mercredi 30 novembre 2016

Problème de maths

— Maman, je n'arrive pas à faire mon exercice de maths... soupire le Grand.
Je regarde. C'est un problème classique d'un frère qui a le double de l'âge de l'autre. Je lui dis que c'est simple.
— J'ai trouvé le résultat tout de suite, en calculant dans ma tête ! proteste-t-il. Mais il faut expliquer comment on a fait...

On l'a déjà vu cet été, mais on reprend. Je lui explique comment poser l'équation. En fait, il avait compris, mais n'était pas très sûr de lui. On la résout ensemble.

— Tu peux m'aider aussi à faire le deuxième exercice ? supplie-t-il.
— Si tu veux. Alors, mon père a 23 ans de plus que moi, et dans 15 ans, il aura trois fois mon âge... Qu'est-ce que tu choisis comme x ?
— L'âge de celui qui pose la question ?
— Très bien. Alors, dans quinze ans, il aura x + 15, et le père, lui, aura x + 15 + 23, qui vaut donc le triple de x + 15, on développe, on résout, et on trouve que le gamin a... -3,5 ans.

Le Grand s'esclaffe. Je suis vexée. Normalement, les équations, je sais faire, pourtant !

— Bon, essayons autre chose, et prenons comme inconnue l'âge qu'il aura dans 15 ans. Alors, x égal... gnagnagna...
— Il doit être vraiment petit, l'enfant, commente le Grand pendant que je calcule. Ce doit être un bébé surdoué ! Parce que même s'il a 4 ans, par exemple, ça ne marche pas : quand il aura 19 ans, le moment où son père a eu trois fois son âge sera déjà passé.
— ... et donc, x vaut 11,5, qui est donc l'âge qu'il aura dans 15 ans, ce qui signifie qu'aujourd'hui, ce n'est pas un bébé surdoué, ce n'est même pas un fœtus, c'est un spermatozoïde et un ovule qui vont se rencontrer dans environ deux ans et neuf mois, ce qui fait que l'enfant naîtra dans 3 ans et demi.

Voilà, voilà. J'ai bien envie de demander au prof de maths de calculer à quelle date je dois rendre ma prochaine traduction pour que l'éditeur puisse la faire corriger et mettre en page avant Noël, sachant qu'il lui faut un mois...

(N'empêche que je suis toute fière : je ne m'étais pas trompée)

mardi 29 novembre 2016

Négociation numéro 1

Bonjour Fofo,
Vous rappelez-vous cette bande dessinée pour laquelle vous avez fait une fiche positive il y a quelques semaines ? Nous avons acheté les droits. Seriez-vous intéressée par la traduction ? Si oui, quand êtes-vous disponible ? Puisqu'elle aborde des sujets d'actualité, nous désirons la publier le plus vite possible.
Bien cordialement,
Éditrice

Chère Éditrice,
Bien sûr que je m'en souviens, et je serais enchantée de la traduire : c'est un très bel ouvrage. Mais j'ai un planning assez rempli dans les mois qui viennent. Je suppose que le 15 février, c'est trop loin pour vous ?
Bien à vous,
Fofo

Chère Fofo,
Dans l'idéal, nous aurions aimé une remise avant Noël...
Bien à vous,
Éditrice

Chère Éditrice,
Mon mois de décembre est plein comme un œuf. Le 10 janvier ?
Fofo

Chère Fofo,
Si vous ne pouvez pas avant Noël, il nous la faut pour le 2 janvier, ou à la rigueur le 3.
Éditrice

Chère Éditrice,
Si j'étais raisonnable, je refuserais. Comme je ne le suis pas et que j'aime vraiment beaucoup cette BD, je vous propose une remise le 6 au matin. Même en travaillant pendant toutes les vacances de Noël, je ne peux pas faire mieux. A prendre ou à laisser !
Fofo
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Chère Fofo,
Excusez-moi de ne pas vous avoir répondu tout de suite : je faisais le tour des autres services de la maison pour vérifier le planning. Votre proposition nous convient. Je suis très contente de travailler de nouveau avec vous.
Amitiés,
Éditrice


Bien. Ça, c'est fait.
Maintenant, plus qu'à se mettre d'accord sur la rémunération...

samedi 26 novembre 2016

Le Cid au théâtre Ranelagh

Le Cid. Corneille. 1636. Alexandrins. Tragicomédie, donc avec tous les ingrédients de la tragédie et aucun des ingrédients de la comédie, à part une fin pas trop tragique.


A priori, pas du tout le genre de choses qui pourrait plaire au Grand, avais-je pensé.

Mais bon, Le Cid, c'est aussi une histoire d'amour très connue, un auteur très connu, et puis des citations très, très, très connues. Et le théâtre était un petit théâtre charmant, le théâtre Ranelagh ; et la troupe était celle que nous avions déjà énormément appréciée dans deux Molière au théâtre Michel, le grenier de Babouchka ; et le metteur en scène était aussi le même, Jean-Philippe Daguerre, qui s'adresse entre autres aux adolescents qui découvrent ces œuvres classiques pour la première fois. Donc ça valait le coup d'essayer. Et puis moi, égoïstement, j'avais envie d'y aller, voilà.

N'empêche, je savais que je prenais des risques. Je me suis dit que le Grand allait traîner des pieds, râler parce qu'il y a un mort, ne rien piger à la moitié des alexandrins, s'ennuyer et décréter que de toute façon, les histoires d'amour, c'est nul.
Eh bien, vous savez quoi ? J'avais plutôt raison.

Le Grand est un garçon de 14 ans qui trouve que tout ce qui n'est pas drôle est du temps perdu, sauf si ça concerne l'Histoire ou à la géographie, à la rigueur (je le voyais se réveiller à chaque fois qu'un acteur prononçait les mots "Castille" ou "Grenade" ou "Maures", etc.). Les dilemmes cornéliens, franchement, ce n'est pas son truc, et cette histoire d'honneur qui fait que Rodrigue est obligé de tuer le père de sa copine au risque de la perdre parce que sinon il aura perdu son honneur et donc de toute façon il sera indigne d'elle, ça lui semble assez ridicule parce que bon, "ça se fait pas de tuer quelqu'un, même quand il vous file une baffe" (et là, j'ai un peu de mal à lui donner tort).


Mais il est venu, il a écouté, il a compris, il ne s'est pas trop ennuyé, et il n'a pas trop regretté de ne pas avoir passé sa soirée à relire un Picsou Magazine. Et le mérite en revient tout entier aux acteurs et à la mise en scène. Le texte n'a été que légèrement écourté, mais grâce à un rythme sans temps mort et à des transitions presque instantanées, la pièce ne durait que 1h40, là où, à la Comédie Française, on aurait eu droit à 3h et quelques. Les décors étaient inexistants, mais les costumes tout en dégradé de rouge et blanc étaient somptueux. Le texte était dit avec naturel, mais on entendait bien les alexandrins. Quelques miettes d'humour avaient été introduites mais sans que cela ne cède à la bouffonnerie. Les duels à l'épée étaient assez spectaculaires (chapeau aux comédiens). Et les musiciens présents au fond de la scène ponctuaient l'action assez légèrement (même s'il m'est arrivé une ou deux fois de trouver que la musique couvrait parfois le texte : c'est le seul reproche, minime, que je ferais à cette représentation).

Ah, et puis un dernier détail : il y avait au moins trois acteurs tout à fait charmants sur la scène. Si Don Sanche veut se consoler de son chagrin d'amour, qu'il n'hésite pas à m'écrire un email, surtout...

Et sinon, Rodrigue est pris, OK, mais son père, il est veuf, non ?
(Juste par curiosité.)

Bref, encore une fois, une excellente soirée. Dès le retour, je me suis abonnée à la newsletter du Grenier de Babouchka, et j'ai bien l'intention de retourner les voir très bientôt !

vendredi 25 novembre 2016

Eloge inattendu


Je regarde sur Amazon la date de parution d'un livre que j'ai traduit pour voir s'il est normal que je n'aie pas encore reçu mes "justifs" (les copies destinées aux auteurs, traducteurs, etc.). De fil en aiguille, je tombe sur la fiche d'un livre que j'ai traduit il y a un an ou deux, le troisième volume d'un trilogie, qui m'a été confié parce que le traducteur des deux premiers volumes ne pouvait pas faire le troisième. Par curiosité, je regarde les avis, parce que j'avais trouvé ce troisième volume décevant par rapport aux deux premiers et que je me demande si je suis la seule. Une partie des commentateurs est de mon avis, mais certains ont apprécié le roman. Dont l'un qui dit :
"La traduction de ce troisième volume, bien meilleure que celle des deux premiers volumes, augmente le plaisir de la lecture."

Voilà, c'est dommage, je viens de m'acheter de nouvelles baskets, maintenant je ne vais plus rentrer dedans.

mercredi 23 novembre 2016

pâmoison et miction

Le Grand, hier soir :
— Maman, aujourd'hui j'ai eu un malaise en classe.
— Hein ? C'est vrai ? Que s'est-il passé ?
— On était en français, et le prof a lu un texte au sujet d'un méchant qui tranchait des gorges. J'avais les oreilles qui bourdonnaient, et je voyais flou, alors j'ai posé la tête sur mon bureau... et puis quand je me suis réveillé, le prof avait déjà fini de lire et il était déjà en train de poser des questions.
— Mais... on t'a envoyé à l'infirmerie ?
— Non. Personne ne s'en est rendu compte. Je l'ai juste dit au prof, à la fin du cours, et il m'a dit que normalement, il n'y aurait pas d'autres textes avec du sang d'ici la fin de l'année.

Bref, ça ne s'améliore pas.



Mr Thing Two, peu après :
— Maman, sans faire exprès j'ai fait pipi dans la caisse du chat !
— QUOI ?
Je me précipite dans la salle de bain. Le Filou est sur les toilettes, et en effet, le sable du chat est trempé, sans une seule goutte à côté.
Je compte mentalement jusqu'à trois, je respire à fond, et je réussis à dire calmement :
— Mon bonhomme, je crois qu'il y a un mensonge dans ta phrase.
— Mais non, je t'assure ! J'ai fait pipi dans la caisse du chat !
— Ah, maintenant, le mensonge a disparu... Tu me répète ta phrase ?
Il regarde piteusement ses pieds.
— J'ai fait pipi dans la caisse du chat, mais j'ai fait exprès...
— Parce que ton frère occupait les toilettes et que tu avais la flemme de monter à l'étage au-dessus, n'est-ce pas ?
— Oui.

Lui non plus, il ne s'améliore pas...

mardi 22 novembre 2016

Les animaux fantastiques

Avertissement : cet article ne contient pas de véritables spoilers, mais je vous conseille tout de même de ne pas le lire si vous n'avez pas encore vu le film et si vous avez l'intention de le voir prochainement, pour que ma vision des choses ne vous influence pas !

 Je n'ai pas vu les films de la saga Harry Potter lors de leur sortie, juste deux d'entre eux avant d'aller visiter le studio où ils ont été tournés en Angleterre, et je me suis empressée de les oublier depuis. Je ne compte plus les fois où j'ai écrit cette phrase sur ce blog, mais je n'aime pas les adaptations, en tous cas pas les adaptations de livres que j'ai appréciés. J'ai toujours l'impression qu'on me prend mes images mentales pour les remplacer par d'autres qui sont forcément moins personnelles, moins parfaites, moins riches, moins détaillées. Sans compter qu'on perd la magie des mots, sauf dans les dialogues. Je ne vois pas quel plan, même très réussi, pourrait remplacer cette phrase merveilleuse "But from that moment on, Hermione Granger became their friend. There are some things you can't share without ending up liking each other, and knocking out a twelve-foot mountain troll is one of them." (traduction de JF Ménard, qui ne me satisfait pas pleinement, même si je ne suis pas certaine qu'on puisse faire mieux : "A compter de ce moment, Hermione devint amie avec Ron et Harry. Il se crée des liens particuliers lorsqu'on fait ensemble certaines choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple").

Bref, je n'aime pas les adaptations, mais quand j'ai appris le tournage du film Les animaux fantastiques, j'étais enchantée, car ce n'est pas une adaptation, justement. J'aurais voulu aller le voir le jour de la sortie, pour être parmi les premiers. Une assemblée générale de militants cyclistes m'en a empêchée, mais je me suis rattrapée dès dimanche, après avoir passé une bonne partie de la journée à travailler, de manière à ne pas trop culpabiliser. A 18h, j'ai salué tout le monde, j'ai enfourché mon vélo, et je suis partie dans un grand cinéma à une demi-heure de chez moi.

Bien entendu, j'ai passé une excellente soirée. Contrairement à Darling, j'adore aller au cinéma toute seule : on est certain de ne pas être déconcentré par quelqu'un qui vous demande un mouchoir / ôte son pull / vous prend la main... J'étais donc dans le film à 100%, et j'ai pu l'apprécier pleinement.
Ce n'est pas la peine que je vous fasse une critique positive, vous en trouverez partout, même dans Télérama. Bien sûr que c'est bien ficelé, bien sûr que les effets spéciaux sont à couper le souffle, bien sûr que les acteurs sont excellents, bien sûr qu'on apprécie la fin qui clot réellement l'épisode tout en laissant une porte ouverte pour la suite.
Du coup, comme je n'ai rien à dire de très original au sujet des qualités du film, je vais me concentrer sur ses défauts (à mes yeux, bien sûr).

- Ce n'est pas d'une grande originalité. OK, je sais, ce n'est pas ça qu'on va chercher en allant voir un neuvième film sur la même thématique situé dans le même univers, donc c'est une critique injuste. N'empêche, je m'attendais à un peu plus de surprises, de rebondissements, de différences, autres que celle de l'époque où se situe l'intrigue.

- Le personnage principal manque un peu de charisme. Je sais bien que c'est voulu, qu'il est censé être plutôt asocial et bien plus à l'aise en compagnie des animaux que des humains, mais ça m'a chagrinée. Cette manière qu'a l'acteur de regarder les gens en biais sous ses cheveux a fini par m'agacer. De même, l'héroïne est un petit peu fade. En fait, ils se font éclipser tous les deux, l'un par son copain, l'autre par sa sœur. Dommage.

- L'histoire d'amour principale qui est esquissée manque cruellement d'étincelles. Inutile de revenir là-dessus : les histoires d'amour sont le gros point faible de JK Rowling, alors que ses histoires d'amitié sont merveilleuses. Franchement, je ne vois pas l'ombre d'une attirance entre les deux personnages principaux.

- Un détail, mais qui n'en est pas vraiment un : l'histoire d'amour secondaire entre un homme obèse et pas spécialement beau de 40 ans et une femme incroyablement sexy de 32 ans m'a agacée. Non pas que ça me pose problème en soi, mais c'est toujours, toujours dans le même sens. Et non, le fait que la présidente du MACUSA soit une femme ne me console pas, surtout que c'est, là aussi, une femme jeune et jolie, bien sûr. Les femmes moches de 50 ans n'existent pas au cinéma, en tous cas pas dans des rôles positifs.

- Dernière chose : c'est trop court ! Je suppose que ça m'a fait cette impression parce que je comparai inconsciemment aux romans de Harry Potter, mais j'ai trouvé que ça manquait d'explications, de scènes d'ambiance, de détails, de longs dialogues, de récits, de souvenirs, d'anecdotes... Bref, tout ce qui fait, d'après moi, le charme des romans. Comment voulez-vous caser tout cela en deux ou trois heures, surtout avec toutes les scènes d'actions indispensables ? Impossible, je sais. Voilà pourquoi je regrette infiniment que JK Rowling n'ait pas décidé de raconter cette histoire par écrit, plutôt...


Voilà, maintenant que j'ai bien pinaillé, je répète que j'ai passé une très bonne soirée, et que c'est du bon boulot. J'irai très certainement voir les suivants, et avec plaisir. Tant mieux, parce qu'avec une série de cinq films espacés de deux ans, on en a encore pour huit ans à en bouffer, des animaux fantastiques !

samedi 19 novembre 2016

Etourderie têtue

J'avais quelque chose à apporter à une amie, depuis quelque temps déjà.
— Eh bien, ce sera l'occasion de nous voir ! avais-je dit.
Je l'avais donc invitée à dîner. Sauf que ce soir-là, j'avais oublié de lui donner ce que j'avais prévu pour elle.
Je lui ai donc proposé de passer ce weekend.
— Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas goûter ensemble ? ai-je suggéré.
Elle a accepté, et a invité deux amies de plus. Quant à moi, j'ai emmené mes gamins. Tout le monde a apporté un gâteau. Nous avons bavardé, nous avons ri, et nous nous sommes empiffrées. C'était un goûter très sympa.
J'ai juste oublié quelque chose. Devinez quoi ?

(Tant pis, j'y retournerai demain)
(Quand on n'a pas de tête, il faut avoir des jambes, me disait souvent ma mère)
(Le pire, c'est que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive : j'organise un déjeuner avec quelqu'un à qui je dois donner quelque chose, et puis toute à ma joie de voir cette personne, j'en oublie le prétexte qui est à l'origine de ce déjeuner...)
(On notera que je n'ai pas oublié d'apporter un gâteau, par contre !)

vendredi 18 novembre 2016

Plats complets pour famille nombreuse flexitarienne

Le casse-tête quotidien, et même bi-quotidien le weekend et pendant les vacances : que faire à manger pour six personnes qui soit bon, qui soit équilibré, qui ne fasse pas trop râler les enfants, qui contienne le moins de viande possible, qui remplisse l'estomac, qui soit correct dans le cadre de l'alimentation d'un diabétique, et qui n'exige pas deux heures de préparation ?

Ma réponse standard, ce sont les pâtes aux légumes. Le plus grand classique de tous mes classiques, celui que je fais au moins une fois par semaine, ce sont des pâtes avec quelques lardons, beaucoup d'oignons, beaucoup de courgettes ou de poireaux selon la saison, le tout arrosé de crème fraîche et de comté. Tout le monde aime ça, on ne s'en lasse pas, c'est rapide à préparer (surtout avec des courgettes), ce n'est pas cher, c'est presque végétarien (environ 10 grammes de lardons par personne), ça cale même les ados affamés, bref, tout pour plaire.

Ma deuxième réponse standard, c'est le risotto, également aux légumes. Carottes et céleri que j'ai toujours dans mon frigidaire, petits pois que j'ai toujours dans mon congélateur, et puis tout ce qui me tombe sous la main, parfois même un ou deux blancs de poulet. Je fais ça dans une cocotte énorme, pour qu'il en reste plein, et le lendemain je peux faire des fritti di riso : deux repas d'un coup.

Après ça, dans les plats complets qui reviennent assez souvent, il y a :
- Le gratin de chou-fleur (ou brocoli, ou blettes) et aux pommes de terre, à la béchamel ;
- Le minestrone ;
- Les lasagnes, soit traditionnelles mais avec plein de légumes en plus, soit aux épinards (avec un peu de saumon) ;
- La salade de riz, surtout en été ;
- Les lentilles dans lesquelles je rajoute quelques saucisses ;
- Le chili con carne accompagné de riz (avec beaucoup de haricots rouges et peu de viande) (j'ai tenté le "chili sin carne", mais bof) ;
- Les tartes aux légumes.

En me creusant la tête, j'ai trouvé des idées de plats qui pourraient faire l'affaire, mais auxquels je ne pense jamais :
- Les omelettes à tout (riz ou pommes de terre + légumes) ;
- La semoule (couscous, tajine... je n'y connais rien, ce n'est pas dans mes habitudes) ;
- La rösti avec d'autres légumes racines en plus des pommes de terre ;
- Les galettes de céréales avec une salade.

(Sinon, il m'arrive de céder à l'envie d'un menu traditionnel du genre poulet + purée + haricots verts, ou filet mignon en sauce + légumes + riz, mais ce ne sont pas des plats complets, et surtout ça ne répond pas à mon désir de diminuer notre consommation de viande.) 

Et maintenant, je fais appel à vous, car je cherche d'autres idées. Qu'est-ce que j'oublie ? Qu'est-ce que je pourrais ajouter sur ma liste ? Quels sont vos classiques, à vous ?

jeudi 17 novembre 2016

Des répétitions répétitives

Alors, certes, dans d'autres langues que le français, les répétitions sont beaucoup mieux tolérées, mais quand même,
Elle sauta de joie en frappant ses mains l'une contre l'autre, cria "Youpie !" et applaudit en sautillant sur place"
ou
Le soleil se reflétait sur ses écailles luisantes qui brillaient et reluisaient sous la lumière du soleil,
ça peut laisser à penser que ce texte aurait pu être relu avec un peu plus d'attention, non ?

mardi 15 novembre 2016

Récit d'une sortie par le Filou

— Maman, auzourd'hui, on est y allés à la blibliothèque, m'annonce le Filou à la sortie de l'école maternelle, tandis que nous pressons le pas pour aller chercher les Things à l'école primaire.

Je le sais. J'étais censée accompagner la classe, mais j'ai téléphoné ce matin à l'école pour demander si vraiment vraiment ils ne pouvaient pas se passer de moi, parce que l'idée de perdre trois heures de travail me faisait dresser les cheveux sur la tête. Et par bonheur, on m'a dit que si, qu'on avait trouvé d'autres accompagnateurs. Bref, je le sais, mais je continue à l'interroger, parce que j'adore l'entendre parler, avec son zozotement et ses fautes récurrentes.

— Ah, vous êtes allés à la bibliothèque ? C'était bien ?
— Oui, et aussi y avait des grands ! Des... Des grands qui z'étaient là...
— Des bibliothécaires ?
— Oui, et y nous ont raconté des livres !
— Super. Est-ce que tu as vu des livres que tu connaissais déjà ?
— Oui, y avait des Caroline. Quand elle va au pestacle.
Caroline au cirque ?
— Si tu l'dis. Et pour aller à la blibliothèque, on est pas passé par le vrai semin !
— Allons bon. Vous êtes passés par un faux chemin, alors ?
— Oui, on était pas côme d'habitude, et c'était pas par là d'habitude, et on a marsé, et même on est passé sous un pont vertizineux, un peu !

Quand je pense que bientôt, je n'aurai plus que des enfants qui parlent tout à fait correctement, j'en pleurerais presque...

lundi 14 novembre 2016

Boulot, dodo, boulot, dodo, sans le métro

Je bosse, je bosse, je bosse. Je crois que je n'ai pas dû souvent travailler autant pendant un weekend de trois jours que je l'ai fait les 11, 12 et 13 novembre. Dommage pour les gamins, qui n'ont pas eu droit à la moindre sortie, sauf dans le jardin où ils ont balancé la moitié des buches par-dessus le mur dans la benne du chantier d'à côté, mangé le raisin à moitié pourri que j'avais oublié de cueillir (oui, il y a une vigne dans mon jardin, elle était déjà là quand nous sommes arrivés), couru derrière le chat en poussant des cris d'Indiens, le tout avant de se rouler par terre dans l'herbe boueuse. M'en fiche, pendant ce temps-là, j'ai pu traduire quelques pages de plus. Je me suis couchée trois fois de suite entre minuit et demie et une heure et demie du matin, je me suis levée à 7h30 pour recommencer à travailler dimanche matin, mais j'ai réussi à terminer ce que j'avais prévu de faire.
Plus qu'à continuer comme ça jusqu'à fin novembre.
Courage.

Bien sûr, c'est justement aujourd'hui que l'instit du Filou m'a dit "Vous pouvez nous accompagner à la bibliothèque, demain ? Vous m'aviez dit que je pouvais vous demander occasionnellement, si je ne trouvais personne d'autre..."
Quand ai-je jamais su répondre non à une question de ce genre ? Comment pouvais-je priver 30 gamins de leur sortie à la bibliothèque ? J'ai dit oui. Je me coucherai à 2h du matin la nuit prochaine, voilà tout.

Voilà, c'était donc un billet pour dire que je n'ai rien à dire et que je n'ai pas le temps de le dire. Mais ce n'est pas une raison pour se taire, si ?

vendredi 11 novembre 2016

Pollyanneries

Allez, après mon coup de blues d'hier, une petite liste de pollyanneries.

- Je suis contente parce que j'ai trop de travail, ce qui commence certes à me stresser, mais qui vaut mieux que ne pas en avoir assez ;
- Je suis contente d'avoir eu l'occasion de rire ce matin en voyant quelque part su Internet cet énième détournement d'un Martine qui m'a rappelé des souvenirs :

- Je suis contente parce que le Filou, malade le weekend dernier, est de nouveau malade ce soir et promet de l'être ce weekend, ce qui est tout de même nettement mieux que s'il était malade pendant la semaine (cf. le passage sur la charge de travail) ;
- Je suis contente parce que j'ai fait dernièrement l'effort d'accomplir des petites tâches qui attendaient depuis longtemps (miracle des listes) ;
- Je suis contente parce que j'ai pris plusieurs billets pour des pièces de théâtre à venir et que je m'en réjouis d'avance ;
- Je suis contente parce que j'ai perdu un dictionnaire bilingue sur CD-rom, la facture de la tablette du Grand (qui a besoin d'être réparée et est théoriquement sous garantie), mon maillot de bain et cinq ou six bonnets de bain (?), un minuteur pour cocotte-minute, et au moins une cinquantaine de chaussettes dépareillées, et que cela m'a donné l'occasion de ranger ma maison en les cherchant (et puis aussi, ça prouve que les poltergeist existent, ce qui est plutôt rigolo) ;
- Je suis contente parce que le Grand s'est à peu près habitué à faire un quart d'heure d'allemand ou d'anglais tous les jours avec moi, et qu'il ne râle pas trop ;
- Je suis contente parce que les petits ont tous les trois détesté le gâteau aux pommes et pruneaux que j'avais préparé pour le goûter, du coup il m'en reste plein pour demain matin (miam) ;
- Je suis contente d'être allée courir une heure ce matin, et de constater que malgré mon manque de régularité, ce n'est pas trop difficile ;
- Je suis contente de ne pas vivre aux États-Unis (cela dit, c'est un pays qui ne m'a jamais tentée, même avant) ;
- Je suis contente parce que mes enfants vont bien ;
- Je suis contente parce que le ciel était magnifique, ce matin ;
- Je suis contente parce que c'est bientôt Noël ;
- Je suis contente d'aller me coucher.

(Pollyanna avait raison, ça marche à chaque fois : je me sens déjà beaucoup mieux.)

mercredi 9 novembre 2016

C'est lui...

Quand j'étais adolescente, c'était toujours ma mère qui me réveillait le matin. Sauf les mercredi, parce qu'elle était institutrice et ne travaillait pas ce jour-là, donc elle dormait un peu plus tard. Du coup, le mercredi, c'était mon père adoptif qui s'y collait, après avoir bu son café dans la cuisine en écoutant les infos à la radio.
A l'époque, je m'intéressais beaucoup à la politique, au point de regarder des émissions que je ne supporterais plus cinq minutes aujourd'hui. Alors un mercredi de novembre en 1992 (j'avais seize ans), quand mon père adoptif est venu me réveiller, avant même d'ouvrir les yeux, je lui ai demandé :
— C'est qui ?
— Mais voyons, c'est moi, ma chérie ! a-t-il répondu, un peu perplexe.
Il avait de bonnes raisons d'être étonné : je suis plutôt quelqu'un qui se réveille vite, jamais désorientée comme peuvent l'être certaines personnes qui ont besoin de plusieurs minutes avant de se rappeler comment ils s'appellent. Impatiente, j'ai insisté :
— Mais non ! C'est qui le nouveau président des États-Uni ?
— Ah ! C'est Clinton.
Pendant des années, ce "C'est qui" mal compris est resté une plaisanterie entre nous. Je pense qu'il s'en souvient encore. Alors ce matin, au lever, j'avais prévu de lui envoyer un texto avec exactement les mêmes mots, "C'est qui ?", pour qu'il me fasse la même réponse, "C'est Clinton".
Sauf que non.

Ce n'est peut-être pas la fin du monde – quoiqu'un climatosceptique à la tête du pays le plus puissant sur Terre pourrait sérieusement rapprocher celle-ci – mais j'ai énormément de mal à digérer cette nouvelle, non seulement d'un point de vue politique, mais aussi à cause de ce que cela nous apprend sur la nature humaine. Même si ça ne devrait pas m'étonner, bien sûr : dans le genre "ce que les gens apprécient chez moi, c'est que je m'en mets plein les poches comme ils voudraient le faire, et que je suis aussi égoïste et malhonnête et peu cultivé et sexiste et raciste qu'eux", il y en a eu d'autres, par exemple Berlusconi. Mais quand même, bon sang, quand même...

(Demain, une liste de pollyanneries, pour essayer de me remonter le moral)


mardi 8 novembre 2016

Deuxième année d'allemand pour le Grand

Le Grand devait faire une phrase en allemand, au passé composé, qui commençait par "l'année dernière".

L'allemand est sa deuxième langue vivante. Comme il est en troisième, il en a déjà fait un an. En théorie, du moins. Ce n'est qu'en septembre de cette année, quand il est venu me trouver avec ses devoirs qu'il était incapable de faire, que je me suis rendu compte qu'en quatrième, il n'avait strictement rien appris, en dehors d'une demi-douzaine de phrases toutes faites. Sa nouvelle prof est catastrophée du peu de travail fait par son prédécesseur. Le Grand ne savait pas former un participe passé. OK, admettons. Il ne savait pas dire "jamais", "ici", "aussi", "pourquoi". Allons bon. Il ne savait pas que le verbe devait être en deuxième position. Ah oui, tout de même. Il ne savait pas faire une phrase négative, parce qu'il ne savait pas dire "pas". Carrément ? Il ne savait pas conjuguer "être" et "avoir" au présent. Hein ?

Depuis, je me suis attelée à la tâche et j'essaie d'en faire régulièrement avec lui, à petites doses, mais plusieurs fois par semaine. N'empêche que nous revenons de loin. Du coup, pour son exercice, je lui ai proposé "L'année dernière, je n'ai pas beaucoup appris l'allemand".

Et vous savez quoi ? Il a accepté. Même pas peur. Avec un peu de chance, sa franchise fera rire sa prof...

lundi 7 novembre 2016

Comparaison britannique (bis)


Après le dragon qui avait un museau "grand comme un plateau à thé", voici que c'est un car, dans un pays imaginaire quoique terriblement british, qui est lustré comme un bijou mais "à peu près aussi confortable qu'un plateau à thé".

Ou comment on distingue un auteur britannique d'un auteur américain dès la première page, sans même avoir à vérifier l'orthographe du mot "theatre" ou l'utilisation courante du mot "mad".

Enfin quoi, franchement, ils n'ont pas d'autres éléments de comparaison que des trucs en rapport avec le thé, les Anglais ?

(Et comment je vais traduire ça, moi ?)

dimanche 6 novembre 2016

Le jour où je suis devenue tante

En réalité, je suis devenue tante il y a presque un an, en un jour terrible ou des dizaines de gens qui aimaient la musique et les cafés sont morts, en un jour merveilleux où ma sœur a eu son premier enfant.
Mais hier soir, pour la première fois, les jeunes parents m'ont confié le petit Gnafron pour la nuit. Pour la première fois, mon neveu a passé vingt-quatre heures chez moi, et j'ai retrouvé avec lui les gestes familiers : changer la couche, enfiler un pull en faisant attention aux petits doigts, donner la becquée et essuyer les traces sur les coins de la bouche avec la cuillère, porter un bébé à moitié sur la hanche pour libérer une main, etc. Gestes faits mille fois, il n'y a pas si longtemps que ça, et pourtant qui appartiennent déjà au passé, chez moi. Gestes que je n'avais jamais faits avec d'autres bébés que les miens – et occasionnellement avec mes deux petites sœurs, dont la jeune mère. Mais quand, ce matin, hébétée de sommeil (le Filou était malade, et ne m'a pas beaucoup laissée dormir), je me suis levée ce matin en entendant le premier gazouillis du petit bonhomme, je me suis dit que j'étais tante pour de bon...
J'espère que quand il grandira, il se joindra de temps en temps à ma tribu le temps d'une sortie, d'un weekend, ou de voyages. J'espère que quand il aura dix ans, il se sentira chez nous comme chez lui. J'espère que quand il aura vingt ans, il sera proche de ses cousins, et les verra volontiers même hors fêtes de famille. Et j'espère que j'aurai d'autres nièces et neveux pour que la famille s'agrandisse, parce que plus on est de fous, plus on se tient chaud !

samedi 5 novembre 2016

Correcteur orthographique manuel

J'écris quelques lignes à la main, avec un stylo à plume, sur du vrai papier. Cela fait longtemps que ça ne m'arrive presque plus jamais.
Soudain, j'ai un doute. Voyons, où se trouve le H dans "silouette", déjà ?
Je tente "silouhette", et je lève ma plume. Rien ne se passe. C'est bon, me dis-je. Aucun trait rouge n'est apparu sous le mot, donc c'est la bonne orthographe.

(Des fois, ça fait peur, quand même)
(Ça me rappelle ma copine qui s'était surprise en train d'appuyer le doigt sur un mot pour avoir sa définition, sauf qu'elle lisait sur un livre en papier, pas sur sa liseuse)

(Et au fait, en vrai, c'est "silhouette")

jeudi 3 novembre 2016

Le Filou et la première lecture

Retour de l'aéroport, en taxi. Autoroute. Personne ne dit rien, car nous sommes tous un peu sonnés de nous être levés à 4h et demie du matin. Les enfants commencent à piquer du nez. Et puis tout à coup, alors que nous passons devant une célèbre enseigne suédoise, le Filou s'exclame :
— Maman, z'ai vu y avait écrit "Ikea" ! I, K, E, et A !

Le premier mot comportant plus d'une syllabe qu'il a appris à prononcer était "Nutella" (rappelez-vous) ; le premier mot qu'il a appris à écrire et à lire est "Ikea", alors qu'il ne sait pas encore écrire son propre prénom (nettement plus compliqué, certes). Non non, mais tout va bien, je le vis très bien, je vous assure...


PS : Je jure que je ne l'y emmène pas tous les quatre matins, tout au plus une fois par an : je rappelle que nous n'avons pas de voiture. Mais c'est écrit en grosses lettres au fond de nos verres, donc il révise quotidiennement !

mardi 1 novembre 2016

Retour de vacances quasi-estivales : cartes postales

Non, non, je ne suis pas tombée dans une faille spatio-temporelle... quoique. Comme il y a deux ans, nous venons de passer cinq jours de vacances dans un lieu où personne n'a l'air d'être au courant que l'automne est arrivé, même pas les arbres. Plage, baignade dans une eau à 21°C, châteaux de sable, promenades au soleil, t-shirts à manches courtes, glaces et sandales. Des vacances très, très chouettes.

Allez, je file me coucher. Je ne sais pas si c'est la fatigue de ces derniers jours (il faudra encore bien des années avant que "vacances" soit synonyme de "repos"...), ou le changement d'heure, ou le fait de m'être levée à 4h30 ce matin pour pouvoir partir avec enfants et bagages à 5h15, ou la promenade de cinq kilomètres et quelques que j'ai faite aujourd'hui avec mon père adoptif pour profiter des couleurs automnales (parce que bon, les palmiers, ça lasse), mais j'ai l'impression qu'il est minuit passé...

Oui, nous avons eu plutôt beau temps.

Disons qu'on ne peut pas se plaindre.

Les effets pervers du buffet du petit-déj :
l'assiette de Miss Thing One.

Celle de Mr Thing Two.

Des arbres étranges...

Mais surtout des palmiers (et des jump shots)