Et donc, pour clore une semaine de montagnes russes émotionnelles commencée avec la mort de ma grand-mère, suivie par l'arrivée du chat chez moi, le voyage à l'autre bout de la France pour l'enterrement, la naissance de mon neveu, et ne parlons même pas des attentats, dimanche matin, je me suis levée à 4h45 du matin pour prendre le train afin de faire un petit voyage dans notre maison estivale, celle héritée de mon autre grand-mère, afin de réaliser toutes les démarches que je n'ai jamais le temps de faire en été avec les gamins dans les pattes.
Quand je suis arrivée, la nuit tombait (à 16h30, beaucoup plus tôt qu'à Paris), j'avais mal à la tête d'avoir si peu dormi, tout le paysage était caché par le brouillard typiquement automnal, la maison était froide et sombre, les tapis étaient enroulés, et je n'entendais pas un bruit. Nul doute que ma soeur (la plus petite) aurait trouvé que c'était un cadre parfait pour un film d'horreur.
En plus, le frigo et le garde-manger étaient vides. L'horreur, je vous dis.
Malgré tout, j'aime venir ici toute seule pour trois ou quatre jours. J'aime la manière dont le temps se dilate. Je cours à la poste, à la mairie et à l'agence de téléphone, je traduis, je relis des épreuves, je fais des lessives (onze paires de draps qui datent de cet été), et malgré tout, j'ai l'impression que les journées font 48 heures. Le silence m'enveloppe, je m'entends de nouveau penser, je choisis mes horaires, et pendant quelques jours, plus personne ne dépend de moi. Un sentiment enivrant.
Sauf...
Sauf quand le dimanche soir, Darling me demande "mais au fait, qui va chercher les enfants à l'école demain ? Ils sortent à quelle heure, déjà ?", et qu'il faut que je réexplique le programme de la semaine (idiote que je suis, avant je l'affichais sur la porte, cette fois j'ai oublié).
Et surtout, sauf quand le téléphone sonne à trois heures du matin, parce que le Filou a une otite, que le doliprane ne calme pas la douleur, et que Darling veut savoir si on a quelque chose de plus fort, en attendant d'aller voir le médecin le lendemain.
(Oui, nous avions de la codéïne, et je connaissais la posologie par cœur. Je suis une mère formidable.)
J'ai mis deux heures à me rendormir. Et je ne pouvais pas faire la grasse matinée : je devais me lever à 7h du matin pour aller à la poste m'entendre dire qu'on ne pourra pas terminer cette fois-ci la succession de ma grand-mère (morte il y a cinq ans, oui oui, donnez-moi encore cinq ans et on en viendra à bout), et qu'il faudra que je revienne dans deux mois.
(Je n'ajoute rien, je trouve que ça se passe de conclusion)
(Voyons le bon côté des choses : j'ai trouvé un café avec Internet qui fait un bon capuccino.)
La maison de l'épouvante...able garde-manger vide...
RépondreSupprimerJe savais bien que ça te parlerait !
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