mercredi 31 janvier 2018

Une très longue corde hypothétique

(Oui, je sais, après avoir annoncé que je ne bloguerai plus, je blogue deux jours de suite. Tout est normal.)


— Maman, si on creusait un trou jusqu'au centre de la Terre – on dirait qu'il ferait pas chaud et que ça brûlerait pas et tout – et qu'on avait une corde assez longue enroulée – on dirait que ça existerait – et qu'on lâcherait un bout de la corde dans le trou, il faudrait combien de jours ou d'heures ou de minutes pour qu'elle se déroule en entier ?

Misère. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre.
(Je vous laisse deviner lequel...)



CODA : Après avoir commencé par expliquer que ça dépendait de la vitesse de la corde, de la gravité, de la présence ou non de l'air, tout ça, j'ai tout de même voulu donner un ordre de grandeur à l'enfant curieux. J'ai donc pris l'hypothèse – totalement fantaisiste, je sais – que la corde aille à la même vitesse (constante) qu'un avion, et j'ai expliqué que puisqu'un avion met environ 12h pour aller à l'autre bout de la Terre, disons en Australie ["Non, en Nouvelle-Zélande !" a corrigé le Grand], il faudrait à la louche quatre heures à la corde pour arriver au centre, puisque la demi-circonférence de la Terre est égale à environ trois fois son rayon.
Regards totalement perplexes du Grand et de Darling (ma dernière phrase ne s'adressait pas vraiment aux trois petits).
— Mais enfin, je veux bien que vous ne soyez pas matheux, mais vous connaissez le rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre, non ?
— Le quoi ?
— C'est quoi un rapport ?
— L'un divisé par l'autre ! Allez, c'est l'un des nombres les plus célèbres qui existent ! On parle d'un cercle !
— Euh... deux ?
(soupir)


mardi 30 janvier 2018

Accueil de réfugiés

Je fais un tour sur Facebook. Ça ne m'arrive pas souvent, mais il est arrivé que j'y trouve des infos intéressantes, concernant le monde de l'édition ou la vie locale. Et justement, il y a un message posté il y a quelques jours par ma municipalité :
Tout est prêt pour accueillir des réfugiés au gymnase Machintruc. Lits, repas, kits sanitaires, etc. Le maire est venu en personne vérifier les préparatifs.
Texte accompagné d'une photo de notre maire compassé, qui pose en effet devant lits de camps et des piles de nourriture.
J'en suis restée baba. Je n'en croyais pas mes yeux. Non, sérieusement, ma petite banlieue bourgeoise ultra-conservatrice va accueillir des réfugiés ? On parle bien de cette équipe municipale qui a fait un scandale et lancé une pétition il y a quelques années parce qu'un affreux parking désaffecté, dans une zone limitrophe de la commune, allait être transformé en aire verdoyante pour accueillir occasionnellement les gens du voyage ?

Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que les réfugiés dont il était question n'étaient pas des étranges ayant l'idée saugrenue de fuir la guerre, les tortures ou la misère, mais des gens bien de chez nous qui ont vu entrer quelques centimètres d'eau au rez-de-chaussée de leur villa très chic; à cause de la crue...

(Vérification faite, personne n'a profité de l'hébergement d'urgence mis en place à grand tapage par le maire. Oh surprise, les habitants du quartier ont tous des amis ou de la famille pouvant les loger si nécessaire, ou les moyens d'aller à l'hôtel. Incroyable, hein ?) (Jamais le proverbe "On ne prête qu'aux riches" ne sera si adapté.)

dimanche 28 janvier 2018

Mikado offensif

Faut dire que, comme dit ma mère, un jeu de patience comme les mikados conviennent autant à Mr Thing Two (qui a beaucoup insisté pour en avoir à Noël) qu'une paire de skis à un canard boiteux...

mercredi 24 janvier 2018

Chanson post-rupture

Alors voilà, je cherche une chanson pour se remettre d'une rupture, c'est pas pour moi, c'est pour une amie...

Non, en vrai, c'est pour le boulot. Maintenant que je vous ai bien fait pleurer sur ma situation difficile, vous allez vous précipiter pour m'aider, pas vrai ? Surtout si je blogue à une heure du matin parce que je viens juste de terminer la correction orthographique de mon dernier texte ?

Alors, le contexte : ce sont deux ados qui discutent, dont l'un vient de se faire plaquer par son petit copain et pleurniche dans les bras de sa meilleure amie sur le mode "L'amour ça craint" et "Je voudrais ne jamais l'avoir rencontré". Tu as fichtrement tort, lui répond en substance son amie, en lui balançant deux citations à la tronche pour appuyer ses dires : "Mieux vaut avoir aimé et perdu que ne jamais avoir aimé du tout", une poésie de Tennyson, parce que c'est une ado vachement cultivée, et puis un extrait d'une chanson totalement inconnu dans nos contrées et qui veut dire en gros que c'est mieux d'avoir un peu d'expérience et de mieux connaître la vie, quitte à être un peu plus triste.

Donc voilà, il me faudrait un extrait de chanson pour remplacer celui-là, parce que j'ai déjà mis beaucoup trop de notes culturelles dans ce roman alors qu'il ne s'y prête pas vraiment. Il faut que l'extrait réponde à trois critères :
- A peu près adapté à la situation, donc avec toujours l'idée que "la rupture ça fait mal mais c'est toujours ça de pris" ;
- Très très célèbre, y compris pour la génération du jeune lecteur, OU tellement explicite que ça se passe d'explication ;
- En français de préférence, ou alors il faut que ce soit une chanson tellement connue qu'il ne sera pas nécessaire de la traduire.

Quelqu'un a ça dans son magnétophone sa playlist ?

mercredi 17 janvier 2018

Pause

Catégorie "Mère indigne" :
Que faire quand votre gamin a perdu sa dent de lait, qu'il l'a mise dans une enveloppe et a mis avec confiance l'enveloppe sous son oreiller dans l'attente de la voir remplacée pendant la nuit par une pièce de 2 euros (la petite souris est radine, chez nous), mais que vous découvrez à 1h du matin que vous n'avez pas de pièce de 2 euros, ni de pièces de 1 euro, ou 50 centimes, ou même 20 centimes ?
Eh bien, vous allez piocher une pièce de 2 euros dans la tirelire dudit gamin pour la placer sous son propre oreiller. Il ne compte pas son argent, donc il ne s'en apercevra pas.
(Oui, bon, ça va, je la lui ai rendue, depuis !)

"Théâtre et cinéma" :
J'ai beaucoup fréquenté les salles de spectacle depuis la rentrée et ces dernière semaines en particulier, mais si je ne devais retenir que deux pièces, ce serait Novecento avec un André Dussolier énergique, poétique et quasiment primesautier, et Moi, moi et François B, une mise en abîme à plusieurs niveaux avec François Berléand qui joue son propre rôle (à moins qu'il ne joue le rôle d'un personnage qui joue son rôle...). Génial.

"Tracas"
Une machine à laver hors garantie pour la réparation de laquelle on me réclame le prix d'une neuve ; une chaudière qui se bloque sans arrêt parce que "ah oui, on en a eu plein du même modèle qui faisaient le même coup", mais je ne peux pas le prouver et donc pas plaider le vice caché ; un toit percé qui nécessite un échafaudage gigantesque pour un trou minuscule ; une fuite sous la baignoire qui signifie qu'il va sans doute falloir casser TOUTE la salle de bain ; et deux arbres abattus par la tempête dans une position tellement précaire que l'élagueur me demande une fortune pour m'en débarrasser. Le tout en 15 jours. J'ai personnellement offensé Saint Matthieu, le saint des problèmes de fric, ou quoi ?

"Cuisine"
Dans la série "je tente de diminuer notre consommation de viande", j'ai récemment acheté, sans conviction, des protéines de soja texturées. A ma grande surprise, ça marche très bien : je faisais déjà une bolognaise avec 40% viande et 60% légumes, mais à présent je fais mes lasagnes en divisant encore le pourcentage de viande par deux sans que personne ne bronche, tant les protéines de soja texturées imitent bien la consistance de la viande hachée. Une bonne trouvaille, donc. Par contre, le chef marketing qui a décidé de lancer ce produit sous ce nom ferait mieux de se reconvertir.

"Traduction et vie professionnelle"
— Oui, allô, c'est Fofo, tu n'as pas dû recevoir mon email au sujet de Machintruc II ?
— Euh, peut-être que si...
— Parce qu'en septembre, et aussi en novembre, tu parlais d'une remise fin mars, mais je n'ai toujours pas reçu le livre. Ni le contrat, d'ailleurs.
— Ah ! Mais... tu comptais commencer ta traduction quand ?
— Eh bien, d'ici fin janvier.
— Alors, écoute, je suis embêtée, parce qu'on n'a pas encore acheté les droits... Pour tout te dire, on n'est pas sûrs de le faire. On attend de voir comment se vend le premier volume, qui est sorti en décembre. Mais je te dis ça très vite, d'accord ?

"Vu ou entendu"
Pourquoi, pourquoi, pourquoi les gens n'enlèvent-ils jamais leurs manteaux et parfois même pas leurs bonnets ou leurs gants dans le métro ? Suis-je le seul être humain au monde à transpirer quand je suis trop couverte dans un endroit chauffé ? Les gens pensent-ils qu'ôter un manteau, c'est un geste trop long, trop compliqué, trop fatiguant, trop impudique, que sais-je ? Ou alors ils se sont tous fait des taches de thé ou de café ou de confiture en prenant leur petit-déj, et ils ne veulent pas que ça se voie ? C'est un mystère épais comme un dictionnaire, comme dirait Ficelle.

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Bref : oui, j'en aurais des trucs à raconter, si je bloguais encore.
Sauf que je n'y arrive pas.
Parce que, comme ceux qui lisent entre les lignes l'auront deviné, Darling et moi sommes en train de nous séparer, et même l'initiative vient de moi, ce n'est pas facile. Depuis septembre, je me demande à longueur de temps où j'en serai (et même où je serai, géographiquement parlant) dans un mois, dans trois mois, dans six mois, dans un an. Je ne suis pas déprimée, je travaille, je m'occupe des enfants, j'organise des sorties ou des vacances, je gère les nombreux problèmes du quotidien, mais outre que je dors trop peu et que je manque de temps, je ne suis tout simplement pas dans l'état d'esprit qui convient pour des conversations légères – et donc pour bloguer. Car je ne veux pas étaler ici mes problèmes intimes, et encore moins me lamenter sur mon sort. Je veux partager mes enthousiasmes, mes réflexions, et faire rire avec les petites aventures du quotidien. Or, en ce moment, je n'ai pas la tête à ça. Mes nombreuses tentatives faillies de recommencer à bloguer régulièrement l'ont prouvé.

Je vais donc mettre ce blog en pause. Pas trop longtemps, j'espère. Peut-être que dans un mois, je serai déjà de retour. Ou dans deux mois. Au plus tard dans cinq ou six mois, car d'ici-là j'y verrai forcément plus clair (je le jure sur la tête de ma bonne santé mentale). Peut-être qu'en attendant, je passerai ici de temps en temps pour un coup de cœur ou un coup de gueule. Ou pour une photo, comme ces cartes postales qu'on envoyait à nos grands-mères en attendant d'avoir le loisir de leur écrire une vraie lettre. Mais peut-être pas, ou pas très souvent. Malgré tout, j'espère que quelques fidèles seront encore là quand je reviendrai, parce que parler dans le vide, c'est triste...

Alors à bientôt !

PS: Merci à ceux qui ont réclamé des nouvelles. Je reçois toujours une notification à chaque commentaire, donc si vous m'écrivez, je vous répondrai, au minimum en quelques mots, promis.

lundi 1 janvier 2018

Un réveillon de folie

Pour une fois, nous n'avons pas passé le 31 décembre à manger des restes de pâtes en ayant à peine conscience que c'était un jour de "fête" : j'avais trouvé une famille nombreuse dont les parents étaient aussi mal préparés que moi, et je l'avais invitée à la maison. La fête a été sage, néanmoins : pas de flonflons, pas de confettis, pas de pétards, un buffet quasiment équilibré, et pour toute boisson, deux verres de champagne et un verre de blanc doux pétillant... pour quatre adultes. J'avais acheté deux bonnes bouteilles de rouge, pourtant, mais j'ai oublié de les servir. Quand le père a repris le volant pour ramener sa famille chez lui, après avoir bu un demi-verre d'un truc équivalent à du cidre, j'ai pensé que s'il croisait des flics et qu'ils lui faisaient souffler dans un ballon, ils allaient être déçus – voire désolés pour lui.

Quant aux gamins, ils ont bu de l'eau, parce que j'avais omis d'acheter des jus de fruits.

Ah, et j'oubliais que j'ai mis mes invités (arrivés à 17h30, tout de même) dehors à 23h, parce que mes gamins ne tenaient plus le choc. J'avais bien averti qu'ils ne résisteraient sans doute pas jusqu'à minuit, eux qui ne se réveillent jamais plus tard que 7h45 le matin, même en vacances. De fait, quand j'ai failli marcher (littéralement) sur Miss Thing One qui était en train de s'endormir au milieu du bazar sur le plancher de la salle de jeu, à 22h45, j'ai décidé que la fête était finie.

Donc voilà, une soirée sans alcool, sans musique, avec fruits et légumes, et qui s'est terminée à 23h. N'empêche que j'ai le sentiment d'avoir passé un très bon réveillon. Peut-être parce que c'était quand même plus amusant que notre absence de festivité habituelle. Ou peut-être parce qu'en fin de compte, bavarder avec des gens sympas et se coucher à une heure raisonnable sans indigestion ni gueule de bois, c'est un programme qui me convient tout à fait.
(Oui, j'ai conscience que ça peut paraître tristement sage. Tant pis. J'assume.)

Ma mère et moi avons cependant vaillamment attendu jusqu'à minuit avec le Grand et son copain (l'ado de l'autre famille, resté pour la nuit). A 23h58, je me suis demandée si je devais écrire un SMS à quelqu'un, sachant que je suis à peine plus portée sur les SMS que sur l'alcool. Par plaisanterie, j'ai envoyé un "Bonne année" à ma mère, assise sur le canapé près de moi. Je l'ai vu agiter ses pouces frénétiquement pendant un certain nombre de minutes, mais elle ne m'a pas répondu. Finalement, quand elle est allée se coucher, j'ai manifesté ma déception face à son absence de réaction. En fait, elle n'avait rien reçu. Mon texto est arrivé à presque une heure du matin. Il a mis plus de 50 minutes pour parcourir les quelques centimètres qui nous séparaient. En passant par la Lune, j'imagine.

On va dire que c'est pour ne pas contribuer davantage à la saturation des réseaux téléphoniques que je n'ai écrit à personne d'autre. Heureusement, j'ai un blog.

Donc, à ceux que je connais et aussi aux autres, je vous souhaite une année 2018 pleine de fous rires et de sourires, pleine d'amour et de tendresse, pleine de soleil et de pluie, pleine de grandes joies et de bonheurs minuscules, pleine de coups de pédales ou de pas alignés, pleine de voyages lointains ou de petits trajets agréables, pleine de projets professionnels enthousiasmants et de moments de détente appréciables, pleine de fictions passionnantes sur papier ou scène ou écran, pleine d'amitiés profondes et de camaraderies légères, pleine de liens familiaux enrichissants et de nouvelles connaissances fascinantes, pleine de décisions importantes et de changements espérés.
Et puis tant qu'à faire, je me souhaite la même chose.
Bonne année à tous !