mardi 20 décembre 2022

Conclusions hâtives et petites hypocrisies

Nous devions partir tous ensemble ce matin pour aller chez ma mère fêter Noël, après quoi nous avons un échange de maison prévu pendant quelques jours avec des Suisses. Hélas, tous les gamins ont été malades les uns après les autres, et là, c'est le tour du Filou, qui comate au lit depuis 48 heures et ne se redresse que pour vomir. Je suis donc restée à Paris en attendant qu'il soit transportable. On applaudit bien fort le Grand qui a eu le courage de prendre le train avec les jumeaux ET ses petits cousins, et a visiblement réussi à n'en perdre (ni en étrangler) aucun.

Bref, hier soir, alors que je croyais encore pouvoir partir aujourd'hui avec les autres, j'ai écrit aux Suisses qui vont venir chez nous pour leur expliquer que je n'avais pas pu tout bien ranger comme je l'aurais voulu, que les derniers jours avaient été difficiles, et que j'espérais qu'ils seraient indulgents. Je me méfie des critères de propreté des Suisses, et je ne voulais pas qu'ils se formalisent en découvrant que je n'avais pas réussi à libérer des tiroirs pour qu'ils y entreposent leurs affaires, ou à vider totalement le panier de linge-sale, ou à nettoyer le réfrigérateur à fond.

La mère me répond aujourd'hui très gentiment, pour me dire qu'elle espérait que j'avais pu partir malgré tout, qu'avec un peu de chance le bon air de la Suisse rétablirait mes petits malades, et pour savoir si nous aimions la raclette, car ils proposent de nous en laisser pour notre premier repas. Je me dis qu'elle est vraiment très aimable et compréhensive envers la mère célibataire débordée que je suis.

Et puis, au moment de la remercier, je scrolle son message vers le bas, et je m'aperçois qu'elle a transféré mon mail à son mari avant de me répondre, en ajoutant un commentaire qu'elle a oublié d'effacer :

Pff... L'appart va être déguelasse, quoi !


(J'ai envisagé de lui signaler aimablement que ça s'écrit "dégueulasse", mais j'ai finalement préféré faire comme si je n'avais rien vu)

(La bonne nouvelle, c'est que s'ils s'attendent au pire, ils auront une bonne surprise)

 

 


mardi 6 décembre 2022

Le goûter de la Saint-Nicolas


... en plus des kilos de chocolats qu'ils ont trouvé dans leurs chaussettes ce matin, bien sûr.
S'ils ne deviennent pas diabétiques à vingt ans, ce ne sera pas ma faute.

dimanche 4 décembre 2022

Sapin 2022

Et voilà ! Après le montage (j'avais bien fait de garder ces énormes cartons reçus il y a un mois), Miss Thing One et moi l'avons décoré, pendant que Mr Thing Two et le Filou fabriqiaient une couronne de l'Avent en Lego et que le Grand sortait les santons de la crèche, le tout en écoutant "Mon beau sapin" et autres chansons de saison, avant de boire un thé aux épices dans des mugs de Noël en admirant nos décorations.

Je vous jure que c'est vrai. 100% cliché assumé. De quoi donner de l'urticaire même aux moins virulents des natalophobes.

Et maintenant, je vous laisse, j'ai des Weinachtsbredle à préparer.

samedi 3 décembre 2022

mercredi 30 novembre 2022

Débauche de sucreries

Bon sang, heureusement que je ne fais ça qu'une fois par an (ou trois en comptant les chaussettes de Saint-Nicolas et les œufs de Pâques...)
(Pour l'instant, j'ai réussi à ne pas en manger un seul, vous y croyez, vous?) (Mais je n'ai pas encore fini) (Je ne promets rien)

jeudi 24 novembre 2022

Un métier parfois méconnu

Rencontre scolaire dans la périphérie d'une ville de taille moyenne, à 12 km du centre-ville (le détail a son importance). Une classe de CM1. A cet âge, on croit toujours qu'il y a maximum trois personnes qui interviennent dans la chaîne du livre : l'auteur, l'illustrateur et quelqu'un d'autre qui fabrique et/ou vend les bouquins. Je viens de leur présenter un certain nombre de métiers : traducteur, correcteur, éditeur, maquettiste, etc. J'arrive enfin au bout, juste après l'imprimeur:
- Et donc, il y a encore un distributeur, qui est celui qui fait transporter les cartons de livres jusqu'aux points de vente. Et enfin, le dernier métier, c'est quoi, à votre avis ?
(Silence.)
- Voyons, vous, les lecteurs, comment vous faites pour acheter vos livres?
- On va au Leclerc!
- Euh... Oui, d'accord, très bien, mais on peut aussi aller dans un magasin spécialisé. Comment ça s'appelle ?
- La Fnac?
- Alors, oui, tout à fait, mais la Fnac vend aussi d'autres trucs. Un magasin qui ne vend que des livres, c'est...?
(Silence.)
- Je vous jure qu'il n'y a pas de piège ! Le dernier métier de la chaîne du livre, c'est celui de la personne qui vend les livres. C'est un li...
- Un livreur?

C'est évidemment stupide de ma part, mais découvrir que sur les 26 élèves de la classe, il n'y en avait pas un seul ayant déjà mis les pieds dans une librairie, je ne m'y attendais pas.

vendredi 18 novembre 2022

Ressemblance inattendue

Le Filou, au milieu d'un câlin, s'interrompt tout à coup, me plaque les cheveux en arrière, et m'examine attentivement, tête penchée sur le côté. Je m'étonne :
- Qu'est-ce qu'il y a? Tu trouves que j'ai les cheveux trop longs?
- Non, c'est juste que comme ça, tu ressembles un peu à Montesquieu.

(Mais d'où sort ce môme?)

lundi 14 novembre 2022

Notification nocturne

Dimanche matin, je me réveille, je me lève, je regarde mon téléphone pour voir s'il n'y a pas une notification importante arrivée pendant la nuit, et je trouve un texto du Grand (qui est actuellement en train de dormir dans sa chambre à quelques mètres de la mienne, donc).

Les Démocrates ont gagné le Sénat ! Et maintenant, je vais me coucher.

Heure d'envoi, 3h56.

 

(Il y aurait tant de choses à dire que je ne sais pas quoi dire, donc je vous livre ça tel quel.)


samedi 12 novembre 2022

Vélo de rêve

Il me plaisait déjà beaucoup fermé, ce vélo.
Et puis je l'ai vu ouvert avec les livres et les hamacs...
(Qui vient faire diversion en mettant le feu à l'autre bout de ce salon du livre pour que je puisse le voler discrètement ? Allez, je vous prêterai un hamac!)

jeudi 3 novembre 2022

Le futur sort tragique de Clémentine Beauvais

Moi, qui vient de terminer la lecture de "Sainte Marguerite-Marie et moi", un bouquin totalement improbable de Clémentine Beauvais dans lequel, comme dans tous ses livres, j'ai retrouvé un humour, des valeurs et une sensibilité qui me correspondent exactement :
- Décidément, je veux devenir la meilleure amie de Clémentine Beauvais.

Mon Grand, à qui j'ai déjà parlé plusieurs fois de cette autrice et de ma conviction qu'on s'entendrait bien* :
- Ça commence comme ça, et puis tu finiras par l'assassiner.

On peut toujours compter sur mon fils pour rester modéré dans ses prédictions.



* Je l'ai déjà croisée, et en voyant mes boucles d'oreilles Harry Potter et en apprenant que j'avais reconnu une allusion très discrète à Fantômette dans son dernier roman, elle m'a dit littéralement "on devrait bien s'entendre", après quoi on a bavardé pendant vingt minutes, donc je ne délire pas complétement, promis.


samedi 22 octobre 2022

Mr Thing Two n'est pas un nigaud

Le weekend dernier, Mr Thing Two m'aidait à préparer notre brunch familial du dimanche matin. Tout à coup, il commente :

- Le bircher*, c'est moche, quand même. C'est vrai que ça donne pas envie, alors que c'est super bon !

Je confirme. J'ai même forcé une amie à en goûter, un jour, et elle a reconnu du bout des lèvres que c'était "moins mauvais que ça en avait l'air".

- C'est comme les petits gâteaux italiens que tu as acheté l'été dernier, tu sais, les "moches mais bons"**. Ou les Hello Dollies***, tu te souviens, quand on en avait apporté et qu'aucun enfant n'avait voulu y goûter, alors que c'est les meilleurs petits gâteaux du monde !

Je confirme à nouveau. Il conclut :

- Tout ça, c'est des repousse-nigauds.

 

(Je vous garantis que cette expression va se retrouver dans un de mes romans un de ces jours.)

(Il m'a donné son autorisation.)

 

 

* Un truc suisse, un müsli avec des pommes râpées et des fruits frais en plus des flocons de céréales, noix diverses et fruits secs habituels. La caution "healthy" de tous nos brunchs ; tout le monde adore.

** "Brutti ma buoni" en VO.

*** Ma recette, améliorée par rapport à la version d'origine : une base de shortbread, des noix concassées, du chocolat, et du caramel à base de lait concentré sucré. Rapide, facile, et en effet, les meilleurs petits gâteaux du monde, objectivement.

lundi 3 octobre 2022

Langage chelou

 Pour mes enfants, tout est "chelou". Oui, apparemment "bizarre", "étrange" ou "louche", c'est démodé (et "insolite" ou "baroque", n'en parlons pas).

Ma foi, pourquoi pas ? Je passe mon temps à leur répéter que le propre d'une langue vivante c'est de vivre et donc d'évoluer, que soutenir qu'un mot "n'existe pas" est absurde puisque, logiquement, TOUS les mots que nous utilisons n'existaient pas jusqu'à ce qu'ils soient inventés, que la théorie du "remplacement" du français par des anglicismes est contestée par les spécialistes, que l'Académie Française n'est composée que de vieux croutons qui ne sont même pas linguistes et qui sont payés à ne rien faire, que le rôle des dictionnaires est de suivre l'usage et pas l'inverse, etc.

N'empêche que le "Maman, j'ai vu quelqu'un qui marchait cheloument dans la rue" du Filou, je ne m'y attendais pas.

mardi 27 septembre 2022

Dialogue mère-fille

Miss Thing One et moi, dans l'entrée :

— Tu sors ?

— Oui, je vais au collège.

— Et on peut savoir pourquoi tu as mis des talons ?

— Tu parles de mes bottines ? Ce ne sont pas vraiment des talons...

— Alors si, moi je vois des talons.

— De deux centimètres de haut ! Ça ne compte pas.

— Trois centimètres, au moins. Et cet imperméable chic, d'où il sort ?

— Tu trouves qu'il ne me va pas ?

— Si, très bien, au contraire, mais ça ne te ressemble pas de mettre des trucs comme ça. Ces derniers temps, tu fais plus attention à comment tu t'habilles, on dirait que tu veux te faire belle. Pourquoi, hein ? Pourquoi ?

 

Franchement, vous ne trouvez pas que ma fille exagère ? Si je n'ai plus le droit d'aller à la réunion parents-profs habillée comme je veux...



mercredi 1 juin 2022

Virée en famille chez la dentiste

Je reçois deux lettres de la sécu : à l'occasion des 12 ans des jumeaux, ils sont invités à faire une visite de contrôle chez le dentiste. Maintenant que j'y pense, ça fait un bout de temps qu'ils n'y sont pas allés. Et les autres non plus, d'ailleurs. Et moi non plus. Voyons, il me semble que j'avais prévu de faire ça au printemps 2020, mais...

Oh là là, je suis une mauvaise mère.

J'ai donc pris cinq rendez-vous à la suite, et nous y sommes allés tous ensemble hier soir. C'est chouette, ça faisait longtemps qu'on avait pas fait une sortie en famille.

C'est parti. Je croise les doigts. Des deux mains.

- Le Filou. Encore beaucoup de dents de lait. On verra plus tard l'implantation des dents définitives. Mais il se lave très mal les dents. Non, la brosse à dents électrique n'améliore pas forcément les choses, parfois même elle les empire, car on ne fait plus l'effort d'aller de haut en bas (je le SAVAIS !!!). Veuillez me surveiller tout ça de plus près, madame. Et DEUX fois par jour !

Jusque-là, tout va à peu près bien.

- Le Grand. Hygiène également à revoir, mais pas de caries (l'avantage de préférer le saucisson aux bonbons). Aïe, les dents de sagesse n'auront pas la place de pousser. Il faut les enlever.

(Et là, il a fallu ranimer le grand dadais, qui était heureusement allongé sur le dos dans le fauteuil du dentiste et n'a donc pas pu tomber).

Bon, allez, je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas.

- Mr Thing Two. Oulà. Dès que je vois la radio, je comprends qu'il va y avoir un problème. Gagné : au moins trois dents, pas encore sorties, ne poussent pas droit ; l'une est même carrément inclinée à 45° et part donc vers le palais. Et à part ça, il lui manque deux dents définitives, pas dans le sens où elles n'ont pas poussé mais dans le sens où elles n'existent pas. Bref, grosse opération à prévoir à l'automne, et appareil dentaire ensuite.

Gloups, tout ceci va me coûter cher...

- Miss Thing One. Pareil, en à peine moins dramatique (il ne lui manque qu'une seule dent). C'est moins urgent, mais il faudra revenir dans un an et sans doute faire la même opération qu'à son jumeau. 

Mais c'est pas vrai ! Et dire que tout ça, c'est la faute à Darling. Moi, j'ai une implantation de dents impeccable.

- Fofo. Dents parfaitement alignées, brossage meilleur que celui des enfants (SANS brosse à dents électrique !). Mais dents qui commencent déjà à se déchausser : prévoir un dentier dans quelques décennies. Et émail fragile, donc gros risque de caries, d'ailleurs vous avez un trou, là, vous ne vous en êtes pas rendu compte ? Visiblement une ancienne carie déjà soignée, le pansement a sauté, vous avez de la chance d'être venue avant que ça atteigne le nerf. Ne bougez pas, je vous fait une anesthésie. Ah si si, tout de suite. Cette fois je vais vous mettre un moulage plus solide qui ne risque pas de s'effriter au fil du temps, mais il faut le fabriquer, donc revenez dans 15 jours. En attendant je nettoie et je vous mets un pansement provisoire. 

Bilan de la soirée : quelques centaines d'euros en moins dans mon portefeuille, quelques milliers d'euros à prévoir à l'automne, une mâchoire engourdie pendant des heures de sorte que je n'ai pas pu manger ni même boire mon thé (et ÇA, c'est triste), et des enfants fort mécontents d'avoir passé une heure et demie chez la dentiste au lieu de jouer à la DS ou dessiner ou lire des BD.

Bon.

Aux grands maux, les grands remèdes.

Du coup, en rentrant, après un dîner express, on s'est installés avec des glaces (sauf moi) devant Coup de foudre à Notting Hill, ce qui nous a tous remis de bonne humeur.

lundi 30 mai 2022

Mauvaise surprise sous la tente

 Les enfants me cassaient les pieds. Ils avaient passé le mercredi à la maison, et puis le jeudi, et je n'arrivais pas à travailler, et il y avait encore trois jours à tenir. Du coup, jeudi soir, j'ai vérifié que j'avais tout le nécessaire, j'ai acheté des billets de train à minuit et quelques, et vendredi matin, je suis partie pour Briare avec mon vélo, un peu de nourriture, quelques affaires. Une première : j'ai déjà fait quelques cyclorandonnées au cours des deux dernières années, mais pour la première fois, j'avais décidé de passer la nuit en camping !

J'ai pédalé sur une soixantaine de kilomètres, à un rythme tranquille, en admirant quelques églises et écluses sur le chemin, et je suis arrivée à Montargis, que j'ai parcourue à pied avant d'aller me poser au camping. Après avoir fait le tour trois fois (je fais partie de ces gens qui paniquent quand ils arrivent sur un parking vide) (dites-moi que je ne suis pas la seule !), j'ai choisi l'emplacement le plus isolé que j'ai pu trouver, j'ai soigneusement ôté tous les cailloux et bouts de bois, j'ai vérifié l'horizontalité du sol, j'ai étalé une bâche de protection, et enfin, j'ai monté ma tente toute neuve : une tente minuscule une fois repliée, achetée exprès pour ça. J'ai gonflé mon matelas, j'ai déballé mon sac de couchage, j'ai déplié mon oreiller, j'ai accroché une lampe de poche au plafond, et je me suis réjouie de ce petit nid que je m'étais préparé.


 Après une douche bien méritée, un dîner rapide, et un peu de lecture, je me suis glissée sous la toile et j'ai fait l'inventaire de ce qui allait ou méritait d'être amélioré pour la prochaine fois.
- Sac de couchage bien chaud. Tant mieux, car on prévoyait 8°C cette nuit-là.
- Oreiller confortable. Parfait : pour moi, c'est presque plus important que le matelas.
- Tente pas assez sombre : je vois les lumières du camping. Penser à me coudre un cache-yeux.
- Matelas vraiment trop étroit (si possible, en racheter un pour ne pas avoir soit les fesses, soit les genoux sur le sol glacial quand on plie les jambes). Par contre, épaisseur correcte, et tant mieux, car je sens quelque chose qui remue dessous...

HEIN ?

Y A QUELQUE CHOSE QUI GIGOTE SOUS MOI !!!

Je me rassois, horrifiée. Les mouvements sont trop importants pour que ce soit des insectes : je les sens à travers la bâche ET le sol de la tente ET le matelas. Un lézard ? Non, plus gros. Un serpent ? Je rallume, je scrute le sol. Rien. Je me rallonge. Ai-je rêvé ? Non, ça recommence ! ÇA BOUGE ! Et pas exactement au même endroit ! Puis-je me décaler ? Non, la tente est vraiment trop étroite. Qu'est-ce que je fais ? AH, ENCORE ! Comment voulez-vous que je dorme avec ça ? Qu'est-ce que je fais, je me lève et je remonte ma tente ailleurs ? Mais il est 23h passées, et ça caille, et il fait nuit noire...

Bref, j'ai passé la nuit sur une galerie de taupe (du moins, je suppose que c'était ça).

Autant vous dire que malgré l'oreiller confortable et le sac de couchage moelleux, j'ai assez mal dormi. C'est vraiment une sensation bizarre, de sentir quelque chose bouger sous votre dos (ou votre ventre, ou vos côtes). On a beau se dire rationnellement "Ce n'est pas grave, dormons, cette bestiole ne peut pas me toucher", le corps se met en alerte maximale à chaque nouveau mouvement perçu.

Heureusement, ça ne doit pas être si fréquent, car je n'ai jamais vécu ça alors que j'ai quand même dormi sous la tente un certain nombre de fois dans ma vie, et tous les campeurs réguliers à qui j'ai parlé de cette mésaventure m'ont dit que ça ne leur était jamais arrivé. N'empêche, je m'en souviendrai, de ma première nuit de cyclocampeuse...


PS : coût total des deux jours : 35 euros en tout. 20 € le TER à l'aller, 5 € le transilien depuis Souppes-sur-Loing au retour, 7 € le camping (forfait sans voiture), 3 € un sandwich acheté pour compléter les vivres apportées. Même en comptant l'amortissement du vélo et du matériel de camping, on peut difficilement imaginer un weekend moins cher. Je recommencerai – si possible sans taupe !


mercredi 25 mai 2022

L'école du bout du monde

 Hier, je suis allée au cinéma avec le Grand. Ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent. Dans le sens où ça nous est peut-être arrivé cinq fois en tout, dont zéro au cours des six ou sept dernières années. Mais là, j'ai réussi à le convaincre avec une formule magique : "Ça se passe au Bouthan !"

Donc voilà, hier nous sommes allés au cinéma à 17h30, voir un film en dzongkha (oui, c'est une vraie langue), sous-titré en français, L'école du bout du monde, qui s'appelait à l'origine "Un yak dans la salle de classe". A ma grande surprise, nous n'étions pas seuls dans la salle : il y avait au moins une quinzaine de personnes.

Lunana: A Yak in the Classroom (2019) - IMDb

Aucune surprise : j'avais lu une bonne critique dans Télérama, et l'histoire tient sur un timbre-poste. Un instituteur de la ville est expédié pendant un trimestre dans l'école la plus reculée du Bouthan, et donc probablement du monde entier. Un village de 58 habitants, à huit jours de marche de la ville et des magasins les plus proches ; pas de réseau téléphonique, pas d'eau courante, pas d'électricité. On s'imagine très bien ce que ça va donner. Aucune surprise, donc, mais nous sommes tombés sous le charme de ce film très humain, de ces paysages incroyables, de ces personnages si touchants. La fin était parfaite, beaucoup moins mièvre que je ne le craignais. Et en prime, nous avons vu la gamine la plus craquante qu'on puisse imaginer, qui est une vraie habitante de ce village paumé qui joue son propre rôle.

Voilà, maintenant j'ai quatre autres films à aller voir avant les vacances, grâce à ma mère qui m'a offert une carte de cinq places valable pour deux mois. Je m'en réjouis d'avance !


mardi 17 mai 2022

Les capacités divinatoires du Grand

- Bonjour maman. Joyeux anniversaire ! me dit mon fils aîné quand je rentre en fin de matinée.
- Merci mon grand ! Je me suis fait un auto-cadeau. Je me suis acheté...
- Des livres ?
- Oui! Des livres pratiques, sur...
- Le vélo ?
- Oui! Et...
- La couture ?

C'est un devin. Je ne vois que ça.

jeudi 12 mai 2022

On a tous en nous quelque chose de Ficelle...

(Si vous ne comprenez pas le titre, c'est que vous devriez (re)lire Fantômette)

Je me demande si quelqu'un va dire quelque chose en voyant arriver Miss Thing One ainsi chaussée au collège ce matin ?

mardi 10 mai 2022

Débordée ?

Je ne dis pas que j'ai été particulièrement débordée ces derniers mois, non, je dis juste que ce n'est que ce matin que j'ouvre enfin le courrier qui s'est accumulé pendant les vacances.

Les vacances de février, je veux dire...

 

 (soupir)

 

 

(Mais courage, j'ai ouvert toutes les enveloppes. Et quant au courrier virtuel, il y avait respectivement 589 et 461 emails à traiter dans mes deux boîtes mail il y a trois semaines, et il n'y en a plus que 23 et 77. Je finirai par en venir à bout !)

lundi 28 mars 2022

Première cyclorandonnée avec le Filou (2)

Lui qui râle tout le temps, il a fait une cinquantaine de kilomètres sans protester, malgré une selle peu confortable. Et il faisait beau, et on a profité des premières floraisons, et on a admiré les reflets du soleil sur la Seine après avoir longé l'Epte... Un excellent weekend. A refaire !

samedi 26 mars 2022

Première cyclorandonnée avec le Filou

Ok, j'ai l'enfant, j'ai l'itinéraire, j'ai les vélos, j'ai une pompe, j'ai les sacoches, j'ai des bouquins, j'ai un pique-nique... J'ai pas de tickets parce que je n'ai réussi à en acheter ni sur Île-de-France mobilités, ni sur Trainline, ni sur SNCF Connect, ni sur Transilien.fr, ni sur le distributeur de billets régionaux à la gare, ni sur le distributeur de billets grande ligne, ni au guichet pour cause de file d'attente interminable, mais j'espère tomber sur un contrôleur compréhensif... Mais quoi qu'il en soit, c'est parti pour notre premier weekend de rando vélo à deux!

mercredi 23 mars 2022

Le livre à moitié vide ou à moitié plein

Soit un rapport du Centre National du Livre sur la lecture chez les jeunes. 93% des 7-25 ans déclarent lire des livres, et 84% déclarent adorer ou aimer ça. Au primaire, c'est stable (89% des 10-12 ans déclarent lire), mais ça baisse beaucoup au collège à cause de la concurrence des écrans : ils ne sont plus que 68% chez les 13-15 ans. Et pour 40% d'entre eux, leur genre préféré, ce sont les mangas.

Conclusion de Télérama : "Mais oui, les jeunes aiment encore lire !"

Conclusion du Monde : "La lecture s'effondre chez les adolescents !"

 Comme quoi, tout est une question de point de vue...

 

(Autre distorsion, au sujet du fait que 40% des jeunes écoutent parfois des livres audios : pour le Monde, cela prouve le manque de concentration ou "l'appétence pour les écrans" – ce qui n'a aucun sens –, alors que pour Télérama, c'est relié au fait que la quasi-totalité des 86% à qui on lisait des livres à voix haute quand ils étaient petits aimaient ça – ce qui me paraît nettement plus logique !)


vendredi 18 mars 2022

Une demande raisonnable

 Chère Éditrice,

Je suis sur le point de commencer la traduction du volume suivant de la série, mais je n'ai toujours pas le contrat. Pourrais-tu me l'envoyer rapidement ?

Et pendant que j'y suis, oserais-je demander une revalorisation de la rémunération ? Je suis à 19 euros le "feuillet" depuis sept ans. Peut-être pourrait-on passer à 20 € ? En fait, avec les 8% d'inflation cumulée depuis 2015, on devrait même passer à 20,50 € pour que la rémunération demeure équivalente...

Bien à toi,

Fofo

Le lendemain :

Chère Fofo,

Bien sûr, ça me semble raisonnable. Je vais en parler à la direction et je t'envoie le contrat au plus vite.

Amitié,

Éditrice

Et puis, trois semaines plus tard :

Chère Fofo,

Je suis désolée, ta demande d'augmentation n'a pas été acceptée par la direction, car avec 19 € le feuillet, tu fais déjà partie des traducteurs les mieux payés à la jeunesse. Tu pourras renouveler ta demande de passer de 19 € à 19,50 € en fin d'année pour 2023. Cette augmentation de 50 centimes est le système mis en place chez nous, je n'ai jamais vu d'augmentation de plus de 0,50 € par feuillet d'un coup.

Je lance donc ta demande de contrat avec l'ancien tarif immédiatement. Tu devrais le recevoir dans les jours qui viennent.

Bonne journée,

Éditrice

Je pense que ça se passe de commentaires.

(Précision : c'est une grosse boîte, pas un petit éditeur qui tire le diable par la queue. Une GROSSE boîte qui fait de GROS bénéfices.)

mercredi 16 mars 2022

Les pensées insaisissables du Filou

Quand j'ai commencé ce blog, c'était encore un têtard. Aujourd'hui, Le Filou a dix ans.

Pour fêter ça, comme à chacun de leurs anniversaires, je l'emmène en tête-à-tête au restaurant. J'en profite pour l'interroger un peu, car je suis rarement seule avec lui. Et il faut bien dire qu'il est assez mystérieux, cet enfant. On ne sait jamais exactement ce qu'il pense. Et il a toujours beaucoup plus envie de me parler de One Piece ou de Pokémons que de ses copains à l'école ou n'importe quel autre aspect de la "vraie vie" – ce que je peux comprendre, hein, mais chez lui ça va vraiment très loin. J'essaie cependant :
— Et dis-moi, ça t'arrive de réfléchir à ce que tu aimerais faire plus tard ?
— Non. C'est trop tôt.
— Bien sûr, mais il y a des enfants qui essaient de s'imaginer leur avenir, même si c'est juste en rêvassant.
— Pas moi. J'attends de voir ce que la vie va me donner.
— Ok. Même pas des idées sur un métier qui te plairait ? Des vagues pensées ?
Il hausse les épaules :
— Si, peut-être, mais je ne prête pas attention à mes pensées.

(Je cite. Mot pour mot. Je vous jure. Même la double négation.)

(Tu m'étonnes qu'on ait tous du mal à le comprendre, ce gosse...)

lundi 14 mars 2022

Ouf, c'est possible !

 Je viens de tomber sur un article intitulé "Porter une jupe midi sans talons, c'est possible !", et je voulais partager cette information avec vous. Parce que peut-être que vous pensiez que non, mais en fait si. Ou peut-être que vous ne saviez pas que c'était considéré comme quasi impossible, mais que ça vous rassurera de savoir qu'en fait non, pas complètement. Ou peut-être que vous êtes comme moi et que vous ne mettez jamais de jupe, mais que si vous envisagiez d'en mettre une, vous ne sauriez pas à quel point la tenue qui vous tente est possible, ou pas.

Bref, rassurez-vous, c'est possible.

(Ça me rappelle quand j'ai découvert sur un forum de vélotaffeurs acharnés que c'était impossible de circuler au quotidien dans Paris, avec pas mal de kilomètres et de dénivelé, uniquement en vélo hollandais. Et moi qui l'ignorais et qui faisait ça depuis quinze ans !)

mardi 22 février 2022

Autoportrait en skieuse

Personnellement, quand je lis des blogs, j'aime bien pouvoir me représenter leurs auteurs.
Alors aujourd'hui, j'ai décidé de vous faire plaisir et de poster un selfie pris hier matin sur un télésiège, entre deux tourbillons de neige. Ne me remerciez pas.

jeudi 10 février 2022

Le Grand et la prise de sang

 Le Grand n'est pas très en forme depuis quelques jours. Il est donc allé chez le médecin hier. En revenant, catastrophé, il m'annonce :
— Maman, c'est affreux, je suis mourant !
— ???
— Le docteur m'a dit que je faisais de l'hypertension et qu'il fallait que j'aille voir un cardiologue ! Rien que d'y penser, je me sens mal !

Allons bon. Et dire qu'on croyait tous qu'il avait "deux de tension", comme on dit. La vie est parfois facétieuse.

— Mais tu lui as dit que la simple vue d'un tensiomètre te met en transe ?
— Non, j'ai pas osé, mais j'étais très très très angoissé !

Alors, je n'y connais rien, mais ça pourrait bien être un début d'explication, il me semble.

— Bon, je te reprendrai la tension ce soir à la maison, tranquillement.
— Non ! Non, je veux pas ! J'ai peur ! Non ! Au secours !
— Mais peur de quoi, au juste ? Ça ne fait pas mal !
— Non mais ça serre et donc ça fait gonfler la main et donc ça fait penser aux veines et... Oh là là, je me sens mal.

(Oui, son hématophobie ne s'est vraiment pas arrangée, ces dernières années. Elle a même dramatiquement empiré, ce que je n'aurais pas cru possible. Il n'a même plus besoin de voir du sang : il suffit qu'on mentionne quoique ce soit qui se rapporte au fonctionnement du corps, même les battements de cœur ou les règles ou une anémie, pour qu'il manque tourner de l’œil.)

Depuis hier, je lui mesure donc la tension plusieurs fois par jour, histoire qu'il s'habitue. Ça va déjà un petit peu mieux. J'ai bon espoir que d'ici une semaine, il trouve ça presque banal.

Mais ce n'était pas terminé. Il y a bien pire. Le médecin lui a prescrit une prise de sang.

— Je veux pas, je veux pas, je veux pas, je veux pas, au secours, non, je peux pas !
— Du calme. On ira ensemble demain matin, je te soutiendrai, ne t'en fais pas, c'est très rapide.

J'ai passé un certain temps à le convaincre. Ce matin, miracle, j'arrive à l'emmener au laboratoire, qui n'est heureusement qu'à quelques dizaines de mètres de mon immeuble, car il marche avec l'enthousiasme d'un orang-outang qu'on emmène à l'abattoir. Je rentre, je me présente à l'accueil, je donne la carte vitale :

— C'est pour mon fils aîné.
— Mais... il est où, votre fils ?
— Il attend dehors. Il est très stressé. Il vaut mieux qu'il reste à l'extérieur jusqu'au dernier moment.

Quand c'est son tour, il entre bravement, s'assoit sur le fauteuil, tremble de tout son corps, n'arrive pas à tendre le bras, a la tête qui tourne. Sous les yeux de l'infirmer ébahi, je lui serre la main (l'autre), je lui cache les yeux pour qu'il ne voie rien, je lui appuie la tête contre le dossier (histoire qu'il ne tombe pas s'il s'évanouit vraiment). Et pendant que l'infirmer pique, je tente de le distraire :

— Allez, courage, dans une minute c'est terminé. Pense à autre chose !

Il n'y arrive pas. Il est blême, en sueur. 

— Allez, mon grand, un petit effort. Tiens, parle-moi un peu de Tamerlan. Quelles sont ses dates ?

Il revient d'entre les morts pour souffler :

— Euh, je me souviens plus de sa date de naissance, mais il est mort en 1405...
— Ah, d'accord. Jeune ou vieux ?
— Assez vieux, à peu près soixante-dix ans.
— Et qui lui a succédé ? Il avait des enfants ?
— Oui, deux fils, mais ils sont morts avant lui...

(L'infirmier a rempli deux fioles. Plus que quatre. On va y arriver.)

— Du coup, qui lui a succédé ?
— Alors, c'est son petit-fils... Oh là là, je vais m'évanouir...

(Plus que trois.)

— Mais non, mais non, tu ne me peux t'évanouir comme ça, j'ai impérativement besoin d'en apprendre davantage sur Tamerlan là maintenant tout de suite. C'était un admirateur de Gengis Khan, non ?
— Oui, il a même épousé une de ses descendantes. J'ai la tête qui tourne...

(Plus que deux.)

— Et c'était dans la même partie du monde ? Ohé ? Tu m'entends ? Concentre-toi. Tamerlan et Gengis Khan ont-ils conquis les mêmes territoires ?
— Non, pas du tout. Gengis Khan était mongol, alors que Tamerlan était Ouzbek. Tu sais où est l'Ousbékistan ?
— Euh, très vaguement...  Plus à l'ouest ? Et plus au sud aussi, peut-être ?
— Oui, c'est ça, ça ne touche même pas la Mongolie.

Terminé ! On a réussi ! Comme il est complètement dans les vapes, c'est moi qui appuie sur le coton pendant que l'infirmier, imperturbable, étiquette les fioles. Si ce dernier est un peu surpris de cette leçon d'histoire imprévue, il n'en laisse rien paraître. Le Grand parvient à se redresser, puis à se relever. Je m'excuse en son nom :

— Désolé, monsieur. J'imagine que vous devez en voir d'autres, des hématophobes, non ?
— Plutôt des gens qui ont peur des aiguilles. Mais à ce point-là... Un par an, peut-être ? Là c'est bon, je l'ai vu, je suis tranquille pour 2022 !


Bon. Dans quelques semaines, bilan cardiaque. Je me prépare psychologiquement. L'occasion d'une leçon sur les Croisades, peut-être ?


lundi 7 février 2022

La cuisinière contre la littéraire


Dans le genre "chroniques familiales rigolotes", on m'a récemment vanté L'omelette au sucre, le premier volume de la série Une famille aux petits oignons, de Jean-Philippe Arrou-Vinod : les joyeux souvenirs d'enfance de l'auteur, au sein d'une famille de cinq frères. Ça tombe bien, j'en avais entendu parler et il était dans ma PAL* virtuelle. Après avoir failli l'acheter dans une librairie et avoir renoncé au dernier moment, prise d'un doute, je retrouve l'exemplaire chez moi (mon doute était donc justifié, j'ai dû l'acheter pour le Grand il y a quelques années) et je commence à lire. Voilà le début :

- Les enfants, a dit maman, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer.
C'était un soir de 1967, un peu avant Noël. Papa n'était pas rentré, on était tous dans la cuisine à préparer le dîner. (...)
- Une grande nouvelle ? a répété Jean-A. Chouette, tu vas nous faire des frites !
Jean-C a ricané, vu qu'on était en train d'écosser des petits pois...

J'ai failli m'étrangler avec mon thé.

Des PETITS POIS FRAIS ??? En DÉCEMBRE ???

 

Du coup je me suis arrêtée au bas de la première page. C'est peut-être drôle, bien écrit, et tout ce que vous voulez, mais comment pourrais-je faire confiance à quelqu'un qui prétend avoir écossé des petits pois frais en décembre 1967 ? Il y a des limites à ma crédulité, quand même.

 

(Bon, en vrai je vais peut-être m'y remettre, dès que je me serai remise de mes émotions. C'est vrai que ça a l'air sympa. Je sauterai le passage offensant et je commencerai ma lecture à la deuxième page, voilà tout.)

 

* Pile À Lire.

 


dimanche 6 février 2022

Yves Saint-Laurent au Musée d'Art Moderne

J'emmène les enfants visiter le Musée d'Art Moderne, dont je n'ai redécouvert l'existence que récemment. Em plus des collections permanentes, nous admirons l'exposition Yves Saint-Laurent, disséminée à travers six musées parisiens actuellement. Je m'extasie:
- Regardez, les robes sont assorties aux œuvres exposées ! Et elles sont belles, hein?
- Rêve pas, maman, me rabroue Mr Thing Two. Ça ne t'irait pas du tout, et de toutes façons elles sont trop fines, tu ne rentrerais pas dedans.

mardi 1 février 2022

Rêve droitiste et fruité

J'ai rêvé que j'allais faire un tour en forêt, mais je prenais du retard pour une raison quelconque (je crois que je pêchais des saumons), et le soir tombait. J'étais donc très ennuyée, car j'allais me faire disputer par ma maman, qui m'avait dit que la forêt était dangereuse la nuit. Elle n'avait d'ailleurs pas tout à fait tort, car je finissais par rencontrer deux tigres. Je tentais de les tenir à l'écart avec un balais, aidée par le fait que l'un des deux était aveugle. J'avais un peu peur de me faire manger et vraiment très peur de me faire gronder, parce qu'il faisait désormais nuit noire.

Finalement je parvenais à leur échapper et à atteindre une habitation troglodyte, fermée par une porte ronde, aussi épaisse qu'un coffre-fort de banque. Mais les gens qui habitaient à l'intérieur ne voulaient pas me laisser entrer : ils étaient de droite et ne voyait pas pourquoi ils devraient porter secours à une étrangère*, même poursuivie par des tigres.

Heureusement, sur ces entrefaites arrivait Sarkozy en voiture, ce qui rendait tout de suite les pseudo-hobbits plus aimables : ils se décidaient enfin à nous ouvrir. Il leur expliquait alors qu'il suffisait de nourrir les tigres avec des fruits, et qu'il était lui-même membre d'un Comité de Nourrissage des Tigres avec des Fruits, ou un truc du genre**. D'ailleurs, il avait des rondelles d'ananas et des morceaux d'abricots collés aux joues et aux paupières.

Et puis je me suis réveillée avant de me faire gronder par ma maman, ouf.


Et vous, votre nuit ?


* Désolée, je ne suis pas responsable des conclusions hâtives de mon inconscient.

** Je trouve que mon inconscient aurait pu prendre la peine de trouver un acronyme potable.

jeudi 27 janvier 2022

Bobards et Compagnie

Aujourd'hui, je voudrais vous présenter un roman qui vient de sortir et qu'il FAUT que vous lisiez, vous, les lecteurs assidus de ce blog. Vraiment. Lisez la suite et vous comprendrez pourquoi.


 

Bobards et Compagnie chez la famille Alonzi est un roman assez court destiné aux 8-12 ans, écrit par Faustina Fiore, avec des illustrations du talentueux Grégory Elbaz, publié par Poulpes Fictions. Il met en scène une famille de cinq enfants qui habitent avec leur mère célibataire débordée. Comme ils ont besoin d'argent et n'ont rien à monnayer à part leur imagination débordante, ils se lancent dans une entreprise de vente... de mensonges. Vous savez, quand vous avez fait une bêtise quelconque et que vous ne voyez pas comment vous en sortir ? Eh bien, eux, ils trouveront, et vous fourniront même les preuves nécessaires. Leur slogan : "Bobards et compagnie, parce qu'un bon mensonge peut vous sauver la vie" !

Je vous présente les personnages principaux :
- Frédéric, 17 ans, champion de glandouille, fan de jeux vidéos, 1,85 m mais encore capable de s'écrouler de rire devant Winnie l’Ourson ;
- Marianne, 14 ans, première de sa classe malgré deux ans d'avance, toujours le nez dans un bouquin ;
- Léa, 10 ans, impatiente de grandir, pleine de frisettes, pleine de copines ;
- Théo, son frère jumeau, une boule de muscles et d'énergie propre à épuiser n'importe qui ;
- L'Alien, 7 ans, un blondinet adorable (en apparence), capable de réciter du Goethe en zozotant ou de proposer gentiment d'assassiner des gens.

Voilà, je ne vous en dis pas plus, mais normalement, si vous aimez ce blog, ça devrait vous faire rire, et peut-être même vous rappeler quelque chose...

Et si vous le lisez et que vous aimez, venez me le dire (en commentaire ou par mail), ça me fera plaisir !


PS : Il existe une présentation en vidéo bien fichue du livre et des personnages ici.

mardi 25 janvier 2022

Amertume

Ah oui, j'ai bien fait rire mes enfants en leur racontant l'histoire de leurs petits camarades qui n'aimaient plus le Nutella depuis le covid. Je n'y croyais pas trop moi-même, en toute franchise.

Depuis, ma mère m'a dit qu'un ami à elle a cessé d'aimer la moutarde suite au virus, lui aussi.

Diable.

Cet après-midi, quand le Filou m'a rapporté une pomme dans laquelle il venait de mordre en m'assurant qu'elle était pourrie, que je l'ai goûtée, et que je l'ai trouvée normale, je riais déjà beaucoup moins. Quant à lui, après avoir tenté l'expérience avec un quartier d'orange et un morceau de banane qu'il a recrachés aussi sec, il ne riait plus du tout, du tout, du tout. Je l'ai consolé de mon mieux en lui promettant que ce serait très certainement provisoire.

Et là, moi qui ai un mal de gorge intense malgré les trois (trois !) tests négatifs que j'ai faits depuis samedi, je viens de me rendre compte que je trouvais mon thé tchaï aux épices sucré au miel particulièrement fade...


(Non mais non mais non mais non, migraines, maux de gorge, fatigue, perte d'appétit s'il le faut, vomissements à la rigueur, mais nous n'allons pas perdre le goût, hein ? Non, hein ?)

lundi 24 janvier 2022

Divergences sur l'affichage dans les toilettes





Moi, face à la porte, j'avais mis la généalogie des Bourbons, mais quelqu'un a dû trouver que ce n'était pas assez ludique...

dimanche 23 janvier 2022

Fallait bien que ça arrive...

Pour se réveiller sans traînasser le samedi matin, je recommande "Maman je me sens pas bien, j'ai chaud et j'ai froid et l'eau elle a un goût bizarre". Efficacité redoutable.

Le Filou a eu un coton-tige dans le nez avant même le thermomètre dans l'oreille. Une heure plus tard nous étions à l'ouverture de la pharmacie la plus proche. Mr Thing Two se tenait à dix mètres de nous parce qu'il ne voulait vraiment pas avoir le covid, de peur de devoir passer une semaine entière enfermé. Miss Thing One faisait de gros câlins à son petit frère parce qu'elle avait très envie de passer une semaine à la maison.

Mais le covid est facétieux : c'est Mr Thing Two qui a été diagnostiqué positif, sa sœur et moi pas.

Le Grand a passé la journée du samedi entièrement enfermé dans sa chambre sans mettre le nez dehors. Oui, bon, d'accord, comme d'habitude, mais en général il vient au moins piquer de la nourriture de temps en temps dans la cuisine. Là il a fallu que je lui apporte une assiette de pâtes, tellement il avait peur de nous.

Résultat, en fin de comptes, il l'a attrapé, lui aussi, et est assez patraque depuis la nuit dernière. Il venait de faire sa troisième dose de vaccin vendredi. Grrr.

Et moi qui espérais passer le weekend à coudre et à randonner, j'ai fait une croix sur la rando et j'ai passé une grosse partie de mon temps à m'occuper du Filou et à vider les bassines (oui cet enfant a toujours eu un réflexe vomitif qui prend son rôle très à cœur). J'ai même fini par dormir dans la même chambre que lui au cas où il aurait besoin de moi pendant la nuit. Je SAIS, c'est complètement idiot, mais je ne pouvais pas le laisser agoniser tout seul, hein ?

Et maintenant, j'ai mal à la tête et à la gorge, même si un deuxième test réalisé tout à l'heure soutient que non non non, y a rien du tout.

Et une nouvelle semaine commence sans que je me sois reposée, et j'ai une montagne de boulot.

MAIS... (Pollyannisons) :

- J'ai réussi à me coudre une blouse ;

- Si on y passe tous maintenant, on n'aura plus cette épée de Damoclès au-dessus de la tête et on pourra programmer sereinement nos vacances de février ;

- Je sens toujours le goût du chocolat et sans doute aussi du nutella (je vais aller tester, tiens) ;

- Il va se passer quelque chose de très très chouette cette semaine, que je vous annoncerai jeudi prochain.


Et parmi vous, reste-t-il quelques miraculés ?


Edit du lundi : Ça y est, Miss Thing One est malade comme tout le monde !

Edit du  jeudi : Et moi aussi, of course !

vendredi 21 janvier 2022

Traduction phonétique

 Je relis un chapitre de ma traduction. Celui dont j'ai terminé le premier jet hier soir à minuit et quart.

"... et au milieu de la plaine, elle vit un tri vers lequel elle se dirigea".

Gné ?

Voyons un peu la VO ?

Ah oui, d'accord. She saw a tree...

(Le mode "pilote automatique", en traduction, ça ne marche pas toujours super-bien).

 


jeudi 20 janvier 2022

Séquelle alimentaire

 Je discute avec une mère à qui j'ai apporté des livres et des DVD quand elle, son mari et ses deux enfants ont dû rester enfermés dix jours dans leur appart pour cause de vous-savez-quoi :

— Et alors, ça va ? Vous n'avez pas été trop malades ?

— On était vaccinés, donc ça aurait pu être pire. Moi j'ai eu très mal à la tête pendant quelques jours et mon mari a eu un gros coup de fatigue.

— Et les enfants ?

— Quasiment rien, juste un peu de fièvre et un rhume.

— Aucune séquelle ?

— Alors, nous non, mais les enfants... Franchement, j'ai du mal à croire que ce soit une coïncidence, tous les deux en même temps, le même jour, juste après l'infection...

— Quoi donc ?

— Eux qui adoraient ça depuis des années et auraient pu en manger à tous les repas, d'un jour à l'autre, sans se concerter, ils ont tous les deux décidé qu'ils n'aimaient plus le nutella. Bizarre, non ?

 

Voilà un effet secondaire fort grave dont personne ne m'avait parlé, dis donc.

(Si un labo a besoin d'un sponsor pour financer ses recherches et veut faire raquer Ferrero, je peux filer le numéro de cette mère pour témoignage)

mercredi 19 janvier 2022

Précision

Je ne sais pas ce qu'ont les Things en ce moment, mais ils sont particulièrement câlins. Surtout Mr Thing Two, qui est capable de venir me trouver et d'exiger que je l'embrasse alors que j'ai une patate dans une main et un éplucheur dans l'autre (voire un produit désinfectant dans une main et la brosse des toilettes dans l'autre) (véridique).

Bref, ce soir, c'est Miss Thing One qui m'a sauté dans les bras sans avertissement :

— Maman, tu es la meilleure meilleure meilleure meilleure maman !

— Oui, enfin, qu'on connaît, a précisé le Filou.

mercredi 12 janvier 2022

Courage, fuyons !

Moi, par texto à mon père adoptif :

Je viens prendre le café demain matin chez toi, OK ?

Lui :

Volontiers, mais les enfants ne sont pas à la maison à cause de la grève des enseignants ?

Moi :

Ben si... Justement...

 

(Est-il naïf !)

lundi 10 janvier 2022

Le Grand et les légumes

 Le Grand rentre d'un partiel vers 18h :

— Maman, qu'est-ce qu'on va manger ce soir ?

— Aucune idée. Pourquoi tu me demandes ça ?

— Ben, j'ai faim. J'ai pas déjeuné.

— Tu as mangé juste avant de partir !

— Oui, mais il n'était que 11h30, c'était mon petit-déjeuner.

— Mange une pomme en attendant le dîner, alors.

— Non, je voudrais un vrai repas. Des pâtes, par exemple. Mais si tu prépares du chou ou un risotto à la courge butternut ou un truc du genre, je préfère manger tout de suite du pain et de la charcuterie.

— Parce que ça, c'est un vrai repas ?

— Ben oui.

— Dans ce cas-là, tu as déjà eu un vrai repas, puisque c'est ce que tu as mangé à 11h30.

— Oui, mais... bref, tu vas faire quoi pour le dîner ?

— Aucune idée, bis. Dis-moi ce qu'il y a dans le bac à légumes.

— Alors, euh... des carottes, et... une courge, je sais pas laquelle, elle est orange... ou peut-être deux, je sais pas ce que c'est ce gros truc... et des feuilles, genre de la salade... et encore des feuilles... Et des trucs ronds foncés chelous...

 

Bon, écoutez, il a reconnu les carottes, c'est déjà pas si mal, non ?

(Pour les curieux : potimarron, patate douce, radis cachés sous leurs fanes, mâche, et betteraves.)


vendredi 7 janvier 2022

Sapin 2021

Oui, je sais, c'est un peu du réchauffé. On va dire que c'était parce que j'avais peur qu'on me pique mon idée.


N'empêche, il était chouette, mon sapin en Lundia, non? J'ai du couper quelques planches à la bonne taille (mais non, pas des Lundia, je ne suis pas folle !) mais j'étais ravie du résultat.

J'en ai profité pour prédire à mes enfants que dans trente ou quarante ans, plus aucun jeune ne saura pourquoi ces décorations triangulaires de Noël sont appelées "sapin", tout comme les mômes de nos jours n'ont pas la moindre idée de la raison pour laquelle on parle de "décrocher" le téléphone. Pari tenu?

jeudi 6 janvier 2022

Appel redouté

Depuis lundi matin, chaque fois que le téléphone sonne, je décroche en pensant "Ça y est, c'est l'école ou le collège qui m'annonce que l'un des gamins est cas contact"

Auquel cas, si vous n'avez pas suivi, je suis censée emmener ledit gamin faire un test. Sachant qu'il y a entre deux et trois heures de queue devant chaque pharmacie, chaque laboratoire. Et ensuite il faudrait recommencer le surlendemain. Et le jour suivant.

Bref, tout ça pour dire que je n'ai jamais accueilli avec autant de joie les "Allô oui, c'est Monsieur Lambert le marchand de Bordeaux, un ami à vous m'a donné vos coordonnées et m'a dit que vous étiez une grande connaisseuse en matière de vin, je peux vous parler de notre production ?"


(Pour ceux qui ne me connaissent pas "en vrai", il faut savoir que je n'aime pas l'alcool. Du tout. Même dans la bière, le champagne ou le cidre. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, pourtant. Mais d'un autre côté, je me dis que ça n'est pas plus mal : ça me permet de manger davantage en toute bonne conscience...)