vendredi 31 mai 2013

Météo et mauvaise humeur

Franchement, je n'en peux plus. Ça commence réellement à me taper sur les nerfs. Tous les matins, quand je regarde le ciel, mon moral s'effrite. Tous les jours, en enfilant encore un T-shirt à manches longues, je soupire. Oh, non, encore ! Encore un jour où tout le monde va se plaindre de la météo !

Je vous le dit tout net, j'en ai marre. Même en travaillant à la maison, on n'y échappe pas. On se promène sur un blog de cuisine, et on y trouve une recette de salade qui commence par "Je me doute bien que vous auriez préféré une recette de soupe bien chaude avec ces températures hivernales". On feuillette Télérama, et on trouve un article consacré à Monsieur Météo qui part à la retraite et nous laisse en pleine crise. On bavarde sur un forum consacré à la traduction, et on y trouve des définitions humoristiques du soleil, dont tout le monde aurait oublié l'existence. On veut acheter des vêtements en ligne, et on est accueilli par un petit texte nous promettant que l'été va finir par arriver, mais si, ha ha. On va acheter du pain chez la boulangère, et on est sommé de fustiger ce printemps pourri. Il paraît même que France 2 a commencé un soir son journal télévisé par un reportage sur le mauvais temps et l'effondrement des ventes des crèmes solaires (il faut croire qu'il ne s'était rien passé dans le reste du monde ce jour-là).
Au secours !

Alors, pour ceux qui ne sont pas directement concernés (vendeur de crème solaire, ou puéricultrice de la crèche qui ne peut pas laisser sortir les enfants dans la cour, ou maraîcher dont les légumes n'arrivent pas à mûrir, etc.), je vous propose de jouer à Pollyanna. Je commence, d'accord ?
- Je suis contente parce que je n'ai pas besoin de me poser trop de questions en m'habillant le matin ;
- Je suis contente parce qu'avec toute cette pluie, il n'est finalement pas impossible que l'herbe que j'ai semée et négliger d'arroser pousse malgré tout ;
- Je suis contente parce que je n'ai pas eu besoin d'acheter de la crème solaire bio très chère en triple exemplaire pour la crèche ;
- Je suis contente parce que je peux faire du vélo sans lunettes de soleil ;
- Je suis contente parce que, si l'été est effectivement frais comme on semble le prévoir, on dormira mieux que s'il fait 35° ;
- Je suis contente parce qu'il y aura moins de moustiques ;
- Et puis aussi, tout simplement, je suis contente parce que j'aime bien la pluie, que j'aime bien le "mauvais temps", que c'est beau à voir, avec plein de nuances différentes. Mais si, je vous assure. Prenez le temps de le regarder, ce ciel gris honni. Ou les gouttes de pluie qui glissent sur la vitre. Ou les branches des arbres secouées par le vent. Objectivement, qui peut dire qu'il fait "moche" ?

Comprenons-nous bien : je serais aussi très contente d'avoir du soleil, de ne plus avoir besoin de mettre manteaux et chaussettes aux trois gamins chaque matin, de pouvoir les emmener jouer au square, d'avoir moi-même un peu plus de cette énergie qui vient avec la luminosité. J'aime le "beau temps", j'aime l'été, j'aime la chaleur. Aussi. Mais en attendant qu'ils arrivent, dans quelques jours ou quelques semaines, ne pouvons-nous profiter de ce que nous avons ?

Alors arrêtez de vous plaindre, bande de rouspéteurs, parce que franchement, ça commence à bien faire, y en a marre à la fin, c'est insupportable, il faut que ça cesse, non mais sans blague, je n'en peux plus, ça suffit, après tout, est-ce que je râle, moi ?

jeudi 30 mai 2013

Goujaterie

Je m'apprête à aller dîner avec un ami de longue date. Comme je suis une bonne âme, je prends le temps de donner des douches aux enfants pendant que Darling prépare le dîner (= met la picardise dans le four). Puis je regarde l'heure.
— Ah, zut, je n'ai pas vraiment le temps de me changer.
Darling m'examine de haut en bas.
— Tu ne vas pas y aller comme ça, quand même ?
Ben quoi ? Je porte un pantalon et un T-shirt. Comme tous les jours, quoi.
— Pourquoi, je suis mal habillée ?
— Disons qu'on dirait une SDF.
Ah. A ce point-là ? Et moi qui avait choisi parmi les cinq T-shirts qui me vont le mieux dans ma garde-robe...
— Pourquoi ne mets-tu pas la robe en lin, tu sais, avec le gilet long ? suggère Darling.
Parce qu'il faudrait que je mette des collants, et aussi un débardeur parce qu'elle est trop transparente, et donc il faudrait que je les trouve, et puis je ne suis pas sûre qu'elle m'aille encore, et puis j'ai pas le temps, et puis j'ai la flemme, voilà. J'aime pas m'attifer. Même pour un bel homme.
Entre parenthèses, j'ai toujours eu du mal à comprendre comment Darling pouvait à la fois être vaguement jaloux quand je sors en tête à tête avec un homme (surtout celui-là) et exiger que je m'habille le mieux possible. Est-ce bien logique ?
Je me contente de changer de T-shirt. Darling n'insiste pas (trop). Il sait que c'est inutile. Mais au moment où je sors, il me lance la flèche du Parthe :
— Bonne soirée ! Au moins, je suis tranquille, habillée comme ça, tu ne risques pas de me tromper...

(Non mais franchement, si on ne pouvait séduire les hommes qu'en portant des tenues sexy, je serais encore célibataire, hein !)

mardi 28 mai 2013

Crèche sauvage (bilan)

Bilan de cette matinée avec deux bébés et trois troizans dans un appart ? Fastoche. Fermer un maximum de portes, laisser les mômes faire la java et ne ranger quelques jouets que quand le niveau monte tellement qu'on risque de perdre un bébé sous les légos et les peluches, laisser le plus petit mijoter dans sa couche sale en se disant qu'il n'en mourra pas s'il attend deux heures avant d'être changé, apporter le pot dans la salle à manger pour les autres, ne pas boire trop de thé pour ne surtout pas avoir besoin d'aller aux toilettes et devoir laisser cinq gamins sans surveillance, intervenir autant de fois que nécessaire pour éviter que les disputes dégénèrent en batailles rangées, décider que les voisins du dessous peuvent supporter une matinée de boucan puisqu'on va bientôt les quitter pour de bon, faire des pâtes assaisonnées à la soupe en brique pour tout le monde, nourrir les deux plus jeunes avec une cuillère dans chaque main pendant que les autres se débrouillent, coller les plus grands devant Mimi la souris quand on en peut vraiment plus, laisser les corvées de lessives/lave-vaisselle à plus tard.
Fastoche, je vous dis. Je pourrais faire ça tous les jours.

Je vous laisse, j'en ai encore pour deux heures à déblayer les décombres avant de pouvoir de nouveau circuler dans l'appart, et puis j'ai décidé de prendre quelques minutes pour faire des petits gâteaux aux employées de la crèche envers qui je ressens ce matin une affection sans borne.

lundi 27 mai 2013

Crèche sauvage

A l'heure où vous lirez ces lignes, je serai enfermée dans mon appart avec CINQ enfants entre un et trois ans. Toute seule. Pendant quatre heures, de huit heures et demie à midi et demie.
La crèche est fermée, et un papa qui avait une réunion à laquelle il devait absolument aller m'a refilé ses deux petits, respectivement de l'âge du Filou et des Things, en me promettant en échange de prendre aussi les miens l'après-midi. Ben voyons. Pendant la sieste, c'est ça ?
Sans mentir, j'irais beaucoup plus volontiers faire la tournée des éboueurs ou déménager le contenu d'un appart de grands lecteurs au quatrième étage sans ascenseur.
Bien entendu, Darling doit faire l'ouverture à sa librairie, donc il partira tôt. Le plus tôt possible, ai-je cru comprendre. Je pense même qu'il est possible que pour une fois, il soit en avance.

Si je survis, je vous raconterai.

dimanche 26 mai 2013

Mon parcours professionnel : comment je suis devenue traductrice

Une peut-être-future-traductrice m'a demandé récemment comment j'avais atterri dans ce métier. Comme c'est une question récurrente, je me suis dit que j'allais répondre sur ce blog afin que tout le monde en profite (et surtout, comme ça, la prochaine fois, je pourrais répondre par un lien) (flemmarde, moi ?).

Quand j'étais petite, je voulais être actrice à la Comédie Française, ou peut-être fermière, ou écrivaine, ou éventuellement institutrice... Enfin, je n'avais pas les idées très claires sur la question. Une seule chose était certaine : je ne voulais pas être traductrice. En effet, beaucoup de gens, surtout parmi mes camarades de classe, s'imaginaient que je m'orienterais tout naturellement dans cette direction, puisque je parlais deux langues. Et j'avais toujours bien du mal à leur expliquer la difficulté de passer d'une langue à l'autre, de traduire une idée quand les concepts ne se recoupent pas, de faire cette gymnastique mentale qui consistait à trouver deux manières de dire presque la même chose. Je leur racontais qu'à chaque fois que j'allais en vacances chez ma grand-mère, à l'étranger, je cherchais mes mots pendant deux jours, et qu'à mon retour, il me fallait aussi un certain temps pour recommencer à parler français sans hésitations. Ma certitude sur ma non-vocation me fait sourire aujourd'hui, mais ça prouve que j'appréhendais déjà, bien plus qu'un monolingue, la complexité de l'exercice.
Ensuite, au lycée, j'étais nulle, mais vraiment très nulle en anglais, donc je me suis jurée de ne pas faire un métier qui impliquerait l'usage de cette langue.

Après le bac, j'ai fait Science-po dans la vague intention de devenir membre de la Commission Européenne, mais quand j'ai réalisé qu'il n'y avait pas  beaucoup de postes à pourvoir et beaucoup de candidats, j'ai renoncé. Une fois mon diplôme obtenu, après un stage de quelques mois dans une toute petite maison d'édition dirigée par un Anglais, j'ai pris le taureau par les cornes et l'Eurostar jusqu'à Londres. Je vous raconterai peut-être un jour mon séjour là-bas, mais en résumé, quand je suis revenue un an et demi plus tard, je parlais anglais, je jouais (un peu) au piano, j'avais une expérience professionnelle sur mon CV (en librairie), et j'avais même trouvé un Darling, donc dans l'ensemble, bilan positif. Sur le conseil d'un proche travaillant dans ce milieu, j'ai postulé auprès d'une agence qui s'occupait de vendre en France les droits de traduction de livres étrangers. La patronne était marteau, mais ça m'a donné une première vision des mécanismes de la vente de droits, ce qui m'a permis, après mon congé maternité, de retrouver assez vite un travail dans une "vraie" maison d'édition, en tant qu'assistante au département des droits étrangers, justement. Boulot pas toujours passionnant, mais qui a complété ma connaissance de la chaîne du livre – et puis l'ambiance était drôlement sympa, ce qui ne gâte rien.

En attendant, je continuais à lire, beaucoup, beaucoup (genre trois ou quatre livres par semaine quand je n'avais pas de gamins) (soupir). Plein de choses, mais surtout des grands classiques et des livres pour les enfants, en alternance. Je faisais ça déjà quand j'étais ado, je m'enfilais un Fantômette en prenant mon goûter avant d'enchaîner avec un Zola une fois que je m'étais un peu reposé les neurones. La différence, c'était que maintenant, je lisais dans plusieurs langues. Et c'est comme ça qu'un jour, je suis tombée sur un bouquin étranger pour les 11-12 ans vraiment très bien, intelligent, drôle, palpitant, partant d'une idée originale. Et pour la première fois, je me suis demandé comment c'était possible que ce machin n'ait pas été traduit en France.
Parallèlement, je m'étais fait une copine à l'agence qui était ensuite devenue traductrice, ce qui m'avait donné des idées.
Donc voilà, je me suis dit que ça ne coûtait rien d'essayer, j'ai appelé l'éditeur d'origine pour savoir si les droits français étaient libres, j'ai traduit les trois ou quatre premiers chapitres pour voir si j'y arrivais et si j'aimais ça, j'ai contacté une éditrice française qui avait publié un autre livre de cet auteur mais pas celui qui me plaisait tant, et je lui ai donné tout le matériel que j'avais rassemblé : le bouquin, les premiers chapitres traduits, un synopsis assez détaillé, une fiche de lecture, et même quelques articles de journaux élogieux que m'avait envoyé l'éditeur d'origine.

Et le miracle est arrivé : l'éditrice m'a dit... qu'elle ne voulait pas de ce bouquin, merci, mais qu'elle avait besoin d'une lectrice pour faire des fiches de lecture, et que si ça m'intéressait, elle penserait à moi la prochaine fois qu'elle aurait un bouquin à traduire. C'est comme ça que j'ai mis un pied dans la porte. Un an plus tard, j'ai traduit mon premier livre pour elle (et quelques années après, elle m'a même fait traduire celui que je lui avais présenté au début !). Et puis j'ai contacté d'autres maisons d'édition. J'ai travaillé comme lectrice pour deux ou trois maisons, et commencé à faire des traductions au compte-goutte : une la première année, deux la deuxième, trois la troisième... (Rassurez-vous, je ne suis pas montée à dix traductions la dixième année). Certains contacts ont été très précieux, d'autres m'ont promis monts et merveilles et m'ont laissée le bec dans l'eau ; j'ai connu des grosses déceptions, et aussi des grandes joies ; j'ai eu des ras-le-bol, des youpi, et petit à petit, j'ai creusé mon trou. Au bout de quelques années, j'ai dû renoncer à mon poste d'assistante, même à temps partiel, car mes trois demi-journées de libre par semaine ne me suffisaient plus. Lorsque je me suis retrouvée sans salaire fixe, j'ai dû beaucoup prospecter pour combler ce manque à gagner, mais finalement, il s'avère que j'ai fait le bon choix, car je gagne désormais nettement mieux ma vie. Ces derniers temps, je travaille régulièrement pour les mêmes trois ou quatre éditeurs, qui me proposent souvent des nouvelles traductions sans trop que j'aie besoin de les relancer, ce qui m'a permis de moins prospecter et de faire moins de fiches de lecture (boulot plutôt sympa, mais très mal payé en taux horaire : je ne peux plus me le permettre, vu le peu de temps dont je dispose).

Je voudrais tout de même insister sur quelques points, à l'attention des traducteurs en herbe qui pourraient atterrir sur ces pages :
- Une de mes chances principales est de traduire depuis plusieurs langues, dont des "langues rares" (définition de "langue rare" : langue qui n'est pas l'anglais. Si, je vous jure.) A chaque fois, sans aucune exception, que j'ai réussi à mettre le pied dans une nouvelle maison d'édition, ou même qu'on est venu me chercher, c'était pour une autre langue que l'anglais. La concurrence est beaucoup plus rude pour les traducteurs qui ne bossent qu'en anglais, malheureusement.
- Même avec un bon CV, une renommée flatteuse, une solide expérience, on n'est jamais à l'abri d'un revers. Je vous l'avais raconté il y a quelques mois : il suffit d'un coup de malchance ou d'une combinaison de problèmes pour se retrouver tout à coup au chômage. Pour moi, ça s'est assez vite arrangé, mais ce n'est pas toujours le cas.
- Mon récit peut donner l'impression que je suis devenue traductrice par hasard. Ce n'est pas le cas. Pour devenir traducteur littéraire, il faut aimer lire (ça paraît évident), et surtout, il faut aimer écrire. Je n'ai pas suivi de formation spécifique pour devenir traductrice, mais j'ai lu des milliers de bouquin dans ma vie, et j'ai toujours énormément écrit, depuis l'époque où j'abreuvais ma meilleure amie de lettres de huit pages jusqu'à aujourd'hui, où je profite de la sieste de mes gamins pour alimenter mon blog au lieu de bosser. Une chose à savoir : pour devenir un bon traducteur, le plus important, ce n'est pas de maîtriser à 100% la langue-source (la langue que l'on traduit), mais de savoir utiliser au mieux la langue-cible (la langue vers laquelle on traduit).

Je vous parlerai peut-être un autre jour des avantages et inconvénients de ce métier, des aspects pratiques de la vie d'un traducteur, des qualités requises, des spécificités de la traduction jeunesse, etc. Mais pour le moment, je vais essayer de terminer ma dernière traduction, justement...

jeudi 23 mai 2013

Des bourses petites ou grosses

(Quoi, il n'est pas bien, mon titre ?)

Nouvelle commission, aujourd'hui. Des bons dossiers, des dossiers moyens, des dossiers médiocres. Et puis un dossier excellent. Une auteure qui prépare un album qui sera illustré par des photographies de broderies qu'elle réalise elle-même, sur un sujet original et très intéressant, avec un graphisme superbe, et un texte très poétique. Et en plus, c'est quelqu'un qui a déjà publié deux ou trois bouquins, mais qui se renouvelle vraiment dans ce projet. Sans compter qu'il est évident qu'elle va devoir y consacrer des mois, vu le travail que ça demande. Et qu'elle a des revenus très faibles.
Pour une fois, tous les membres de la commission sont unanimes ! Du jamais vu, ou presque. Aucun doute : on lui accorde la bourse maximale, qui devrait lui permettre de prendre une année sabbatique pour réaliser son projet.
Sauf que cette auteure, en plus de ses autres qualités, est modeste. Probablement par peur qu'on la trouve trop exigeante, elle a juste demandé une petite bourse.
Et alors, on ne peut pas augmenter la somme ?
Non, on ne peut pas, sauf si elle en fait la demande. On peut baisser la somme demandée, mais pas l'augmenter. C'est comme ça.
Bon. Alors on lui donne la petite bourse, et on l'incite vivement à demander davantage à la prochaine commission ?
Ah, mais non. Quand on reçoit une bourse, on n'a plus le droit d'en demander une autre pendant trois an.
Grrr. Alors on lui dit que la commission, enthousiaste, se propose de lui accorder la bourse maximale, et qu'elle doit modifier son dossier de demande ?
Problème : il est strictement interdit d'annoncer qu'un dossier a reçu un avis favorable tant que ce n'est pas promulgué officiellement. Et une fois que c'est promulgué, on ne peut plus modifier la somme, bien sûr.

Nous passons une demi-heure à retourner le problème dans tous les sens. Nous ne nous pouvons pas nous résoudre à ne lui donner qu'une somme modique, alors qu'il est tellement évident qu'elle mérite plus, et qu'elle a besoin de temps libre pour son projet.
Et puis la secrétaire de la commission nous annonce qu'elle a une idée et s'éclipse. Quand elle revient, elle a un sourire jusqu'aux oreilles et un papier à la main :
— Je viens de lui téléphoner, je lui ai dit que j'avais fait une grosse bêtise, que j'avais égaré sa lettre de demande, et que du coup je ne me souvenais plus si elle postulait pour une aide petite ou grande, qu'il fallait qu'elle me faxe une autre lettre tout de suite... Et je lui ai glissé qu'elle avait tout intérêt à demander le maximum, même si on ne pouvait pas être certain du résultat... Et c'est ce qu'elle a fait !

Nous étions tellement contents que nous l'avons applaudie.
N'empêche, pourquoi est-ce tellement plus simple de donner moins que de donner plus ?

mercredi 22 mai 2013

Hello Dollies

Un monument aux Etats-Unis, paraît-il. Je ne connaissais pas du tout, et j'ai hésité avant de me lancer. J'ai eu tort. Depuis j'en ai fait quatre fois. Dans l'ordre :
- Une couche de sablés réduits en miettes et mélangés avec du beurre, comme une base de cheesecake (n'ayant pas de biscuits industriels dans mon placard, je fais tout simplement une base de shortbread) :
- Par-dessus, des noix de pécan grossièrement concassées ;
- Par-dessus, des pépites de chocolat ;
- Par-dessus, une boîte de lait concentré sucré, qui va se transformer en caramel pendant la cuisson au four.
(Je viens de découvrir que la recette originale prévoyait aussi une couche de noix de coco râpée avant le chocolat. J'essaierai la prochaine fois.)
Dix minutes de préparation (en comptant la confection du shortbread, trois ingrédients qu'on mixe ensemble), vingt minutes au four, trente minutes pour laisser refroidir, deux minutes pour découper en carrés... et dix secondes pour en manger cinq d'affilée. Ma découverte sucrée de l'année, carrément.
(Sacrebleu, que c'est bon !)

mardi 21 mai 2013

Il fait beau

Vu l'autre jour dans Télérama une publicité qui a attiré mon attention. De mémoire, on y voyait un couple rouler en décapotable sous un ciel orageux, avec comme slogan "Le beau temps est un état d'esprit".

Moi, hier après-midi, quand je suis revenue en vélo de ma nouvelle maison, quand j'ai pédalé une heure (avec un détour involontaire) sous la pluie battante par 13°C, j'ai apprécié ce moment sans enfants, j'ai forcé sur mes muscles pour aller plus vite et savouré le contraste entre la chaleur de l'exercice et la fraîcheur du vent, j'ai tendu la langue pour boire les gouttes de pluie, j'ai respiré l'odeur du sol mouillé, j'ai écouté le bruit de l'eau sur les feuilles des arbres, j'ai poussé des petits cris quand les voitures roulaient dans des flaques près de moi et m'arrosaient copieusement, j'ai chanté à tue-tête, et j'ai trouvé qu'il faisait beau.

dimanche 19 mai 2013

Une photo avec Ibrahimović ?

Tout à l'heure, en sortant de la résidence avec mes quatre mômes, je me fait aborder par un type en T-shirt de footballer qui me parle d'abord dans un sabir incompréhensible, puis dans un anglais très approximatif, et enfin en français (pourquoi ne pas avoir commencé par là ?). Je finis par saisir qu'il me propose de prendre une photo avec mes enfants. Perplexité. Je n'ai pas vraiment besoin de lui pour faire une photo de moi avec mes mômes, je peux demander à n'importe qui. Et puis franchement, il pleut, j'essaie d'enfiler le manteau d'un gamin, de calmer un autre, d'empêcher à un troisième de partir en courant, ce n'est pas le moment idéal. Le type m'explique :
— Non, une photo de moi avec vos enfants.
— De... vous ? Avec mes enfants ? Mais pourquoi ?
— Pour leur faire plaisir !
Plus interloquée que jamais, je refuse poliment. Il insiste, me dit que ça leur fera un souvenir, puis, devant mes refus réitérés, se tourne et demande à la cantonade (sachant qu'il n'y a personne à la ronde : on est dimanche après-midi, et je le répète, il pleut) :
— Personne ne veut faire une photo avec Ibrahimović ?

Et le pire, c'est que pendant quelques secondes, je me suis demandé si ce type était réellement un footballer célèbre, avant de conclure qu'il était bien plus probable que ce soit un détraqué...

(Remarquez bien que j'ai fait des progrès : grâce à Darling, j'avais déjà entendu ce nom, même si je ne sais pas à quel visage il appartient. Il y a quelques années, on aurait pu me citer n'importe quel footballer, à part peut-être Maradona, ça m'aurait fait autant d'effet que "Jean Dupont"...)

samedi 18 mai 2013

Hypoglycémie nocturne

Je me lève au radar. J'ai mal dormi. A la table du petit-déjeuner, le Grand me demande pourquoi. J'explique :
— Déjà, je me suis couchée tard parce que je voulais terminer de traduire un chapitre. Et puis à deux heures du matin, le Filou a pleuré, et j'ai dû le bercer pendant vingt minutes. Et une heure plus tard, c'est Papa qui m'a réveillée. Il faisait une crise d'hypoglycémie, il avait besoin qu'on lui apporte quelque chose de sucré.
— Et pourquoi est-ce qu'il n'y est pas allé tout seul, au lieu de te réveiller ?
Loyalement, je défends Darling :
— Tu sais, quand on fait une crise d'hypoglycémie en pleine nuit, c'est vraiment très désagréable, et même effrayant. Ce n'est pas comme dans la journée, où on s'en rend compte avant de tomber trop bas ; là, on se réveille quand on est déjà très très mal, avec le coeur qui tambourine, des sueurs froides, l'impression qu'on ne va même pas pouvoir marcher jusqu'au frigidaire...
— Ça t'est déjà arrivé ?
— Oui, oui, je te parle en connaissance de cause, ça m'est déjà arrivé deux ou trois fois, quand je faisais du diabète gestationnel.
— Et alors, tu avais réveillé Papa, toi ?
...
Touché.

vendredi 17 mai 2013

Champagne !

Le quincailler me laisse un message téléphonique. Dans l'escalier de ma future maison, la rampe, je la veux comment ? Les fixations, couleur aluminium ou couleur champagne ? Réponse urgente SVP, il doit passer la commande.

Allons bon, voilà une question que je ne m'étais pas posée. Champagne, ça veut dire doré ? Vu que la maison est très chic, on va prendre ça, ne faisons pas les choses à moitié.

Je passe devant le magasin en allant chercher les gamins. Le quincailler n'est pas là, apparemment il répare la chasse d'eau d'une petite vieille du voisinage (cet homme ira au paradis, moi je vous le dis), mais sa vendeuse tient la boutique. Elle me connaît bien, elle n'arrête pas de me voir, en ce moment. Elle me demande si elle doit prendre un message.

— Oui, vous lui direz de ma part "Champagne" !

Pourquoi donc m'a-t-elle lancé un regard soupçonneux ?

jeudi 16 mai 2013

Tondre comme papa

Ayant terminé mes courses hebdomadaires auprès de mon supermarché en ligne, Houra, je traîne au rayon virtuel des jeux de plein air, et je découvre une belle tondeuse en plastique qui "permet à vos enfants de faire semblant de tondre comme papa".

Comme tout sexisme concernant la répartition des tâches parentales, ça m'agace. Comme tout sexisme, ça m'agace. En tant que nouvelle possesseuse d'une superbe tondeuse que Darling ne touchera pas même si sa vie en dépend, ça m'agace.

Si j'osais, je leur écrirais, tiens. Si je n'étais pas timide.
Oh, attendez, je viens de me souvenir que je ne suis pas timide.

J'ai donc écrit les deux lignes suivantes :
Soyons fou, et imaginons un instant que les mères aussi passent parfois la tondeuse... Pourquoi ne pas mettre que l'enfant peut "faire semblant de tondre comme ses parents" ou "comme un grand" ?
Une demi-heure plus tard, j'ai reçu une réponse. Ils sont désolés, ils ont repris la description de leur fournisseur, mais suite à ma remarque pertinente, ils vont corriger ça tout de suite. Deux minutes plus tard, voici ce qu'on peut lire sur leur site :
Cette belle tondeuse à gazon est légère et résistante, elle permettra à vos enfants de faire "semblant" de tondre comme des grands. Elle convient aux enfants à partir de 36 mois. 
(Avec des guillemets injustifiés à "semblant", mais bon, on ne va pas chipoter.)

Voilà, l'égalité des sexes a fait un pas en avant grâce à moi, aujourd'hui. Un pas de fourmis, mais il faut bien commencer quelque part. Demain, je m'attaque aux inégalités salariales et à la marchandisation du corps féminin. Ne me remerciez pas.

mercredi 15 mai 2013

Où donc ?

Devinette : où ai-je été invitée à venir parler de mon travail de traductrice ?


(Si vous répondez "en Bretagne", vous êtes encore plus nuls que moi en géo.)

lundi 13 mai 2013

Stress

Ce matin, après avoir déposé les petits à la crèche, avec un immense soulagement après ce "pont" marqué par quelques timides sorties, beaucoup de chahut, des mauvaises nuits et une otite, quand je me suis enfin retrouvée seule dans l'appart, je suis restée deux minutes debout au milieu du salon en me demandant par où commencer. Les lessives en souffrance, le lave-vaisselle à vider, le rangement ? Les formalités administratives, le paiement des cotisations retraite, la réservation du déménageur, l'inscription du Grand au collège ? La traduction à terminer pour pouvoir entamer la suivante le plus vite possible, histoire de ne pas être en retard avant même d'avoir commencé ? Les fiches de lectures qui traînent tant que ça en devient ridicule ? La planification des travaux dans la cuisine de ma nouvelle maison, pour qu'elle soit terminée AVANT le déménagement si possible, merci ?

Finalement, j'ai commencé par prendre mon petit-déjeuner. Na.

Allez, j'y retourne.
(Mais où ?)

dimanche 12 mai 2013

Une FILLE !

Depuis quatre ou cinq jours, Miss Thing One me répète environ trois fois par heure :
- Toi, t'es une FILLE !
Avec beaucoup d'insistance. Puis, dans la foulée :
- Moi, c'est une FILLE !
Dans l'ordre qu'on veut, avec toujours la même conclusion :
- Comme moi / comme toi !


Il y a donc une chose qu'elle ne partage pas avec ses trois frères, et qu'elle partage en revanche avec sa maman, et il est évident que cette découverte lui plaît beaucoup.


(En revanche, si elle a parfaitement compris que les quatre autres membres de la famille sont des garçons, eux, et ne font donc pas parti de notre petit clan, dès qu'on l'interroge au sujet de son entourage, il apparaît que la différence sexuelle n'est pas encore complètement acquise. Nous avons testé avec les autres enfants de la crèche :
- Et Nina ?
- C'est un garçon !
- Mais non, c'est une fille. Et Céleste ?
- C'est un garçon !
- Non, une fille. Et Odile ?
- C'est un garçon !
- Et Gabriel ?
- C'est une fille !
- Et Adam ?
- C'est une fille !
Quinze noms, quinze réponses fausses, à tel point que Darling la soupçonnait de le faire exprès, car ce n'était "statistiquement pas possible" de se tromper à chaque fois...)

Eclairage nostalgique

Lu sur eBay, une annonce pour un triporteur de la part d'un vendeur allemand :

Batterie d'éclairage LED dans le regard nostalgique.
3 vitesses Shimano avec poignée tournante.
Châssis en acier robuste.
Comprend housse de pluie et de bâches.

Quand on pense qu'on accuse les logiciels de traduction automatique de faire du mauvais boulot, alors qu'ils sont même capables de trouvailles poétiques aussi jolies !

samedi 11 mai 2013

Playmobil Fun Park

Le jeu : reconnaître Darling, le Grand, Miss Thing One, Mr Thing Two et le Filou.

(Mais si, vous allez y arriver.)




jeudi 9 mai 2013

Marronnier

Il était temps de désherber le gravier de ma nouvelle maison, on dirait.

Qui veut un marronnier pour son jardin ?

Cuisine IKEA

Chez IKEA, en ce moment, il y a une promotion : pour chaque tranche de mille euros dépensés en aménagement de cuisine, on obtient un bon d'achat de cent euros. Dix pour cent !
Du coup, ces derniers jours, j'ai mesuré, calculé, corrigé, amélioré, vérifié, annulé et recalculé. Ce matin, je suis allée acheter la cuisine pour ma nouvelle maison (sans les électroménagers, parce que cette fois, je veux de la vraie bonne qualité), et j'ai dépensé exactement 1003,22 €.
Du grand art, non ?

mercredi 8 mai 2013

Dîner économique (ou pas)

Dans la lignée de ma bonne résolution "je fais des économies et je réduis mon budget alimentaire", je prépare de plus en plus souvent de repas végétariens. Ce soir, quenelles, pâtes, et brocoli (avec de la béchamel et du fromage, bien sûr) (quand je pense qu'il y a des gens qui mangent des légumes avec à peine un filet d'huile d'olive, voire de jus de citron, ça me laisse rêveuse).
Et en dessert ? Allez, si j'achetais des fraises ? Sinon, la saison sera terminée presque avant que nous ayons eu l'occasion d'y goûter. Un kilo de fraises, pour six personnes (cinq, en fait, Miss Thing One n'aime pas les fruits) (quoique, en les recouvrant de béchamel, peut-être ?). Pas bio, hein, je ne suis pas milliardaire. Mais françaises quand même, soyons un peu locavore.
15,95 €.
Pour compenser un peu, je prépare le pain moi-même, avec de la bonne farine bio complète multi-céréales et plein d'autres bonnes choses. J'obtiens deux gros pains de 600 grammes chacun. Sauf qu'à la première bouchée, Darling a recraché un morceau de verre. Souvenir : l'autre jour, Miss Thing One a fait tomber le grand pot en verre qui contenait la farine à pain, et le couvercle s'est brisé. Naïvement, j'ai cru que les morceaux avaient été éjectés au loin. Je n'ai pas pensé qu'il pouvait y en avoir dans le pot (resté intact, lui). Je suis une idiote. Heureusement que c'est Darling qui s'est servi le premier, pendant que le Filou, qui avait officiellement terminé son repas, préférait mendier quelques fraises supplémentaires.
A la poubelle, les deux gros pains qui devaient nous durer au moins quatre jours.

Demain, dîner classique et carnivore, parce que les économies, décidément, ça coûte cher.

mardi 7 mai 2013

Je m'applique

Maintenant que j'ai un nouveau smartphone, je fais joujou avec. Déjà, tout à l'heure, j'ai passé un coup de fil. C'est fou, non ? Et puis j'ai aussi répondu à un SMS envoyé par ma mère, même qu'elle était toute émue ; je crois que si, il y a quelques mois, je lui avais donné le choix entre "j'achète un smartphone" et "j'achète une maison", elle n'aurait pas hésité longtemps. Depuis j'ai acheté les deux, donc c'est réglé.

Mais ce n'est pas tout. J'ai mis un bout de temps, mais j'ai fini par comprendre comment télécharger une application. J'ai commencé par virer tous les jeux pour faire de la place, et maintenant, j'ai :
- la météo
C'est très utile. Hier elle m'annonçait qu'il faisait grand soleil à Paris, ce qui m'a évité de regarder par la fenêtre pour savoir comment m'habiller. Je me suis mis en T-shirt. Et je me suis fait doucher. Il faut dire que ce n'est peut-être pas complètement au point : il y a trois jours, la page d'accueil m'annonçait imperturbablement que les températures minimales du jour seraient de 8°, les maximales de 18°, et qu'il faisait actuellement 21°C. Ah.
- ma banque
Histoire de bien vérifier que le solde de mon compte est le même sur mon téléphone que sur Internet. On ne sait jamais.
- la RATP
Parce que ça me fait sentir Parisienne, même si je circule surtout à vélo, en fait. Sauf quand je n'ai pas le choix et que je dois prendre les transports en commun. Auquel cas, le fait de savoir si le métro va passer dans trois ou dix minutes ne change pas grand-chose, puisque je n'ai pas le choix.
- Vélib et Autolib
Pour quand j'ai le choix.
- Blogger
Pour pouvoir tenir à jour ce blog même loin de toute connexion internet, sinon j'ai peur que vous m'oubliiez.
- Un agenda
Encore vierge, parce que je me sers d'un agenda papier, mais j'aime l'idée de rater un tout petit peu moins souvent les anniversaires de mes proches. Encore faudrait-il que je commence par enregistrer leurs dates d'anniversaire. Et donc que je les connaisse.
- Un dictionnaire
Parce que bon, je suis traductrice, quand même. Sans dictionnaire, je suis malheureuse.

Je me rends compte que c'est très sérieux, tout ça. Je viens d'aller consulter une liste de "cinquante applications indispensables", pour voir ce que je ratais, et rien que dans les dix premières, il y en a une pour écouter le bruit du moteur d'une Ferrari et une autre pour nouer sa cravate de 30 manières différentes (je vous jure que c'est vrai, c'est ). Je n'irai peut-être pas jusque là. Mais je promets d'ajouter de la musique, de la lecture, voire peut-être Tétris, à l'occasion.

Pour ma défense, je voudrais signaler qu'une des toutes premières choses que j'ai cherché, c'est une application Fantômette. Eh bien, vous n'allez pas en revenir, mais figurez-vous que ça n'existe pas !

dimanche 5 mai 2013

C'est du propre !

Depuis une semaine, les Things sont "propres". Entendre par là qu'ils ne portent plus de couche pendant la journée.
J'avoue, c'est moi qui ai pris l'initiative. Comme pour le sevrage, je n'ai pas attendu que l'enfant me signale qu'il était prêt et patati et gnagnagna : j'ai décidé qu'il était temps qu'il le soit, na. J'ai donc ôté les couches en me préparant à nettoyer les dégâts autant de fois que nécessaire. Pendant quelque temps, ils ont eu des couches-culottes pour faire la transition (j'ai mis cinq bonnes minutes à comprendre de quoi parlait l'auxiliaire de la crèche quand elle m'a réclamé des couches "pouloppe", avant de réaliser qu'elle voulait que je leur mette des "pull-up". Ah, OK.).
Et puis lundi dernier, ils sont allés à la crèche en culotte. Et avec deux tenues de rechange chacun, au cas où.
Miracle : ils n'en ont pas eu besoin. Je n'en croyais pas mes yeux quand je les ai récupérés, le soir, avec les mêmes pantalons que le matin. Jour après jour. Pendant une semaine. Avec une seule toute petite exception pour Miss Thing One.
Ils sont propres, donc.
A la crèche.
A la maison, c'est une autre affaire. Est-ce parce que je ne pense pas systématiquement à leur proposer le pot toutes les heures, alors que les auxiliaires de la crèche ont l'habitude ? Parce qu'ils se sentent en confiance à la maison ? Parce que mes "je ne suis pas contente !" ne leur font plus aucun effet, du fait qu'ils m'entendent régulièrement hurler comme une possédée quand je suis réellement furieuse ?
Toujours est-ils que ces deux andouilles de trois ans qui commencent à s'exprimer très correctement ne pensent souvent à m'informer que leur vessie – dans le meilleur des cas – est pleine que lorsque c'est déjà trop tard. Et encore, Mr Thing Two est tout à fait capable d'oublier de m'en informer même en cas d'accident. Et même en cas d'accident solide. Si si. Rien à fiche, moi je joue, je me moque de ce qu'il y a dans mon beau slip tout neuf.
Hier, après trois pantalons mouillés à eux deux, quand Mr Thing Two m'a fait cette mauvaise surprise supplémentaire ("Vous ne trouvez pas que ça sent mauvais, ici ?"), je me suis vraiment énervée. Je l'ai collé sous la douche, et je lui ai ordonné de se frotter les fesses tout seul. Il en avait plein les doigts. Alors ça, il a beau ne pas être maniaque, ça ne lui a pas plu. Bien fait pour lui. Je lui ai dit que la prochaine fois, je lui faisais racler et laver la culotte en prime. C'est peut-être un hasard, mais  aujourd'hui, il a fait ses grosses commissions sur le pot...
Bref, depuis une semaine, les Things sont "propres". La preuve, ils prennent au moins deux douches par jour et se changent jusqu'à trois fois en une seule soirée. On fait difficilement plus propres que ça !

vendredi 3 mai 2013

Syndrome frontal et franchise par procuration

Suite à un accident de voiture et un gros coup sur la tête, mon héroïne, en apparence indemne, est victime d'un syndrome frontal et ne peut s'empêcher de dire ce qu'elle pense, tout le temps, devant tout le monde.
- À sa concierge : Oui oui, vous dites que ce monsieur, c'est votre docteur, mais on sait bien que c'est votre amant ; vous n'avez aucune raison de la cacher, ça ne nous choque pas, vous savez !
- À sa copine qui hésite entre deux robes dans un magasin : Celle-là, elle te fait des grosses fesses, encore plus que d'habitude, je veux dire ; et avec l'autre, tu fais pouffe, encore plus que d'habitude aussi, on va te demander combien la passe.
- À son père, en instance de divorce, et qui vient de s'acheter une moto : Ah, je vois, c'est l'andropause, tu vas te faire teindre les cheveux, sortir avec une fille de vingt-cinq ans de moins que toi, et partir en vacances à Cuba, c'est ça ?
- À sa prof qui lui prodigue des consolations suite à l'annonce du divorce : Pas la peine de prendre cette mine désolée, je sais bien que vous vous en fichez, personne ne vous aime, d'ailleurs on vous surnomme "La Teigne", vous l'ignoriez ?
- À sa mère qui se plaint qu'elle ne lui fait pas assez de confidences : Oui mais comment veux-tu que je te dise que j'ai plein de mauvaises notes et que je signe le cahier de correspondance à ta place, hein ?
Etc.
J'avoue que je m'amuse beaucoup.

(Je sais, il y a des gens qui n'ont pas besoin de syndrome frontal pour sortir ce genre de vacheries !)

jeudi 2 mai 2013

Dans mon quartier

- Un rendez-vous à la banque pour ouvrir un compte au Grand ;
- Un passage chez Numéricable pour me renseigner sur les nouvelles offres dont je viens de découvrir l'existence ;
- Une halte au Darty pour choisir enfin le frigidaire de ma nouvelle cuisine ;
- Un saut au Bricorama pour acheter deux boîtes en plastique (Mr Thing Two a cassé celle qui contenait le petit train en sautant à pied joint dessus, et les Playmobils ont besoin de plus de place) ;
- Un détour chez le quincailler pour lui payer stores, barre de penderie, serrure de boîte aux lettres, et plein de bricoles qu'il a installé dans ma nouvelle maison ;
- Un arrêt dans la toute petite boutique du petit monsieur qui vend des sacs en cuir et des portefeuilles (les miens ont rendu l'âme, tous les deux) ;
- Un achat de pain à la boulangerie ;
- Une brève entrevue avec le loueur de voiture en bas de chez moi pour réserver un véhicule pour l'été...

Tout ça à pied, en une heure et demie tout compris, dans un rayon de 800 mètres autour de mon appart.
Décidément, c'est chouette, de vivre à Paris.
(Ça va me manquer !)