Pff, quelle barbe, cette histoire de foot, me suis-je dit vendredi en début d'après-midi, en voyant que même la une du site Le Monde y était consacrée. Je donnerais beaucoup pour y échapper. En allant m'enfermer dans un théâtre, par exemple.
Tiens, et si j'allais au théâtre un soir de match ? Il y aura peut-être des promos.
Oh ! Et si j'allais voir une comédie musicale ? Au Châtelet, il y a une version bizarre d'Alice au pays des merveilles, j'ai vu ça hier quand je suis passée devant. Ça se joue jusqu'à quand ?
Mercredi prochain ? Je ne pourrai pas y aller. Mardi non plus. Lundi non plus. Dimanche non plus. Demain non plus. Donc en fait, il ne reste que...
Et voilà comment j'ai pris à 14h30 une des toutes dernières places (sans promo, visiblement ils n'en ont pas eu besoin pour remplir la salle, d'un certain côté ça me rassure) pour aller voir Wonder.land (prononcer "Wonder dot land") le soir même à 20h. Je crois que je n'avais pas fait ça depuis l'époque où j'habitais à Londres et où j'étais célibataire et sans enfants.
Que vous dire ? C'était super, bien sûr. L'histoire d'une adolescente mal dans sa peau qui s'inscrit sur un jeu en ligne pour oublier un peu le divorce de ses parents et les filles qui l'embêtent à l'école, et qui se crée un avatar aussi éloigné d'elle que possible (blonde aux yeux bleus, alors qu'elle est métisse). Elle passe alors presque tout son temps dans ce monde virtuel, où elle se fait des amis, des personnages tous assez étranges. Mais voilà que la directrice de son collège lui confisque son portable et se met à jouer à sa place en lui piquant son avatar, dont elle veut faire une reine très puissante et vêtue de rouge...
L'histoire n'est pas trop mal imaginée, quoique parfois un peu décousue. Les chansons sont plutôt sympathiques, même si les mélodies auraient parfois gagné à être plus simples (j'aurais été incapable de fredonner un des refrains en sortant de la salle). A part ça, les acteurs (tous anglais : c'est une tournée) sont formidables, les décors impressionnants, et la mise en scène... Ah, la mise en scène ! C'est toujours ce qui m'émeut aux larmes (parfois littéralement) dans ce genre de spectacle : le tour de force ahurissant que cela représente, ces dix ou quinze ou vingt personnes sur la scène qui font tous des gestes différents, chantent tous des textes différents, et qui donnent une scène d'ensemble à couper le souffle, où tous les morceaux s'agencent parfaitement, comme dans un puzzle vivant. En sortant de là, je me suis dit qu'il y avait peu de choses qui me plaisaient, qui me touchaient autant (à part un bon bouquin, bien sûr).
Bref, une soirée en solitaire tout à fait inattendue, mais formidable. Et maintenant, j'attends la prochaine comédie musicale avec une énorme impatience... Ce sera sans doute Le fantôme de l'opéra, l'hiver prochain. Allez, plus que six mois à patienter !
Barbara et moi avions repéré les affiches avec envie dans le métro... Je suis terriblement jaloux car à te lire, cela valait vraiment le coup d'œil :D
RépondreSupprimerIl faut bien qu'il y ait des avantages à vivre (presque) à Paris !
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