vendredi 30 octobre 2015

La piscine

Piscine pour cinq (sans Darling). Le Grand prend des cours de natation, histoire d'apprendre enfin à nager autrement que sur le dos. Miss Thing One nage déjà très bien, comme un petit chien, mais avec des gestes appliqués et une grande efficacité qui me fait penser qu'elle pourrait peut-être ôter les brassards si elle voulait (mais elle ne veut pas). Mr Thing Two sort, saute, remue dans tous les sens sans que ça le fasse beaucoup avancer, et fait un raffut infernal – c'est bien simple, on entend que lui dans toute la piscine. Le Filou se jette dans l'eau sans se poser de question, et crache et tousse en revenant à la surface :
— Moi z'a bu la terrasse, maman !
Ce qui ne l'empêche pas de recommencer aussitôt.
Et moi, je surveille, je repêche, je joue à chat, je plonge sous l'eau pour chatouiller les pieds, j'emmène Miss Thing One aux toilettes (trois fois), je demande huit fois de suite à Mr Thing Two de ne pas courir au bord de la piscine, et même si je n'ai pas une seconde à moi pour aller nager dans le grand bain, franchement, je m'ennuie pas mal.

Et puis on sort, et puis quadruple shampoing (le Grand fait le sien, heureusement), et quadruple séchage, et cabine taille famille nombreuse, et ne courez pas, et mon Grand arrête d'embêter ta soeur, et Mr Thing Two arrête de crier, et poussez-vous que je referme la cabine, et habillez-vous, et j'ai dit habillez-vous, et je vous ai demandé de vous habiller, et si je dois le dire une quatrième fois ça va barder, et oui mon Filou je t'aide à enfiler ton T-shirt, et Mr Thing Two je te demande de te calmer, et Miss Thing One vient ici que je te démêle les cheveux, et Mr Thing Two arrête de chahuter et de crier et habille-toi enfin nom d'un chien, et mais si madame tout va bien ne vous inquiétez pas ces enfants ne sont pas tout seuls ils sont avec moi d'accord nous allons essayer de faire moins de bruit.

On repasse devant la caisse. J'adresse un sourire fatigué à la dame, qui me complimente :
— C'est à vous, tout ça ?
— Oui.
— Une jolie famille, félicitations !
— Merci.
— Ça doit vous donner du travail !
— Oui, et ça coûte cher, aussi. Au fait, vous sauriez me dire pourquoi non seulement les habitants des communes voisines doivent payer plus cher, mais en plus il n'y a pas de tarif famille nombreuse pour eux ? Du coup je paye exactement trois fois plus que si j'habitais cent mètres plus bas dans ma rue, puisque je suis à la frontière entre les deux communes ?
— C'est pour inciter les gens à aller dans les piscines de leur propre commune.
— Je vois. Mais comme vous le savez peut-être, dans ma commune, il n'y a pas de piscine.
— Ah oui, je sais, mais c'est comme ça.

Et puis il faut encore monter dans le triporteur, mettez vos manteaux, attachez-vous, mettez vos casques, rentrez les bras et les jambes et les têtes à l'intérieur de la caisse, et c'est parti. Le Grand roule devant sur son propre vélo, je peine à le suivre, d'autant plus que ça monte, et même si je n'ai pas pu traverser la piscine à la nage, j'arrive à la maison en nage (je sais, c'est nul). Avec tout ça c'est l'heure de préparer le dîner, je me lance illico dans une soupe, un risotto et une tarte aux fruits, plus le quatre-quart pour le goûter de demain, pour profiter du four qui chauffe.
— Pendant que tu y étais, tu n'aurais pas pu faire du pain ? me demande le Grand en mettant la table. Il n'y en a plus beaucoup.
Et puis la journée se termine enfin. Le temps de lancer une lessive avec les cinq serviettes, les cinq maillots et les cinq bonnets de bain, et j'emmène les enfants se coucher.
— Moi j'adore la piscine, commente Mr Thing Two. On peut y retourner demain ?

jeudi 29 octobre 2015

Mur automnal

Le grand classique (oserais-je dire le marronnier ?) de la saison : on part tous ensemble faire une grande balade assortie d'un pique-nique dans la forêt la plus proche. On en revient avec les pieds trempés, quelques piqûres d'ortie, de jolies photos, un panier à pique-nique entièrement vide (hors emballages), un petit coup de barre pour les grands, un moral remonté en flèche, et une énorme collection de feuilles multicolores patiemment ramassées par Miss Thing One.
Mais une fois de retour à la maison, qu'en fait-on, de ces feuilles ? Des formats trop différents pour faire un bouquet, pas le courage de se lancer dans un herbier, et pourtant la gamine est fière de sa récolte, et il faudrait récompenser ses efforts... Alors ?
Alors on fait un mur d'automne, et tout le monde en profite.


mercredi 28 octobre 2015

GPS réveille-matin

Aujourd'hui, nous avons loué une voiture pour aller à Versailles. Sur le chemin du retour, dans les embouteillages, le Grand comate. Les chansons d'Henri Dès sont périodiquement interrompues par le GPS qui m'informe que je dois continuer tout droit, mais comme, grâce à lui, nous sommes arrivés au parking devant le château sans nous égarer une seule fois, ce qui n'est pas toujours le cas quand nous nous fions à une simple carte routière, je le laisse parler. Enfin, la douce voix m'ordonne de sortir de l'autoroute, puis de prendre à droite l'avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Et brusquement, le Grand, qui ronflait un quart de seconde plus tôt, bondit sur son siège :
— De Lattre de Tassigny ! Je sais qui c'est ! C'est le seul général qui a désobéi à Vichy et qui a combattu les Allemands quand ils ont envahi la zone libre en 1942 !

Bien, bien, bien. La prochaine fois qu'il aura du mal à se réveiller pour aller en cours un lundi matin, je saurais quoi faire. Je lui chuchote à l'oreille le nom d'un général ayant combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, et le tour est joué...

(Du coup, le soir, je lui ai fait écouter La Médaille, de Renaud. Juste un petit contrepoint à ses grandes idées héroïques...)

Un pigeon s'est posé
Sur l'épaule galonnée
Du Maréchal de France
Et il a décoré
La statue dressée
D'une gastrique offense
Maréchaux assassins
Sur vos bustes d'airain
Vos poitrines superbes
Vos médailles ne sont
Que fientes de pigeons
De la merde


Un enfant est venu
Aux pieds de la statue
Du Maréchal de France
Une envie naturelle
L'a fait pisser contre elle
Mais en toute innocence
Maréchaux assassins
Le môme mine de rien
A joliment vengé
Les enfants et les mères
Que dans vos sales guerres
Vous avez massacrés


Un clodo s'est couché
Une nuit juste aux pieds
Du Maréchal de France
Ivre mort au matin
Il a vomi son vin
Dans une gerbe immense
Maréchaux assassins
Vous ne méritez rien
De mieux pour vos méfaits
Que cet hommage immonde
Pour tout le sang du monde
Par vos sabres versé


Un couple d'amoureux
S'embrasse sous les yeux
Du Maréchal de France
Muet comme un vieux bonze
Il restera de bronze
Raide comme une lance
Maréchaux assassins
L'amour ne vous dit rien
A part bien sûr celui
De la Patrie hélas
Cette idée dégueulasse
Qu'à mon tour je conchie

mardi 27 octobre 2015

Trop malade pour...

Déjà en temps normal, le Filou use et abuse des arguments "Ze suis krop fakigué", ou "Ze sais pas le faire". Mais quand il a brusquement atteint 39,9°C à cinq heures du matin, et vomi tout ce qu'il avait dans le ventre (dieu sait que j'ai été couverte de toutes sortes de substances corporelles peu ragoutantes dans ma vie de mère, mais je crois que c'est la première fois que je reçois littéralement une douche de vomi, de la tête aux pied, alors que je suis nue), cela donne :

— Z'arrive pas à mett'e mes saussons, ze suis malade, c'est toi qui le fais.
Ou :
— Ze peux pas me laver les dents, moi n'a malade.
Ou :
— Ze suis malade, z'arrive pas à manzer, c'est toi qui teni la cuillère.
Ou :
— Ze peux pas ranzer les légos, ze suis malade, z'en peux plus !

Inutile de préciser que la fièvre est repartie comme elle était venue, et que pendant le dîner, ayant décidé qu'il était trop malade pour manger de la soupe, il a passé une demi-heure à sauter du canapé au fauteuil – et retour.

lundi 26 octobre 2015

Maquillage

Départ pour une visite matinale. Nous attendons avec une certaine impatience ma sœur de 14 ans.
— Qu'est-ce qu'elle fait ? demande Mr Thing Two.
— Je crois qu'elle se maquille.
— Ah bon ? Mais en quoi ?

dimanche 25 octobre 2015

Une semaine en Provence

Bon, d'accord, d'accord, j'admets que j'ai un peu exagéré avec cette histoire de Provence enfermée dans des brumes perpétuelles. Nous avons bel et bien eu un jour de pluie et un jour de brouillard, mais ensuite, il y a eu cinq jours de soleil radieux, dont nous avons profité pour faire des promenades délicieuses.

Revenus hier soir, nous nous apprêtons à affronter une deuxième semaine de vacances nettement plus citadine. Sans regrets, car j'aime aussi les rues parisiennes. Mais nous gardons dans les yeux les paysages superbes admirés ces derniers jours...








vendredi 23 octobre 2015

Une vision d'horreur (ou pas)

— Tiens, il y a ta gamine qui joue toute seule dans la salle à manger, me dit le mari de ma mère.
— Brrr, ça fait peur, lance ma sœur de 14 ans.
— Pardon ?
— Ben oui, ça fait peur... une petite fille qui joue toute seule dans une pièce sombre... en silence... et après elle relèverait la tête, et on découvrirait qu'elle a les yeux tout blancs... Brrr !

Je peux me tromper, mais je soupçonne ma sœur de regarder un peu trop de films d'épouvante.

mercredi 21 octobre 2015

La mouche et le morveux

Pique-nique au bord d'un lac, devant un paysage magnifique.
— Ah, mais pouquoi a m'embête, cette mousse !! râle le Filou
— Hein ? Ah, cette mouche ! Il y a une mouche qui te tourne autour ?
— Oui ! A l'a vinue su' mon nez et su' ma bousse !
— Il faut croire qu'elle a trouvé que tu avais bon goût.
Il rigole :
— Mais non !
— Mais si ! Ta bouche sent le sandwich au jambon, elle doit aimer ça. Et ton nez, miam, il est tout plein de morve, c'est encore meilleur ! Les mouches aiment sûrement beaucoup la morve !
Il réfléchit, puis admet :
— Oui. Moi aussi, z'aime ça.

mardi 20 octobre 2015

Certitude brumeuse

Deuxième année de suite que ma mère me jure que c'est un temps exceptionnel. Mais on ne me la fait pas, à moi. J'ai beau être nulle en géographie, je saurai désormais que ces histoires de mistral, c'est de la blague, et qu'en Provence il y a tout le temps du brouillard.



Les manteaux de qui ?

Mon bouquin, ça, je ne l'ai pas oublié. En double, même.
Je n'ai pas oublié non plus de prendre de quoi manger.
Les manteaux des enfants, par contre...
Bon, mais ce n'est pas grave : des pulls et des k-ways d'adultes aux manches retroussées cinq fois font très bien l'affaire, hein ?


dimanche 18 octobre 2015

Livres à volonté (deux fois)

Hier, je suis partie en vacances avec mes gamins, et pour la première fois de ma vie, je n'ai emporté aucun livre papier pour moi : uniquement ma liseuse Kindle. Il faut dire que les bagages étaient limités, puisque nous partions à cinq (Darling bosse) alors que seuls deux d'entre nous pouvaient porter des valises. Normalement, dans cette situation, j'emporte au moins trois gros romans pour la semaine (autrefois, en vacances, je calculais environ 300 pages par jour, mais ça c'était avant les mômes), plus un quatrième "au cas où". Si, il y a plein de bouquins chez ma mère, où je suis actuellement, mais pas forcément ceux que j'ai envie de lire là maintenant, et puis si je termine le troisième dans le train alors qu'on nous annonce un retard de trois heures et que par miracle les enfants se sont tous endormis, hein ?
(Je vous ai déjà parlé de ma rienàlirophobie ?)
Cette fois, donc, Kindle, et rien d'autre. Les trois pavés de la trilogie que je lis actuellement, plus un très gros classique, plus deux ou trois autres en attente d'être lus et quelques dizaines à relire à volonté. Tout ça pour 150 grammes. J'économise au bas mot deux kilos de bouquins. Joie.

Sauf que.
Sauf que les liseuses posent des problèmes que les livres ne posent pas. Tous les lecteurs ont, un jour ou l'autre, renversé leur mug de thé sur leur bouquin, ou fait tomber celui-ci du haut d'une étagère. Les livres papier n'en sortent pas toujours en excellent état, mais ils restent lisibles. Ce n'est pas le cas d'un appareil électronique. Et même en supposant qu'on soit très soigneux, on n'est jamais à l'abri d'une panne.
Oui, je sais, il y a d'autres bouquins chez ma mère, mais je n'aimerais pas du tout m'interrompre au beau milieu de ma trilogie. Non, je ne pourrais pas la racheter aussitôt : elle est en anglais. Et puis le coup du train en retard, hein, vous y avez pensé, au train ? Sans compter que j'ai toujours peur que quelqu'un prenne ma liseuse pour une tablette et me la chipe dans les transports en commun. Avec un poche, aucun risque. Ou alors, on pourrait me voler mon sac à main avec ma liseuse dedans. Des livres papiers, il y en a toujours d'autres dans un autre sac ou une autre valise. Avec une liseuse, on met tous ses romans dans le même panier.

Qu'est-ce que je fais, alors ?

Et voilà comment j'ai finalement décidé de partir avec DEUX liseuses Kindle*, sur lesquelles sont téléchargés les mêmes livres**. On ne sait jamais.

(Je me demande si ça se soigne ?)


*Non tactiles, achetées toutes les deux à un prix très bas (environ 45 euros, de mémoire) à l'occasion d'une promo, avant que ces modèles-là ne soient plus commercialisés.
** Bon à savoir pour ceux qui ne téléchargent pas essentiellement des classiques gratuits ou des pdf fournis par des éditeurs (ce qui est à peu près mon cas, donc ne m'accusez pas d'engraisser Amazon) : on peut avoir jusqu'à trois kindles différents sur le même compte, ce qui signifie que trois personnes dans une même famille peuvent télécharger les mêmes livres en les payant une seule fois. Ou, donc, qu'on peut avoir des liseuses "doublon" par sécurité...

vendredi 16 octobre 2015

Un D minuscule

16h40. Les quatre enfants prennent leur goûter à table. Moi, devant mon ordinateur : j'essaie de terminer un chapitre de ma traduction.
— Comment on fait un D ? demande Mr Thing Two au Grand qu'il interrompt dans la lecture d'un bouquin qu'il a bien du mal à lâcher.
— Comme ça, répond le Grand avec patience en dessinant un D majuscule.
— Mais non, pas en lettres bâton !
— En attaché, alors ?
— Non, comme ça !
Et Mr Thing Two lui montre les quelques lettres qu'il a déjà écrites. Le Grand hoche la tête, hésite, puis lance :
— Attends, je vais regarder.
Sur quoi il se lève et vient examiner mon écran d'ordinateur.
— Qu'est-ce que tu fais ? je m'étonne.
— Ben, je regarde comment on fait un D. Tu sais, il veut l'écrire en petites lettres, comme celles sur l'ordinateur.
Je le dévisage, les yeux ronds. Il se défend :
— Quoi ? Ces lettres-là, normalement on ne fait que les lire, on ne les écrit jamais, je veux juste vérifier !
— Ce n'est pas ça le problème. Mais... des petites lettres "comme sur l'ordinateur" ? Tu veux dire des minuscules ? Des caractères d'imprimerie, quoi ? Comme ceux qui couvrent les 400 pages de ton bouquin ?
— Ah bon ? Ah oui, c'est vrai !

Je ne m'en suis toujours pas remise.

(Ça me rappelle la gamine d'une blogueuse qui écrivait et dessinait des trucs sur des feuilles qu'elle agrafait ensemble parce qu'elle voulait faire... non, pas un livre : "un blog en papier".)
(Misère)

jeudi 15 octobre 2015

Remplacement

Des mois qu'il m'a abandonné.
Cela faisait longtemps qu'il menaçait de le faire. Au moins deux ans. Il s'était déjà absenté à plusieurs reprises, mais à chaque fois, il avait fini par revenir. Cependant, j'avais compris que le cœur n'y était plus. Que j'allais devoir le laisser partir. Faire mon deuil. Et en juin dernier, quand il m'a de nouveau plantée là sans un mot d'adieu, j'ai compris que cette fois, c'était pour de bon.
J'ai ravalé mon chagrin, j'ai fait contre mauvaise fortune bon visage. Après tout, l'été arrivait, et avec lui les vacances. Je suis partie ailleurs, j'ai pensé à autre chose. Je l'ai presque oublié. Mais au retour, fin août, son absence m'a frappée comme une gifle.
Depuis la rentrée, il m'a manqué tous les jours, chaque jour. J'ai appris à me passer de lui, bien sûr. Il a bien fallu. Mais puisqu'il m'avait définitivement lâchée, puisque je ne pouvais plus compter sur lui, je n'avais plus qu'une idée en tête : le remplacer dès que possible – par un autre un peu plus dur à la peine, à qui l'on puisse demander de travailler deux fois par jour, en moyenne.
Depuis hier, c'est fait.
Depuis hier, et après plus de quatre mois sans, nous avons enfin un nouveau lave-vaisselle, et ça, c'est chouette.


PS : L'utilisation de la première personne du singulier dans ce billet répond aux besoins de la narration... En réalité, c'est Darling qui est censé se charger de la vaisselle. Et en effet, il le fait souvent. Mais pas toujours. Disons pudiquement que l'absence de cet électro-ménager n'a pas forcément amélioré nos relations conjugales !

mercredi 14 octobre 2015

Spammeur lettré

Spam du jour, signé d'un certain Antoine :

Bonjour,
Je te contacte car je pense que l'on pourrait bien s’entendre.
Je suis un homme avec une tête bien faite et pleine d'humour,
maîtrisant les règles fondamentales de la langue française, ayant le sens de la répartie !
Je suis libéré de mon passé, et je ne cache pas une femme au fond de mon lit.
Et enfin je considère que la vie est belle ...!
J'aimerai rencontrer une femme sensible, douce avec qui vivre des moments de connivence.
Alors si tu veux qu'on discute un peu, moi ce serait avec plaisir !!

En dehors du fait que c'est la première fois que je vois ce genre de message signé par un homme et adressé à une femme et non l'inverse, je dois avouer qu'un spammeur qui "maîtrise les règles fondamentales de la langue française" et qui le met en avant comme un de ses points forts, ça nous change des Tania ou Natasha qui cherchent un homme parce que "Je suis maleureuse car dent mon entourage laits hommes ne s'intéresse qu'a mes gros saints"...

(Malgré tout, je n'ai pas répondu : je ne suis pas douce.)

mardi 13 octobre 2015

Le Grand perd du temps

Le Grand rentre du collège avec une tête d'enterrement.
— J'ai appris une très mauvaise nouvelle, aujourd'hui.
— Ah bon ? Quoi donc ?
— Eh bien, dans trois semaines, le mardi 3 novembre, on va faire une formation aux cas d'urgence, par exemple ce qu'il faut faire s'il y a un incendie, ou un bombardement, ou un cyclone, comme s'il risquait d'y avoir un cyclone à Paris ! Et ça va durer toute la matinée : de 9h à midi.
— Et tu es furieux parce que... tu regrettes terriblement de devoir sauter un cours de maths ou d'anglais, bref, les cours que tu as le mardi matin normalement ?
— Mais non ! Mais d'habitude, le mardi matin, comme je suis dispensé de sport, je commence à 10h ! Tu te rends compte, cette semaine-là, je vais perdre une heure !
— Tu vas "perdre" une heure ? Une heure de quoi ? Une heure de glandouille à la maison ?
— Ben oui !

Ce qui m'étonne le plus, c'est que ça m'étonne encore.

lundi 12 octobre 2015

Miss Thing One et ses frères (bis)

La nuit dernière, une nuit comme je n'en avais pas eue depuis longtemps. Moustiques, maux de ventre (moi), toux (Darling), et quand enfin tout allait mieux, c'est Miss Thing One qui m'a appelée. Plusieurs fois. Fièvre. Angine. J'ai fini par m'endormir à 4h et demi du matin.
(Paradoxalement, maintenant, quand ça arrive, ça me met presque de bonne humeur. Si, si : je me souviens qu'avant, c'était plusieurs fois par semaines, et je suis tellement contente que ce ne soit plus le cas...)

Aujourd'hui, donc, Miss Thing One est restée à la maison, seule avec moi. Un peu fiévreuse, mais pas exagérément. Mal à la gorge, assez pour l'empêcher de manger grand-chose, mais pas assez pour être vraiment maussade.
Résultat ? Une petite fille incroyablement calme, qui n'a pas fait un seul caprice, pas une seule colère. Elle a dessiné, elle a joué avec sa poupée, et avec les Lego, et elle a encore dessiné, et elle est restée assise à côté de moi pendant que je faisais la vaisselle, et puis elle a encore dessiné, et elle a surtout beaucoup sucé son pouce. J'ai presque autant travaillé que si elle n'avait pas été là.

Et puis 4h est arrivé, et le Grand est rentré du collège, et elle est venue avec moi chercher les deux autres à l'école maternelle. Très contente, d'ailleurs : elle s'ennuyait, même si elle ne se plaignait pas. Elle les a retrouvés avec enthousiasme.
Sauf que l'ambiance à la maison est passé du silence et du calme absolu au grand charivari. Une heure plus tard, elle a fait une grosse colère parce qu'elle voulait prendre toute la place sur le canapé, et elle en est venue aux mains avec son frère jumeau.

— Je ne comprends pas du tout pourquoi elle réagit comme ça, a déclaré Darling, perplexe, pendant le dîner. En dehors du fait qu'elle prend exemple sur toi, pourquoi est-ce qu'elle fait des scènes pareilles ?
— Parce qu'elle est fatiguée ?
— Oui, bien sûr.
— Parce qu'elle est malade ?
— Aussi, d'accord.
— Parce qu'elle en a marre de ses frères qui lui cassent les oreilles et les pieds ?
— Bof... tu crois ?

Deux minutes plus tard (je jure que je n'invente rien), pendant que Mr Thing Two parlait d'une voix stridente et que le Filou, qui avait déjà quitté la table, sautait à pied joint du canapé, elle a essayé de dire quelque chose :
— Ma poupée, elle est à côté de moi, elle mange aussi !
— Gniark, gniark, a ricané le Grand. Ta poupée, je vais lui jeter un verre d'eau sur la tête !
— Mon Grand, interviens-je, tu vois, toi, pourquoi elle pourrait en avoir marre de ses frères ?
Il me regarde, étonné.
— Ben... non, pourquoi ?
En effet, on se le demande...


PS : Je sais, je sais que c'est terriblement cliché, mais je ne fais pas des généralités, je parle juste de la fratrie que j'ai sous les yeux. Je suis sûre que l'inverse peut exister !


Re-PS : Dans ma traduction en cours, une phrase qui m'a fait penser à elle :
Elle a trois grands frères, tristement célèbres pour leurs lancers de ballons dans les fenêtres du voisinage. Quelque chose dans l’expression de Nina a toujours laissé entendre qu’elle estime que le destin lui a joué un sale tour en la lançant dans la vie sans sœur, et qu’elle ne lui pardonnera jamais complètement.

samedi 10 octobre 2015

Trop fatigué pour manger

— Non, ze veux pas vini à table ! déclare le Filou. Z'ai krop fatigué pou manzer !

Sur quoi il a passé la demi-heure suivante à sauter comme un fou du canapé et à galoper dans tout le rez-de-chaussée. Même en nous voyant prendre le dessert, il ne s'est pas approché.

Est-ce que, par hasard, cela pourrait être lié au fait qu'à 19h, en entrant dans la cuisine après avoir entendu des petits pas monter précipitamment l'escalier, j'ai trouvé vide la plaque de mini-financiers que j'avais laissée refroidir sur la cuisinière, alors qu'il en restait au moins une douzaine après le goûter ?

vendredi 9 octobre 2015

Twilight inversé (A la vie, à la mort)


Quand le premier volume de la série Twilight a commencé à avoir du succès, il y a quelques années, une éditrice m'a conseillé de le lire comme je lis tous les best-sellers pour les 12-18 ans, pour savoir ce qui se vend bien, mais aussi pour pouvoir dire dans une fiche de lecture "Un bon roman, mais qui ressemble un peu trop à Hunger Games", par exemple. J'ai donc lu le premier, sans déplaisir : ce n'est pas de la haute littérature, mais j'ai trouvé ça plutôt sympathique. Quelque temps plus tard, j'ai lu les trois volumes suivants, toujours sans déplaisir. Je trouve les personnages attachants (y compris les personnages secondaires), l'histoire romantique à souhait (oui, je suis un peu fleur bleue à mes moments perdus), les rebondissements à peu près plausibles, le thème assez bien exploré. Ah, et puis le style tout à fait correct, en anglais.
(Note : depuis j'ai eu la version française entre les mains, et... il y aurait beaucoup, beaucoup à dire sur la traduction, mais je vais me retenir, même sur ce blog anonyme.) (Disons simplement que tous ceux qui ont trouvé le texte exécrable ne devraient pas hésiter à lui donner une deuxième chance en anglais, s'ils lisent cette langue)
(Autre note : je parle ici des livres, uniquement des livres. Comme je vous l'ai déjà dit plein de fois, je ne regarde pas les adaptations, en général. En plus, j'ai entendu beaucoup de mal des films.)


Or, hier, un ami m'a appris qu'une nouvelle version du premier volume de la série venait de sortir, racontant exactement la même histoire, mais en miroir : tous les hommes deviennent des femmes, toutes les femmes deviennent des hommes, y compris les deux personnages principaux.
Sur le coup, j'ai trouvé ça génial. Une des principales critiques faites à Stephenie Meyer est que son roman est anti-féministe, car son héroïne joue vraiment trop la carte de la "demoiselle en détresse" qui n'arrête pas de se retrouver en danger et de se faire sauver par son chéri. Visiblement elle a décidé de clouer le bec à ses détracteurs en leur prouvant que l'histoire fonctionnait aussi dans l'autre sens.

Curieuse, j'ai acheté le roman aussitôt (toujours en anglais) et je l'ai lu dans la foulée. Bon, j'avoue, je l'ai lu un peu en diagonale, car certains passages sont quasiment les mêmes. Mais j'ai repéré les similarités et les changements, au moins les plus importants.
Et je confirme mon verdict : c'est génial.

Si, génial, je pèse mes mots. Parce que quoi qu'on en dise, et quoi qu'en dise l'auteure, ce n'est pas évident. Les clichés ont la peau dure : un garçon amoureux de sa camarade de classe aura plutôt tendance à rêver que le collège est ravagé par un incendie et qu'il la sauve héroïquement, alors que la fille rêvera plus volontiers d'être elle-même sauvée par un garçon plus puissant qu'elle (plus fort, plus âgé, plus riche, plus sûr de lui...). Forcément : tout, dans la culture, nous pousse dans ce sens. Certes, dans les films et les romans les plus modernes, on essaie d'équilibrer un peu les choses : Loïs Lane sauve parfois Superman, Raiponce a autant de courage que Flynn Rider, Arwen tient tête aux Nazgul aussi bien qu'Aragorn, Katniss se bat avec autant d'énergie que Peeta ou Gale. N'empêche que vous aurez du mal à trouver une situation inverse : une fille forte et ténébreuse amoureuse d'un garçon doux et peureux, une guerrière qui combat un dragon pour libérer un prince enfermé dans sa tour. (Si des exemples vous viennent à l'esprit, ça m'intéresse).

Eh bien là, Stephenie Meyer est allée au bout de son propos. Même pas peur. Beau est un garçon charmant mais ordinaire, et Edythe est une vampire autoritaire qui soulève des camions ou se bat contre d'autres vampires pour le sauver. L'auteure n'a reculé devant rien. Edythe porte même Beau sur son dos pour courir dans la forêt. Et bien sûr, c'est elle qui paie l'addition au restaurant.
Plus génial encore : tout en ne reculant devant rien, l'auteure n'a pas non plus fait un copier-collé. Elle a féminisé tous les personnages masculins et inversement, mais elle a aussi tenu compte des conventions sociales et des différences culturelles (et physiques) entre garçons et filles. Après sa première soirée avec Edward, Bella reçoit un coup de fil de Jessica qui veut tout savoir sur la manière dont leur dîner s'est passé. Jeremy, lui, n'appelle pas Beau pour discuter des sentiments possibles d'Edythe à son égard. Autre exemple : Bella s'énerve (gentiment) contre les garçons qui la draguent à tout bout de champ. Beau fait preuve de plus de tact pour repousser les filles qui lui tournent autour. Certains traits de caractère des deux héros sont également différents. Résultat, ils sont parfaitement crédibles.

Tout ça pour dire que c'est un exercice de style, et uniquement un exercice de style (même si les derniers chapitres sont différents : l'auteure a eu l'amabilité de nous offrir une "vraie" fin, puisqu'il n'y aura pas de volumes suivants). Pour ceux qui connaissent la série par cœur et surtout pour celles qui en pincent pour le mystérieux Edward ou le viril Jacob, cela n'a pas grand intérêt. En revanche, pour ceux qui s'intéressent aux questions de genre, et qui soutiennent que le meilleur moyen de savoir si une publicité ou un film est sexiste, c'est d'inverser le sexe de tous les personnages (ce que je fais à longueur de temps depuis des années : vous imaginez une agente secret en costume en train de sauver la vie à un bel adonis quasiment nu à la cervelle d'oiseau ?) (non, je n'ai toujours pas digéré mon dernier James Bond), c'est une vraie trouvaille. Et même si ça décevra forcément beaucoup de fans qui espéraient un spin-off ou une suite ou un prélude ou autre, personnellement, je dis bravo !

jeudi 8 octobre 2015

Présentation du salon de Montreuil

Cérémonie de présentation du Salon du livre et de la presse jeunesse, aujourd'hui. J'y suis allée sans vraiment croire que j'y apprendrai quelque chose. J'avais raison : au milieu de quelques très vagues indications sur le programme du salon, beaucoup de remerciements aux partenaires financiers, un certains nombres de phrases trop longues, quelques expressions frisant la langue de bois ("Alors, en fait, j'ai envie de vous dire..." Allez, vas-y, dis-le !).
Oui, mais :
- J'étais avec un ami que je vois trop rarement et nous avons passé la journée ensemble ;
- Nous avons eu droit à des extraits fort bien lus d'Alice au pays des merveilles ;
- Ça m'a donné enfin l'occasion de voir (de loin) la directrice du salon, moi qui n'ai jamais directement affaire à elle ;
- Après les discours, on nous a régalés de pleins de bonnes choses à manger – salades froides, batonnets de légumes accompagnés de sauce, fromage, verrines de quinoa (si, si) (oui oui, nous étions entre sympathiques bobos), et puis tartelettes et verrines de tiramisu –, du coup ça nous a tenu lieu de déjeuner ;
- J'ai croisé quelques visages connus et échangés quelques phrases avec d'autres passionnés de littérature jeunesse.

Alors, certes, il y a aussi eu, immanquablement, la dame qui est venue vers moi tout sourire et qui m'a dit "Salut, Fofo ! Comment tu vas ?" avant de m'embrasser sur les deux joues. Ensuite, ce qui est plus rare, elle a eu la présence d'esprit de me demander "Tu vois qui je suis ?". Ce à quoi j'ai pitoyablement bredouillé que " Euh, pas vraiment", en me sentant prodigieusement ridicule parce que, comme d'habitude dans ces circonstances, je lui avais rendu son salut avec enthousiasme comme si c'était une vieille amie. Elle s'est donc aimablement présentée. C'était la directrice littéraire de LA maison d'édition qui m'emploie le plus fréquemment. Achevez-moi.

Mais enfin, à part cet épisode un peu gênant (hum, hum), c'était un chouette moment, que nous avons complété en traversant la moitié de Paris à pied avant de rentrer, puis en prenant le thé chez moi et en discutant de nos projets professionnels. Et mon bonheur a été parachevé par un coup de fil de la part d'une éditrice avec qui je viens de travailler pour la première fois, qui m'appelait parce qu'elle avait fini de lire mon texte et qu'elle voulait me dire qu'elle trouvait ma traduction "formidable". Je cite. Autant vous dire que mes chevilles ne rentrent même plus dans les chaussettes de Darling.

Quoi qu'il en soit, pour moi, une journée comme celle-là, c'est le meilleur des contrepoints à toutes ces journées solitaires passées en face à face avec mon écran...

mercredi 7 octobre 2015

Premier bébé

— Non, on ne prendra pas le parc, tu peux le donner à quelqu'un d'autre. Ça sert à quoi, un parc, de toute façon ?

— Non, il ne sera pas allaité, on va lui donner des biberons. J'ai vu qu'il existait une machine qui prépare le biberons automatiquement, ça sert à quoi ?
— Franchement, à pas grand-chose. Disons, à ne pas devoir se fatiguer à mesurer la quantité d'eau et compter les dosettes de poudre.
— Comment ça, de l'eau et de la poudre ? Ça ne boit pas du lait, les bébés ?

 — On est allés hier dans un magasin de puériculture, et j'ai découvert qu'il y avait plusieurs taille de couche, je n'y avais jamais pensé !

— On a acheté plein de pyjamas taille naissance, parce que ceux que tu nous as donnés étaient en taille un mois ou même trois mois, donc beaucoup trop grands.
[Anecdote : à la naissance du Filou, j'avais quelques pyjamas dans la valise de la maternité, dont un taille "naissance", justement. La puéricultrice est partie avec après l'accouchement, puis elle est revenue demander si on en avait d'autres : il était déjà trop petit... Le Grand lui-même n'avait pu le porter que quelques jours !]

— Tu nous donnes aussi des biberons ? Ah, super, merci.
— Ils sont sans bisphénol, bien sûr.
— C'est quoi, le bisphénol ?

— Dis, il manque les tétines, dans tes biberons !
— Désolée, je les ai jetées, je n'ai plus que des tétines pour les grands.
— Ah, parce qu'il y a des tétines différentes en fonction de l'âge ?

— Ce qui est bien, avec les biberons, par rapport à l'allaitement, c'est qu'on peut partager entre le père et la mère. On lui en donnera deux ou trois chacun. Ça prend quoi, un bébé, quatre ou cinq biberons par jour ?

— On prendra la chaise haute plus tard, ce n'est pas urgent. Ils tiennent assis à environ cinq ou six mois, c'est ça ?

— Il faut leur mettre des couches tout de suite dès la naissance, ou pas forcément ?

— Oui, oui, on a lu qu'il fallait poser les bébés par terre, ça tombe bien, on a un tapis très confortable, on le posera directement dessus.
— Euh, tu as intérêt à mettre une serviette éponge entre le bébé et le tapis...
— Ah bon, pourquoi ?





Une naissance est prévue prochainement dans la famille, et je crois que le jeune couple a encore beaucoup à apprendre...
(Ça me rappelle des souvenirs, tiens !)

lundi 5 octobre 2015

Dorant douloureux

— Maman, c'est où, le dorant ? me demande Mr Thing Two.
— Pardon ? Le quoi ?
— Le dorant.
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
Il commence à s'impatienter :
— Mais si ! C'est là où on a mal !
Je suis de plus en plus perplexe, mais je n'ose plus le dire, parce qu'il s'énerve :
— Mais tu sais bien, quand on fait caca, papa il dit toujours que ça fait mal au dorant !

dimanche 4 octobre 2015

Un weekend bien rempli

- Samedi matin, grande balade à vélo, les trois petits dans le triporteur et le Grand sur son propre biclou.
- Samedi midi, pique-nique avec d'autres cyclistes très sympathiques sur une grande pelouse ensoleillée.
- Samedi après-midi, location d'une barque, tour d'un lac, visite d'une grotte, salut aux cygnes, etc.
- Samedi en fin d'après-midi, goûter dans la forêt, sur le chemin du retour.
- Samedi soir, premier James Bond avec le Grand (suivi, pour faire bonne mesure, par une longue explication sur les conséquences sociales de tous ces film où le héros se bat en costume trois pièces et la fille piaille en bikini).
- Dimanche matin, direction la piscine, toujours en vélo, toujours à cinq. Joyeux barbotage pour tout le monde, beaucoup de rires, et une bonne dose d'énergie dépensée.
- Dimanche après-midi, sieste pour les petits, et RER pour moi afin d'aller voir ma grand-mère.
- Dimanche en fin d'après-midi, une heure et demi de marche en solo à travers la ville pour dire bonjour aux Invalides, à la Concorde, au Louvre, à la Bourse etc. avant de rentrer.
- Dimanche soir, un film que j'avais envie de voir depuis longtemps, Her, l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une créature virtuelle (son système d'exploitation personnalisé).


Pas de temps mort, pas de repos – pas de boulot non plus, d'ailleurs –, pas d'ennui, pas de frustration et d'énervement, pas de récriminations contre Darling perpétuellement indisponible (soit au travail, soit au bout du rouleau). Un immense merci au Grand qui peut enfin jouer le rôle de deuxième adulte-ou-presque et grâce à qui les sorties en famille (monoparentale) deviennent nettement plus facile, surtout depuis qu'il a enfin commencé à circuler en vélo à mes côtés. Des excellents moments, des merveilleux souvenirs pour tout le monde (par exemple, on n'oubliera pas de sitôt Mr Thing Two mettant le pied dans l'eau alors qu'on lui criait de nous attendre et de ne pas essayer de monter sur la barque sans nous).

Par contre, ce soir, je suis épuisée. Je me demande pourquoi ?

vendredi 2 octobre 2015

Phrases de famille nombreuse

Quand tu t'entends prononcer les phrases suivantes :

— Oh, zut, il faut vite que je passe une commande, il ne reste plus que douze litres de lait !

— Ma mère a logé chez moi, cette semaine. Non, il n'y avait pas ma sœur, on n'était que tous les sept.

— Mince, je n'ai pas fait de lessive depuis avant-hier, les trois paniers à linge sale débordent !

 — Bien sûr, on peut se retrouver demain midi, mais seulement si c'est pour un pique-nique et pas dans un resto, parce que je n'ai pas quatre-vingt euros à dépenser.

— C'est vrai, tu es enceinte ? Félicitations ! Je te filerai des choses : j'ai des tonnes de vêtements, et il me reste encore un lit à barreaux, je n'en ai donné que deux.

— Mais quelle barbe, ce site internet où on ne peut pas commander des billets de train pour plus de six personnes à la fois !

— Non, il ne reste pas des cookies d'hier, ni des muffins d'avant-hier, ni des sablés du jour d'avant, mais j'ai fait un quatre-quart aujourd'hui pour le goûter. Dépêche-toi, je crois qu'il n'y en a plus qu'une petite part.

... tu sais que tu es une mère de famille nombreuse.

jeudi 1 octobre 2015

Judo et autres sports

Souvenez-vous : l'année dernière, plusieurs années après avoir arrêté le jiu-jitsu, je m'étais inscrite au judo, et à la deuxième séance, je m'étais fait mal à l'épaule. Une petite douleur pas très grave, mais qui a dégénéré : capsulite de l'épaule, impossible de bouger le bras correctement, deux séances de kiné par semaine, etc. Ça a duré toute l'année scolaire.
Malgré une nette amélioration cet été, ce n'est pas totalement passé : j'ai encore un peu de gêne lors de certains mouvements. Mais quand j'ai une idée dans la tête, je ne l'ai pas dans les chaussettes. A la rentrée, je me suis courageusement réinscrite. Alors, certes, même en dehors de ma blessure, j'ai quelques handicaps :
- je suis la seule femme,
- je suis la seule qui n'ait quasiment pas mis les pieds sur un dojo depuis environ huit ans,
- je suis la moins gradée du groupe (ceinture verte, contre quasiment que des marron et noires),
- j'ai en moyenne dix ans de plus que les autres,
- et 50% de masse musculaire en moins...
 ... mais l'expérience m'a appris depuis longtemps que prendre pour partenaire un gros baraqué ceinture noire n'avait presque que des avantages. Au fond, ils trouvent ça presque attendrissant, cette femme aux cheveux gris et aux bras épais comme un sandwich SNCF qui ne sait même plus dans quel sens on fait un croc-en-jambes (et encore moins comment ça s'appelle officiellement en japonais). Ils n'ont rien à prouver, ils me traitent avec beaucoup de gentillesse (et de délicatesse, à cause de mon épaule), et me donnent quasiment des cours particuliers. Bref, en dehors du fait que je préférerais hisser sur mon dos quelqu'un de 60 kilos plutôt que 100, tout va très bien.


A part ça, j'ai repris la course à pied pour de bon, régulièrement.
Et comme je ne fais plus mon petit tour en vélo quotidien pour aller chercher le Filou, j'ai décidé de faire plus souvent des longues sorties.

— Et ça va, tu ne t'es pas refait mal ? m'a demandé une amie.
— Ben, en fait si, j'ai mal aux cuisses, et aux mollets, et aussi aux épaules, et aux bras, et un peu aux fesses, mais...
— Hein ? Mais c'est terrible ! C'est quoi, comme douleurs, des tendinites, des entorses, des crampes ?
— Euh, non. Des courbatures...