Alors, on fait son deuil du petit cinquième, et on cherche des compensations, on a dit. Et bien avant le fait de pouvoir manger des sushis ou du fromage non pasteurisé ou même du chocolat (en cas de diabète gestationnel), ce qu'il y a de plus chouette quand on est sûre de ne pas tomber enceinte, c'est qu'on peut recommencer à skier.
Le problème, c'est que c'est un peu plus cher qu'un Mont d'Or ou un resto japonais. Petit calcul : partir à six, pendant les vacances scolaires, nous coûterait... gloups. Plus d'un mois de revenus. Inenvisageable.
Sauf que je n'y suis pas allée l'année dernière, et que pour moi, c'est LA semaine de vacances qui vaut toutes les autres réunies. Offrez-moi une semaine au ski à vie contre la promesse de ne plus jamais mettre les pieds sur une plage, et je signe tout de suite. Je ne sais pas très bien comment l'expliquer, mais le simple fait d'être à la montagne me donne l'impression que je respire mieux, que je respire enfin, comme si j'étais en apnée toute l'année sans vraiment m'en rendre compte. Et si, en plus, il y a de la neige, c'est double ration d'oxygène.
Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas écologique, ce n'est pas très prudent, ce n'est pas reposant, mais je VEUX aller skier cette année. Et j'aimerais bien emmener aussi les Things, qui me l'ont réclamé à moult reprises l'année dernière et de nouveau cette année. Le Filou est trop petit, et trop casse-pied en ce moment, avec ses caprices et ses colères à répétition ; et je sais que le Grand s'en passera sans grand regret, tout comme Darling. Et puis à trois, c'est beaucoup moins cher, surtout qu'on peut partir hors vacances scolaires...
J'en suis là de mes calculs et de mes réflexions quand Miss Thing One vient me voir pour se plaindre de je-ne-sais-quoi. Elle me surprend en train d'errer sur des sites d'offices de tourisme pleins d'images de neige. Elle s'étonne, et je lui explique :
— Je vais essayer de vous emmener au ski. Ce n'est pas sûr que ce soit possible, mais j'aimerais qu'on y aille tous les trois : toi, ton jumeau, et moi.
Ses yeux s'illuminent comme si je lui avais annoncé qu'on allait de nouveau fêter Noël, voire plus, et elle part en courant. Une demi-seconde plus tard, je l'entends qui assène au Filou :
— Nous, on va aller au ski avec maman, mais pas toi. Juste Mr Thing Two et moi, mais pas toi, ni le Grand. Vous, vous resterez ici. On irai au ski sans vous.
Sur quoi le Filou a piqué la dixième colère de la journée, à base de hurlements stridents, de roulades par terre, et de lancers d'objets à travers la pièce. Il voulait aller au ski, lui aussi, parce qu'il n'était plus malade, et qu'il était déjà grand. Il voulait y aller tout de suite. Non, il ne voulait pas prendre un bain, ni manger des pâtes pour le dîner : il voulait partir au ski TOUT DE SUITE.
(Aïe aïe aïe. C'est loin d'être gagné...)
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