Lundi matin, jour ferié. Il fait beau, pour la première fois depuis des semaines ! Il faut absolument en profiter. Mon jardin, totalement négligé depuis plus d'un an, est en train de se transformer en jungle, et puis on m'a offert des arbres fruitiers que je n'ai pas encore plantés. Allez, tout le monde dehors, et au boulot !
A chacun sa conception du jardinage :
- Darling vient nous prêter un quart d'heure sa force physique lorsqu'il s'agit de venir à bout d'une racine particulièrement tenace. Après quoi il s'éclipse sous le prétexte de vider le lave-vaisselle, de nous préparer du café ou de nettoyer la poussière que nous rapportons au fur et à mesure de nos allées et venues. Ce qu'il aime vraiment, c'est balayer en écoutant de la musique, pas jardiner.
- Le Grand ramasse les feuilles mortes avec l'aide des Things. Dès que ceux-ci en ont assez, il s'arrête. Ce qu'il aime vraiment, c'est chahuter avec ses frères et sœur, pas jardiner.
- Miss Thing One ramasse quelques feuilles, une par une, du bout des doigts, pour ne pas se salir les mains. Mais décidément, c'est trop mouillé, et puis le Grand lui donne des ordres, et puis c'est fatigant. Elle rentre faire un dessin. Ce qu'elle aime vraiment, c'est qu'on la laisse tranquille, pas jardiner.
- Mr Thing Two passe toute la matinée dehors. Sous le prétexte de nous aider, il se roule dans les feuilles mortes, tape partout avec un bâton, fouille sous les cailloux, creuse la terre à pleines mains, se met de la boue jusqu'aux sourcils. Ce qu'il aime vraiment, c'est se salir, par jardiner.
- Le Filou reste accroché à moi ne cesse pas un instant de pleurnicher. On ne sait pas vraiment pourquoi. Il ne veut pas ramasser des feuilles, ne veut pas jouer au ballon, ne veut pas rentrer dans la maison avec son père. Il se calme un peu quand je le prends sur le dos dans le porte-bébé, mais ne se console vraiment que quand je rentre enfin avec lui à la maison à la fin de la matinée. Ce qu'il aime vraiment, c'est qu'on s'occupe de lui, pas jardiner.
- Quant à moi, je ne ménage pas mes efforts : je taille, je creuse, je transporte, je ramasse, tout ça avec un sac à dos de douze kilos qui gigote (le Filou, donc). Je me disperse beaucoup, j'entreprends dix choses et n'en achève aucune, je perds continuellement mes instruments, et surtout, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il faut réellement faire. Bref, j'ai beau m’essouffler et récolter des courbatures partout, même à des muscles dont j'ignorais l'existence, je ne suis pas très efficace. Ce que j'aime vraiment, c'est me dépenser, pas jardiner.
Malgré tout, à l'heure du déjeuner, le pommier était planté et arrosé, les rosiers étaient taillés, la vigne aussi (j'ai une vigne, moi ?), et quelques buissons en prime ; la terre avait été remuée (binée ?), du lierre arraché, une bonne partie des feuilles mortes avaient été ramassées, un câble envahissant avait été enterré, et le jardin avait été un peu nettoyé.
Mais par quel miracle, me direz-vous ?
Eh ! bien, mon père adoptif était venu nous donner un coup de main – autrement dit, faire l'essentiel du boulot. Et lui, ce qu'il aime, c'est vraiment jardiner...
(N'empêche, nous avons passé une bonne matinée, tous ensemble. Vivement le prochain weekend de beau temps, qu'on recommence !)
Faut dire que les outils mis à la disposition sont d'excellente qualité. À suivre
RépondreSupprimer