Réunion parent-professeurs au collège. J'arrive dans le hall, et je me plante devant le tableau qui indique le numéro des salles où se tiendront les réunions, en fonction des classes. Une autre mère est plantée à mes côtés, l'air à peu près aussi perplexe que moi.
— Je ne sais plus dans quelle troisième il est, dis-je, penaude.
— Moi non plus ! avoue-t-elle. A, B ou C ?
Ça fait plaisir de savoir qu'il y a des parents tout aussi indignes que moi.
Nous nous adressons à un prof. Heureusement, le collège est petit, et les profs connaissent presque tous les élèves. Il est en train de nous renseigner quand un père arrive.
— Vous non plus, vous ne savez pas dans quelle classe est votre enfant ? demande le prof, ironique.
— Non... Enfin, si : il est en cinquième, je crois. Ou en quatrième ?
Ça fait plaisir de savoir qu'il y a des parents encore plus indignes que moi.
En bonus, quelques extraits de la réunion :
— Il faudra qu'ils profitent des opportunités... dit la conseillère d'orientation.
— Les nouveaux programmes scolaires n'ont pas trop impacté les troisièmes... dit le prof de français.
— Bon, je m'arrête là, désolée, je n'ai pas de punchline pour ma présentation... dit la prof d'allemand.
— On reviendra plusieurs fois sur les mêmes notions dans l'année : par exemple, d'abord les fonctions, et le step d'après, ce sera les fonctions affines... dit le prof de maths.
Heureusement, la prof d'anglais était absente. Quoique, selon toute probabilité, elle aurait utilisé moins d'anglicismes que les autres, non ?
(A part ça, j'ai un séjour londonien à vous raconter, mais aujourd'hui le temps m'a manqué !)
On exerce un métier d'arrière-garde, et on enquiquine tout le monde à pomper du fric aux éditeurs et aux lecteurs, alors que evribodi il peut s'understand véri good easy, non ?
RépondreSupprimerAbsoloutli ! (Hu hu hu !)
Supprimerhahaha
SupprimerEt pourtant une traductrice traduit principalement de l'anglais vers le français.
Je crois que Fofo a raison, les gens qui connaissent l'anglais doivent être complètement dépités de l'usage désastreux des anglicismes. C'est nul, ça n'a rien de cool, ce n'est même pas le bon emploi.
Il ne reste plus qu'un moyen de se distinguer : prendre un soin méticuleux à parler un français sans globish, car les mots français existent (étape, chute, bouleversé...)
Hier encore, une copine a sorti un mot à la mode -que j'ai oublié-, et je lui ai donné la bonne prononciation (une meilleure prononciation qu'un anglais peut comprendre, en tout cas).
Puis j'ai joué à l'entraîner à dire : casual, asian, vintage.
Maintenant elle peux jouer à ne pas être comprise des français.
opportunité et impact ne sont pas des mots français ?
RépondreSupprimerSi. Mais "impacter" n'est pas un verbe qui existe. Quant à "opportunité", cela signifie "caractère de ce qui est opportun", donc à peu près l'équivalent de "pertinence" ("Discutons de l'opportunité de construire une piste cyclable sur le boulevard"). Cela ne veut PAS dire "occasion".
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