Ce matin, l'auteur que j'ai accompagné hier et aujourd'hui (et qui vient de repartir, hélas) (c'est la rémunération, les repas au resto et la joie de rencontrer plein de monde que je regrette, bien sûr) (n'empêche qu'il est vraiment charmant, ce monsieur) (pour répondre à une question posée dans les commentaires : non, Darling ne lit pas mon blog) a été prié de réciter quelques mots en gesticulant devant la caméra. Le cameraman et lui discutaient en mauvais anglais. Traduit, voilà à peu près ce que ça a donné :
— Alors là, quand tu dis "Toi aussi !", tu fais un signe.
— Comme ça ?
— Non, pas avec toute la main, juste avec un doigt.
— Comme ça ?
— Oui, enfin c'est mieux si tu, heu, si tu désignes, tu pointes...
— Je n'ai rien compris. Tu le veux où, mon doigt ?
Ce qui nous a tous mis en joie dès 9h du matin.
Ensuite, nous avons fait une promenade sur les bords de la Seine, pour filmer l'auteur en train de découvrir Paris, et puis, comme c'est un auteur qui écrit des livres d'aventure plein d'action et de bagarres, on lui a proposé une petite mise en scène pour la page Facebook de sa nouvelle série : l'un des journalistes allait fait semblant d'arracher un sac à main, et l'auteur allait l'arrêter, l'assommer et lui reprendre le sac.
Devinez qui était la seule femme du groupe, donc la seule à avoir un sac à main ?
Sauf que quand le pickpocket d'opérette a essayé d'emporter mon sac, la lanière s'est cassée. L'auteur lui a quand même sauté dessus, alors que l'autre essayait de revenir en arrière. Le photographe a choisi ce moment pour faire une photo, qui représente donc deux hommes en train de se battre sauvagement, et moi juste à côté, absolument écroulée de rire.
Comme nous étions juste devant Notre-Dame, je vous laisse imaginer la tête des touristes, heureusement encore rares à cette heure matinale.
Plus tard encore, le cameraman a voulu demander à l'auteur de pivoter sur lui-même. Apparemment, dans le jargon du métier, il y a un mot pour ça : visser / dévisser, selon le sens dans lequel on tourne. Il lui a donc demandé fort aimablement :
— Screw yourself, please.
Ce qui n'est pas spécialement drôle quand on ne connaît pas le deuxième sens du verbe to screw, mais l'auteur le connaissait, lui. J'en ris encore en écrivant ces lignes. Digne pendant de l'histoire de doigt du matin.
L'après-midi, pendant une rencontre avec une quinzaine de personnes, alors que je commençais à fatiguer, un jeune lecteur a posé une question très pertinente à l'auteur, qui y a répondu longuement, dans les détails. Il faisait des pauses, donnait des exemples. Il en était à sa deuxième ou troisième pause depuis le début de sa réponse quand il s'est tourné vers moi, gentiment moqueur :
— Tu n'es pas censée traduire ce que je dis, là ?
J'étais tellement crevée, ou tellement captivée par ce qu'il disait, que j'avais totalement oublié pourquoi j'étais là. Cette fois, ce sont surtout les autres qui ont bien ri...
(Quand je me retrouverai en tête-à-tête avec mon bouquin, la vie va me paraître bien terne, demain !)
(Mais samedi, je pars en vacances avec les mioches chez ma mère... Je ne me reposerai sans doute pas beaucoup, mais je ne devrais pas non plus avoir trop l'occasion de m'ennuyer !)
:D
RépondreSupprimer"Spin yourself clockwise" a moins de saveur que "allez-vous faire n*quer, s'il-vous-plaît".
Ah finalement tu vois qu'il te fallait un sac à main en croco pour servir d'accessoire!
RépondreSupprimerEvidemment, si on lui dit "f*ck yourself please", c'est pas étonnant qu'il réponde tu le veux où, mon doigt?
Morte de rire ! J'ai vu ta journée dans ma tête, je te promets ! Mais moi qui me targue d'avoir amélioré mon anglais grâce aux séries télé, je devrais peut-être faire attention !
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