samedi 30 septembre 2017

Freins à disque

Je reviens de l'atelier vélo, pour la troisième fois de suite. Je suis enchantée, donc même si je sais que tout le monde s'en fiche, j'en parle :
— Aujourd'hui, j'ai dévoilé la roue arrière ! Et j'ai aussi retendu la chaîne, et lubrifié les pédales, parce que ça grinçait quand je pédalais. Bon, après coup je me suis rendu compte que ce n'étaient pas les pédales qui grinçaient, mais la selle. La semaine prochaine je la change.
— Et le frein qui ne freinait pas ? demande le Grand, qui a le mérite d'essayer de suivre.
— J'ai changé le câble pour la troisième fois, et ça va un peu mieux. Cela dit, ça reste un "pince-roues", hein. Ce sont les moins bons freins qui existent. Dès que je serai un peu plus calée, je mettrai des freins à disque.
Le Filou ouvre de grands yeux admiratifs :
— Et ça fera de la musique quand tu pédaleras ?

vendredi 29 septembre 2017

pantalon litigieux

— Au revoir, je pars au lycée !
— Mais mon grand, tu n'as pas sport, aujourd'hui ? Pourquoi n'as-tu pas mis un jogging ?
— J'en avais plus aucun propre.
— Comment ça ? J'en ai lavé plusieurs hier ! Tu es allé voir sur le sèche-linge ?
— Ah non. Tant pis, j'ai pas le temps.
— Tu vas te faire gronder par ton prof ! Et d'abord, c'est quoi ce pantalon que tu portes ? Il a une coupe bizarre, je trouve.
— Je sais pas, il était dans mon tiroir.
— Mais... attends voir... c'est un pantalon à MOI, ça ! Papa a dû se tromper en les rangeant ! Veux-tu bien me rendre mon pantalon tout neuf !
— Non, j'ai pas le temps, il faut que j'y aille, tant pis, au revoir !
— Reviens ici tout de suite ! Mon pantalon ! Tu vas me l'abîmer ! Reviens !
— A ce soir !

Après le pyjama de son arrière-grand-père et les bottes militaires de son grand-père, voilà qu'il porte sans complexe le pantalon de sa mère. Franchement, je n'ai jamais été coquette, mais ce gamin-là bat tous les records, je pense.

mercredi 27 septembre 2017

Urgence (énième épisode)

Quand une éditrice m'avait contactée mi-juin pour une urgence estivale, à défaut de pouvoir respecter les délais qu'elle me proposait, je lui avais proposé le compromis suivant : un tiers du texte fin août, et le reste fin septembre.
Je n'aime pas trop faire une remise de traduction en deux fois, parce que j'aime avoir tout traduit pour être sûre de mes choix, et aussi parce que ça me fait faire deux relectures générales finales : une du premier tiers, et une de la totalité, premier tiers compris (pour avoir une vue d'ensemble). Mais bon, puisque c'était urgent, j'ai envoyé ce premier tiers fin août, comme prévu. Je n'ai pas eu de retour.

La semaine dernière, j'écris à l'éditrice :
Chère éditrice,
J'arrive au bout de ma traduction et vais bientôt commencer ma relecture générale. Si tu as des remarques sur la première partie, c'est le moment de me les faire, pour que j'en tienne compte !

Pas de nouvelle. Tant mieux, ai-je pensé : elle n'a rien à dire. Mon travail est parfait.

Elle m'a écrit aujourd'hui :
Chère Fofo,
J'ai reçu un roman humoristique pour lequel j'ai besoin d'une fiche, je peux te l'envoyer ? Et au fait, je me rends compte que j'ai oublié de répondre à ton message de la semaine dernière... En fait je n'ai pas eu le temps de lire la première partie que tu m'as envoyée fin août. Mais ne t'inquiète pas, je suis sûre que ce sera très bien !
À très vite,
Éditrice

Sans commentaire.

dimanche 24 septembre 2017

Un dimanche bien rempli

Quand je me suis réveillée ce matin, je me suis dit que je ne pouvais pas continuer plus longtemps avec le tabouret trop petit et bancal qui me sert de table de chevet. J'avais l'ambition de mettre des étagères Lundia, mais l'heure est plutôt à la restriction budgétaire. Est-ce que je pouvais trouver quelque chose à la cave ?
Après avoir donné le petit-déj aux enfants, nourri le chat, lancé une lessive, lavé les casseroles qui traînaient et imprimé la traduction que j'ai terminée hier, j'ai donc fait un tour à la cave, réfléchi, essayé, et finalement j'ai bricolé une table de chevet correspondant exactement aux dimensions désirées en démontant un vieux tiroir cassé et en y vissant des planches en guise de pieds. Je vais enfin pouvoir poser à la fois ma lampe de chevet, mon réveille-matin et mon livre.

A ce stade, il était 10h40. J'ai réveillé le Grand qui dormait encore, et puis nous sommes partis tous ensemble faire une promenade sur les bords du bassin de la Villette, car j'avais repéré qu'il y avait un festival nommé "Culture au quai" avec plein de bonnes idées de sorties culturelles. J'ai ramassé des programmes, nous avons assisté à un petit concert de rock, et nous avons mangé des crêpes au soleil avant de rentrer.

Une fois à la maison, j'ai étendu le linge, et puis j'ai préparé des scones, pour un véritable "afternoon tea" en famille. Dans la foulée, j'ai laborieusement tondu la pelouse avec ma tondeuse manuelle, histoire de bien digérer. Et j'ai purgé les radiateurs, parce que ça figurait sur ma liste de choses à faire cette semaine.

Ensuite, je suis passée aux choses sérieuses : j'ai ressorti le vieux vélo que j'essaie de retaper (je suis retournée à l'atelier vélo hier, je progresse) et j'ai changé le câble du frein arrière. Pendant que j'y étais, j'ai remis l'antivol en état de marche, démonté le carter pour comprendre pourquoi la chaîne faisait du bruit (j'ai compris, mais ça attendra le prochain atelier), et remplacé les lampes cassées.

Et puis le soir était tombé, et je n'avais plus que le temps de préparer un minestrone plein de bonnes choses pour équilibrer un peu la journée alimentaire. Pendant que j'épluchais et découpais les légumes, j'ai fait faire leurs devoirs aux Things.

Dîner, lavage de dents, livre, bonne nuit les petits. Repos ? Hélas, non : le Grand n'avait pas réussi à faire ses maths. Factorisation, identités remarquables, équations. J'ai passé presque deux heures à jongler avec des X et des racines carrées, et à essayer de ne pas m'énerver ("NOOOON, x divisé par x, ça ne fait pas zéro ! Je vais te le faire copier dix fois !")

Et nous y voici. Dès que j'aurai fini de bloguer, je vais aller me coucher pour terminer la lecture d'un roman pour lequel je dois faire une fiche demain.

Je suis vraiment, vraiment désolée, je sais que ça ne se fait pas, je sais que ça ne se dit pas, je sais que je ferais mieux de le garder pour moi, mais je dois vous l'avouer : des fois, je m'épate moi-même.

mercredi 20 septembre 2017

Ciré rétréci

— Filou, comment expliques-tu que ce manteau soit beaucoup trop petit pour toi alors qu'il allait encore à Mr Thing Two il y a deux semaines ?
— Ben, ze sait pas.
— Eh bien, je vais te le dire, moi : parce que ce n'est pas le tien !
— Mais si, il est zaune !
— Il est jaune, en effet, mais il n'y a pas de poissons rouges en bas derrière, et les manches ne sont pas les mêmes, et ce n'est ni ton nom ni celui de l'un de tes frères qui est écrit à l'intérieur, et surtout, il est taille 4 ans alors que tu venais d'hériter d'un manteau taille 8 ans !
— Ah oui, c'est vrai !

La prolifération des cirés de marin est une plaie.
(Mais dès demain, il va refaire l'échange à l'école, c'est moi qui vous le garantis !)

lundi 18 septembre 2017

Bouddha peu orthodoxe

Hier, pour les journées du patrimoine, j'ai embarqué mes quatre mômes dans un monastère bouddhiste de ma commune qui ouvrait ses portes ce jour-là. Nous avons été reçus par une dame asiatique très aimable qui nous a fait allumer des bâtons d'encens et nous a incités à nous incliner mains jointes devant le grand bouddha du jardin, puis nous a emmenés faire un petit tour à l'intérieur. Nous avons vu des dragons, des fleurs de lotus, des petites loupiotes, des photos de morts et de noms de morts et des listes de morts, et surtout des bouddhas, partout, partout, avec des offrandes de nourriture devant ("C'est des vraies pommes ?" a demandé Mr Thing Two en tendant déjà la main) et des bouquets tout autour. Nous avons dû nous incliner tant de fois qu'au bout d'un moment, le Filou a pris le parti d'avancer les mains jointes en baissant la tête à intervalles réguliers, histoire d'être certain de ne pas être malpoli (j'avais beaucoup insisté sur le respect des croyances d'autrui).

Une fois la visite terminée, la dame voulait absolument nous inviter à déjeuner, mais la perspective d'attendre près d'une heure dans le tout petit jardin avec les gamins qui jouaient à sauter à pieds joints sur les rochers autour de la mare et qui se demandaient déjà comment attraper les poissons sans canne à pêche m'a passablement effrayée.
— Je vous assure, ils ne nous dérangent pas, nous aimons les enfants ! a insisté la dame.
— Oui mais justement, je voudrais partir pendant que vous les aimez encore...

Nous sommes donc rentrés chez nous en fin de matinée, et pour une fois, au lieu de rentrer immédiatement dans la maison, les trois plus jeunes sont restés jouer dehors. Ils trafiquaient quelque chose autour de la table du jardin. Ce n'est que quand je suis allée prendre des herbes aromatiques que j'ai compris quoi.



Ils avaient fait un bouddha.

dimanche 17 septembre 2017

Premier atelier vélo

Hier, j'ai enfin fait quelque chose que je voulais faire depuis des mois, voire des années : j'ai pris mon courage et mon vélo à deux mains, et je suis allée m'inscrire à l'atelier vélo le plus proche de chez moi (c'est-à-dire à quelques kilomètres, quand même). Pour ceux qui ne connaissent pas, un atelier vélo, c'est un atelier géré par des bénévoles où on va réparer son vélo soi-même, avec l'aide et les conseils de ceux qui s'y connaissent mieux que vous, et avec le matériel à disposition.

Je n'y connais RIEN en mécanique cycliste. Mais vraiment rien. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai acheté un vélo "hollandais", c'est-à-dire avec les vitesses intégrées dans le moyeu (ne croyez pas que je sache ce que ça signifie, j'ai appris la formule par cœur) et pas de chaîne visible, donc quasiment aucun entretien et aucun risque de dérailler. Sauf que tout est dans le "quasiment". Des fois, surtout au bout de quelques années, ça grince, ça chuinte, ça couine. Ou alors le pneu se dégonfle, et on en conclut qu'il faut le changer ("Mais non, juste la chambre à air", me disait-on. "Ah bon, c'est pas la même chose ?" m'étonnais-je...) Ou alors un câble pendouille, et on se dit qu'il faut sans doute mieux le rattacher, à tout hasard : il pourrait servir à quelque chose. Ou alors le vélo se met à faire des zigzags, et ça rallonge les trajets...

Jusqu'ici, pour tous ces trucs-là, j'allais chez mon vélociste préféré, qui me remettait ma monture d’aplomb en deux temps trois mouvements, en me facturant moins d'argent qu'il n'en faut pour se payer un bon repas au resto. Sauf que des fois, quand il me disait "Ben c'est normal que le vélo fasse des zigzags, la roue est voilée, vous n'aviez pas remarqué ?", je me sentais un peu ridicule (d'autant plus que j'ignorais ce qu'il voulait dire par là) (un voile ? Ou ça, un voile ?). Et puis l'année dernière, mon vélociste a déménagé, et il n'y en a plus nulle part autour de chez moi. Et comme j'aime bien faire des trucs manuels, parfois, je me suis dit que j'allais apprendre à me débrouiller sans lui.

Bref, atelier vélo.
Je ne connaissais rien de rien à la manière dont un vélo fonctionne, vous disais-je. Je suis restée trois heures là-bas. Et quand j'en suis ressortie, mon vélo était comme neuf, et j'étais devenue si calée que j'aurais pu prendre la place de mon ex-vélociste.


Vous m'avez cru ?
Vous n'auriez pas dû : c'était une blague.

J'ai très vite compris que non seulement le bénévole était débordé, mais aussi que le côté "vitesses dans le moyeu" de mon vélo hollandais était trèèèèès largement au-dessus de mes maigres capacités. J'ai vaguement tenté de retirer des trucs superflus sur ma bécane, mais quand je n'ai même pas réussi à ôter la lampe arrière cassée depuis trois ans, j'ai renoncé. Je suis allée aider une fille qui s'y connaissait aussi peu que moi et qui ne m'avait strictement rien demandé, et même si elle a été un peu surprise de mon intrusion, nous avons bien ri, mais à force de quémander des conseils, nous avons aussi réussi à redresser sa roue, et j'ai appris des tas de trucs sur la métaphysique des rayons de roues de vélo. Et puis après, on m'a collé entre les mains un vieux vélo hors d'état et j'ai entrepris de le démonter.
Hier, pour la première fois de ma vie, j'ai démonté un dérailleur.
Je vous jure.
En prime, maintenant, je sais ce qu'est un dérailleur.
J'ai même réussi à retirer la chaîne qui pendouillait au bout, à l'aide d'un drôle d'outil dont j'ai oublié le nom et que j'ai cassé illico mais après le bénévole l'a réparé donc tout va bien.

Je suis rentrée chez moi fière comme si j'avais inventé les tournevis, bien décidée à y retourner à la première occasion. Peut-être même avec un vélo à moi en mauvais état (j'en ai récupéré un exprès pour ça, et il n'a PAS les vitesses dans le moyeu, ouf). J'ai raconté à toute ma famille ce que j'avais fait, mais ils s'en fichaient complètement et n'ont été impressionnés que par mes mains noires comme du cambouis même après cinq lavages au savon et trois autres à l'eau de javel. Mais je prendrai ma revanche un jour. Quand les gamins seront grands et qu'ils viendront me voir avec leur propre vélo parce qu'il y a un câble de rayon débranché dans le guidon de leur moyeu et que MOI, je saurai ce qu'il faut faire, ils rigoleront moins...

mercredi 13 septembre 2017

Soupe et politique

Le Filou fait je ne sais quel caprice à table. Mr Thing Two se tourne vers lui et lui lance :
—Allez, mange ta soupe, espèce de communiste !
Oh bon sang. Mais qu'est-ce que le Grand a bien pu encore lui raconter ?

(Ça m'a rappelé Mafalda, "la soupe est à l'enfance ce que le communisme est à la démocratie"... Sauf que, vérification faite, ce gosse n'a pas la moindre idée de ce que signifie ce mot, bien sûr. N'empêche qu'il était très fier de son petit effet...)

lundi 11 septembre 2017

Réunions de rentrée

Je vous l'ai raconté brièvement il y a quelques jours : en fin d'année dernière, la directrice de l'école des Things m'avait appelée pour demander si je voulais qu'ils soient séparés l'année suivante. Ce à quoi j'avais répondu que c'était sans doute une bonne idée, pour achever de les rendre indépendants (chacun ses jeux, ses copains, et donc, son instit, ses devoirs, etc.) et pour éviter qu'ils soient souvent comparés l'un à l'autre. Mais je savais que ce serait parfois compliqué, par exemple au moment des devoirs, mais aussi des réunions avec les parents

Vendredi, j'ai eu un mot dans les deux carnets de correspondance. La fameuse réunion de rentrée.
Miss Thing One : mardi à 18h.
Mr Thing Two : mardi à 18h.

Bah, je m'en doutais. Il n'y a pas tant de jumeaux que ça, il faut dire. C'est déjà bien que les réunions des CP ne tombent pas en même temps que celles des CE1, ou des CE2, etc., parce que là, il y aurait beaucoup plus de parents concernés, avec des enfants de deux ou trois ans d'écart.

Et alors, je fais quoi ? Depuis vendredi, je me pose la question. Je choisis celle qui m'inspire le plus ? Ou le moins, au contraire ? Je tire à pile ou face ? Oui, mais celui des Things dont je n'aurai pas vu la maîtresse sera furieux. Ou alors je fais comme une mère que j'avais vue quitter la première réunion en plein milieu pour aller asssiter à la fin de la deuxième, ce qui avait dû la faire passer pour une malotrue envers la première instit, et pour une retardataire incroyablement sans-gêne envers la deuxième ?

Ce soir, le Grand m'annonce :
— Maman, il y a une réunion parents-profs au lycée, demain. Le prof principal a beaucoup insisté, il dit que c'est très important, il faut absolument que tu y ailles !
— Demain ? Mardi ? A quelle heure ?
— 18h.

Bon. C'est bien. Au moins, le problème est réglé...

dimanche 10 septembre 2017

Premier dimanche soir de Seconde

Devinette : à quoi ai-je passé mon premier dimanche soir depuis la rentrée ?

Réponse : à faire des maths avec le Grand qui :
- n'avait pas ouvert son cartable le samedi, ni d'ailleurs le dimanche matin, ni même le dimanche après-midi ;
- ne comprenait déjà rien à la toute première leçon ;
- n'avait pas noté quels étaient les exercices à faire, de sorte qu'il a fallu faire toute la page.

Le lycée commence très bien.

jeudi 7 septembre 2017

Les mots nés en même temps que moi

Pour fêter ses 50 ans, le Petit Robert propose de découvrir le ou les mots nés la même année que vous. C'est là :
http://jeu50anspetitrobert.lerobert.com/
Si vous êtes de 1976, sachez que j'ai déjà fait le test, et que cette année-là, il y a eu ces deux nouveaux mots :
- Fluo
- Rasta
Avec tout ça, c'est étonnant que j'aie toujours eu un look* si sage, non ? J'ai toujours su que je n'étais pas vraiment de mon époque. Allez, il est encore temps de changer : dès demain, je me fais des dreadlocks et je me mets du maquillage fluo.

* Celui-là, il date de 1977. C'est presque ça.

mardi 5 septembre 2017

Eloge de la nouvelle maîtresse

— Tu sais, maman, ma nouvelle maîtresse, elle est super-gentille ! dit Miss Thing One.
— La mienne aussi ! intervient Mr Thing Two*.
— Oui, mais la mienne encore plus. Elle est même plus gentille que toi, maman.
— Tant mieux, ma chérie.
— En fait, tu sais, je préfère quand je suis à l'école que quand je suis à la maison.

(Si elle préfère son instit à sa mère et ses copines à ses frères, c'est plutôt logique, comme conclusion) (C'est décidément dommage qu'elle n'y aille que 139 jours dans l'année...)

* On m'a téléphoné en fin d'année dernière pour savoir si je voulais qu'ils soient séparés cette année, et j'ai répondu oui sans hésiter. Ça va peut-être compliquer les choses pour les réunions à la même date et les devoirs décalés, mais je pense que ça leur fera le plus grand bien !

lundi 4 septembre 2017

139 jours

Aujourd'hui, pour fêter la rentrée, j'ai fait un petit calcul. Corrigez-moi si je me trompe, mais pour l'année scolaire 2017-2018, les enfants auront en tout 36 semaines de cours. En enlevant les samedi, dimanche, jours fériés ET les mercredi (le maire de ma commune a appliqué la réforme le plus mal possible, avec seulement deux heures ridicules le mercredi et aucune véritable activité périscolaire, du coup il a eu beau jeu de décréter que les parents étaient contre et de revenir à la semaine de quatre jours à la première occasion), cela fait 139 jours d'école dans toute l'année.

139 jours.

Le nombre le plus faible de toute l'Europe. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Le Monde, dans un article daté du 24 novembre 2015 :
La France est le pays où le jour moyen de jours d'école par an dans l'enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l'OCDE.
Et ça, c'était alors qu'on était encore à 4,5 jours par semaine.

Devinez quoi ? Ce n'est pas bon pour les enfants. Les spécialistes le disent, et tout le monde le sait, même si on fait semblant de l'ignorer. Ce n'est pas bon non plus pour les mères, car, oh, surprise, ce sont elles qui prennent des temps partiels pour s'occuper de leurs bambins, ce qui nuit fortement à leur carrière (et là aussi, c'est Le Monde qui le dit dans un article d'il y a trois jours intitulé La réforme des rythmes scolaires : un impact significatif sur l'emploi des femmes).

Rien de nouveau. Z'ont qu'à pas faire de gosses, les bonnes femmes. Ou convaincre leur mari de prendre un temps partiel. Sauf que bon, comme c'est presque toujours monsieur qui a un meilleur salaire, ça a peu de chances d'arriver.
Et pourquoi est-ce que c'est monsieur qui a un meilleur salaire ? Ben tiens, à cause de ces fameux écarts de salaire (de 26% ou 35% selon le mode de calcul) que les patrons justifient, entre autres, par... le fait que les femmes ont des horaires moins souples à cause de leurs gamins, et qu'elles prennent des temps partiels.
Ce ne serait pas ce qu'on appelle un cercle vicieux, par hasard ?


Bon sang, 139 jours sur 365. Même pas un jour sur deux, loin de là. Et dans mon cas, pas question de travailler moins, bien sûr. Donc je travaillerai dans de moins bonnes conditions, voilà tout. Dans le bruit, ou le soir, ou en vacances. Et je ne dormirai pas beaucoup. Pas grave, je suis habituée...

(D'ailleurs, je vais me coucher, tiens.)

samedi 2 septembre 2017

Gentil ?

Paris-Plage. Une aire de jeu. Des gamins qui grimpent sur un faux bateau, dont les miens. Soudain, un bonhomme qui doit avoir 5 ou 6 ans se plante devant Mr Thing Two et l'apostrophe :
— Est-ce que t'es gentil, toi ?
Mr Thing Two le regarde, un peu interloqué, puis répond docilement :
— Ben, oui.

(C'est vrai) (La preuve, il a répondu au lieu de filer une baffe à ce petit indiscret) (qui est ensuite allé signaler au Grand qu'il était assis sur la cheminée du bateau et que ledit bateau risquait donc d'exploser) (Le Grand a donc changé de place) (Bien gentil, lui aussi...)

vendredi 1 septembre 2017

"En fin d'après-midi"

Le Grand va entrer au lycée lundi matin. A quelle heure ? Je l'ignorais, donc hier, j'ai consulté le site internet. L'heure de la rentrée était en fonction de sa classe : 9h, 10h ou 11h selon s'il est en seconde A, B, C, D, E, F, G, ou H. Et "la composition des classes sera affichée vendredi en fin d'après-midi", disait le site.

Cet après-midi, donc, je sors vers 17h45 en espérant que les listes seront déjà affichées, et je me rends devant le lycée. Lorsque j'arrive, il y a une dizaine de personnes qui parlementent avec un homme debout de l'autre côté de la grille. Quelques adolescents, quelques parents, qui ont tous l'air perplexe ou franchement mécontent.

J'inspecte les grilles. Aucune liste nulle part. Je demande à une mère ce qui se passe.
— Les listes ont été affichées entre 15h et 17h, mais elles ont été retirées, m'explique-t-elle, furieuse.
— Hein ?
— Eh oui. Apparemment, il fallait poser son après-midi pour venir !

Je m'approche du type derrière la grille. Il est en train de répondre avec agacement aux récriminations :
— Les listes ont été affichées pendant deux heures, il fallait venir à ce moment-là !
J'interviens :
— Mais enfin, sur le site, il était écrit...
— Il y a plusieurs milliers de lycéens qui sont passés dans l'après-midi, ce qui prouve qu'ils le savaient, eux !
— Mais pourquoi ne pas mettre sur le site...
— Ah non, la composition des classes n'est pas mise sur le site.
— D'accord, mais pourquoi ne pas...
— Pour des raisons de confidentialités.
— Mais...
— C'est comme ça, il fallait venir à l'heure !
— Mais laissez-moi finir ma phrase ! Pourquoi ne pas mettre sur le site "entre 15h et 17h" ? Il était écrit "en fin d'après-midi" !
— Bah, de toute façon votre enfant n'a qu'à appeler un camarade, il y en aura sûrement un qui saura.
— Ah non, il ne connaît personne qui rentre dans ce lycée.
— Alors vous n'avez qu'à appeler à 8h30 lundi matin.
— A l'heure où on doit accompagner les enfants à l'école ? Et même dans deux écoles différentes, dans mon cas ? De toute façon, si vous donnez le même conseil à tout le monde, la ligne sera forcément occupée !
— Eh bien, votre enfant n'a qu'à venir à 9h, et s'il commence à 10h ou 11h, il reviendra plus tard. Bonsoir !

Nous avons de la chance : nous habitons à quelques minutes à pied du lycée. D'autres élèves mettent une demi-heure en transports en commun pour venir. Ceux-là n'auront qu'à patienter une heure ou deux sous l'abribus, j'imagine.

Je suis rentrée à la maison excédée. Dès mon arrivée, le Grand m'a interrogée :
— Alors, je suis dans quelle classe ?
— Aucune idée, mais j'ai le regret de te dire qu'il y a un crétin fini qui travaille dans l'administration de ton lycée. J'espère que ce n'est pas le proviseur.
— Il était comment ?
— Maigrelet, chauve, avec des lunettes.
— Ah si, c'est le proviseur.

Ah.
Bigre.
Ça commence bien.