8h15, j'enfile les manteaux des Things, je mets mes chaussures, je prends mes clefs, et je salue Darling avant de conduire les gamins à l'école :
— A tout de suite. Au fait, tu as bien donné l'enveloppe à l'instit, hier ?
— Oui, oui. C'était pour quoi, cet argent ?
— Une sortie. Ils vont passer toute la journée à la ferme, vendredi.
— Vendredi prochain ?
— Non, ce... Oh bon sang ! C'est aujourd'hui ! Et il leur faut un pique-nique !
8h16, j'ai ôté mon manteau mais gardé mes chaussures, je coupe quatre tranches de pain, je commence à les tartiner de beurre, et en même temps, j'aboie des ordres :
— Darling, va me chercher les sacs à dos, il y en a un dans l'armoire de Miss Thing One et l'autre au porte-manteau de Mr Thing Two. Mon Grand, surveille les gamins dehors, qu'ils ne fassent pas de bêtises et ne se salissent pas. Le Filou, ne traîne pas dans mes pattes !
8h17, j'ai terminé les sandwichs avec du jambon miraculeusement trouvé dans le frigo, et Darling les emballe dans du film plastique (je hais le film plastique). Je me précipite à la cave, je rafle deux mini paquets de chips périmé depuis 2013 (le Grand en a mangé un dimanche et il est encore en pleine forme, donc ça ne peut pas leur faire de mal, pas vrai ?), deux gourdes, deux compotes. Je remonte à la cuisine, je remplis les gourdes d'eau, je répartis tout ça dans des sacs, j'ajoute des biscuits à chacun. Pas le temps d'éplucher deux carottes, tant pis.
8h18, je monte quatre à quatre dans leurs chambres, je retrouve une casquette pour l'un, un chapeau pour l'autre – taille 2-4 ans, trop petit, mais on s'en fout. Je les fourre dans les sacs à dos.
8h19, nous partons d'un pas vif.
8h28, j'arrive à l'école. Je ne suis même pas en retard.
— Vous avez pensé aux pique-niques et aux chapeaux ? demande l'instit.
— Oui, bien sûr.
— Ah, c'est bien ! Figurez-vous qu'il y a pas moins de quatre parents qui ont oublié.
— Oh ! Franchement, c'est scandaleux ! Comment peut-on oublier une chose pareille ?
8h41, de retour à la maison, j'aurais bien mangé trois grosses tartines pour me remettre de mes émotions ; malheureusement, il n'y avait plus de pain. Mais je n'ai même pas râlé.
Bravissima !
RépondreSupprimerJ'ai tenté le coup du paquet de chips périmé l'autre jour, mais les souris étaient passées avant moi...
C'est ce qu'on appelle une journée qui démarre en fanfare...
RépondreSupprimerEn tout cas, bien joué !
Quelle chance qu'il reste du jambon dans le frigo... Chez nous c'est le genre de trucs qu'il n'y a jamais quand on en a besoin...
RépondreSupprimerMais en revanche on a la chance d'avoir un petit supermarché entre la maison et l'école qui ouvre à 8h...