mardi 14 janvier 2014

La suite ?

Cher Editeur,
J'ai enfin terminé de relire les épreuves truffées de fautes ; vous pouvez donc m'envoyer un coursier pour les récupérer. Je les ai lues un peu partout (dans le métro, en me lavant les dents, en surveillant les gamins au square...), donc si mon écriture est parfois illisible, n'hésitez pas à me poser des questions !
J'en profite pour vous demander si vous avez déjà une idée de la date à laquelle il vous faudra la traduction du second volume. Quand j'ai évoqué ce sujet en octobre dernier, vous m'avez répondu qu'il paraîtrait en 2015, mais que vous n'en saviez pas plus. Je sais que c'est encore loin, mais il faut que je lui prévoie de la place dans mon planning : vu sa longueur, ce n'est pas un roman qu'on traduit en trois semaines... Avez-vous au moins une vague idée ?
Merci d'avance,
Bien cordialement,
Fofo

Réponse :

Chère Fofo,
Merci pour votre relecture. Je vous envoie un coursier immédiatement. Pas de code ni d'interphone ?
Pour le second volume, il devrait sortir début janvier 2015. En tenant compte des délais de correction, fabrication, mise en place etc., cela signifie qu'il me faudrait la traduction début mai. Je vous confirme ça assez vite.
Bien cordialement,
Editeur

J'ai cru que j'allais tomber de ma chaise.
Un bouquin de 450 pages, grand format. Plus de 600.000 signes. Trois mois de boulot. Peut-être moins pour quelqu'un qui traduit vite, qui n'a pas d'enfants ni de corvées ni de vie sociale, et qui peut bosser dix heures par jour, weekend compris. Pour moi, trois mois de boulot, ou à la rigueur deux et demi. Je devrais donc m'y mettre début février.
Mais qu'est-ce qu'il s'imagine ?
Que je paie l'assistante maternelle, les fenêtres à double vitrage et les dix kilos de coquillettes mensuels avec LA traduction annuelle que je fais pour eux ? Que quand je ne travaille pas pour eux, je me tourne les pouces et je fais du tricot ? Que j'ai une telle confiance en l'avenir que je ne me demande qu'en janvier comment je vais gagner ma vie en février ?
Et il avait l'intention de m'en parler quand ? Le mois prochain ?

Ma réponse, laconique :

Non, pas de code ni d'interphone, c'est une maison.
Pour la traduction du deuxième volume, mon planning est plein jusqu'en juin...

Si c'est "pressé", qu'ils fassent appel à un autre traducteur. Ou alors, j'ai une meilleure idée : qu'ils sautent l'étape de la correction ! Ça nous fera gagner du temps à tous...




5 commentaires:

  1. C'est ça que je trouve très difficile quand on "jongle" avec plusieurs maisons d'édition !
    Vu que j'ai l'impression que les éditeurs ne savent pas trop quand va démarrer la date d'un contrat de traduction, à moins que celle-ci soit vraiment proche, c'est compliqué de prévoir le coup et de s'organiser.
    J'ai le même souci cette année ; je suis prévue "en continu" sur le planning du Vicomte, mais un éditeur jeunesse voudrait me faire traduire le tome 2 d'un bouquin que j'ai fait pour eux en 2013, sans pouvoir me dire quand ils lanceront le contrat (ils savent juste que la parution de la V.F. est prévue pour janvier 2015). J'ai très envie de bosser sur ce livre donc il va falloir que je m'arrange pour le faire entre 2 contrats pour le Vicomte, mais c'est un peu stressant, et clairement ça demande de travailler vite... Avec le temps, je prends le pli, mais c'est pas facile quand on a une vie de famille. Et avec 4 enfants n'en parlons pas !

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  2. Début mai pour une sortie janvier 2015 ? Ils prennent quand même vachement de temps pour les relectures et la fabrication, non ?
    D'ailleurs, ça fait moins de temps pour la traduction que pour la fab'. C'est grandiose ! Si le texte te plait, j'espère que tu pourras négocier des délais, sinon, hein...

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  3. Leze : j'ai toujours travaillé pour plusieurs éditeurs différents sans jamais avoir ce genre de problèmes, mais il faut dire que normalement, on me prévient plusieurs mois à l'avance ; jamais en janvier pour une remise en mai, et surtout pas pour un roman de 650.000 signes ! Je me demande vraiment quand ils comptaient me le dire... Dans ton cas, c'est différent, puisque j'imagine que le Vicomte estime que tu peux gagner ta vie en travaillant uniquement pour eux (que ce soit vrai ou pas, c'est un autre débat...)

    Francesca : Oui, hein, ils exagèrent ! J'ai souvent vu des livres sortir en trois mois, surtout quand ce sont des suites et que c'est donc assez simple côté marketing (et qu'on reprend la couverture de la VO, en plus). Et même moins en cas d'urgence... Là, on voudrait que moi, je me dépêche, pour que eux, ils puissent prendre leur temps !

    Alors, je leur ai dit fin juillet, à prendre ou à laisser. Et finalement, après avoir pleurniché, ils ont pris ! ;-)

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  4. Cool ! Et fin juillet pour une sortie en janvier, ça reste raisonnable.

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  5. Ah ! Super ! J'avais hâte de connaître le dernier mot de l'histoire...et je suis bien contente que ce soit toi qui l'ais eu, nan mais !
    C'est de +en + comme ça, sinon. On écrase les délais des traducteurs, pour que derrière tout le monde puisse prendre son temps.
    Fin juillet... ils pourront même prendre des congés en août ;-)

    Vive les traductrices qui ne se laissent pas marcher sur les pieds...ni sur le clavier. ;-))

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