Allez, une petite anecdote, que j'ai un peu hésité à raconter parce qu'après l'histoire du plancher cassé et de la porte défoncée, entre autres, j'ai un peu peur de passer pour quelqu'un de violent, alors que je suis douce comme un agneau (hum, hum)... Mais après tout, c'est plutôt une histoire drôle, et puis souvenez-vous que je ne raconte que les fois où il se passe quelque chose, et pas les nombreuses soirées où tout va bien !
Bref, trêve de précautions oratoires :
Vacances de Noël, une journée pénible, en huit-clos, et un dîner exaspérant, avec des gamins qui n'arrêtent pas d'enchaîner bêtises, caprices, et râleries. J'essaie de leur faire plaisir en allant chercher de la glace pour le dessert. Pendant que je l'ouvre, le Grand apporte des coupelles : trois très belles coupelles en céramique pour les plus de 10 ans, et trois coupelles en mélamine (une rose, une bleue, une jaune) pour les petits. Qui se mettent aussitôt à se disputer :
— Je veux la rose !
— Non, elle est à moi !
— Non, c'est pour moi !
J'essaie d'intervenir, mais ils sont fatigués, casse-pieds, de mauvaise humeur (moi aussi). Il y en a déjà deux qui pleurent ou qui crient d'une voix stridente, avant même que j'aie eu le temps de négocier. J'essaie de les faire taire, en vain. Une énorme vague de ras-le-bol m'envahit. J'ai mal à la tête. J'en ai marre. Je veux du silence. J'ai envie de hurler (mais non, ce n'est pas contradictoire), ou de leur taper dessus. Finalement, je me contente de prendre la coupelle en mélamine rose et de la balancer à travers la pièce. Un peu trop fort. Si fort, en fait, qu'à ma grande surprise, elle éclate aussitôt en morceaux.
Tout le monde fige.
Silence total.
Plus personne ne pleure. Au moins, ça a marché.
Et du coup, je n'ai plus envie de les taper. Autre bon point. Tout cela en échange d'une coupelle quasi-incassable, ce n'était pas trop cher payé, je trouve.
Je commente :
— Voilà. Comme ça, vous n'avez plus besoin de vous disputer.
Les trois plus jeunes sont encore sous le choc. Ils me dévisagent, les yeux ronds. Leur père n'ose pas bouger non plus. Et puis, à côté de moi, je perçois un léger mouvement. Je me tourne, et je m'aperçois que le Grand, qui était en train de distribuer les coupelles, a récupéré avec discrétion celles en céramique qui étaient à ma portée, et les éloigne prudemment...
Du coup, croyez-y ou non, mais le dîner s'est terminé par un énorme fou-rire général qui a remis tout le monde de très bonne humeur. J'en ri encore quand j'y repense.
(Une famille de fous, je sais) (Et c'est moi la plus folle, je le sais aussi)
:lol: ça m'arrive aussi de balancer les jouets ou autre objets improbables qu'ils se disputent^^
RépondreSupprimeret moi aussi, c'est pour ne pas leur taper dessus ...
Quand j'étais petite ma mère a cassé une pile entière d'assiette en les posant fortement sur la table. ça nous a calmé net je dois dire.
RépondreSupprimerJustine
J'ai fait cela une fois, mais de sang-froid. Je reprenais pour trois mois un travail à temps complet en entreprise (le reste du temps je travaillais à la maison). C'était le premier matin, mes deux enfants se disputaient le bol avec un dessin de poule restant (l'autre avait été cassé). Derrière cette dispute, je sentais leur opposition à mon départ et je ne voulais pas que ce genre de scène se répète tous les matins. J'ai pris le bol, l'ai jeté par terre et leur ai dit "Voilà, le problème est réglé." Stupeur ! Et ça a marché ! Et ça a marché justement parce que je n'avais pas l'habitude de jeter les bols par terre.
RépondreSupprimerDans le même genre, j'ai (très calmement) dit un jour à mon fils : "Tu sais que j'ai un travail urgent à finir et cela fait 20 minutes que tu fais crisser ton archet sur les cordes de ton alto au lieu de travailler ton morceau. Je viens de me voir en train de t'arracher ton archet et de te frapper violemment avec. Je ne veux pas en arriver là. Je vais faire le tour du pâté de maison en courant pour me calmer." Ce que j'ai fait. Très efficace : nous étions tous les deux calmés.
A part cela, rassurez-vous, il m'arrivait de m'énerver sérieusement et de "leur crier dessus", avec une efficacité toute relative.
Je me souviens d'une anecdote avec ma mère. Mon oncle et ma tante venaient régulièrement manger avec nous et mon oncle avait toujours quelque chose à critiquer : trop chaud, trop salé, pas assez, viande pas tendre....Bref, ma mère a pris très longtemps sur elle mais un jour pas fait comme un autre, elle n'a plus supporté. La remarque de trop en quelque sorte. Mon oncle avait à peine fini sa phrase que ma mère a attrapé son assiette et la jetée par la fenêtre (qui était ouverte car cela se passait lors d'une belle journée d'été). Autant dire que la fin du repas a été sensiblement identique à ce que tu nous relates ma chère Fofo...
RépondreSupprimerL'effet de surprise, y a que ça de vrai pour couper la chique de toute le monde !
RépondreSupprimerVous me rassurez avec vos anecdotes !
RépondreSupprimerJe visualise très bien la scène et j'aurai tout à fait pu être à ta place balançant le bol rose à l'autre bout de la cuisine (ou le bleu ou le jaune hein...)
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