C'est un phénomène que j'ai remarqué il y a longtemps, que j'avais déjà évoqué brièvement ici, et auquel j'ai particulièrement réfléchi quand j'ai lu (par curiosité, et sans désir de maigrir) un ouvrage du célèbre nutritionniste Zermati : il n'y a rien de pire que la frustration pour manger sans envie, sans faim, et (c'est le plus triste) sans plaisir.
La preuve par l'exemple. L'aliment que je préfère au monde est sans doute le chocolat au lait, et parmi les marques disponibles en France, ma préférée est Milka. Comme j'adore les sucreries et qu'il en faut beaucoup pour que je sois écœurée, manger une tablette entière ne me demande aucun effort. Quand j'étais ado, je me rationnais : maximum deux barres par jour, donc une tablette tous les trois jours. Maintenant que je suis devenue raisonnable et que je pèse dix kilos de plus, je ne me rationne plus. J'achète des packs de trois tablettes aussi souvent que nécessaire. Résultat ? Ça me dure en moyenne un trimestre. Une tablette par mois.
Bien sûr, si j'ai moins souvent envie de manger du chocolat, c'est aussi parce que je mange plein d'autres choses à la place. Le goûter est mon repas préféré, que je ne saute jamais sous peine de crises d'hypoglycémie (je n'ai jamais compris pourquoi on devait attendre en moyenne quatre heures entre le petit déjeuner et le déjeuner, puis huit heures entre le déjeuner et le goûter). Et comme j'adore faire de la pâtisserie, ma boîte à biscuits est souvent pleine de bonnes choses. C'est donc là que je vais piocher. Après quatre ou cinq cookies maison, accompagnés d'un thé sucré (ah oui, désolée) (et avec du lait, même) (je sais, j'irai en enfer), je vous assure que je ne songe même pas à aller fouiller dans la boîte à tablettes.
J'ai repensé à ce paradoxe, ces trois derniers jours, en consacrant chaque heure du jour et de la nuit à m'occuper de mes gamins malades, à distribuer des médicaments, à essuyer des vomissures, à me passer de sommeil, et surtout à essayer désespérément de maintenir Mr Thing Two en-dessous de 40° de fièvre, pas toujours avec succès. J'avais vraiment besoin de bonnes petites choses sucrées pour me donner la force de continuer. Sauf que, bien sûr, je n'avais pas du tout le temps de faire des cookies. J'ai donc mangé tout ce qui me passait sous la main, à n'importe quelle heure. Des petits gâteaux industriels pas très bons, du chocolat, des glaces, du pain, du nutella à la petite cuillère. Mais ce n'était pas de ça que j'avais envie, et rien ne me satisfaisait. Je voulais quelque chose de consistant, avec de la farine. De sucré. De chocolaté aussi, si possible. De "chewy", pas trop sec, pas sablé, mais moelleux et élastique.
Aujourd'hui, les gamins vont mieux, les deux qui sont encore à la maison (le Grand et Mr Thing Two) ont repris du poil de la bête, et j'ai donc pu prendre dix minutes pour faire des brownies. Je connais cette recette, celle de Trish Deseine : le résultat est garanti. Ils sont sortis du four il y a plus d'une heure. Ils ont donc déjà refroidi, je pourrais déjà en manger. Mais maintenant que je sais qu'ils sont là, ça va mieux. Ma frustration s'est envolée. Et je peux attendre tranquillement l'heure du goûter.
(Par contre, au goûter, qu'on ne s'étonne pas si j'en mange un peu plus que nécessaire... Il n'y a pas de miracle, Zermati ne me rendra pas moins gourmande !)
Les cookies et le thé sucré envoient en enfer???
RépondreSupprimerJe pense que tu n'iras pas seule...
Je t'accompagnerai!
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RépondreSupprimerC'est le thé sucré et additionné de lait entier qui conduit en enfer...
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