lumineuse et qu'ils avaient très probablement passé la matinée à se bâfrer. Heureusement, Mr Thing Two, lui, en a repris deux fois, comme d'habitude.

Juste après le déjeuner, ils ont décidé de procéder à des échanges entre les chocolats qu'ils préféraient (après la chasse, j'avais réparti les trouvailles de manière strictement égalitaire, sans tenir compte des préférences de chacun).

Le Filou a rapporté son panier, encore très bien garni.

Miss Thing One a rapporté son panier, plus qu'à moitié plein.

Mr Thing Two est arrivé avec son panier, qui ne contenait que six petits œufs.

— Et les autres, tu ne les apportes pas ? ai-je demandé.
— Je n'en ai plus, c'est tout ce qui me reste.
— QUOI ? Tu as mangé un kilo et demi de chocolat en 24 heures ?
— Ben, oui, j'avais pas le droit ?
— Non, si, enfin, ils étaient à toi, bien sûr, mais du coup tu n'en as plus, et surtout... comment tu as fait pour ne pas avoir une indigestion ? Tu as tout mangé hier soir ?
— La moitié hier, et l'autre moitié ce matin.


Oui oui, "ce matin" : entre les trois tartines de rillettes du petit-déjeuner et les trois assiettes de pâtes du déjeuner, donc.

(Et après on se demande d'où il tire son énergie phénoménale...)

mardi 6 avril 2021

Ecole à la maison, deuxième round

Alors, un an plus tard, on recommence. Avec :

- Le Filou qui n'arrive pas à écrire UNE SEULE PHRASE si je ne suis pas debout derrière sa chaise à lui répéter "Continue ton exercice" toutes les trente secondes.

- Miss Thing One qui est d'une lenteur exaspérante, qui ne trouve pas sa gomme, qui ne trouve pas sa trousse, qui ne trouve pas son livre, qui veut qu'on lui dicte les mots de sa dictée, qui ne comprend pas pourquoi 7,25 est plus petit que 7,8 alors que 25 est plus grand que 8.

- Mr Thing Two qui a oublié la différence entre épithète et attribut, qui n'a pas le manuel qu'il faut, et surtout qui doit faire des exercices sur l'ordinateur, parce que nous n'avons pas eu de version imprimable, ce qui veut dire à la fois qu'il me pique mon outil de travail et qu'il m'appelle sans cesse parce qu'il a fermé la fenêtre par inadvertance ou qu'il ne sait pas revenir en arrière ou qu'il cherche le E accent circonflexe.

On y passe la matinée tout entière. Je n'essaie même pas de travailler. Je n'arrive même pas à ranger ou vider le lave-vaisselle. A 13h30, je décrète que c'est terminé pour aujourd'hui.

Ils vont jouer. Moi, je cuisine. Un repas rapide. Des pâtes.

Nous mangeons. Ils chahutent et rigolent. J'ai mal à la tête.

14h45, le repas est terminé, ils ont débarrassé la table. Je n'ai toujours pas commencé à travailler. Mais contrairement à l'année dernière, cette fois, on peut sortir ! Je les envoie se défouler dehors, dans la résidence, avec consigne de ne pas revenir avant 16h, sauf cas de force majeure.

Ils sortent. Ils sortent ! Enfin seule !

Je me fais un café,

Je m'installe devant l'ordinateur...

... et c'est à ce moment-là que le ciel, jusqu'ici radieux, s'est assombri, et qu'il a commencé à NEIGER.

 

 

(Ils sont remontés aussi sec. Ils redoutent plus l'hypothermie que leur mère. C'est plutôt une bonne nouvelle, j'imagine. Snif.)


 


vendredi 2 avril 2021

Un mauvais chocolat fictif

 Roman pour les ados, américain. Un personnage dit qu'il va mettre la bouilloire à chauffer. Très bien. Quelques lignes plus loin, il verse de l'eau chaude dans deux mugs. Très bien. Et trois paragraphes plus loin, il pose sur la table....

... deux chocolats chauds.

Mais euh ?

 

(Oui, je SAIS qu'autrefois on faisait du chocolat chaud avec de l'eau, mais ce n'est pas un roman historique. Et je SAIS qu'aujourd'hui encore, certains mauvais bars servent du chocolat chaud faits avec de l'eau et du lait en poudre, mais là c'est censé être un bon chocolat chaud, crémeux, délicieux, réconfortant, avec chamallows et tout ! Je refuse de laisser ça comme ça. Je vais prendre l'initiative de remplacer la bouilloire par une casserole et l'eau par du lait, na.)

mercredi 31 mars 2021

En panne ?

 Voici ce que je viens de scotcher sur la porte des deux ascenseurs de mon palier, au quinzième étage:

 

 

Cet ascenseur n’est absolument pas
EN PANNE
Mais cela vous fera le plus grand bien de passer par les escaliers

 

 

(J'espère que les annonces présidentielles n'auront pas trop entamé le sens de l'humour de mes voisins...)

samedi 27 mars 2021

Série noire

Chic, voici le samedi, le jour où je m'autorise à ne pas travailler et où je ne mets pas mon réveil !

Bien sûr, je ne vais pas pouvoir aller faire une grande randonnée dans une forêt autour de Paris comme j'aimerais, mais c'est pas grave, j'ai d'autres projets.

Déjà, on va à la bibliothèque. Il y a plusieurs livres que j'ai réservés et que je me réjouis d'emprunter.
Pas de bol, les bibliothécaires sont en grève. On peut rendre les livres, mais pas en prendre d'autres.

Bon. Tant pis. Après les corvées habituelles, dont un découpage de légumes qui m'amène à casser un couteau (la lame en céramique s'est brisée net sous ma main !), je décide de me mettre à la couture vers 14h. Ma machine était en panne depuis deux mois, mais je viens de la faire réparer, youpi !
Ouais, sauf que je ne sais pas ce qu'à fait le réparateur, mais il n'a pas réparé le problème que je lui avais signalé, comme je le constate au bout de trente secondes.

Extrêmement déçue (j'ai une robe en cours depuis janvier !), j'appelle le réparateur, qui me dit de lui rapporter la machine. C'est à l'autre bout de Paris. La barbe.
Je descends dans le parking, je détache mon vélo, je ligote l'appareil dans une sacoche, je démarre. Je fais quatre mètres avant de me rendre compte que j'ai un pneu à plat. Le pneu arrière, bien sûr. Et sur mon vélo hollandais, démonter la roue arrière est passablement compliqué. Je n'ai jamais appris à le faire.

J'appelle mon vélociste. Oui, oui, il peut me prendre le vélo pour le réparer, bien sûr. Jeudi prochain. Non, ce n'est pas une blague : il est débordé, en ce moment.

Je rappelle le réparateur de machines à coudre. Il ferme à 16h. Il est 15h15.

Je saute sur un autre vélo, que j'aime beaucoup moins, mais c'est le seul qui ait des pneus gonflés et je n'ai pas une minute à perdre. Je pédale à toute allure sur cette bicyclette qui couine et qui grince et qui vibre. J'arrive deux minutes avant la fermeture. Le réparateur me dit que si je veux attendre, il va me faire ça tout de suite.

Trempée de sueur après mon pédalage intensif, j'attends devant la porte ouverte. Je suis désormais gelée quand il m'annonce, une heure plus tard, que le problème est plus compliqué que prévu et que finalement, il va garder ma machine.

Je rentre. J'en pleurerais presque. En temps normal, dans ce genre de circonstance, je décide d'abandonner tout le monde et d'aller au cinéma, mais les cinémas sont fermés. Bon, je vais faire du bricolage, ça me calmera. Ça fait deux ans que je veux améliorer la table de chevet de ma fille en lui ajoutant une tablette. Je viens de commencer à percer les trous quand des étincelles et de la fumée sortent de ma perceuse/visseuse. Pas au niveau de la mèche, mais au niveau du moteur.
Mon outil préféré est HS.

C'est l'heure du dîner, et je n'ai RIEN réussi à faire aujourd'hui. On va tâcher de se consoler avec un bon repas.
Ah oui mais non, pour faire le menu prévu il me faudrait des trucs qui sont dans le lave-vaisselle. Que je viens de faire partir. Parce que le Grand a oublié de le faire tout à l'heure, après le déjeuner.

 

Bon.

J'ai fait des pâtes-à-rien pour les mioches, une salade pour moi*, et je les ai expédiés au lit.

Et maintenant, je crois que je vais me faire un gros chocolat chaud avec de la chantilly et manger des gâteaux en relisant un Fantômette ou un truc du genre. Vu les circonstances, je crois que je peux me le permettre, non ? Bien sûr, il est possible que le manche de la casserole me reste dans la main, que je m'ébouillante avec le liquide, et que je tache irrémédiablement mon livre, mais je vais tenter malgré tout. Je suis d'un incurable optimisme. 

 

* Pas d’affolement, c'est bien moi qui parle, mais il y a une bonne raison, lisez la suite.

jeudi 25 mars 2021

Les enfants de CM2 et Internet

Miss Thing One revient avec un tableau : "Les usages personnels d'internet des élèves de la classe". Pour chaque type d'écran (ordinateur, ordinateur portable, téléphone, tablette, console", il fallait dire combien d'élèves en tout l'utilisaient pour regarder des vidéos, faire des recherches, écouter de la musique, communiquer sur les réseaux sociaux, etc. Et puis il y avait la case "Je n'utilise pas Internet". Dedans, un chiffre : 1.

Devinez qui ?

(Miraculeusement, pour l'instant, elle ne m'en veut pas encore. Elle m'a même dit "J'étais choquée de voir qu'ils utilisaient TOUS les réseaux sociaux, alors que normalement on n'a pas le droit à notre âge, non ?" J'en profite, ça ne va pas durer...)

(Mr Thing Two est dans une autre classe, sinon ils auraient été deux, bien sûr.)

mardi 23 mars 2021

Hachis parmentier amélioré

(Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas parlé popote ici, non ?)

Cette recette-là, je la partage avec vous, parce que c'est une de mes grandes trouvaille de l'année, et ça peut vous intéresser si vous avez des enfants ou petits-enfants qui font la fine bouche devant les légumes, ou si, comme moi, vous n'en pouvez plus de recevoir plein de navets dans vos paniers bio pendant les longs mois d'hiver.

Le principe de base, c'est le hachis parmentier. Revisité.

D'un côté, la purée : je fais cuire séparément des pommes de terre et des navets, céleri rave, panais ou autres légumes racines. Lorsque ces derniers sont cuits, je les mixe finement avec du lait, et j'écrase grossièrement les pommes de terre dans cette soupe.

De l'autre côté, la sauce : je fais cuire les légumes qui me tombent sous la main, des poireaux, du chou chinois ou du chou blanc, des carottes, des oignons, des courgettes si c'est la saison, du fenouil, bref, ce qu'on veut. J'ajoute un peu de viande hachée.

Et ensuite, bien sûr, je fais un hachis parmentier classique : la sauce à la viande, la purée, et un peu de fromage. Quelques minutes au grill pour faire gratiner.

Inconvénient : on a passé trois quart d'heure en cuisine, et on a au minimum trois casseroles, un plat à gratin, un mixeur, un écrase-purée, et deux planches à découper à laver.

Avantage : on s'est débarrassé des légumes dont on ne savait plus quoi faire, et les enfants poussent des grands cris de joie et mangent avec délectation leur plat pourtant composé à 70% d'autre chose que des patates et de la viande. Et surtout, c'est super bon. Ce qui justifie tout, non ?


dimanche 21 mars 2021

Choix pour une île déserte

 C'était un "jogging d'écriture" (de mon temps on disait une rédaction, mais le principe est le même).

Le sujet : "Si tu allais sur une île déserte et que tu avais le droit d'emmener une personne et un objet, que choisirais-tu et pourquoi ?"

Réponse du Filou :

"Un pilote d'avion et un avion, pour pouvoir repartir".

(Encore une fois, vous admirerez sa concision, en plus de son esprit pratique.)

mercredi 17 mars 2021

Record du monde de concision

 Le Filou doit faire deux exercices de mathématiques.

Numéro 785 page 61 : Mesure avec ta règle l'hexagone ci-dessous [un hexagone de 2 cm de côté]. Quel autre moyen pourrais-tu utiliser pour déterminer son périmètre ?

Numéro 787 page 61 : Quel est le périmètre du polygone irrégulier ci-dessous ?


Il prend son cahier de brouillon, gribouille quelque chose, le referme au bout de quinze secondes. Je m'étonne :

— Ben alors, tu ne fais pas tes devoirs ?

— Si, j'ai fini.


En effet. Voici précisément ce qu'il a écrit :


785   12   multiplication

787   20



mardi 16 mars 2021

Panne imprécise

 Darling téléphone pour souhaiter un bon anniversaire au Filou*, puis nous échangeons quelques mots, et il m'explique que son chauffage électrique est tombé en panne. Il tente de m'expliquer l'origine du problème. Mais il faut bien reconnaître que Darling n'a jamais été très bricoleur.

— En fait j'ai regardé, et c'est le... le truc, qui tenait le... tu sais, le machin, qui est tombé derrière le...
— Le bidule ?
— Oui, c'est ça, confirme-t-il (parfaitement sérieusement). Donc tu vois, en fait ça ne pouvait plus marcher.

Moui, je vois. Mais assez vaguement, je dois dire.


* Neuf ans. Pour ceux qui étaient déjà là quand j'ai commencé ce blog alors que j'étais enceinte de lui : je sais, ça ne nous rajeunit pas.


samedi 13 mars 2021

Bonheur partagé

 — Aaaaah, fait Mr Thing Two avec un soupir heureux en se levant ce matin. Maman, je suis désolé, je sais que je te l'ai déjà dit, mais j'aime ma vie.

Eh bien écoute, bonhomme, tu peux me le répéter AUTANT DE FOIS que tu le désires.

lundi 8 mars 2021

Leonidas

 Pour une raison mystérieuse (ou pas), le Grand parle de Sparte pendant le dîner. Et le voilà qui mentionne Léonidas. Il remarque mon air perplexe.

— Tu connais, quand même ?

— Bof. De nom. Très, très vaguement. Pour moi, c'est surtout des chocolats.

A son tour d'être perplexe :

— Des chocolats ?

— Oui, tu ne connais pas les chocolats Léonidas ? Il y a plusieurs boutiques dans Paris. C'est quand même plus connu que ton Spartiate.

— Oh ! N'importe quoi ! s'offusque-t-il. Tout le monde connaît le roi Léonidas ! Il y a même eu un film, 300, un blockbuster, il y a quelques années !

— N'empêche que je te parie que si tu dis "Léonidas" à quelqu'un, il pensera d'abord aux chocolats. Surtout si c'est quelqu'un qui habite dans une grande ville où on trouve des boutiques de ce chocolatier.

— Je te parie que non ! On n'a qu'à faire un sondage !

Du coup, j'ai demandé à quelques-uns de mes contacts.

Résultat sans appel. Sept gourmands, un cinéphile, une qui donne une réponse mixte*.

— Mais comment c'est possible ? s'indigne le Grand.

— Mon chéri, tu oublies que la plupart des gens, contrairement à toi, regardent autour d'eux quand ils marchent dans la rue. Et aussi que, toujours contrairement à toi, à tort ou à raison, ils accordent plus d'importance aux choses de leur vie quotidienne qu'à des personnages morts il y a des siècles. Je n'ai rien contre ton Spartiate, hein. Je veux même bien lire sa fiche Wikipedia, si tu veux, ou regarder le film dont tu me parles, à l'occasion. Mais voilà, dans ma vie de tous les jours, le chocolat est plus important...


* Sa réponse exacte à ma question "Si je te dis Leonidas, tu penses à quoi", étant "Une marque de chocolats qui a pour symbole un Spartiate dont on se demande comment diable il aurait pu trouver du cacao."

jeudi 4 mars 2021

Questions de CP

Alors, les rencontres avec des classes de collège, ça donne des questions relativement sérieuses et pertinentes, dont les plus indiscrètes ou incongrues concernent l'âge qu'on a ou combien on gagne par mois. Par contre, les rencontres avec les CP-CE1, ça peut donner :

— Est-ce que tu parles toutes les langues du monde ?

— Ça prend combien de temps, de traduire un livre ? Trois heures ?

— Pourquoi il est mort, ton père ? Et ta grand-mère ? Elle avait quel âge ? Elle était malade de quoi ?

Sans compter l'indémodable :

— Mais si t'as le même âge que ma maman, pourquoi tu as les cheveux gris ?

Néanmoins, dans l'ensemble, cette deuxième (et dernière, malheureusement) journée de rencontre s'est bien passée. Pas facile de parler des métiers "invisibles" du livre avec des mômes qui savent à peine lire, qui n'ont pour la plupart qu'une idée très vague de ce qu'est une langue étrangère, et ignorent absolument tout de la signification du mot "éditeur", mais je crois m'en être bien tirée. Même avec la classe de l'instit tire-au-flanc, celle que tous les auteurs connaissent, celle qui n'a quasiment rien préparé avec ses élèves et qui n'a demandé l'intervention de quelqu'un (n'importe qui, ça pourrait être un pompier ou une agricultrice, elle s'en fiche royalement) que pour pouvoir passer une heure au fond de la classe à pianoter sur son portable sans lever une seule fois les yeux de son écran. 

(Heureusement, je n'ai pas de mal à parler en public, surtout devant des gamins)

(Et à la fin de la journée, pour me détendre, j'ai fait presque QUATRE kilomètres pour retourner au RER à pied. Na.)

mercredi 3 mars 2021

Un kilomètre (et demi) à pied, ça n'use pas grand-chose

Mardi, j'avais des rencontres scolaires dans le cadre d'un salon du livre (salon virtuel pour des raisons évidentes, mais rencontres scolaires maintenues en présentiel). J'avais l'adresse du collège où j'étais attendue, dans une ville quelque part au bout du RER.

Samedi, je reçois un mail :

Bonjour Fofo,
Nous vous réjouissons de votre venue. Je vous envoie le nom et le numéro de téléphone de la personne qui vous attendra à la gare du RER à l'arrivée du train. Comme vous ne m'avez pas dit de quelle gare vous partez je ne peux pas vous envoyer l'itinéraire précis ; j'espère que ça ira.
Bien cordialement,
Organisatrice

Je réponds :

Merci, c'est parfait. Mais d'après Google Maps, il y a 1,5 km entre la gare du RER et le collège. Je n'ai pas besoin qu'on vienne me chercher en voiture ; je peux venir à pied toute seule comme une grande ! Je suis toujours ponctuelle, donc vous pouvez compter sur moi pour être à l'heure.
Bien à vous,
Fofo 

Réponse :

Chère Fofo,
Non, vous ne pouvez pas vous y rendre à pied car c'est beaucoup trop loin, au moins 35 minutes de marche. Et nous avons des bénévoles qui se font un plaisir de vous accompagner. Je vous demande donc de ne rien changer à cette organisation : nous souhaitons accompagner nos auteurs correctement.
Merci,
Organisatrice

J'ai beaucoup hésité. Je ne voulais pas lui compliquer la vie, à cette dame, et j'ai compris qu'elle avait peur que je me perde ou que je sois en retard (mais si je suis capable d'aller jusqu'à la bonne station de RER, à l'heure, je devrais être capable d'aller jusqu'au bout, non ?) J'ai failli céder. Et puis je me suis dit que bon sang de bonsoir, nom d'un chien, scrogneugneu, zut alors (oui, je deviens facilement vulgaire quand je suis agacée). J'ai donc répondu :

Un kilomètre et demi, ça fait un quart d'heure à pied à la vitesse où je marche. Et même si c'était une demi-heure, cela resterait faisable. Je rêve d'un pays où on ne prendrait pas sa voiture pour parcourir moins de 2 km, comme c'est le cas actuellement (cela représente 70% des trajets !). Nos enfants nous en remercieraient. (Et les médecins applaudiraient.)
Mais je ne veux pas vous embêter avec ça ; je vais contacter directement le collège pour en discuter avec eux. Je vous promets sur mon honneur de Parisienne toujours pressée que je serai au collège mardi minimum un quart d'heure avant l'heure de la première rencontre.

Elle a fini par me répondre sèchement :

Vous avez les numéros de téléphone, voyez directement avec vos chauffeurs et organisez-vous avec eux.
Bonne journée
Organisatrice

(J'ai mis 16 minutes, en comptant le temps de consulter le plan à l'arrivée à la gare pour bien partir dans la bonne direction.)


lundi 1 mars 2021

Choix d'une oeuvre pour dissertation de géographie urbaine

Je reviens de vacances, et je compte donc recommencer à poster régulièrement.

En attendant, je vous demande, à tout hasard, si l'un de vous aurait une idée. Le Grand doit faire un devoir qui porte sur des enjeux urbains contemporains à travers une œuvre de fiction. Sachant qu'il n'est vraiment pas cinéphile et qu'il lit plutôt des romans historiques ou fantastiques, même en nous creusant la tête, nous n'arrivons pas à trouver grand-chose. Il nous faudrait donc :

- une bande dessinée ;

- un roman (court) ;

- un film (pas trop violent et disponible en DVD) ;

- ou même une chanson

qui évoque des problèmes de géographie urbaine : enjeux sociaux, environnementaux, ségrégation, transformations, n'importe quoi.

Si ça se passe en France, c'est mieux, mais pas obligatoire.

Quelqu'un a une idée lumineuse ?

lundi 22 février 2021

Complications informatiques

Elle: Tu as reçu le tableau excel que je t'ai envoyé par mail? Il faut que tu l'envoies à la banque.
Lui: Oui, merci. Mais je vais plutôt l'envoyer par la poste. Le fichier est trop lourd pour l'envoyer par mail.
Elle: Ah bon? Un tableau excel, ce n'est pas trop lourd, en général.
Lui: Ah si, au moins 4 ou 5 mégaoctets par page, et comme il y a trois pages...
Elle: Hein? Mais qu'est-ce que tu as fait?
Lui: Ben, j'ai imprimé le tableau et j'ai scanné chaque page, pourquoi ?

(Comme quoi on peut être brillantissime dans son domaine et pas très doué en informatique)

dimanche 21 février 2021

Que la montagne est belle...

Désolée, je n'oublie pas ce blog, mais je n'ai pas grand chose à dire, juste éventuellement à montrer...