Vacances scolaires. J'ai décidé que les Things iraient passer deux jours au centre de loisirs. Ce n'est pas dans leur école habituelle, et ils ne connaissent quasiment aucun animateur, sans compter que seuls quelques gamins de leur classe y vont, mais tant pis. Juste deux jours, la première semaine. Ils n'en mourront pas, n'est-ce pas ? Moins que si je finis par les attaquer à coup de dictionnaire parce qu'ils me tapent sur les nerfs et que je suis stressée de ne pas pouvoir terminer mon travail, en tous cas.
Bref, ils sont allés au centre de loisirs. Et ma foi, ça ne s'est pas trop mal passé. Quand je les ai récupérés en fin de journée, ils ne semblaient pas malheureux. J'ai juste remarqué que Mr Thing Two ne portait pas le même pantalon que le matin. Ah oui, j'ai oublié de les prévenir ! me suis-je dit.
Il faut savoir que Mr Thing Two prend toujours la question "Tu as envie de faire pipi ?" au pied de la lettre. Non, il n'a pas envie. Qui a jamais envie de lâcher ses activités pour aller aux toilettes, franchement ? Inutile, donc, de lui poser la question. Maintenant, je le sais, et la maîtresse aussi : une ou deux heures après le biberon du matin, ou après le déjeuner, ou après le goûter, il faut l'envoyer d'autorité sur le pot. Sinon, il se retient tant qu'il peut, et puis au bout d'un moment, il ne peut plus : il trempe ses vêtements, et il n'y a plus qu'à le changer.
Je récupère le sac en plastique soigneusement noué, et je croise une animatrice dans le couloir :
— Ah oui, il a eu un petit accident... soupire-t-elle.
— Oui, j'avais deviné. Pas grave, ça lui arrive souvent.
Elle ouvre de grands yeux.
— Ah bon ?
— Oui, il ne demande jamais à aller aux toilettes lui-même, donc il faut l'envoyer même s'il refuse.
— Mais comment savez-vous à quel moment il a besoin d'y aller ?
— Oh, ce n'est pas difficile : environ une heure après le repas...
— Ah.
Elle a l'air perplexe, comme si mon gamin était le seul au monde à "oublier" de vider sa vessie régulièrement. Il faut dire qu'elle est très jeune : elle ne doit pas avoir beaucoup d'expérience.
Manteaux, bonnets, gants, puis nous nous dirigeons vers la sortie. Et je rencontre une autre animatrice :
— Bonsoir ! Au fait, vous a-t-on dit que votre fils...
— Oui, oui, j'ai remarqué !
— Je lui avais proposé d'y aller, pourtant, mais il m'a dit non.
— Il dit toujours non. Ne vous inquiétez pas, ça lui arrive encore assez souvent. Cet été, c'était presque tous les jours, si j'oubliais de l'envoyer à heure fixe...
— Ah... fait-elle, l'air très ennuyée. On essaiera d'y penser, alors !
— C'est mieux, en effet, mais sinon, ce n'est pas très grave. J'ai l'habitude de le changer, vous savez !
Elle fait la moue, comme si mon indulgence était excessive. Ce qu'ils sont stricts, dans ce centre de loisirs, tout de même.
De retour à la maison, je m'apprête à lancer une lessive. Mr Thing Two s'étonne :
— Pourquoi tu prends mon sac dans la salle de bain ?
— Parce qu'il faut que je lave ton pantalon, puisque tu as fait pipi dans ta culotte...
Ce disant, j'ouvre le sac en plastique. Et une odeur atroce m'agresse, juste au moment où le môme me corrige, parfaitement serein :
— Non, z'ai fait caca, pas pipi.
...
C'était vrai. Et l'objet du délit était encore bien empaqueté dans le slip, lui-même emmitouflé dans le pantalon. J'ai dû racler le tissus avec une cuillère à soupe (que j'ai ensuite fait bouillir ensuite, rassurez-vous) (mais j'ai repéré laquelle c'était, je l'éviterai désormais).
Je comprends mieux l'étonnement des animatrices, maintenant...
Ha ! Ha ! Ha ! La belle surprise !
RépondreSupprimerIl m'est arrivé la même chose cette semaine , je trouve ça dingue qu'il ne puissent pas mettre " objet du délit " dans les toilettes . On m'a répondu oui mais elle ( en parlant de l'animatrice ) a eut des hauts le coeur elle n'a pas pu . Je m'en fou chacun son TAF .
RépondreSupprimerJustement, ce n'est pas le taff des ANIMATRICES de "racler le caca au fond du slip"...
SupprimerDéjà que torcher les derrières c'est limite hors fonction, et d'ailleurs interdit par certains directeurs...