jeudi 31 mai 2012

FIB

Tenez, un casse-tête issu de la traduction que je suis (enfin !) en train de terminer, parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé boulot sur ces pages virtuelles :

Un chat explique que les chats savent toujours ce qui se passe sur leur territoire, et conclut :
"Why the government has not instituted a Feline Intelligence Bureau, I do not know."
("Je me demande bien pourquoi le gouvernement n'a pas créé un Service de Renseignements Félin", en gros).
Ce à quoi quelqu'un lui répond :
"FIB. And that's what it would be. All cats lie ; they're known for it"
("BOBARD. Et c'est ce que ce serait. Tous les chats mentent ; ils sont connus pour ça.")

Sauf qu'en français, l'acronyme de "Service de Renseignements Félin" n'est pas "BOBARD"...

J'ai tout essayé, avec tous les mots du champ lexical du mensonge qui me sont venu à l'esprit (blague, fable, bidon, inexact...), et pour l'instant, je n'ai que deux idée, sachant qu'il faut obligatoirement un C ou un F pour "chats" ou "félins" :
- Fédération Internationale de Collecte d'Informations Féline, mais il me manque le T pour faire "FICTIF" ;
- Félins Associés et Unis en Services Secrets Etatiques, pour "FAUSSE", mais "associés et unis" n'est pas satisfaisant.

Et voilà comment on peut traduire plusieurs pages en une heure, et ensuite passer des heures sur une seule ligne...

mercredi 30 mai 2012

Demain, j'arrête

Certes, j'avais déjà le Kitchenaid, en jaune, avec presque tous ses accessoires. La rolls des robots pâtissiers. Idéal pour faire des gâteaux, pour pétrir le pain, pour battre des blancs en neige, mais aussi pour râper des grandes quantités de légumes ou fromage, ou les découper en tranches, et puis pour hacher de la viande. Je m'en sers d'ailleurs presque tous les jours, souvent plusieurs fois.

Certes, j'avais aussi le Bamix, en rouge, avec ses quatre têtes différentes. Le top des mixers plongeants. Impeccable pour faire de la soupe ou un smoothie, mais aussi pour faire mousser le lait du cappuccino, pour battre de la crème fraîche en Chantilly en un temps record, pour faire de la mayonnaise. Je l'utilise, lui aussi, plusieurs fois par semaine.

Mais je n'avais rien pour mixer des noix pour un gâteau ou des haricots verts pour le dîner des gamins, par exemple. Alors tant qu'à faire, j'ai pris la crème des mixers, la version de luxe, en taille XL, avec tous les accessoires, centrifugeuse, moulin à légumes, etc. En bleu.

Promis, après le Magimix, j'arrête.

lundi 28 mai 2012

Ô solitude !

Purcell est probablement le compositeur préféré de Darling, peut-être à égalité avec Monteverdi. D'accord.

Mais tout de même, je me demande si c'est uniquement ses goûts musicaux qui le poussent à écouter en boucle "O solitude, my sweetest choice"* dans un appartement plein à craquer de gamins turbulents ?


*"Ô solitude, mon choix le plus doux", une célèbre chanson de ce compositeur que je ne connaissais même pas avant de rencontrer Darling.

samedi 26 mai 2012

Naturisme

— Est-ce qu'il ronfle quand il dort ? me demandait le pédiatre un jour où je me plaignais que l'un des Things avait un rhume carabiné.
— Ben, je ne sais pas, je ne l'entends pas, à travers la porte...
— Oui, mais quand vous allez les voir le soir pour vérifier si tout va bien, l'entendez-vous ronfler ?
— ...

Je ne vais jamais voir mes enfants le soir pour vérifier si tout va bien. J'ai trop peur de les réveiller (à Dieu ne plaise !).
N'empêche qu'avant-hier, juste avant d'aller dormir, je me suis risquée dans la chambre des Things. Une intuition, sans doute. Peut-être un peu aidée par le fait que Mr Thing Two avait couiné longtemps avant de s'endormir, et que j'avais entendu des bruits suspects.
J'ai bien fait d'y aller. Sinon le gamin aurait passé la nuit... nu.
Il avait réussi à ouvrir sa gigoteuse, puis à enlever son pyjama, et avait tout balancé par-dessus bord. Pendant qu'il y était, il avait aussi jeté son doudou.
(Non, la couche était restée en place. Je me demande pourquoi, d'ailleurs. Une étincelle de lucidité ?)

Ce que j'ai fait ? Bah, j'ai un jour réussi à changer la couche du Grand dans le noir, dans son lit à barreaux, sans le réveiller et sans rien salir, alors rhabiller un gamin à tâtons ne me fait pas peur !

vendredi 25 mai 2012

Séjour en Espagne

Bon, et à part le voyage ? Comment s'est déroulé le séjour ?
Ma foi, très bien :
- nous sommes tous revenus vivants et à peu près en aussi bonne santé qu'au départ ;
- il n'y a pas eu de grève de la compagnie aérienne le jour de notre retour ;
- l'hôtel ne s'est pas effondré ;
- il n'y a pas eu de tempête de neige ;
- Darling n'a pas assassiné sa mère ;
- nous n'avons pas abandonné nos enfants dans un supermarché.
Donc objectivement, ça s'est très bien passé.

Et puis allez, les croque-monsieur et salades quotidiens du room service étaient très acceptables, les bains à donner aux enfants après chaque passage par la plage faisaient passer le temps, les promenades nocturnes avec le Petit dans les bras (celui-ci n'a jamais si mal dormi, sans doute un peu perturbé par l'agitation incessante) m'ont fait découvrir l'hôtel et la ville sous un autre angle, le fait d'être obligée de rester avec les Things à la sieste et le soir jusqu'à ce qu'ils s'endorment (l'interrupteur était à portée de Mr Thing Two, et les rideaux masquant la lumière du jour à la portée de Miss Thing One, sans compter qu'ils ont fini par apprendre à sortir de leurs lits) m'octroyait un repos forcé d'une bonne demi-heure, les repas sautés par manque de temps ou épuisement m'ont certainement aidée à retrouver la ligne, la vitesse ahurissante à laquelle les vêtements étaient salis nous a permis de rentabiliser la machine à laver de ma belle-mère, le manque de poussette a lancé le début de l'éducation à la marche dans la rue en tenant la main (j'ai bien dit le début), et la quantité restreinte de jouets et livres a forcé les enfants à être inventifs et à s'occuper avec toutes sortes de choses intéressantes (feutres, télécommandes, chaises, etc.).

Bref, un excellent séjour.
Mais la prochaine fois, je préférerais m'engager dans l'armée, merci.

mercredi 23 mai 2012

Voyage en avion

Mardi soir dernier, nous avons pris l'avion en famille pour l'Espagne.

C'est drôle, ce qu'une phrase en apparence anodine peut recouvrir. Même si cette phrase n'est pas si anodine que ça, en fait. Quelques mots peuvent mettre la puce à l'oreille. "Famille", par exemple. Mais aussi "avion", "Espagne", et surtout "soir".

En pratique, voilà le déroulement des opérations (et je jure que rien n'est exagéré) :

- Départ de la maison à 16h30, juste après avoir récupéré les gamins à la crèche et le Grand à l'école, et après avoir réglé quelques derniers détails ("Zut, nous n'avons pas mangé ces asperges des Landes bio à 40 pépites d'or la botte, que dois-je en faire ?" ou "Comment ça, tu veux ajouter ta veste en velours qui ne doit surtout pas être froissée dans la valise ultra-pleine ?"). Un taxi à neuf places stationnait devant la résidence, et il nous a fallu dix minutes pour convaincre le chauffeur que si si, c'était bien nous qu'il attendait. En fait, ce n'était pas nous. Il y avait deux familles qui avaient réservé un taxi à neuf places à 16h30 pour aller à Orly dans notre immeuble ce jour-là. Heureusement, notre taxi a fini par arriver.
- Voyage en taxi avec les gosses surexcités et fatigués (une mauvaise combinaison). L'un des Things  s'est mis à pleurnicher parce qu'il n'était pas assis à côté de Maman. Le temps d'arriver à l'aéroport, ce n'étaient plus des pleurnicheries, mais une sirène d'alarme hurlante. Un bon avant-goût du reste du voyage.
- Attente devant le check-in. Il y avait beaucoup de monde. Interrogé, le monsieur qui faisait l'aiguillage a dit que non, nous ne pouvions pas sauter la queue. Un quart d'heure plus tard, le Grand se jetait sur le sol en mimant un combat de magie pour laisser sortir son trop-plein d'énergie, le Petit pleurait parce qu'il avait faim, et les deux Things chahutaient, essayaient de s'enfuir, démolissaient le matériel, s'attaquaient aux bagages des autres voyageurs, voulaient éborgner le bébé, ou pleuraient pour être avec Maman. Une demi-heure plus tard, toujours debout, j'avais un bébé au sein dans un bras, un garçon de deux ans dans l'autre bras (mais si, on y arrive), une fille de deux ans en larmes agrippée à ma jambe, et je hurlais au Grand toutes les trente secondes de se tenir tranquille. Trois quart d'heure plus tard, ce sont les autres passagers qui sont allés voir le monsieur pour exiger qu'il nous laisse passer dans la file prioritaire. Ce que nous avons fait ; dommage que l'ordinateur du comptoir se soit bloqué juste à ce moment-là, et que ça nous ait finalement fait passer encore plus tard que si nous étions restés dans la queue.
- Passage de la douane. Cette fois, un policier qui avait dû suivre la scène des yeux, ou qui avait des enfants en bas âge, ou qui m'a vue prête à pleurer, a eu pitié de nous et nous a fait avancer devant les 876 personnes qui attendaient. Il a donc juste fallu passer sous le détecteur de métaux. En pratique, ça veut dire : faire enlever les manteaux de tout le monde, et les ceintures et chaussures de certains d'entre nous ; ôter mon écharpe porte-bébé de 5,30 mètres de long, tout en gardant le bébé dans les bras ; sortir les biberons et petits pots du sac à dos ; franchir la douane en premier, pendant que Darling empêchait les Things de me suivre, en laissant mon bébé dans les bras d'une policière. Autant dire que j'avais trois gamins hurlant juste derrière moi. Dont deux, après avoir paniqué parce que je partais sans eux, n'ont pas voulu venir me rejoindre quand je les ai appelés. Pendant ce temps, le Grand subissait une fouille au corps, car même sans chaussure, il sonnait (je le soupçonne d'avoir avalé une fermeture éclair ou un truc du genre). Puis rhabillage généralisé.
- Pause dans un café en attendant d'embarquer, le temps de boire un chocolat chaud réussissant l'exploit d'avoir été préparé à la fois sans lait, sans cacao, et sans sucre. Miss Thing One n'en voulait pas. Ensuite, quand je l'ai donné à son frère, elle voulait tout sans partage. Essuyer les bouches, les T-shirts, les pantalons, les mains. Empêcher Mr Thing Two de mettre dans la bouche un chewing-gum ramassé par terre et de prendre un verre sur une table voisine. Lui courir après en slalomant entre les tables trop rapprochées.
- Attente debout devant la porte d'embarquement à partir de l'heure prévue. Attente qui a duré trente-cinq minutes, sous un panneaux indiquant imperturbablement que l'embarquement aurait lieu à l'heure. Le Grand était de plus en plus intenable. Mr Thing Two se roulait littéralement par terre. Miss Thing One fuguait au milieu de la foule. Le Petit pleurnichait. A ce moment-là, j'ai failli proposer à Darling de rentrer à la maison.
- Installation dans l'avion, et vol de deux heures. Je ne m'étendrai pas là-dessus, ce n'est même pas racontable. Quand nous avons atterri, au lieu de nous lyncher, tous nos voisins se sont portés volontaires pour nous aider avec les bagages et les enfants, et tous nous ont souhaité bon courage avec compassion. Il était neuf heures et quart, alors que les Things se couchent normalement à huit heures. Je suis sortie de l'avion avec les deux jumeaux (une douzaine de kilos chacun) dans les bras : c'était ça ou les laisser là.
- Attente des bagages. Non, on ne monte pas sur le tapis roulant. Non, on ne s'enfuit pas. Non, on ne tape pas le bébé qui dort enfin. Non, on n'escalade pas les chariots. Non, on ne fait pas la course avec le Grand, que j'aurais volontiers découpé en morceaux si je n'avais pas été obligée de sortir mon couteau suisse de mon sac à main pour le mettre dans la valise (celle qui nous attendions, donc).
- Installation dans le taxi neuf places qui nous attendait. Contrairement à l'autre, celui-ci avait prévu des sièges pour les jumeaux (j'avais pris une coque pour le Petit), mais il ne savait manifestement pas les attacher, et il a fallu faire ça dans le noir, en consolant les gamins qui n'en pouvaient plus, et en leur répétant que si si, on allait bientôt y aller, et qu'ils allaient très vite se coucher.
- Arrivée à l'hôtel, un hôtel très chic où Darling est connu comme le loup blanc, car son père était l'un des actionnaires. Du coup, long bavardage avec le personnel de l'accueil, pendant que le Grand faisait des roulades sur la moquette (je vous jure que c'est vrai), que le Petit dormait dans mes bras, que Miss Thing One hurlait pour prendre sa place, et que Mr Thing Two grimpait sur les tables basses en verre et renversait les plantes vertes.
- Installation dans la chambre, avec les deux lits-parapluie qui ne tenaient pas là où nous aurions voulu les mettre (soit pas à portée des rideaux, ni de l'interrupteur, ni de la poignée de la porte, ni de la lampe...), avec le Grand dont l'énergie semblait inépuisable, avec les bagages que je passais mon temps à compter et à chercher, avec le lit pop-up du Petit à installer quelque part.

Enfin, à dix heures et demie du soir, le voyage était terminé, chacun des enfants avait un couchage attribué, et les Things s'apprêtaient à aller dormir.

C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j'avais oublié les doudous.

mardi 22 mai 2012

Cadeau d'anniversaire

Chaque année, en mai et à Noël, Darling se demande à la dernière minute quel cadeau il doit me faire. Comme il a bien du mal à retenir les "Oh j'aimerais bien avoir l'intégrale des Peanuts en anglais" et "Ah, j'ai repéré une sorbetière qui m'a l'air vraiment efficace" que je lâche parfois pendant l'année, il lui arrive de tomber à côté. Les deux ratages les plus spectaculaires de ces dernières années sont une histoire de la mode en deux volumes superbement illustrés (à une fille qui n'a que des pantalons noirs interchangeables pour que ça aille avec tous ses T-shirts également interchangeables, et qui ne met jamais rien d'autre) et des chocolats très très chers (à quelqu'un qui préfère les tablettes de Milka, et qui ne mange pas tellement de chocolat de toute façon).

Mais cette année, il a retenu un de mes désirs, et m'a offert quelque chose qui m'a vraiment fait plaisir.

Depuis, j'ai presque hâte de retourner chez IKEA et d'acheter un meuble quelconque pour avoir l'occasion d'étrenner ma nouvelle visseuse-dévisseuse de luxe !

lundi 21 mai 2012

Mais alors, pourquoi allaiter ?

(Si vous êtes arrivés ici par hasard, ce billet fait suite à celui-ci et celui-là.)

Bon, mais alors, me direz-vous, pourquoi diable allaites-tu tes gamins pendant des mois alors que tu nous as donné une liste longue comme le bras d'excellentes raisons de ne pas le faire ?
Eh bien, pour deux ou trois mauvaises raisons qui ne sont pas dans les manuels, bien sûr.

- D'abord, parce qu'on m'a dit de le faire
(Ah ben oui, je vous avais bien dit que c'était pour de mauvaises raisons, hein.)
La sage-femme, Darling, et tout mon entourage en général étaient unanimes : il fallait allaiter, ça allait de soi. On m'avait même expliqué que ça allait être difficile, que j'allais faire face à des tas de gens qui essaieraient de me décourager, de me dire du mal du lait maternel, de m'encourager à passer au biberon. Ha ha ha. Bref, disciplinée, naïve, obéissante et faible, j'ai allaité. Je ne me suis même pas posé la question, en fait.
- Parce que j'aime être indispensable
(Mais oui, de mauvaises raisons, j'ai dit !)
Je sais bien qu'une mère est indispensable pour son enfant, mais une mère qui allaite, c'est le top de l'indispensabilité (oui, bon, d'accord, je n'utiliserai pas ce mot dans ma prochaine traduction). Et ça flatte mon égo. Narcissique, moi ? Si peu.
- Parce que ça me donne bonne conscience
Je suis écologique, je donne des anticorps à mon bébé, je réduis ses chances d'avoir des allergies, et tout le tralala (je ne vais pas vous refaire la liste) : je suis donc une mère formidable. Du coup je peux être aussi mère indigne que je veux sans trop culpabiliser, et ça, c'est inestimable.
- Et surtout, parce que ça me donne le temps de lire
Ce qui a sauvé mon premier allaitement, une fois sortie (très vite) de la phase "je ne me pose même pas la question" dont je parlais plus haut, c'est de découvrir que j'avais la place de poser un bouquin sur l'oreiller qui me servait de coussin d'allaitement. Au début, j'ai bien essayé de regarder le gamin dans le blanc des yeux, parce que ce vous comprenez, l'allaitement, moment sacré, communion entre la mère et l'enfant, intimité magique, et toutes ces salades. Il ne m'a pas fallu très longtemps pour découvrir qu'on ne peut pas fixer dans le blanc des yeux un môme qui garde les yeux fermés. Et au bout de trois jours, je me suis rendu compte que j'allais devenir folle à regarder le crâne de mon gosse pendant huit tétées d'une demi-heure par jour, soit quatre heures par jour (et je ne vous parle même pas des jumeaux). Du coup, bouquin ! C'est comme ça que j'ai lu plein de choses sans être payée pour ça, mais aussi relu pleins de choses (Au bonheur des dames, Le seigneur des anneaux, Harry Potter, Les royaumes du Nord, Anna Karénine...), ce qui est un luxe que je m'autorise encore plus rarement. Sacrebleu, quatre heures de lecture par jour, ça ne se refuse pas ! D'accord, au bout d'un moment, les tétées se raccourcissent, mais on peut toujours avaler quelques pages pendant que le gamin avale sa ration de lait.

D'ailleurs, je vous quitte, j'ai une dernière* tétée à donner, et Anna est sur le point de tomber dans les bras de Vronski.

* Dernière avant la suivante, qui a lieu juste après minuit, en ce moment... mais bon, techniquement, c'est bien la dernière de la journée !


Home sweet home

Je suis revenue ce matin d'Espagne, où nous avons passé cinq jours. Je n'en avais pas parlé parce que je craignais qu'une personne mal intentionnée, rassemblant toutes les données que j'ai fournies sur mon compte (métier, nombre d'enfants, ville, type d'habitation, etc.), ne réussisse par déduction à trouver mon identité et mon adresse et ne décide de profiter de mon absence pour venir dévaliser mon appartement et me piquer mes vieux Fantômette les plus introuvables.
Mais non, je rigole. En fait je voulais vous dire au revoir mardi matin avant de partir, et à quatre heures et demie, heure à laquelle le taxi était réservé, je n'avais toujours pas trouvé le temps de vider le sèche-linge et de congeler les derniers légumes, donc allumer l'ordinateur, n'en parlons pas.
(J'avais rédigé les deux billets sur l'allaitement depuis un certain temps, et je les avais programmé la veille.)

Bref, dès que j'aurai lancé ma cinquième lessive, que j'aurai vidé la troisième valise, que j'aurai commandé vingt-quatre yaourts et huit paquets de pâtes, que j'aurai préparé un gâteau pour le goûter, et que je n'aurai plus de mômes dans les jambes, je reviens avec le troisième et dernier texte sur l'allaitement, des réponses aux commentaires, et surtout le récit du voyage, parce que je vous promets que ça vaut le coup.

samedi 19 mai 2012

Les vrais inconvénients de l'allaitement

Et contrairement aux avantages, ceux-ci sont incontestables !

- Ça fait mal
Même quand vous êtes tellement expérimentée que vous mettez un bébé au sein dans une position méritant un 10/10 en trois secondes, il y a toujours un moment où ça fait mal. Dans les jours qui suivent la naissance, pendant que le mamelon s'habitue à ce traitement de choc, et même par la suite, à chaque montée de lait, pendant quelques secondes, ouille ouille ouille.
- Il faut être disponible 24h sur 24
Je dirais que c'est le plus pénible. Une réunion de copropriétaires ? Hop, on emmène le bébé. Envie d'aller chez le coiffeur ? Pas sans le bébé. Deux jours à passer en déplacement professionnels ? Le bébé est dans la valise... Certes, au bout de quelques semaines, on peut gagner quelques heures en tirant son lait et en donnant des biberons, si le bébé l'accepte, ce qui n'est pas gagné. Mais ma haine du tire-lait dépasse mon agacement à devoir accourir au moindre claquement de doigt du gamin, donc ça ne vaut pas pour moi.
- Les nuits sont mauvaises
Je l'ai déjà dit, comme le lait maternel se digère plus vite, les bébés allaités font leurs nuits bien plus tardivement. Le Grand a ainsi tété DEUX fois par nuit jusqu'à sept mois, date à laquelle je l'ai sevré. Et bien sûr, contrairement à ce qui se passe avec le biberon, on ne peut pas partager avec le papa.
- Il ne faut pas être trop pudique
Même avec un T-shirt d'allaitement et une écharpe par-dessus, si on a des seins taille XXL, il y aura toujours un peu de chair qui dépasse. Ou beaucoup. Et je ne vous parle même pas des moments où le gamins se rejette soudain en arrière parce qu'il a avalé de l'air, ou pour toute autre raison.
(Mais bon, soyons positif : au moins, plus personne ne regarde mon ventre.)
- On ne peut prendre aucun médicament
Après ces neuf mois ultra-pénibles ou vous aviez uniquement droit à du paracétamol, ou presque, voici la période où... vous n'avez droit qu'à du paracétamol, ou presque. Bon, si vous êtes à l'article de la mort, on essaiera de faire quelque chose pour vous, mais pour un simple mal de gorge, vous pouvez vous brosser pour qu'on vous donne des pastilles sucrées au citron et au miel.
- Il faut surveiller son alimentation
De même, toujours pas question de picoler, ou d'avaler quatre cafés par jour, ou de fumer comme un pompier. Pire encore, s'il n'est pas vrai qu'on doive éviter les aliments "fort en goût" du moment qu'on en consomme souvent (puisque dans ce cas, le bébé les connaît déjà, via le liquide amniotique), il va falloir se restreindre sur certains aliments acidifiants. La salade fraises-kiwis si fraîche et agréable, par exemple. Ou le grand verre de jus d'orange, qui fait se tortiller bébé comme un asticot.
(Par contre, pour le Mont d'or, c'est bon. Dommage, la saison est terminée.)
- On prend trois bonnets de soutien-gorge
... donc si on met habituellement du B, ce n'est pas dramatique, ça peut même être apprécié, mais si on part du E, je vous laisse imaginer les dégâts. Moi qui aime dormir sur le ventre, ce n'est pas pour tout de suite.
- On se ridiculise avec les fuites
Vient toujours le moment où vous ne mettez plus de coussinets, parce que c'est désagréable, parce que ça rend l'allaitement pudique en public encore plus compliqué, parce que vous estimez que vous n'en avez pas besoin, et puis paf, voilà que le môme décide de faire une sieste de six heures, ce qui n'est pas du tout dans ses habitudes. En dehors de gagner provisoirement encore une taille de bonnet (au secours), vous voici soudain avec deux auréoles sur le T-shirt, mais pas sous les aisselles comme tout le monde, non, juste au bout des tétons. C'est terriblement glamour.
Même sans sieste prolongée, d'ailleurs, ça peut aussi arriver parce que le gosse de la voisine vient de pousser un cri, par exemple. Je n'y croyais pas, mais je vous jure que c'est vrai : un cri de bébé déclenche la montée de lait. Un petit rappel de notre nature animale qui ne peut pas nous faire de mal.
- Le gamin vous prend pour un biberon sur pattes géant
Donc dans les bras de son père, il fait des risettes, et dans les vôtre, il ouvre grand la bouche. Sympa.
- On est sans cesse immobilisée, même dans des situations dramatiques
"Non, Mr Thing Two, ne prend pas le verre de vin sur la table ! Darling, viens vite ! Non, ne tape pas avec sur la télévision ! Mon Grand, tu es là ? Non, ne donne pas un bout de verre brisé à manger à ta soeur ! Mais enfin, quelqu'un peut-il intervenir, j´ai le bébé au sein !"

... Et j'en oublie sûrement.

(Demain, les raisons, ou plutôt LA raison pour laquelle j'allaite quand même...)

vendredi 18 mai 2012

Les prétendus avantages de l'allaitement

Commençons par préciser que j'ai allaité tous mes enfants jusqu'à sept ou huit mois, et que j'ai l'intention d'en faire autant avec le Petit. C'est donc en toute connaissance de cause et avec une bonne dose de mauvaise foi que je vais vous prouver à quel point l'allaitement est haïssable.
(Rappelez-vous que je suis une mère de famille nombreuse qui déteste les bébés. Les paradoxes ne m'effraient pas.)

Commençons par les avantages de l'allaitement par rapport au biberon, tels que la Leche League, les manuels et les sage-femmes intégristes nous les assènent à longueur de grossesse :


- Avec votre lait, vous donnez des anticorps à vos enfants.
C'est sûrement vrai, jusqu'au moment où vous sevrez le gamin, par exemple à son entrée en crèche. Du coup il est bourré d'anticorps pendant tout le temps où il est à l'abri des microbes (seul à la maison avec maman, en gros), et n'en a plus juste au moment où il commence à en avoir besoin. C'est très utile.
- Ça aide à prévenir les risques d'allergie.
Oui, c'est comme donner des kiwis aux enfants avant un an, non, pardon, ne surtout pas en donner, attendez, les directives ont encore changé récemment, je m'y perds un peu, et les études faites sur le sujet se contredisent toutes... Enfin, bref, il paraîtrait que peut-être qu'il est possible qu'un gamin allaité ait moins de problèmes de ce côté-là. Croyez-moi sur parole, c'est une mère d'asthmatique qui vous le dit.
- Ça créé des liens entre la mère et l'enfant.
C'est évident. Au moment où il est en train de tirer sur le mamelon et où vous serrez les dents pour ne pas hurler de douleur, vous l'aimez tant, ce gosse !
- Le lait maternel est plus digeste.
Alors ça, c'est incontestable. En une heure ou deux, pfuit ! Il n'y a plus rien dans l'estomac du petit goinfre. C'est même pour ça que l'immense majorité des gamins qui font leurs nuits tôt sont ceux qui sont nourris au biberon : le lait de vache est bien plus long à digérer. Des avantages comme celui-ci, on en voudrait tous les jours.
- Les selles sentent moins mauvais, et il y en a moins souvent.
C'est vrai aussi. A lieu d'un caca malodorant plusieurs fois par jour, vous avez droit à un truc douçâtre jaune d'or seulement une fois par jour, ou même moins quand l'allaitement est bien installé. Par contre, comme ça vient moins souvent et que c'est très liquide, ça déborde une fois sur deux. Et bon courage pour faire partir les taches sur les vêtements.
- Le goût du lait varie, ce qui prépare l'enfant à la diversification
Certes, certes, sauf qu'à ma connaissance, aucune étude n'a jamais prouvé que les enfants allaités mangeaient leur choucroute à la cantine avec plus d'entrain que les autres. Les grimaces de mes gamins lors des premières purées étaient éloquentes, en tous cas.
- Allaiter stimule la production d'endorphines
Oui, c'est le moyen qu'à trouvé la nature pour faire oublier la douleur aux mères. Résultat : on s'endort à moitié à chaque tétée ; du coup on est dans le cirage toute la journée, et la nuit il faut faire un effort monstrueux pour se relever et aller recoucher l'enfant (et ne me parlez pas de cododo, ou je mords).
- On gagne du temps, puisqu'il n'y a rien à préparer.
Ben voyons. Chaque tétée peut durer facilement trois quart d'heure, et il y a plus de tétées que de biberon puisque le lait est plus digeste (voir plus haut). Vous croyez que ça compense les trois minutes passées à compter les mesures de lait et à mettre les biberons au lave-vaisselle ? Sérieusement ?
- Ça consomme des calories, donc ça aide à retrouver la ligne
En théorie, ça semble logique. En pratique, on a faim tout le temps, donc on mange bien plus, donc...
- C'est économique
Quelle bonne blague. J'en ai déjà parlé ici.
- C'est écologique
Même raisonnement que ci-dessus : la confection, le transport et le stockage des aliments que je consomme en plus pour subvenir à nos besoins à tous deux a-t-il réellement moins d'impact que la confection, le transport et le stockage du lait en poudre ?


Je crois que j'ai à peu près fait le tour des avantages. Demain, on aborde les inconvénients...
(Vous avez peur ?)

lundi 14 mai 2012

Activité illégale a été révélée !

L'autre jour, Darling m'a réveillée à minuit et quelques, très inquiet, parce que s'était affiché sur l'ordinateur un message de la Police et Gendarmerie Nationale" nous annonçant qu'une activité illégale avait été "révélée" sur l'ordinateur. Autrement dit, Darling aurait surfé sur des sites illégaux, voire envoyé des e-mails douteux : "En plus de votre e-mail personnelle ont été trouvés, a également constaté des e-mails avec un caractère terroriste".
En conséquence de quoi, nous annonçait le message, "le système d'exploitation a été verrouillé", "l'adresse IP a été signalé (sic) aux autorités policières", et "pour lever débloquer l'ordinateur, vous êtes obligés de payer une pénalité de 100 EUR."
Suivait des explications sur les modalités de paiements, par Paypal ou une autre méthode.

C'était extrêmement bien fait. A tel point que moi-même, j'ai eu un instant de doute. Non seulement le logo et la mise en page du message étaient magnifiques, mais en plus, rien d'autre ne s'affichait sur mon ordinateur, et je n'arrivais pas à fermer le message, même en passant par le gestionnaire des tâches. Il a fallu que je redémarre plusieurs fois la machine avant de m'en débarrasser, et il est revenu depuis (mais comme je suis sur le point de changer de disque dur, je m'en fiche).
Je pense que n'importe qui d'un peu plus naïf, inexpérimenté ou angoissé que moi s'y serait laissé prendre : "Mince, je suis tombé par inadvertance sur un site louche en surfant sur Internet, et maintenant tout mon ordinateur est bloqué, il faut vite que je paie si je ne veux pas avoir des ennuis avec la justice !".

Bien entendu, ça ne marche pas comme ça. Les pédophiles et les terroristes, même amateurs, ne sont pas simplement condamnés à des amendes de 100 euros. Et il n'y avait aucun numéro de téléphone, aucun moyen de joindre quelqu'un. Et que je sache, on ne peut pas bloquer l'ordinateur et donner une amende à un internaute sans le moindre jugement...
N'empêche qu'à minuit et demi, à moitié endormie et à moitié inquiète, ce qui m'a convaincue que ce message ne pouvait être qu'une arnaque, c'est le fait qu'il était bourré de fautes.

Conclusion : messieurs les voleurs, quand vous voudrez faire du phishing vraiment convaincant, engagez un traducteur professionnel. Parce qu'accuser quelqu'un de pédophilie, de terrorisme ou de "bestialité", ça ne fait pas très sérieux.


samedi 12 mai 2012

Soupe au lait

Avant-hier soir, alors que je m'étais absentée avec le Petit, Darling a nourri les deux fauves, puis les a laissés sur leur chaise le temps d'aller chercher quelque chose dans la cuisine.
Or, les chaises hautes viennent d'être débarassées de leurs tablettes, car les deux gamins montaient debout dessus (oui, sur la tablette) (oui, vous pouvez pousser des cris horrifiés) (non, les chaises n'ont jamais basculé) (mais oui, elles auraient pu).
Rendons justice à Mr Thing Two, il a tout de suite compris le parti qu'il pouvait tirer de ce changement.
Revenant de la cuisine, Darling a trouvé le gamin à quatre pattes sur la table. Le charmant bambin avait attrapé la bouteille de lait oubliée là par son grand frère, l'avait ouverte, avait versé (délibérément, n'en doutez pas) tout son contenu sur la table, et lapait le lait à même le bois comme un petit chien.


De quoi se plaint Darling ? Ça aurait pu être une bouteille d'huile...

vendredi 11 mai 2012

Disque pas si dur

Suite à mes problèmes d'informatique, et après avoir travaillé pendant quelques jours en "mode sans échec", avec à peine la moitié des programmes qui s'ouvraient encore, je me suis enfin décidée à appeler des professionnels à l'aide.
Verdict : c'est le disque dur qui a un problème. Dégât matériel et non logiciel, donc.
Ce qui, en un sens, est une bonne nouvelle, car mon ordinateur est encore sous garantie. J'ai donc pu exiger qu'on me renvoie un nouveau disque dur au plus vite, en exprimant mon mécontentement face à ces ordinateurs qui tombaient si facilement en panne, franchement, j'ai perdu plein de temps, c'est un scandale, et en plus vous n'allez même pas me le poser, il va falloir que je dévisse les deux vis moi-même, et que je refasse toute mon installation, alors que c'est votre faute si vous vendez du matériel si peu solide, je suis outrée.

Je n'ai pas mentionné le fait que Miss Thing One prenait régulièrement la tour de l'ordinateur pour un escabeau et l'avait fait tomber brutalement au moins cinq ou six fois au cours du dernier mois. Ça n'aurait rien apporté à la conversation, n'est-ce pas ?

jeudi 10 mai 2012

Aphonie

Microbes à la maison. Miss Thing One a la voix encore plus éraillée que d'habitude, j'ai mal à la gorge, et le Petit a perdu sa voix.
Vous me direz que c'est une chance inespérée. Déjà qu'il ne pleure pas beaucoup, mais là, on ne l'entend plus du tout.
Je vous rassure, ses "hhhffffffhhhh..." ont tout de même réussi à me réveiller cette nuit. Mère indigne qui ne s'assume pas complètement, j'avais laissé sa porte (et la nôtre) grande ouverte.

Hier, alors qu'il essayait désespérément d'émettre un son quelconque, je l'a pris dans mes bras pour le consoler. Au Grand qui s'étonnait, j'ai expliqué qu'il est aphone.
— Ah bon ? Et comment on guérit, quand on est iPhone ?

Heu, je ne sais pas. On achète un iPad ?


(A part ça, le Petit va très bien, je vous rassure. Il prospère. Vraiment. 6,4 kilos, 63 centimètres, vient de passer – et il était grand temps – à la taille 6 mois. A sept semaines. Au secours.)

mercredi 9 mai 2012

Chocolat chaud

16h30, il y a quelques minutes. Le Petit dort, et je travaille sur ma traduction, mais c'est l'heure du goûter, et je commence à avoir faim. Darling vide le lave-vaisselle dans la cuisine. Le Grand lit à côté de moi.
— Mon grand, tu peux aller dire à Papa de me préparer un thé ?
Il se lève.
— D'accord. Et moi, je peux lui demander de me préparer un chocolat chaud, s'il sait le faire ?
Prononcé avec la plus parfaite innocence.
Les enfants sont parfois cruels.

mardi 8 mai 2012

Hic et Ha !

Nous avons organisé cette journée des semaines à l'avance. Nous avons retrouvé le siège auto pour bébé au fond de la cave, nous avons emprunté la voiture de mon beau-père, nous avons consulté le catalogue en ligne, nous avons vérifié les horaires, nous avons établi une liste, nous avons mesuré nos murs, nous avons appris l'itinéraire par coeur. Et tout s'est passé comme sur des roulettes : nous sommes partis à l'heure, nous sommes arrivés sans encombre, et le Petit a été tout calme dans son écharpe. Notre seul regret, c'est que le restaurant était fermé, et que nous n'avons eu un croque-monsieur pour le déjeuner à la place des boulettes suédoises à la sauce aux airelles, mais c'est un moindre mal.

Hier, donc, nous sommes allées chez IKEA pour y acheter une commode et un lit pour le Petit.

Sauf qu'après avoir choisi une commode, la seule assez petite pour s'insérer dans les quelques centimètres d'espace libre qui nous restent, et après avoir posé le paquet sur notre chariot dans le libre-service, Darling a été pris de remord et m'a fait remarquer qu'elle était moche. Ce qui était indubitable. Après une brève dispute discussion, nous avons donc reposé la commode allée 27, place 15.
Quant au lit, nous l'avons acheté ; le premier prix, car ça me fait enrager d'acheter un troisième lit à barreau alors que les Things n'utiliseront plus les leur que pendant quelques mois. Et nous avons également acheté un matelas pour aller avec. Hélas, il ne va PAS avec, car celui que nous voulions n'était plus disponible, et celui d'à côté, que nous avons emporté par inadvertance, n'était pas de la bonne dimension.

Pas de commode, et pas de lit utilisable, donc.
En revanche, nous sommes revenus avec un plaid pour le canapé, deux coussins, un moule à charnière, six verres à eau, un drap-housse, un porte-savon...

lundi 7 mai 2012

Une victoire et une défaite

(Billet écrit au lendemain des élections présidentielles)

La journée de dimanche a été marquée par une victoire et une défaite. Une victoire inespérée, et une défaite cinglante. Avec une différence de points faible, certes, mais qu'importe ? Des millions, des dizaines de millions de gens ont bondi de joie. D'autres, qui se chiffrent également par millions, ont pleuré de désespoir. L'un des camps représente la tradition, l'autre, le renouveau. L'un, le dur labeur, l'autre, le pouvoir de l'argent. L'un a l'habitude d'être au sommet, l'autre en rêvait depuis trop longtemps.
Une victoire après des années d'attente. Une défaite malgré des années d'effort.

Hier, Manchester City a gagné la ligue anglaise en devançant Manchester United, et Darling a boudé toute la soirée.

dimanche 6 mai 2012

Saindoux

J'en ai cherché partout, dans les grands magasins, dans les épiceries, dans les épiceries spécialisées, et même dans les magasins vendant des ingrédients pour professionnels (des bâtons de vanille par centaine, du colorant au kilo, etc.). J'ai demandé à mon boucher, à mon charcutier, à ma biocoop. En vain.

Et l'autre jour, ça y est, j'en ai trouvé ! C'est mon tripier qui m'en a rapporté, sur commande.

Pour la première fois de ma vie, j'ai enfin en ma possession une plaquette de saindoux !





Bon.

Et maintenant, j'en fais quoi ?

vendredi 4 mai 2012

Interruption intempestive

Avant-hier soir, j'ai dû appeler le Grand au moins trois fois pour qu'il vienne à table. Pourtant, il y avait un bon repas, et des invités. Quand enfin il est arrivé, il a avalé le contenu de son assiette en répondant à peine par monosyllabes aux questions qu'on lui posait, n'a pas voulu se resservir, et sitôt la nourriture avalée, m'a demandé la permission de retourner dans sa chambre :
— Je peux y aller, s'il te plaît ? Je voudrais continuer à lire...
— Oh, écoute, tu pourrais rester un peu avec nous ! Ta tante est là, tu ne la vois pas si souvent !
Il bougonne.
— Pourquoi, tu es en train de terminer le dernier Harry Potter, c'est ça ?
— Oui !
— Bon, mais ce n'est pas grave, tu peux le finir demain... Où en es-tu ?
— Au combat entre Harry et Voldemort.
— Hein ? Où, exactement ?
— Il vient de faire une bulle de protection autour d'eux deux, et ils sont sur le point de se battre en duel.
— Quoi ? Mais qu'est-ce que tu fais encore là à me parler ? Veux-tu bien retourner lire tout de suite !

C'est vrai, quoi, il faut avoir le sens des priorités, dans la vie.

jeudi 3 mai 2012

Kiffante

L'autre jour, en faisant mes courses par Internet, j'ai eu envie de commander quelques portions de Vache-qui-rit, parce que ça doit faire dix ou quinze ans que je n'en ai pas mangé. Ce n'est pas exactement bio, on est d'accord, mais bon, ne soyons pas extrémistes.
Sauf que je me suis trompée, et au lieu de commander une boîte de huit portion, j'en ai commandé une boîte de vingt-quatre.
En double.
Me voici donc avec quarante-huit Vaches-qui-rient* à écouler.

Bref, ce n'est pas de ça que je voulais parler. En ouvrant la boîte, j'ai trouvé un joli carton qui m'annonce fièrement que la Vache-qui-rit recueille 100% d'opinions favorables (auprès de qui ? Par rapport à quoi ? Quand ? On ne le saura jamais). Et au dos, il y a un superbe poème :

La plus kiffante
Des présidentes,
Je n'en vois qu'une,
Il n'y en a pas trente,
Avec elle, c'est complètement fou,
On gagne vraiment à tous les coups !**

Or, cela ne veut rien dire, même pour un moins de quinze ans. "Kiffante" est un adjectif formé sur la base d'un participe présent, ce qui signifie que c'est la personne à qui s'applique cet adjectif qui fait l'action. Si on veut souligner que la Vache-qui-rit est kiffée par tout le monde, il aurait fallu utiliser le suffixe "able", ce qui aurait donc donné "kiffable". C'est la même différence qu'entre "aimante" et "aimable".
On veut parler d'jeuns ? D'accord, mais alors faisons-le correctement, nom d'un petit bonhomme !

*Un pluriel qui m'a semblé logique, mais que je n'ai pas pu vérifier : curieusement, le Grand Robert n'en fait pas mention...

**Je suis terriblement navrée de ne pouvoir citer le nom de l'auteur de ces vers, mais il n'est pas mentionné sur le carton. S'il se reconnaît, qu'il n'hésite pas à revendiquer la paternité de son oeuvre dans les commentaires.

mercredi 2 mai 2012

Tape sur les doigts virtuelle

J'essaie d'accéder à un forum sur lequel nous sommes une demi-douzaine d'amis à papoter ensemble dans une ambiance bon enfant. Un forum tout gentillet, qui n'aborde que des sujets très innocents.
Comme je dois passer par Internet Explorer depuis que Firefox ne fonctionne plus (de même que la moitié de mes programmes), je n'ai plus accès à mes favoris, donc je tape ma requête dans google.
Et voilà ce qui s'affiche :
Le serveur a compris la requête, mais refuse de la satisfaire.
Une démarche d'authentification n'y fera rien et cette requête ne doit pas être renouvelée. Si la méthode invoquée est différente de HEAD et le serveur souhaite rendre public la raison pour laquelle il refuse le traitement, il le fera dans l'entité liée à cette réponse. Ce code d'état est souvent utilisé lorsque le serveur ne souhaite pas s'étendre sur les raisons pour lesquelles il refuse un accès, ou parce que c'est la seule réponse qui convienne.
Vous tentez d'accéder à une ressource qui vous est interdite.
C'est la première fois que je me fais intimider et même menacer par mon propre ordinateur, dites donc.

(Comme je suis trop une anarchiste dans ma tête, j'ai quand même renouvelé ma requête avec des mots-clefs différents, mais ça a donné le même résultat.)

mardi 1 mai 2012

Emporte-pièce, mode d'emploiE

C'est un emporte-pièce qui sert à faire des sablés troués. Il a été fabriqué aux Pays-Bas, et à l'arrière de l'emballage, il y a le mode d'emploi en néerlandais, en allemand, en français et en anglais.

Le texte en néerlandais est probablement parfait, du moins on peut l'espérer.
Le texte en allemand est plus douteux. Quelques fautes de grammaire, pour autant que je puisse juger. Mais enfin, ça reste correct : ça commence par "Gebrauchsanleitung Ausstechformen", ça explique comment découper des sablés, et ça se termine par "Guten Appetit".
Pour le texte en français, ça se dégrade sérieusement. Déjà, le titre est "Mode d'emploie de l'emporte-pièce Gateux aux lentilles". Je n'ai pas du tout compris ce que ce gâteau, pardon, ce gâteux aux lentilles (?) venait faire là. Les instructions sont plus ou moins compréhensibles, jusqu'à la dernière phrase : "Jouissez-en". Une manière exagérément enthousiaste de nous souhaiter bon appétit, sans doute.
Pour le texte anglais, ça devient surréaliste. Non qu'il y ait beaucoup de fautes, non. Mais à la place du mode d'emploi, il y a une recette de quatre-quart. Le traducteur anglais devait être en vacances. La dernière phrase est donc "Baking time : 1/2 hour".