samedi 27 décembre 2014

Un américain à Paris

Aucune comédie musicale pendant des mois, et ensuite deux dans la même semaine. Auto-cadeau de Noël (les meilleurs), billets achetés à l'époque où j'ignorais encore que j'inaugurerai l'année 2015 par le plus gros découvert qu'ait jamais connu mon compte en banque.


Un américain à Paris, donc, au théâtre du Châtelet, en anglais (surtitré). Première mondiale, car contrairement à beaucoup d'autres, le film qui date de 1951 n'a pas été tiré d'un spectacle ; c'est donc l'inverse qui s'est produit. Et après Paris, la comédie musicale ira certainement s'installer à Broadway et ailleurs.

C'était splendide. Magnifique. Les acteurs, la musique, les décors, et surtout les numéros de danse, bien entendu. Car ça danse tout le temps, mais vraiment tout le temps, même lorsque les figurants changent les éléments de décor. Le scénario est assez fidèle à celui du film, un peu enrichi (j'aime entre autres que le rôle de la riche héritière amoureuse du jeune peintre ait été étoffé : il m'a toujours semblé qu'elle était un peu sacrifiée dans le film). Des danseurs étoiles dans les rôles principaux, des entrechats à donner le vertige, la musique de Gershwin, des toiles de fond de toutes les couleurs... Objectivement superbe.

Et pourtant, j'oserai vous avouer que cela m'a moins émue que bien des comédies musicales que j'ai vues à Londres. Pourquoi ? D'abord et avant tout parce que la danse n'est pas l'art qui me touche le plus, alors que le chant est sans doute au sommet de ma hiérarchie personnelle. Dans Les misérables, ça ne danse pas du tout, ça chante du début à la fin, et c'est ma pièce musicale préférée. Hier, ça dansait tellement que le chant était largement sacrifié. Le scénario aussi, d'ailleurs, interrompu qu'il était par de longs numéros de ballets qui n'avaient rien à voir avec l'histoire – comme dans le film, donc j'aurais dû m'y attendre. Peut-être aussi que la musique de Gershwin est moins "facile" que d'autres. Enfin voilà, que voulez-vous, je suis la fille qui préfère n'importe quel Walt Disney à n'importe quel Woody Allen ; c'est une fausse note ridicule dans ma composition d'intello bobo parisienne abonnée à Télérama, j'en ai bien conscience, mais c'est comme ça. Ceci étant, je ne regrette pas une seconde d'être allée au Châtelet, et je conseille à tous ceux qui, en regardant le film, ne seront pas tentés de sauter la scène où Gene Kelly danse pendant un bon quart d'heure dans un Paris de carton-pâte, sans que cela fasse progresser l'intrigue d'une virgule, de ne pas hésiter à s'y précipiter s'ils en ont la possibilité !

2 commentaires:

  1. On ne va pas laisser ce billet sans commentaire ! Je me régale à te lire alors je paie mon écot et je dis bonjours !
    J'aime les comédies musicales. Et râle de n'en jamais voir ! Parce qu'ici dans le grand sud, c'est désert de ce côté-là. Nous avons l'un des derniers théâtres d'opérettes de France mais My Fair Lady et consorts, point !
    Alors je programme une conférence sur les comédies musicales là où je bosse, avec tout plein d'extraits et la pile de DVD monte sur mon bureau. Je vais en profiter pour faire une cure !

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  2. Ah, c'est sûr que si déjà, à Paris, il est beaucoup plus difficile de trouver des théâtres qui jouent des comédies musicales qu'à Londres, ce doit être encore plus dur en province...
    Merci pour ce bonjour, ça me fait plaisir !

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