lundi 30 juin 2014

Paris Cargo Bikes Meeting 2014

Hier, je suis allée fêter le premier anniversaire de mon triporteur au Paris Cargo Bikes Meeting.

http://pariscargobikes.org/

Pardon ? me direz-vous. Paris cargo bikes, késako ? Sous ce nom un peu ronflant et moyennement français (je devrais peut-être proposer mes services ?) se cache une petite association sympathique qui vise à faire la promotion des vélos-cargo, c'est-à-dire les vélos qui sont capables de transporter des lourdes charges, dont des enfants (les charges les plus lourdes qui soient, avouons-le). Une fois par an, cette jeune association organise un rendez-vous dans le bois de Vincennes où sont conviés tous les heureux possesseurs d'un triporteur, d'un biporteur, d'un long-tail*, etc, et aussi tous ceux qui rêvent d'en acquérir un et qui aimeraient d'abord essayer plusieurs modèles. Je n'avais pas pu y aller l'année dernière (je déménageais moins d'une semaine plus tard), mais je m'étais promis de ne pas le rater cette année, d'autant plus que j'ai fait la connaissance de quelques-uns de ses membres lors de la Convergence Francilienne.

Concrètement, donc, ça consiste en quoi ? En un rassemblement de bénévoles et de partenaires commerciaux. Les partenaires, tous des passionnés, sont là pour faire essayer différents modèles et expliquer les avantages et les inconvénients de chacun. Les bénévoles, encore plus passionnés, organisent des épreuves et des courses dans une ambiance très chaleureuse, qui vise surtout à s'amuser au maximum.
Ce que nous avons fait – nous amuser, je veux dire ! 

Photo piquée au site Paris Cargo Bikes, où vous en trouverez plein d'autres.

J'y suis allée avec le Grand et les Things, plus un copain du Grand - avec une caisse pleine, donc, entre autres parce que les enfants rapportaient des points bonus et que, ne pouvant pas rivaliser avec un Bullit** au niveau de la vitesse, je voulais mettre toutes les chances de mon côté. Je n'ai pas pu rester toute la journée, mais dans la matinée, j'ai passé trois épreuves :

- La première épreuve a consisté en un slalom autour de plusieurs plot. Disons-le tout net, le triporteur préfère les lignes droites ; je m'en suis sortie, mais sans gloire.

- La deuxième épreuve consistait à reproduire la journée type d'un "vélotafeur", autrement dit quelqu'un qui va au travail en vélo - ce qui était mon cas quand je travaillais à l'extérieur, et qui est encore mon cas, en fait, puisque je vais bel et bien de mon domicile à mon travail en vélo en passant par l'école et la nounou (et qu'importe si mon travail est à la même adresse que mon domicile !). Pour l'occasion, j'ai troqué le Grand contre deux gamines poid-plume qui passaient par là (pendant toute la journée, les adultes ont fait des échanges de gamins à l'occasion des épreuves, c'était hautement immoral) (je n'étais pas là à la fin, j'ignore si toutes les familles ont été reconstituées ou si certains ont eu des surprise en ouvrant la capote de pluie de leur biporteur une fois arrivés chez eux), ce qui fait que j'avais cinq enfants dans la caisse, dont trois un peu serrés sur leur banc, mais qu'importe. L'épreuve, minutée, consistait à partir d'un point A nommé "maison", rouler vers un point B nommé "école", décharger les gamins, rouler vers un point C nommé "usine" (je me demande combien il y avait d'ouvriers parmi nous ?), enfiler une blouse de travail et pointer, puis remonter dans le vélo-cargo, retourner à l'école, récupérer les gamins, rouler vers un point D nommé "AMAP" (je vous jure, j'étais écroulée de rire) (un peu plus de bobos*** que d'ouvriers, peut-être ?), charger les courses dans la caisse, et rentrer au point de départ, donc à la "maison". Je n'ai pas été trop mauvaise à ce petit jeu, pour plusieurs raisons : plein de points bonus (même si on m'a dit qu'on ne me compterait finalement "que" quatre enfants, le barème ne prévoyant pas d'aller au-delà !) ; pas besoin de mettre la béquille à chaque arrêt ; pas besoin de mettre l'antivol en U (pour un triporteur insoulevable, l'antivol de cadre suffit) ; pas de difficultés à caser les courses dans la caisse, même avec plein de gamins dedans.

La course de 2013, sous un ciel plus clément (autre photo piquée sur le site de PCB)

- La troisième épreuve, peut-être la plus drôle, consistait à livrer cinq choses (un dossier de plainte, un pack de bière, un DVD, un poisson rouge dans un seau d'eau sans couvercle, et des médicaments) dans cinq endroits différents (chez Mémé, au commissariat, à l'usine, à la pharmacie et au vidéoclub). Mais attention, on ne distribuait pas tout ça de manière logique : on tirait au sort une destination pour chaque objet, et on avait seulement trente secondes pour retenir ce qui devait aller où. Étant assez bonne pour trouver des moyens mnémotechniques, j'ai facilement retenu que j'avais une plainte à déposer contre Mémé (ma belle-mère, bien sûr), des bières pour remonter le moral des ouvriers, des médicaments pour mon Darling en garde-à-vue au commissariat (pas eu le temps de trouver la raison, mais je suis sûre qu'il le mérite), un DVD pour les pharmaciens qui se tournaient les pouces depuis que Darling était emprisonné, et le poisson rouge dans le vidéo-club pour se mettre dans l'ambiance au moment de regarder Un poisson nommé Wanda. Là encore, n'ayant pas besoin de mettre la béquille en descendant du vélo, je m'en suis relativement bien sortie, malgré la vitesse réduite du triporteur par rapport aux vrais vélos de coursiers.

Après ça, il pleuvait des corde et les Things commençaient à fatiguer, donc nous sommes rentrés pour que les petits puissent faire la sieste et que je puisse avancer ma traduction en retard. J'ai encore eu le temps d'essayer quelques biporteurs – je vous ai dit que j'avais envie d'acheter un biporteur en plus de mon triporteur ? Pour aller plus vite, pour rouler plus léger, pour ne pas sortir l'énorme cargotrike quand je n'ai qu'un gamin ou un carton de livres à transporter... Je sais, ce n'est pas indispensable, ni même raisonnable, donc j'hésite encore. En attendant, j'ai tout de même trouvé celui que je voudrais acheter si j'avais 2500 € à dépenser, ce qui n'est pas le cas. C'est un Douze Cycles, le modèle "traveller compact", presque aussi maniable qu'un vélo, et pour lequel il m'a fallu un temps d'adaptation beaucoup plus court que pour les autres biporteurs que j'ai essayés. Je ne l'achèterai sans doute pas de sitôt, ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas encore de banquette pour enfants en série (c'est prévu pour la rentrée), mais je le garde dans un coin de ma tête...
Le biporteur que j'achèterais... si j'en avais vraiment besoin
En résumé, une très bonne journée, au cours de laquelle j'ai rencontré plein de gens sympas et chaleureux, même si je n'ai pas retenu un seul prénom à part ceux des deux gamines que j'ai trimballées comme passagères (je me rappelle plus facilement l'endroit où je dois déposer un dossier de plainte fictif que les noms des gens avec qui je discute une demi-heure, c'est ridicule). Une journée pendant laquelle, pour une fois, je me suis sentie presque normale, puisque entourée de gens tous aussi toqués que moi. Un très bon moment, donc.

Pour l'année prochaine, je veux la même chose, mais avec la pluie en moins, et surtout, je veux rester toute la journée, pour faire plus ample connaissance avec les uns et les autres... et aussi pour avoir une chance de gagner les courses, quitte à mettre six gamins dans la caisse – si si, c'est possible, vous verrez**** !


*Un long-tail est un vélo à peine plus encombrant qu'un vélo classique avec un loooong porte-bagage arrière qui permet de mettre des grandes sacoches, ou deux sièges enfants l'un derrière l'autre, etc. Tapez "vélo long-tail" dans votre moteur de recherche pour en voir quelques-uns.

**Un bullit est un biporteur ultra-sportif que je trouve très inconfortable mais que bien des hommes adorent, sans doute parce que ça leur permet d'aller acheter douze litres de lait et des rouleaux de PQ ou d'emmener des gamins à la crèche tout en se sentant malgré tout très, très virils. (Je rigooooole !)

*** Je rappelle que pour moi, "bobo" n'est pas une insulte, loin de là.

**** Ceci n'est pas une annonce. Je connais plusieurs gamins que je pourrai "emprunter" pour ce jour-là.

4 commentaires:

  1. ça donnerai presque envie de se mettre au vélo ... :)

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  2. Je ferai volontiers du vélo si on était tous les jours dimanche et qu'on établissait des espaces de circulation rien que pour moi et mon chien.

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  3. très heureuse que la journée t'ai plu, et auplaisir de te revoir (à la convergence, au PCBM2015 ou dans les rues entre joinville et Créteil ;-)
    Diane en biporteur bakfiets nucléaire (alias dinetteb)

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    1. Je serai à la prochaine Convergence et au prochain PCBM, mais j'espère te croiser d'ici-là !

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