samedi 30 juin 2012

Rêve récurrent

Cette nuit, j'ai rêvé que j'avais un accident de voiture. Pendant une fraction de seconde, je croyais que j'étais tombée dans un fossé, et puis je réalisais que c'était en fait un précipice de plusieurs dizaines de mètres de haut. Et que donc, c'était la fin. Pour de bon.
Ma première pensée (qui m'étonne moi-même) a été que j'allais rejoindre ma Nonna, ma grand-mère italienne. Ma seconde, que j'étais désolée d'infliger cette nouvelle terrible à ma mère.
Vous remarquerez que je n'ai pas songé une seconde à Darling ou à mes enfants. Et ce pour une raison bien simple : dans mes rêves, je suis TOUJOURS célibataire et surtout sans enfants. Les rêves que j'ai fait au cours de ma vie où apparaissent mes mômes se comptent sur les doigts d'une main. Ça m'a longtemps fait culpabiliser, et puis je me suis dit qu'en bonne mère indigne, j'avais probablement envie de me sentir responsable uniquement de moi-même pendant au moins quelques heures par jour.

À part sa fin tragique – car d'habitude je me réveille juste avant l'accident –, ce rêve de la voiture est un rêve récurrent chez moi, depuis très longtemps. Je le faisais même à l'époque où je n'avais pas encore mon permis, c'est dire. Le schéma est toujours le même : je suis au volant d'un véhicule dont je ne maîtrise pas la vitesse, uniquement la direction. Je peux plus ou moins choisir où je vais, mais je ne peux pas m'arrêter, ni ralentir, et je ne vois pas grand chose de ce qui se trouve devant moi. La voiture roule de plus en plus vite, mon champ de vision est très limité, et je sais que quoi que je fasse, je trouverai forcément la mort au bout de la course. La seule chose qui est en mon pouvoir, c'est conduire de mon mieux pour essayer de faire la meilleure trajectoire possible en blessant le moins de gens possible.

Une métaphore de la vie un peu triste, mais très vraie, non ?

jeudi 28 juin 2012

Malade

Bien sûr, c'est juste le jour où la crèche est fermée pour grève que je choisis de tomber malade, d'avoir 39° de fièvre et de ne pas tenir sur mes jambes.
Je n'ai même pas le courage de vous raconter ma journée avec mes quatre gamins. Tous plus ou moins malades, otite, angine, gastro, mycose, tout ça (à l'exception notable du Petit – en fin de compte, ça doit être vrai, cette histoire d'anticorps qui passent dans le lait maternel), tous d'une humeur exécrable (mais rien à côté de la mienne). J'en suis arrivé au point où je ne savais même plus comment je m'appelais. La preuve, à un moment donné, pour faire taire au moins un des trois plus jeunes qui hurlaient, j'ai dégrafé mon soutien-gorge, et j'ai couché sur le coussin d'allaitement... Miss Thing One, momentanément confondue avec le Petit. Ce qui a eu au moins le mérite de la surprendre et de la faire cesser de pleurer pendant quelques secondes.

On retiendra aussi le moment où, à cinq heures du matin, après m'être levée cinq ou six fois pour consoler les uns et les autres, allaiter, et distribuer des médicaments, j'ai à mon tour vomi tout mon dîner de la veille au pied du lit, grelottante de fièvre. Darling m'a tapoté le bras, a lancé un "Oh, ma pauvre !", s'est retourné de l'autre côté, et s'est rendormi, me laissant passer la serpillère.

Ce soir, il m'a avoué qu'il avait la nausée. Oserais-je vous dire que je n'ai pas fait preuve d'une compassion excessive ?

mercredi 27 juin 2012

Inquiétude pour la rentrée

Une série de quatre volumes qui devait continuer, et qui s'interrompt brusquement.
Un éditeur qui démissionne, remplacé par quelqu'un qu'on ne connaît pas encore.
Une boîte rachetée par une autre, en pleine restructuration.
Un nouvel opus d'une bonne auteure, très attendu, mais qui s'avère mauvais.

C'est chouette, d'être travailleur indépendant. Mais là, je me croyais en congé maternité, et je découvre que je suis quasiment au chômage.

(Bah, pas grave. Si nécessaire, je peux me reconvertir en chanteuse de berceuses juke-box, en boulangère-pâtissière expérimentale, en nourrice au lait ultra-riche, en portefaix, en éleveuse de poux...)

mardi 26 juin 2012

A gauche toute !

— Prends ta cuillère avec la main droite, ma chérie. Non, avec celle-là tu en mets partout. Change de main.
Il y a des gamins dont on ne sait pas très bien s'ils sont droitiers ou gauchers. Ce n'est pas le cas de Miss Thing One, qui fait tout à droite depuis sa naissance (je n'exagère pas, elle suce son pouce droit).
— Change de main, ma puce. Prends ta cuillère avec ta main droite.
Mais Miss Thing One est têtue. Très têtue. En général, elle veut qu'on lui donne la becquée, même que ça commence sérieusement à m'agacer (mais la seule fois où j'ai vraiment tenté de résister jusqu'au bout, elle n'a rien mangé). Aujourd'hui, elle a décidé que "C'est moi !", mais avec la main gauche. Ce qui donne de très mauvais résultats.
— Non, arrête ! Regarde, tu en as mis par terre, et sur ta chaise, et sur ton pantalon, et sur la table ! Prends ta cuillère à droite, nom d'un chien !

Et là, le Grand, qui assiste à la scène :
— Mais pourquoi tu insistes, maman ? Elle est peut-être gauchiste ?

...

Du coup, après le repas, j'ai mis un disque de Renaud.

dimanche 24 juin 2012

Sieste collective

Chaque weekend, à l'heure de la sieste, c'est la même chose. Les Things chahutent, crient, rient, se chamaillent (si si, même que ça donne à peu près ceci : "— Gamapatidouribou ! — Ati, kapabi ! — Non ! — Noooooon ! — Noooooooooooon !", sur quoi il y en a un – ou plus souvent une – qui se met à pleurer) (oui, pour moi aussi c'est assez mystérieux), jettent par terre tout ce qui est à portée de main (ce qui est sur la commode ou sur l'étendoir, mais aussi les doudous, les gigoteuses, les pyjamas – je m'attends à ce qu'ils aient l'idée d'enlever les draps d'un jour à l'autre), sautent dans leur lit au point que ceux-ci se déplacent dans la pièce, tombent du lit avec des conséquences plus ou moins graves, et mettent souvent plus d'une heure avant de s'endormir, car à chaque fois qu'il y en a un qui flanche, l'autre prend le relais.
Du coup, aujourd'hui, je les ai séparés. Mr Thing Two dans son lit, et Miss Thing One dans notre chambre, dans un lit parapluie qui tient tout juste entre notre lit et le mur.
Résultat ? Radical. La gamine s'est endormie dans la minute. Privé de public, le gamin en a fait autant. Et ils ont dormi trois heures et quelques.
Sauf que voilà, les nuits ayant été assez mauvaises, ces derniers jours (en fin de compte, Miss Thing One avait bien une otite ET une angine blanche EN PLUS d'une dent qui pousse) (sans même parler des poux) (et après on se demande pourquoi elle est d'humeur grognonne), Darling et moi avons eu envie d'aller dormir nous-mêmes. Nous nous sommes glissés dans la petit chambre à pas de loups, et nous sommes couchés.
Au bout d'une demi-heure, le Petit s'est réveillé. J'ai envoyé Darling (qui m'a fait répéter trois fois la phrase "Va chercher le bébé") (je crois qu'il ne se rappelait plus qu'il avait un bébé) (faut pas trop en demander à Darling quand il vient de se réveiller) me rapporter le gamin, et je l'ai mis au sein. Puis je me suis rendormie. Et lui aussi.
Et voilà comment nous avons fait la sieste à quatre dans une chambre de 6 ou 7 mètres carrés.

La prochaine fois, tous dans le placard où dort le Petit ?

vendredi 22 juin 2012

Répète après moi (ou pas)

Les Things prononcent mal le mot "pâte", avec un A tellement fermé qu'il ressemble à un O.
Par ailleurs, ils élident la première syllabe du mot "compote".
Or, 60% de leurs repas sont composé d'une assiette de pâtes suivie d'un bol de compote. (Oui, bon, hein, on fait ce qu'on peut.)
Du coup, une fois l'assiette terminé, quand ils se mettent à crier "pôte ! pôte !", je ne sais jamais s'ils veulent se resservir ou s'ils veulent passer au dessert. Agacée, l'autre jour, j'ai décidé d'y remédier. Qu'est-ce que c'est que cette manie de n'utiliser que la dernière syllabe des mots ? Un petit effort, que diable !
— Pote ! Pote !
— Tu veux la compote ?
— Ui ! Pote !
— On ne dit pas "pote", on dit "compote".
— Pote !
— Non, compote.
— Pote !
— Ah, mais zut, essaie, au moins ! Allez, répète après moi : com... com...
J'ai mis quelques secondes à comprendre pourquoi le Grand éclatait de rire.
(Heureusement, ils ne m'ont pas obéi.)

jeudi 21 juin 2012

Faites de la musique

Est-ce que chanter en boucle environ 78 fois "Dodo fontaine"* à une gamine qui n'arrive pas à s'endormir parce qu'elle a mal aux dents (du moins c'est ce que j'ai cru comprendre, et même ce que j'espère, parce que si ce n'est pas ça c'est une otite), ça compte comme participation à la Fête de la musique ?



* Les paroles de cette délicieuse berceuse :
Dodo fontaine
Sainte Maritaine
Endormez les petits enfants
Jusqu'à l'âge de quinze ans
Quand quinze ans seront passés
Il sera temps de les marier...
On peut toujours rêver, hein ?

mercredi 20 juin 2012

... "A la poulie, pas du pou..."

(Premier épisode ici)

Hier matin, vingt minutes après le départ de Darling et des Things, alors que j'étais bien tranquillement en train de donner le sein au Petit et de m'endormir avec lui, coup de fil de la crèche.
Désolée Madame, mais on ne veut pas de Miss Thing One et de ses poux.
Mais, heu ? Les poux, ce n'est pas un motif d'éviction, normalement ?
Non, mais là, elle se gratte trop, elle a besoin d'un traitement urgent.
Mais je l'ai déjà traitée hier soir, et j'ai passé le peigne fin, et j'en ai ôté une bonne vingtaine !
Il en reste encore. Beaucoup.

Bon. Je remballe ma déclaration de revenus avec mes dizaines de contrats, mes attestations de sécu, mes frais de gardes, mes reçus fiscaux de dons, et tout le tralala, je réveille le Petit qui dormait béatement, je lance la deuxième lessive de la journée, et j'y vais. En râlant ferme. Franchement, ça ne pouvait pas attendre quelques heures de plus ? J'avais prévu de lui faire un autre traitement dans les règles de l'art en fin d'après-midi. Qu'est-ce que ça aurait changé, hein ?
Je suis donc rentrée avec ma gamine, et entre deux lessives, je l'ai tartinée de produit que j'ai laissé ensuite mariner pendant plus d'une heure. Puis j'ai lavé les cheveux, j'ai démêle les frisettes ultra-serrées, j'ai passé le peigne fin en plastique fourni avec le produit, et j'ai trouvé deux malheureux poux (morts). Je m'en doutais, la vice-directrice de la crèche raconte n'importe quoi. "Beaucoup", tu parles.
Par acquit de conscience, j'ai aussi passé le peigne ultra-fin, en métal, celui qui est censé ramener même les bébés poux minuscules.
En dix minutes, j'en ai ôté une bonne cinquantaine. Peut-être plus.

Je suis la pire des mères indignes.

Aujourd'hui, nouveau coup de fil. Il paraît qu'il en reste encore. Beaucoup. Et hélas, cette fois, j'y crois. Donc nouveau traitement à laisser toute la nuit (je sens qu'ils vont a-do-rer), nouveaux changements de draps (alors qu'au bout de huit lessives, je suis encore très loin de pouvoir faire tenir tout le linge sale dans le coffre), nouveau démêlage au peigne ultra-fin (ce qui implique de faire tenir Mr Thing Two tranquille pendant plus de trente secondes), etc.

Si les faits divers racontent demain qu'une mère s'est suicidée en avalant un grand verre de lotion TuePouxQuiPue, vous saurez que c'est moi.


lundi 18 juin 2012

"Je poux aime, un pou, beau pou..."

Ça y est ! Je viens de connaître cet incontournable de n'importe quel parent de famille nombreuse : le jour où on s'aperçoit, à l'heure du dîner, que toute la famille a des poux !
Et tant qu'à faire, avec des gamins qui n'ont pas encore l'âge de comprendre pourquoi on veut leur faire un deuxième shampoing ou pourquoi on s'obstine à leur mettre un produit bizarre et du film plastique sur la tête, et avec une machine à laver trop petite qui fait tellement de bruit qu'on ne peut décemment pas la faire tourner après 21h.

Quelques mesures d'urgence ont été prises, mais demain sera le grand jour. Au programme : changement des draps de toute la famille, traitement des cheveux de toute la famille, lavage des manteaux de toute la famille, et puis coussins, serviettes, housse de canapé, gigoteuses, doudous, pyjamas, etc. Au bas mot, avec notre machine à laver de 5,5 kg, je dirais environ huit lessives, en comptant les deux lessives quotidiennes habituelles. Et encore puis-je m'estimer heureuse d'avoir désormais un sèche-linge...

Je vous laisse, je tombe de sommeil. Je vais aller me coucher. Si j'ai du mal à m'endormir, je compterai les poux.


PS : La citation du titre provient de ce livre délicieux, Rendez-moi mes poux, de Pef (Gallimard). Un album ultra-connu et drôle comme tout qui raconte l'histoire d'un gamin ayant apprivoisé ses poux... Un incontournable pour dédramatiser la situation avec des enfants de à partir de quatre ans, à leur raconter pour les faire patienter sous leur charlotte à l'huile essentielle de lavande !

dimanche 17 juin 2012

Dix ans

Il y a précisément dix ans, à cette heure-ci, Darling et moi venions de terminer de dîner dans le calme. Puis nous nous sommes installés sur notre canapé tout neuf – nous avions emménagé quelques semaines auparavant – pour lire, ou peut-être regarder un film. Avec le son. Il faisait très chaud : je portais une robe ultra-légère, je venais de me faire couper les cheveux plus courts qu'ils ne l'avaient jamais été, et je transpirais quand même. La soirée s'est déroulée paisiblement, sans imprévu, sans interruption intempestive. Nous nous sommes couchés assez tard, vers onze heures et demie, sans redouter d'être réveillés dans la nuit ou aux aurores le lendemain matin. Nous avons encore papoté quelques minutes avant de nous endormir, à voix haute.

Nous ne le savions pas, mais c'était notre dernière soirée sans enfants.

Après ça, il y a eu la perte des eaux soudaine et inattendue, à minuit, alors que je commençais à m'endormir ; le coup de fil à mon père adoptif pour qu'il vienne me chercher ; le trajet en voiture ; l'examen, et la mauvaise nouvelle ("— Le travail n'a pas encore commencé. — Mais ça fait déjà mal ! — Ah oui, c'est le pré-travail...") ; les heures de plus en plus douloureuses ; la fatigue écrasante (c'était la première nuit blanche de ma vie !) ; le soulagement indescriptible de la péridurale au moment où j'aurais presque voulu mourir (on ne raisonne pas après avoir souffert pendant huit heures) ; les trois heures encore à tenter de rester éveillée et remuer faiblement pour aider le gamin qui avait du mal à trouver la sortie ; l'expulsion très rapide ; le petit être assez laid qu'on me pose sur le ventre... et puis l'apprentissage du manque de sommeil, les débuts difficiles de l'allaitement, les coliques, les premières semaines qui passent comme dans un cauchemar, les premiers sourires, les premiers mouvements conscients, les premiers sons, les premiers pas, et un nouveau-né qui se transforme en bébé, en bambin, en enfant.
Et bientôt en adolescent.

Dix ans demain. Dix ans qu'il a transformé ma vie plus que n'importe quel autre événement aurait pu le faire. Du jour au lendemain, finie l'insouciance, la liberté de choisir le matin ce qu'on fera le soir, le sentiment de n'être responsable que de soi-même, la possibilité de changer de vie du tout au tout. Et puis un amour incroyable, à nul autre comparable, avec la certitude qu'on se ferait scier la main toute entière, sans hésiter, pour lui épargner d'avoir le doigt coupé.
Dix ans passés à se disputer et à rire, à plaisanter et à gronder, à regretter l'indépendance envolée et à s'en réjouir, à le regarder grandir trop vite ou pas assez, à se demander ce qu'il deviendra, à se dire qu'au fond, on s'en moque, pourvu qu'il soit heureux.
C'est moi qui lui ai donné la vie ; mais c'est lui qui a fait de moi une mère.

Bon anniversaire, mon grand.

samedi 16 juin 2012

Vive les flaques !

Éternel problème, les rares fois où les deux Things sont en liberté (en général dans la résidence : je m'y risque très rarement dans la rue, ça me fait bien trop peur). Rester en arrière avec Miss Thing One et la convaincre d'avancer plus vite, quitte à perdre son frère des yeux, ou courir avec Mr Thing Two et risquer de semer sa sœur qui n'a pas l'intention de se presser ?
Quand je suis revenue du marché ce matin, comme il pleuvait, j'ai pris le premier parti, et j'ai essayé de faire accélérer la gamine qui admirait le sol mouillé. Mr Thing Two a tourné derrière le bâtiment, mais sachant qu'il ne pouvait aller nulle part, je ne me suis pas inquiétée.
Au bout de deux minutes, cependant, j'ai abandonné Miss Thing One et je suis allée voir, convaincue que j'allais le retrouver sautant à pied joint dans les flaques.
Il faut croire que je ne connais pas encore mon bonhomme.
Il s'était allongé à plat ventre sur le goudron ruisselant, devant une flaque, et il s'apprêtait à y boire.
Sans doute avait-il soif. Au moins, il fait preuve d'initiative, n'est-ce pas ?

vendredi 15 juin 2012

Un tube pas comme les autres

De temps en temps, quand je fais mes courses par Internet, j'ai la surprise de recevoir quelques échantillons de nouveaux produits avec ma commande. C'est ainsi que j'ai pu bénéficier de capsules de café incompatibles avec ma machine, de rince-bouche que personne n'utilise (j'ai fini par les refiler à une voisine, j'en avais treize petits flacons que je n'osais pas jeter), de crèmes desserts même pas bio (mais mangées quand même, rassurez-vous), etc.
Et cette fois, j'ai eu un coup de coeur pour un produit absolument révolutionnaire. Une idée géniale. Une trouvaille fantastique. Le genre d'objet qui vous force à vous vous demandez comment vous avez pu vous en passer pendant si longtemps.
Ça s'appelle Aquatube, et c'est un rouleau de papier toilette dont le tube en carton se dissout dans l'eau comme du papier toilette.
Si, si.
Vous comprenez, chez Lotus, ils ont longuement médité sur le problème existentiel des tubes de carton vides que personne ne se décide à jeter, et ils ont décidé qu'il fallait absolument faire quelque chose. Il était temps de mettre fin une bonne fois pour toute à ce terrible fléau. Comme le dit le carton de présentation du produit : "Stop aux tubes vides qui traînent dans les toilettes !". Un "laboratoire expert indépendant" a donc été chargé de vérifier que 100% de ces tubes nouvelle génération disparaissaient avec une seule chasse d'eau, "dans des conditions normales et prévisibles d'utilisations". Et des témoignages d'utilisateurs ravis ont été recueillis. "Se débarrasser des tubes vides n'est plus une corvée, c'est même devenu un jeu !" nous raconte avec soulagement Benoît, 36 ans. À tel point que "Maintenant, on se dispute pour savoir qui va le jeter !", nous affirme Chloé, 31 ans. Chantal, 46 ans, explique même que Lotus a sauvé son couple : "Mon mari n'a jamais jeté un tube vite. Merci, Aquatube, sinon j'aurais fini par changer de mari !"

Vous ne me croyez pas ? Allez donc visiter le site internet créé pour l'occasion, ici. Vous y trouverez un sondage visant à savoir si vous déroulez le papier toilette vers l'avant ou l'arrière, un jeu vidéo (disponible également sur iPhone), un mode d'emploi de dix-neuf lignes, une FAQ, et un formulaire de contact au cas où il vous resterait un doute.

J'aurais voulu trouver une conclusion rigolote, mais que peut-on ajouter à ça, je vous le demande ?

jeudi 14 juin 2012

Lettre officielle

Le député-maire de mon arrondissement vient de m'écrire en personne (si si, même qu'il a ajouté à la main "et les plus cordiaux" à la phrase "Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs" – d'une écriture étrangement féminine, cependant) pour m'annoncer...
(suspense)
... que le Petit aurait une place en crèche à la rentrée !
J'ai presque envie de lui envoyer une boîte de cookies pour le remercier. Je viens d'en faire, au chocolat blanc / noix de coco / flocons d'avoine / raisins secs (oui, tout ça en même temps) (mais si, c'est une vraie recette) (bien sûr que c'est bon, quelle question). Mais si quelqu'un les jette à la poubelle de peur qu'ils soient empoisonnés, hein ?

A la réflexion, je vais plutôt voter pour lui dimanche, ça me coûtera moins cher.

mercredi 13 juin 2012

A bêtise pain !

Ce matin, j'étais en train de changer la couche du Petit quand Mr Thing Two est arrivé et m'a annoncé, mi-fier, mi-inquiet :
- Aït*, a bêtise pain !
En effet, on peut dire ça comme ça.



Et dire que je venais de faire une harangue sur le danger que représentent les couteaux qu'il ne faut surtout, surtout pas toucher. Remarquez, il a peut-être justement voulu lui trouver un fourreau...

(N'empêche que je suis contente, il a presque fait une phrase !)

*C'est comme ça qu'il se prénomme lui-même. Non, ne cherchez pas, vous ne trouverez pas.

mardi 12 juin 2012

Cerises

Quand je suis arrivée en Italie, j'ai eu l'excellente surprise de constater que c'était la saison des cerises et que les deux cerisiers derrière la maison étaient couverts de fruits.
Des cerises rouges, à la fois sucrées et acidulées, délicieuses, et 100% bio, puisque personne ne s'est occupé du jardin et donc n'a traité les arbres fruitiers depuis l'été dernier.
J'adore les cerises, mais je n'en mange vraiment pas souvent, car en général, quand elles arrivent enfin à Paris, c'est le moment où je pars en Italie... et là-bas, la saison est déjà terminée. Un vrai crève-cœur, chaque année.

Donc cette fois, j'en ai profité. J'en ai mangé par poignées entières, après les avoir examinées de près pour vérifier qu'il n'y avait pas de petits trous dedans, et puis j'en ai cueillies encore plein pour les manger le soir au dîner. Il y en avait tant que je n'ai pas réussi à tout finir ; j'ai laissé le reste dans une passoire.
Le lendemain matin, autour de la passoire, il y avait au moins quinze petits vers blancs qui se tortillaient sur la table.
Ah.
Il paraît que c'est toujours comme ça, dans la région, quand on ne donne aucun pesticide. Que c'est normal que je n'aie vu aucun trou. Que le ver grandit dans la cerise. Et que donc, même intactes, elles sont toutes habitées.


Du coup, qu'ai-je fait des cerises restantes ?

Je les ai mangées, bien sûr. Après tout, ça tombait bien, je n'ai pas consommé beaucoup de protéines, là-bas.

lundi 11 juin 2012

Epouvante

Le téléphone qui sonne à une heure du matin.
Des sanglots au bout du fil.
Une voix entrecoupée, hoquetante, qui prononce une phrase terrible : "Il a eu un accident de vélo".
Le souvenir du moment où, deux heures plus tôt, il est parti de chez moi après une soirée ensemble, en lançant une dernière plaisanterie.
Sur sa bicyclette.
Sans casque.
Quelques affreuses minutes à se ronger les ongles jusqu'au sang.
Une autre sonnerie. Des nouvelles de l'hôpital, enfin.

... Ou comment apprendre que l'une des personne qu'on aime le plus au monde s'est gravement fracturé l'épaule et la main, et considérer ça comme une bonne nouvelle.


dimanche 10 juin 2012

Au tribunal

"Alors, passons à l'affaire Fofo-Nonna / Voleuse. Voyons... Madame Voleuse est là ? Non. Par contumace, donc. Vous êtes son avocate ? Très bien. Et Madame Nonna ? Ah, elle est morte. Alors Madame Fofo ? Vous êtes son avocate ? Et vous vous constituez partie civile ? Très bien, je le note. Avez-vous des témoins ? D'accord, donc vous les présenterez à la prochaine audience. Monsieur le PM ("Pubblico Ministero", sic), avez-vous quelque chose à réclamer ? Non. Bon, donc puisque Madame Fofo est morte... Ah, non, c'est la dame avec le bébé, désolée ; puisque Madame Nonna est morte, nous reverrons Madame Fofo et Madame Voleuse en novembre, à la prochaine audience, ainsi que les témoins. Parfait. Passons à l'affaire suivante..."

Durée : trois minutes et quarante secondes.
En fait, ce n'était qu'une audience préliminaire, pas le procès.
La juge ne m'a même pas regardée.
Personne ne m'a demandé de jurer de dire toute la vérité et rien que la vérité.
Je n'ai pas dit un mot.
La salle ressemblait à une salle de classe.
Personne ne portait de bonnet carré. A peine des toges vaguement enfilée par-dessus un tailleur.
Il y avait neuf audiences prévues entre neuf et dix heures.

Vous savez quoi ? Chuis déçue.

samedi 9 juin 2012

Pause italienne

Quand je pense qu'après la naissance du Grand, je trouvais ça dur à gérer. Un seul bébé. Alors que nous étions deux adultes à la maison.
Là, je reviens de quatre jours en Italie avec le Petit, et j'ai l'impression d'être partie en vacances. J'ai fait des nuits merveilleuses, de huit heures, avec une seule interruption. J'ai donné le sein à peine huit ou neuf fois par jour. Dans le train, j'ai passé seulement la moitié du voyage (trois heures sur six) à faire les cent pas dans les couloirs avec un gamin dans les bras. J'ai pris mes repas à l'heure que je voulais.
Et en plus, j'ai été efficace. Une audience au tribunal, des menus bricolages, des rendez-vous avec des menuisiers / jardiniers / ouvriers en tout genre, le choix des matériaux pour une future terrasse, le tri de TOUTE la paperasse de feu ma grand-mère, des palabres et négociations avec de nouveaux voisins, et même deux visites de courtoisie.
(Bon, j'avoue, j'ai été aidée par une amie. Mais justement, il faut rajouter à cet emploi du temps chargé les bavardages, confidences, et discussions inévitables, donc le mérite n'en est que plus grand, non ?)

Décidément, j'ai passé quatre jours délicieux. A tel point que je crois que je vais demander à des personnes de bonne volonté de m'intenter des procès juste pour avoir une bonne excuse pour y faire un saut de temps en temps...

jeudi 7 juin 2012

Papa-Longues-Jambes

Je vais vous parler aujourd'hui d'un autre roman lu, relu, relu et encore relu dans mon enfance : Daddy-Long-Legs, de Jean Webster, paru en 1912 (disponible chez Folio Junior, sous le titre Papa-Longues-Jambes, traduit par Michelle Esclapez).
C'est donc un autre roman américain du tournant du siècle, avec une héroïne à laquelle on s'identifie volontiers, des bons sentiments, et une fin heureuse, comme Pollyanna, Les quatre filles du docteur March, et bien d'autres encore. Mais celui-ci a une particularité : c'est un roman épistolaire.

Judy, 17 ans, est orpheline, et n'a jamais connu que les murs du foyer où elle a grandi. Elle ignore tout du monde, n'a jamais vu de reproduction de la Joconde et n'a jamais entendu parler de Sherlock Holmes. Pourtant, elle a une bonne dose d'humour, une plume alerte, et une grande envie de croquer la vie à pleines dents. Aussi, quand un généreux bienfaiteur anonyme décide de financer son instruction à l'université, elle saute de joie, et accepte volontiers ses deux conditions : ne jamais tenter de faire sa connaissance, et lui écrire au moins une fois par mois sans en attendre de réponse.
Après un premier chapitre fort court, c'est cette correspondance à sens unique, qui s'étale sur trois années, que l'on découvre dans le roman. Judy nous raconte sa vie, ses nouvelles amitiés, ses belles robes, la chambre qu'elle partage avec deux filles qui ignorent tout de son passé, ses leçons, ses lectures, et surtout son ambition de devenir auteure et son intérêt croissant envers le jeune oncle d'une amie à elle...
Plus que par son histoire, et même plus que par son atmosphère ou ses personnages, c'est par son style que se distingue ce roman. Judy écrit des lettres longues ou courtes, avec des listes bien ordonnées ou des longues phrases, colériques ou pleines de bonne humeur, avec un charme et une naïveté inégalables. Celles-ci sont en outre agrémentées d'illustrations naïves, de l'auteure elle-même. A la fin de la lecture, on a envie 1) de vivre dans un pensionnat ; 2) d'entretenir une correspondance hebdomadaire avec Judy (ou de lui conseiller d'ouvrir un blog) ; 3) d'écrire un roman épistolaire...
Et surtout, on a envie de le relire... ce que je vais faire très vite !

Quelques mots encore :
- Une "suite" a été écrite trois ans plus tard, Dear Ennemy. C'est également un roman épistolaire avec une histoire d'amour qui se termine bien, mais la narratrice n'est plus la même : il s'agit de Sally, la meilleure amie de Judy, qui entre dans la vie active. Un roman agréable, quoique bien moins drôle et piquant que l'autre, du moins à mon avis (mais ça doit être un avis très largement partagé, car il n'a connu en aucune langue un succès comparable au premier).
- Plusieurs adaptations ont été réalisées, dont l'immanquable comédie musicale avec Fred Astaire et l'immanquable dessin animé japonais. L'histoire n'est pas exactement la même, mais c'est tout ce que je peux vous dire à leur sujet, car je ne les ai pas vues. Je pense cependant qu'adapter un roman épistolaire, donc en lui ôtant tout son sel (les lettres), c'est encore plus dommage qu'adapter un roman "classique"...


Je ne suis pas la seule à avoir apprécié ce livre, et peut-être pas la seule à qui il a donné envie d'écrire (fût-ce sous la forme d'un blog, les correspondances à base d'encre et de papier se faisant de plus en plus rares de nos jours !). Vous en trouverez donc d'autres critiques sur quelques autres blogs, par exemple ici :
Mon jardin de minuit
ou ici :
Persephone and the Cheshire Cat

mardi 5 juin 2012

Cappuccino

On me demandait l'autre jour dans les commentaires comment faire pour boire un bon cappuccino, de préférence à un prix raisonnable. Ayant fait de longues recherches  sur le sujet, je vais partager mes grandes connaissances et ma sagesse infinie avec vous. Non, ne vous prosternez pas, ce n'est pas la peine, j'ai su rester modeste.

Alors, pour un cappuccino, il faut :
- du bon café
- du bon lait
Jusque là, tout va bien, du moins j'espère.

Le bon café (j'insiste sur "bon") peut être un espresso, fait avec une vraie machine à espresso si vous avez plein de sous et de la place dans votre cuisine, ou une cafetière italienne, ou éventuellement une machine à Nespresso (mais c'est pas écolo) (et c'est beaucoup plus cher) (mais c'est plutôt bon) (et très rapide) (bref, c'est vous qui voyez).
N'essayez pas de faire un cappuccino avec un café sorti d'une cafetière électrique, ou vous irez en enfer. Dans le dernier cercle.

Le lait doit être du lait entier (si vous prenez du lait écrémez pour des histoires de ligne à garder, vous finirez aussi en enfer) (mince, peut-être, mais en enfer) (réfléchissez-y à deux fois), frais si on en a sous la main ou si on habite à la campagne près d'un troupeau de vaches, chauffé au préalable (indispensable) (je vous jure que ce n'est pas qu'une question de température, ça change l'alchimie, le goût, tout ça). On doit le faire mousser avec le Bamix, ou avec la petite patte de la machine à espresso, ou avec un fouet à lait (mais pas le Bodum en verre, il est trop fragile, et en plus il ne va pas sur le feu, c'est idiot) (puisqu'il faut faire chauffer le lait, je le répète) (et pas au micro-ondes, sinon vous irez en enfer) (ah oui c'est une recette très dangereuse pour le salut de votre âme).


La recette consiste donc à faire chauffer le lait, puis le faire mousser, puis y verser un espresso bien serré. Éventuellement, on peut saupoudrer d'un peu de cacao non sucré, mais pas trop, car ça fait retomber la mousse. Contrairement à ce qu'on croit, c'est loin d'être systématique en Italie, au contraire.

C'est donc une recette plutôt simple, vous en conviendrez, surtout si on est bien équipé.

Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi n'ai-je jamais réussi à boire un cappuccino convenable en France ? Alors qu'en Italie, même sur une aire d'autoroute ou chez IKEA, il est presque toujours excellent ?
Aucune idée. Probablement pour la même raison qui fait que, dès qu'on a passé les Alpes, les croissants deviennent infects. Une histoire de pression atmosphérique, de température de condensation, de troposphère. Ou pas.

Quoi qu'il en soit, si vous êtes, comme je l'ai longtemps été, à la recherche du petit-déjeuner idéal, croissant + cappuccino, sachez que vous ne le trouverez jamais dans un restaurant, que ce soit avant ou après le tunnel de Fréjus. Il ne vous reste plus qu'à le préparer vous-même... ou à venir me rendre visite !

lundi 4 juin 2012

Désorienté

Il est parti avec l'adresse dans une main et un plan fait maison détaillé et plein de repères (l'école, le quincailler, la crèche, la bibliothèque...) de l'autre. Il allait chez un copain, et comme il y est déjà allé deux fois et que c'est simple comme bonjour (tout droit jusqu'au boulevard Machin, ensuite à droite), je ne l'ai pas accompagné.
Un quart d'heure plus tard, il est revenu, en larmes. Il n'avait pas trouvé.
Je l'ai accompagné, en pestant tant que je pouvais, et en me demandant à quel moment il avait pu se tromper.
Verdict : il ne s'est PAS trompé. Il est bien arrivé au boulevard Machin. Mais :
- Il n'était pas sûr que ce soit le bon boulevard ;
- Il ne savait pas où était écrit le nom de la rue ;
- Il s'est rendu compte qu'il ne savait pas se repérer sur un plan ;
- Il n'avait pas compris s'il fallait tourner à droite ou à gauche ;
- Il ne se rappelait plus du trajet suivi les fois précédentes ;
- Il n'a pas songé une seconde à interroger un passant.
Il a donc rebroussé chemin à vingt mètres de chez son copain.


Remarquez bien que la première fois que je l'ai envoyé à la boulangerie où nous allions ensemble plusieurs fois par semaine, avec des instructions très précises ("Tu traverses en sortant de la résidence, puis tu tournes à gauche et tu avances jusqu'à ce que tu tombes dessus"), il est aussi revenu bredouille. Vérification faite, il était passé devant sans la voir. Il devait avoir huit ans, à l'époque. Pourquoi est-ce que ça m'étonne encore ?

dimanche 3 juin 2012

Randonneur junior

Certes, je n'ai pas examiné les participants un par un, mais je crois bien que le Petit était le plus jeune à la randonnée de Paris, ce matin.
Mais bon, j'admets qu'il n'a pas beaucoup marché.

Et les autres membres de la famille ? Eh bien, selon l'âge, ils sont restés jouer à la DS, surfer sur le site de Hollington, ou regarder un DVD de Barbapapa. Bande de pantouflards, va !

Et maintenant, tout le monde pionce, sauf le Grand qui relit Harry Potter allongé sur son lit, et celle qui a crapahuté pendant deux heures avec sept ou huit kilos en écharpe est la seule encore debout avec une liste longue comme le bras de choses à faire urgemment.
Le monde est injuste.
Je vous laisse, j'ai une valise à préparer, des légumes à congeler, un hibiscus à soigner, des factures à payer, une lessive à lancer, des livres à empaqueter...*



*Oui, je pars pendant quelques jours en Italie (avec le Petit, bien sûr) (les inconvénients de l'allaitement, vous vous rappelez ?) pour une sombre histoire de procès et d'héritage détourné (mais après tout, je me dis que ce tableau touchant de mère allaitant son beau bébé va peut-être bien disposer le juge en ma faveur). Je vous raconterai. Mais ne désertez pas ce blog, j'ai programmé des billets pour les jours à venir, de manière à ce que vous ne vous aperceviez pas de mon absence. Enfin, en dehors du fait que je vous l'annonce, bien sûr.

samedi 2 juin 2012

Premières phrases

Pourquoi sont-ils tellement craquants quand ils apprennent à parler ?

A sa sœur qui étrenne un nouveau chapeau de soleil :
- Ooooh ! T'es zolie !

A sa mère qui le chatouille par surprise :
- Maman, couquine !

A son frère qui parle trop :
- Tais-toi !

A son père qui ordonne devant lui à Miss Thing One de manger "comme une grande" :
- Moi, grand !

A part ça, ce matin, il a jeté l'aiguille d'un stylo d'insuline dans la tasse de café de son père (qui n'a pas apprécié, il ne faut pas lui faire un coup pareil à sept heures et demie du matin), rapporté triomphalement une tablette de chocolat de la cuisine (où il n'a théoriquement même pas le droit de mettre les pieds), fait la java pendant une heure et quart avant d'accepter de s'endormir pour la sieste (et de laisser sa sœur dormir par la même occasion), jeté par terre tout ce qui se trouvait sur la commode (y compris un verre d'eau), arraché des dessins punaisés au mur (mais pas les punaises, heureusement), et cassé son lit à force de donner des coups de pieds dans les barreaux (si si, je n'en reviens pas moi-même).

Donc en fait, j'ai la réponse à ma question : s'ils sont tellement mignons, à l'âge des bêtises et des colères, c'est pour qu'on les garde. Sinon, les orphelinats seraient pleins à craquer.


PS : Oui, Miss Thing One s'y met aussi ; moins vite, mais ça commence à venir, enfin !

vendredi 1 juin 2012

Retour à la normalité

Darling reprend le travail demain matin*, après deux mois et demi de congé parental. Une période un peu hors du temps, pendant laquelle nous n'avons concrétisé qu'une infime partie de nos projets (comme toujours), mais avec beaucoup de bons moments, des siestes partagées quand le Petit nous le permettait, des Picardises dévorées en tête-à-tête, quelques sorties sans poussette (avec écharpe, certes, mais ça change tout), des vrais tea time avec service en porcelaine et cookies faits maison... Des moments rares et précieux qui ne reviendront probablement pas de sitôt.
Je suis un peu mélancolique.

(Sans compter que je vais me retrouver toute seule avec un bébé, et ça, ça me barbe).

Mais bon, au moins, je vais pouvoir cesser d'acheter les paquets de thé et café par lots de cinq, et recommencer à me faire des pâtes le midi. A quelque chose malheur est bon.


*Non, aujourd'hui, en fait. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il était si tard. Mais j'ai fini de relire ma traduction, je vais pouvoir la rendre, hourra !