mercredi 29 août 2012

Bilan estival

- Six semaines et deux jours passés finalement plus vite que prévu, après des débuts mouvementés ;
- Une très jolie terrasse toute neuve qui agrandit considérablement la maison ;
- Un accident à un carrefour avec un stop à moitié caché par les arbres et aucun marquage au sol ;
- Une voiture de location rendue toute cabossée, ce qui rend les vacances aussi chère que si nous étions partis en croisière, ou presque ;
- 44 jours de soleil et à peine deux fois dix minutes de pluie, au grand désespoir des paysans ;
- Des étoiles par milliers ;
- Pas un seul coup de fil à la pédiatre du village, ce qui est un immense progrès par rapport à l'année dernière ;
- Un hamac qui a beaucoup servi pour calmer les insomnies ou cauchemars des petits (même à trois heures du matin, se balancer doucement avec un bébé dans les bras en regardant les étoiles et en écoutant le bruissement des feuilles a quelque chose de merveilleux) ;
- Un passage éclair de ma sœur qui allait à Istanbul en stop avec une copine ;
- Trois connexions à Internet en un mois de tentatives quotidiennes (je sens que je me suis fait avoir avec cette clef 3G) ;
- Une demi-douzaine de promenades seulement, dont une avec trois porte-bébé (ça grimpait trop, les Things n'auraient pas tenu le choc) pour seulement deux porteurs ;
- Tout au plus six ou sept livres lus en autant de semaines, et pas une seule ligne traduite ;
- Trois nuit avec une seule interruption (tétée, cauchemar, caprice, bobo...), 41 nuits avec deux interruptions et plus (jusqu'à six), et des dizaines d'heures de sommeil à rattraper ;
- Un gros bébé de bientôt six mois qui n'a plus rien d'un nouveau-né, et deux bambins qui commencent enfin à s'exprimer ;
- Deux kilos en moins malgré la cinquantaine de glaces avalées, et quelques autres encore à perdre avant de retrouver mon poids normal ;
- Deux sorties à la piscine avec deux adultes pour cinq enfants, dont quatre ne sachant pas nager, dont trois n'étant jamais allé à la piscine de leur vie ;
- De bons moments, quelques rires, quelques petits plaisirs, beaucoup d'heures trop lentes à s'écouler, mais la conviction d'avoir passé d'aussi bonnes vacances que possible étant donné les circonstances.

Je suis de retour, après avoir survécu à mes six semaines avec trois enfants de moins de trois ans. La crèche rouvre ses portes lundi, et le Petit commence l'adaptation une semaine plus tard. Je vais bientôt recommencer à travailler, et à faire des petits gâteaux.
Vive la rentrée !

mercredi 22 août 2012

Diversification alimentaire


Depuis quelques semaines, à chaque fois que nous mangeons, le Petit râle. Il ne veut pas nous attendre sagement allongé par terre, ni sur le dos, ni sur le ventre (ça fait un bout de temps qu’il se retourne).
Mais depuis quelques jours, même quand je finis par le prendre sur mes genoux, il râle. Et même encore plus fort. Il s’énerve vraiment.
J’ai d’abord pensé que c’était la douce atmosphère des repas (« Attention, Machin, tu vas renverser ton verre ! Non, Truc, tu ne peux pas trier les oignons dans les pâtes à la carbonara ! Oh non, Chose, ne te mets pas debout sur ta chaise haute, tu vas tomber ! ») qui ne lui plaisait pas.
Et puis un soupçon m’est venu. Pourrait-il avoir envie de manger ce que nous mangeons nous-mêmes ? On dirait vraiment qu’il essaie d’attraper le contenu de mon assiette, et il suit des yeux le trajet de la fourchette avec beaucoup d’intérêt.
Du coup, hier, je lui ai fait goûter son premier petit pot, une compote de fruits. Succès total. Il a adoré, et a protesté avec beaucoup de conviction quand j’ai arrêté.
Enhardie par ce résultat, j’ai tenté le salé. Il a terminé sa purée avec joie. C’est la première fois que je vois un bébé accueillir avec autant d’enthousiasme l’arrivée des légumes dans sa vie.
Aujourd’hui, je suis donc passée à la troisième étape, et j’ai partagé ma glace à la vanille avec lui.
(Quoi, quoi ? « Des fruits, des légumes, des laitages », a dit le pédiatre. Ça fait partie des laitages, non ?)

mardi 21 août 2012

Peur bleue


Depuis trois ou quatre jours, j’ai plein de bleus sur les jambes. Certes, je me cogne souvent et je marque facilement, mais je ne me souviens pas m’être fait tout ça.
— Il n’y a pas une maladie qui commence par des bleus partout ? je demande à l’amie qui me tient compagnie en ce moment.
— Si, la méningite bactérienne. Mon père a connu une jeune femme qui en est morte en quelques jours. Pourquoi ?

Bon.
On va plutôt supposer que ce sont les coups de pieds dont me bourre le Petit à chaque fois qu’il prend le sein, d’accord ?

lundi 20 août 2012

Terrassée


Au début, moi, je voulais un escalier. Juste un petit escalier de rien du tout qui parte de la fenêtre de la cuisine, transformée en porte-fenêtre, pour conduire dans le jardin, histoire de pouvoir aller jouer dans l’herbe autrement qu’en faisant tout le tour de la maison, et aussi de pouvoir manger dehors à la belle saison.
Consultés séparément, Darling et ma mère ont dit tous les deux qu’il fallait faire mieux encore : une terrasse. Une petite terrasse pour admirer le paysage de haut, et pour y mettre une table et quelques chaises. Bon, pourquoi pas ? Quand ma mère et Darling sont d’accord, je m’exécute.
L’architecte, lui, a trouvé que nous étions trop modestes, et que tant qu’à construire une terrasse, autant en construire une grande. Et jolie, avec un beau carrelage, et des piliers en briques anciennes, tout ça.
Le maçon a dit que d’accord, mais que dans ce cas, il fallait faire des murs de soutien sous la terrasse, et donc démolir le muret qui était déjà là, mais pas au bon endroit. Et pendant qu’on y était, qu’il serait bon de renforcer les fondations.
Même la voisine a mis son grain de sel et a jugé qu’à ce stade, il pourrait être souhaitable de faire un toit et de transformer la terrasse en véranda. Dans un sursaut de lucidité, j’ai refusé. Non parce que sinon, on pouvait aussi faire les murs dans la foulée, et on avait une belle chambre supplémentaire, certes, mais plus de terrasse, ce qui  n’était pas le but recherché.
N’empêche. Je voulais un escalier, et j’ai fait construire une immense terrasse de sept mètres sur trois avec briques anciennes, carrelage de luxe, piliers décoratifs, rambarde en inox parce-que-ça-demande-moins-d’entretien-que-le-fer-mais-attention-ça-coûte-un-peu-plus-cher, nouvelles fondations, etc. Autant dire que le prix a environ quintuplé, dans cette affaire. C’est bien simple, je n’ai plus d’assurance vie, plus de plan d’épargne logement, plus de livret A, et mon compte sur livret sera à sec d’ici la fin de l’été.
Mais j’ai une belle terrasse.
Enfin, je l’aurai, car le projet commandé en août dernier n’est pas encore tout à fait terminé. Ah ben oui, visiblement, les maçons ne souffrent pas trop de la fameuse crise, et ils ont du boulot par-dessus la tête.

L’autre soir, vers vingt heures, je suis sortie sur ma terrasse encore dépourvue de rambarde et de carrelage, pour oublier mes soucis économiques en admirant le paysage. Darling et moi avons même trinqué en nous félicitant de cet ajout à la maison.
Cinq minutes plus tard, je suis rentrée précipitamment à l’intérieur avec une douzaine de boutons de moustiques répartis sur les jambes et les bras.

Bon. Je me suis donc ruinée pour faire construire une splendide terrasse dont je ne pourrai pas profiter sans me faire dévorer par les insectes. La vie est belle.

(« Bah, a dit Darling pour me consoler, il y a d’autres saisons ! Il n’y a pas de moustiques en hiver, pas vrai ? »)

dimanche 19 août 2012

Faut pas !


A chaque fois que je change sa couche alors qu’il a fait la grosse commission, Mr Thing Two me débite le même discours :
- Beurk, caca !
- Oui, mon chéri.
- C’est pas bon !
- Ah non, c’est sûr, c’est pas bon.
- On faut pas manger !
- Oh non, surtout pas !
- Oh non !

Au début, je me suis dit que c’était plutôt positif, que ça signifiait qu’il avait bien compris, et qu’au moins, il n’irait pas fouiller dans la poubelle à couche pour tenter une nouvelle expérience gustative, comme font certains enfants.
Et puis après, j’ai repensé à certaines phrases prononcées entendues ici et là.
« Je n’ai plus faim, je ne finirai pas la tablette de Milka. »
« J’ai du travail en retard, il est hors de question que je traîne sur Internet ce matin. »
« Quoi qu’il arrive, je ne crierai pas sur mes enfants, je resterai ferme mais calme. »

Finalement, je me demande si je ne devrais pas m’inquiéter…

samedi 18 août 2012

Ampoule


Ampoule (n.f.) : 1- Petite fiole à col long faite pour contenir un liquide, médicamenteux ou autre ; 2- Enveloppe de verre étanche dans laquelle est inséré le corps lumineux d’une lampe ; 3- Accumulation de sérosité sous l’épiderme formant une cloque ; 4- Nom générique de certains vacuoles ou vésicules.

Quand nous sommes arrivés dans cette maison où personne n’avait séjourné depuis un an, nous avons constaté que le plafonnier de la petite chambre ou devait dormir le Grand ne fonctionnait pas. Nous avons donc ôté l’ampoule, une grosse ampoule ronde d’au moins dix centimètres de diamètre vendue avec la lampe, pour la changer.
Et nous avons compris pourquoi elle ne marchait plus.

 (Aucune idée de ce qui s’est passé. Il y a une trace jaune sur le fil électrique ; peut-être de la condensation, ou peut-être une fuite au plafond, qui a coulé goutte à goutte le long du fil jusqu’à remplir la fiole, pardon, l’ampoule. Pas d’eau par terre, mais elle a pu sécher, j’imagine. Pas de trace au plafond non plus. En tous cas, « enveloppe de verre étanche », c’est vite dit…)

vendredi 17 août 2012

Poäng !


L’autre jour, à l’heure du déjeuner, Miss Thing One suce son pouce avec application. Quelques minutes plus tard, Darling vient m’annoncer :
— Elle devait être vraiment épuisée, elle s’est endormie sur le Poäng !
Il m’a fallu quelques secondes pour comprendre de quoi il parlait.

Dans le même esprit, quelques jours plus tôt, il avait posé les clefs de la voiture sur le Billy dans l’entrée.
Je m’attends d’un jour à l’autre à ce qu’il allume le Jansjö ou qu’il fasse une petite sieste sur l’Ektorp.
Existe-t-il une cure de désintoxication pour les Ikéaphiles ?