mardi 28 février 2017

Urgence relative

Chère Fofo,
Je vous envoie ci-joint les épreuves de votre dernière traduction pour relecture.
Dans l'attente de vos éventuelles corrections,
Bien cordialement,
Assistante

Chère Assistante,
Bien reçu. Pour quand ?
Cordialement,
Fofo

Chère Fofo,
Le plus tôt sera le mieux.
Assistante

Chère Assisstante,
J'ai reçu un autre jeu d'épreuves ce matin même, donc avec ma traduction en cours, ça risque d'être difficile de faire ça avant le weekend. Pour lundi, ou mardi au plus tard, ça irait ?
Fofo

Chère Fofo,
Si c'est le mieux que vous puissiez faire, ça ira.
Assistante.

Donc j'y passe mes soirées, j'y passe mon weekend, je mange en lisant, je me lave les dents en lisant, je marche dans la rue en lisant... C'est bien simple, tout le temps que je ne passe pas à traduire ou à m'occuper des enfants, je le passe à lire. Le mardi matin, j'envoie un email :

Chère Assistante,
Voici mes corrections. Il n'y avait pas grand-chose, mais il restait tout de même quelques coquilles et phrases bancales.
Bien à vous,
Fofo

Je reçois aussitôt une réponse automatique :
Bonjour,
Je serai absente du lundi 27 février au jeudi 2 mars. Je ne manquerai pas de prendre connaissance de votre message et de vous répondre à mon retour, le vendredi 3.
Assistante

Sans commentaire.

samedi 25 février 2017

Jardinage radical

 

 Ah, chic ! me dis-je en passant devant l'endroit où, il y a trois ans, j'ai balancé n'importe comment une boîte de bulbes que j'ai vaguement recouverts de terre. Ça repousse encore ! Décidément, c'est increvable, ces machins-là. Heureusement, d'ailleurs, parce que vu le temps que je consacre au jardinage, si je veux avoir quelques fleurs, il faut vraiment qu'elles se débrouillent toutes seules et qu'elles résistent à tout. Ce qui semble être le cas de celles-ci.

Mais au fait, j'avais balancé deux boîtes de bulbes, à deux endroits différents. Pourquoi les autres fleurs ne pointent-elles pas encore leur feuilles et leurs bourgeons ?

Réponse : parce qu'en fait, les bulbes, ça ne résiste pas vraiment à tout. Les velléités de jardinage des enfants ne font pas toujours le bonheur des végétaux...


jeudi 23 février 2017

Fantasio au Théâtre du Châtelet

Pour Noël 2015, ma sœur m'avait offert des bouts de phrases aimantés à coller sur le frigo. Plein de messages différents : il y a là de quoi laisser des mots doux à sa moitié, ou prendre toutes sortes de bonnes résolutions, depuis "J'ai décidé de recoudre mon bouton" à "Je veux passer mon permis". Cette année, j'en ai choisi une seule que j'ai collée tout en haut : "J'ai décidé de sortir plus souvent".

Dont acte.


Fantasio. Un opéra-comique d'Offenbach, à partir d'une pièce de Musset, au théâtre du Châtelet ; une mise en scène de Thomas Jolly que je ne connais pas, mais une bonne critique dans Télérama. Plus d'arguments qu'il ne m'en fallait pour acheter un billet il y a quatre ou cinq jours, sur une impulsion, sans même chercher à savoir auparavant ce que ça racontait.

Verdict ? Eh bien, tout ce que j'espérais y était : de bons chanteurs, un décor magnifique, une mise en scène inventive et très réussie qui tirait franchement sur la comédie musicale (je suis prête à parier mon stylo à plume que la scène de la barricade est inspirée des Misérables), bref, le théâtre avait vraiment fait de son mieux pour mettre la pièce en valeur, et il n'y a rien à redire de ce côté-là.


Sauf que...
Sauf que je me suis ennuyée.
Parce que les décors, le jeu et les voix ne suffisent pas si l'histoire n'est pas à la hauteur. Et que là, franchement, j'ai trouvé que c'était le cas. Un magnifique dilemme cornélien qui tourne court, une intrigue bancale, des personnages inachevés, une fin bâclée en trois lignes et d'une naïveté à faire lever les yeux au ciel au plus crédule des spectateurs, des longueurs tout au long de la pièce, des chants répétitifs... Non, vraiment, autant la mise en scène de Thomas Jolly était excellente, autant Offenbach m'a passablement déçue, sur ce coup-là.
(Et puis j'avoue que le fait que les deux rôles principaux soient tenus par une soprano et une mezzo-soprano m'a perturbée. Autant je peux comprendre pourquoi Mozart a choisi de donner une partition de femme au tout jeune Chérubin dans Les noces de Figaro, autant, là, Fantasio est censé avoir au moins vingt ans, et donc avoir mué depuis longtemps... Et une voix basse avec une voix aiguë, je trouve que cela fait des duos plus harmonieux. Non ?)

Bref, ce n'est pas très grave : j'ai tout de même passé un bon moment, et visuellement, c'était splendide. On ne peut pas avoir une divine surprise à tous les coups. Cela ne m'empêchera pas de recommencer !

mercredi 22 février 2017

Rembourrée

Miss Thing One fait un câlin à sa grand-mère, ma mère, qui doit faire la moitié de mon poids (et le fait que je sois plus grande n'explique pas tout) :
— Maman, elle est plus confortable, commente-t-elle.
On ne me l'avait jamais dit si gentiment...

mardi 21 février 2017

Fin de vacances et cartes postales

Je commence enfin à me remettre de ces vacances pendant lesquelles j'ai essayé de me remettre des trois mois qui les ont précédées. Il faut dire que même après être rentrés à Paris, nous avons continué à enchaîner les sorties. Nous avons admiré les vieux bus à la maison de la RATP, nous avons emprunté une navette autonome expérimentale pour traverser le pont Charles-de-Gaulle ("Ben quoi, a dit Mr Thing Two, c'est rien de spécial : dans le métro non plus y a pas de conducteur !), nous avons visité Beaubourg, découvert l'art moderne et médité sur l'intérêt d'un tableau tout bleu ("Oui, mais un très zoli bleu !", a précisé le Filou), nous avons longé les nouvelles Voies sur Berge piétonnes d'un bout à l'autre (à chaque fois que j'y retourne, il y a quelque chose de nouveau : aire de jeu, hamac, tables de pique-nique, fontaine, magasin de vélos...), et nous même avons eu le courage d'aller au Playmobil Fun Park, mais en bus, cette fois, ce qui s'est avéré nettement plus reposant qu'en voiture ; et maintenant, les trois petits ont l'âge d'en profiter vraiment. Pendant que nous étions, nous avons aussi déjeuné à IKEA, histoire de ne pas déroger aux traditions ("Pas étonnant qu'ils aient pris le restaurant d'altitude pour un IKEA, a commenté ma mère : c'est le seul restaurant qu'ils connaissent !") (Elle n'a pas tort. Mais vous en connaissez beaucoup, vous des restaurants où l'on peut manger pour 35 euros à six ?).

Bref, de très bonnes vacances d'un bout à l'autre, mais je dois reconnaître que je n'étais pas fâchée quand tout ce petit monde est retourné en cours hier matin.

Allez, quelques dernières cartes postales, et après j'essaie de reprendre un rythme de publication à peu près régulier, d'accord ?

Ça, c'est pour vous prouver que quand je parlais de brouillard,
je n'inventais rien. Et sur les pistes, c'était pire...



Mais le dernier jour, en montant tout en haut, j'ai vu un coin de ciel bleu !
Mais si, cherchez bien.

Sinon, en bas, il y avait les poneys...

La maison de la RATP, devant la gare de Lyon.
On a très vite fait le tour, mais c'est gratuit.

La fameuse navette sans conducteur !
On nous a dit que l'expérience continuerait ensuite au Parc Floral.
Le paradis des enfants, le purgatoire des parents.
(Désolée pour la photo affreuse)


Je suis repassée par là aujourd'hui, et malgré les grilles,
le hamac était déjà occupé...

vendredi 17 février 2017

Songe à la douceur

Je m'étais tellement régalée avec Les petites reines que quand j'ai vu ce nouveau roman de la même auteure, et que j'ai repéré ici et là de très bonnes critiques, je me suis lancée. Songe à la douceur, de Clémentine Beauvais, éditions Sarbacane, acheté de mes propres deniers dans une vraie librairie de quartier et lu sans être payée pour le faire.

Et donc, ça raconte quoi, Songe à la douceur ? Eh bien, tout d'abord, c'est un roman en vers. En vers libres, pas toujours rimés, de longueurs différentes, mais en vers tout de même. Et c'est inspiré d'un autre roman en vers, Eugène Onéguine, de Pouchkine, 1831.

Ah oui, tout de suite, ça refroidit, hein ?

Et encore, attendez, je ne vous ai pas encore raconté l'histoire – parce que je parie que la plupart d'entre vous n'ont pas la moindre idée de ce que raconte Eugène Onéguine, pas vrai ? (Je vous rassure, moi non plus, avant). C'est l'histoire d'un garçon qui s'ennuie dans la vie, et dont l'ami est fou amoureux d'une voisine ; il rencontre ainsi la sœur de ladite voisine, qui tombe aussitôt amoureuse de lui, mais ça ne l'intéresse guère. Quand ils se revoient quelques années plus tard, ça l'intéresse beaucoup plus, mais peut-être est-ce trop tard... L'intrigue est presque la même, mais Songe à la douceur se passe de nos jours, à Paris.

Présentée comme ça, l'histoire n'a pas l'air follement originale, je le sais bien. Cela dit, elle n'a pas grande importance : ce qu'il faut savoir, c'est que ce bouquin est génial. (J'aurais peut-être dû commencer par là). Mais vraiment génial. Pour plein de raisons, mais voici à mon sens les deux principales :

- La description des sentiments et des mille nuances de l'amour est extrêmement réussie. Franchement, c'est le genre de roman tout aussi instructif (mais mille fois plus distrayant) qu'un essai sociologique. L'amour adolescent de Tatiana pour Eugène, la passion naïve du copain d'Eugène pour la sœur de Tatiana, les stratégies utilisées quand on se tourne autour sans vouloir trop le montrer, la jalousie, la vie maritale, le désir, tout est abordé, et tout sonne si juste, jusqu'aux moindres détails, jusqu'au temps d'attente qu'on s'impose avant de répondre à un SMS... C'est bien vu, c'est très bien vu, c'est caustique, c'est drôle, c'est émouvant, c'est vrai.

- Le style est encore une fois formidable. Je ne compte plus les fois où j'ai ri, ou celles où je me suis émerveillée. Un exemple ?
Eugène oscille sur la piste, un daiquiri à la main,
pas le roi du moonwalk, pas maladroit non plus ;
le mec qui danse
comme il ferait à une vieille tante un résumé de ses vacances :
efficace mais sans passion.
Ou bien, quand Tatiana, 14 ans, grande sentimentale, s'habitue à l'absence d'Eugène et n'est pas complètement certaine qu'il ait vraiment existé :
Ce doute n'est pas très important.
Elle l'aime encore,
Évidemment,
Mais les amours de Tatiana se sont toujours très bien accommodées d'une incertitude fondamentale sur l'existence de leur objet.
Et les mille et une inventions langagières : les lunettes qui "désencotonnent" notre univers, le soleil "lamellé" par les persiennes, l'âme "désarmurée" d'un personnage qui ne s'est pas assez cuirassé contre le monde... Un délice.

Bref, c'est une excellente lecture, presque plus destinée aux adultes qu'aux adolescents, mais d'abord beaucoup plus facile qu'il n'y paraît, je vous assure. Et vous pouvez me croire, cette auteure, je n'oublierai pas de surveiller sa production...

PS : Le dernier éclat de rire en lisant les remerciements :
Et par-dessus tout, merci, merci, merci Tibo le téméraire,
editor extraordinaire
(...)
Tibo qui ne tremble pas (enfin, à peine)
quand on lui dit j'ai une super idée
je vais adapter Eugène Onéguine
          ah, très très bonne idée Clémentine
          c'est tellement vendeur nickel vas-y

jeudi 16 février 2017

La Cité de la mode et du design


Il y a deux jours, une promenade en famille nous a conduits dans les parages de la Cité de la mode et du design. Pour les provinciaux, ce sont les anciens docks, réhabilités il y a quelques années et ornés d'une structure étonnante, avec des tubes verts qui rappellent vaguement le Centre Pompidou et que mes enfants ont longtemps pris pour des toboggans géants.


Bref, puisque nous étions juste à côté, je me dis que c'est l'occasion ou jamais d'aller y faire un tour. Le Grand avait gardé un bon souvenir d'une visite faite avec sa classe en CM1, où les enfants avaient découverts des costumes anciens et de nombreux objets du quotidiens réinventés, comme des WC design ou la première cuisine entièrement intégrée. Il y avait aussi une exposition sur le mouvement chez Disney, mais je savais que ça n'intéresserait pas les enfants.

Nous entrons donc sur le bâtiment, nous gravissons les escaliers enfermés dans les tubes verts, nous découvrons le toit qui donne bien envie de venir s'y installer quand les beaux jours seront arrivés, nous admirons la Seine, nous redescendons, nous passons deux fois devant l'entrée de l'exposition, nous faisons des aller et retours devant les gardes qui fouillent mon sac d'un air de plus en plus soupçonneux, et puis finalement, je me résigne à aller demander de l'aide aux caisses à l'accueil du Musée Ludique où se tient l'expo Disney :
— Excusez-moi, Monsieur, je suis sans doute stupide, mais je ne trouve pas les collections permanentes...
— Ah, c'est parce qu'il n'y en a pas.
— Pardon ? Non mais, je veux dire, le musée de la mode et du design ?
— Ah non, il n'y a rien de tel. Le seul musée, ici, c'est celui-ci, avec uniquement des expositions temporaires qui n'ont pas grand-chose à voir avec le design. Et encore moins avec la mode.
— Mais, mais, mais... comment est-ce possible ? Le musée a fermé ?
— Non non, Madame, il n'a jamais existé.

Le Grand était encore plus perplexe que moi, mais il lui a bien fallu admettre qu'il était possible qu'il se soit trompé de musée. D'après sa description, le musée des arts décoratifs, sans doute. Il a donc confondu le Louvre avec un bâtiment de 2012, et la Seine avec la rue de Rivoli. Ben quoi, ça peut arriver à tout le monde, hein.
(Heureusement que nous n'y étions pas allés exprès !)
(N'empêche que le toit est très chouette.)

mercredi 15 février 2017

Station Eleven

Je lis actuellement un roman d'anticipation pour adultes, Station Eleven, d'Emily St John Mandel. Cela commence par une pandémie foudroyante qui élimine 99,99% de la population mondiale et provoque donc la chute de la civilisation. Assez effrayant, mais intriguant, bien écrit, et ça fait réfléchir.
Il y a juste un détail qui me tracasse : les premiers jours de la pandémie, la population des villes essaie de s'enfuir, et bien entendu, très vite, des embouteillages immenses se forment, à tel point que très vite, les rares survivants sont obligés de quitter la ville à pied, en zigzagant entre les voitures vides.
Et moi, je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi personne n'a songé à partir à vélo...


(Cela me rappelle une discussion entre cyclistes où l'un d'entre eux nous réclamait des arguments afin de l'aider à convaincre son épouse de le laisser acheter un biporteur plutôt qu'une voiture pour emmener ses gamines à l'école. En plus des arguments classiques – moins cher, meilleur pour la santé, plus agréable, plus durable, non polluant, etc. –, quelqu'un lui avait suggéré : "Beaucoup plus efficace en cas d'attaque de zombies !")

lundi 13 février 2017

Le plaisir, ça s'apprend (et ça se conquiert)

Bilan d'une (quasi) première semaine de ski pour des petits Parisiens entre 4 et 7 ans :
- Jour 1 : Youpiiiiiiiiiiiiiiii, on va au skiiiii, c'est géniaaaaaal, regardez y a de la neeeeiiiiige !
- Jour 2 : On va encore au ski ce matin ? Bon, d'accord.
- Jour 3 : Je veux pas me lever, je suis fatigué(e), je veux dormir encore un peu ! J'ai pas envie d'aller au ski !
- Jour 4 : Non, non, NON, je veux plus y aller ! J'aime pas les cours de ski ! Ouiiiinnnn !
- Jour 5 : On y va encore combien de fois ? D'accord. En fait c'est pas si mal.
- Jour 6 : Aujourd'hui on va avoir une médaille ! Et maintenant, je sais vraiment skier ! Je peux descendre une piste tout(e) seul(e) ! J'adoooore le ski !

Exactement ce que j'avais prévu, donc. Avec en bonus, des remarques sur le fait que les cours duraient de moins en moins longtemps ("Sans doute parce que tu t'amuses plus qu'au début, mon poussin." "Non, Maman, je t'assure, les deux heures d'hier elles étaient plus courtes que d'habitude, et celles d'aujourd'hui encore plus !"), et un dernier jour avec une descente d'une longue piste verte, d'abord avec Miss Thing One, ensuite avec Mr Thing Two, qui étaient énormément fiers et heureux de savoir enfin skier "pour de vrai". Et en prime, ce dernier jour, le Grand s'était extirpé de son lit pour nous accompagner et vérifier qu'il avait encore à peu près le niveau de la première étoile (le reste de la semaine, il l'a passé à travailler son niveau premier oreiller : sur son lit du début à la fin).

A part ça, il y a eu un restaurant d'altitude (un bête self-service avec nuggets-frites pour les enfants) ("Oh, c'est un IKEA ?" a demandé Mr Thing Two), une visite d'un grand complexe igloo avec plusieurs chambres dont une assez grande pour que six personnes y dorment côte à côte (ça me fait complètement rêver) ("Pas moi ! Quelle horreur !" a commenté ma mère en frissonnant à cette idée), du thé à la menthe en thermos après chaque matinée de ski, une ou deux heures de temps correct à la fin d'une semaine de brouillard et de tempêtes de neige ("Mais, mais, quel est ce rond brillant et chaud, dans le ciel ? Ça me rappelle vaguement quelque chose ; quelqu'un se souvient de son nom ?"), et puis plus bas, là où la neige se changeait en pluie, il y a eu des soirées très courtes ("Quelle heure est-il ? Pas loin de minuit, non ? Je ne tiens plus debout... 21h ? C'est bien ce que je disais. Bonne nuit, je vais me coucher !"), beaucoup de fromages sous toutes ses formes (dont une fondue, ça faisait des années que je n'en avais pas mangé, miam), des promenades dans la gadoue, un Filou qui s'est composé un visage d'enfant battu ("Mais non, je vous jure, on ne l'a pas touché ! L’œil au beurre noir, c'est quand il s'est cogné contre une clef ; le front ensanglanté qui a failli faire tomber le Grand dans les pommes, c'est quand il est tombé contre une remorque ; la griffure à la tempe, c'est quand il est rentré dans un mur..."), des poneys à nourrir, des feux de cheminée, et même la visite d'une amie lyonnaise et de son cher-et-tendre. Bref, de bonnes vacances.

Hélas, c'est terminé – pour moi, du moins. Cet après-midi, je n'avais pas encore ôté mes chaussures que j'étais déjà en train de répondre à un email urgentissime, et dès demain, je commence la traduction suivante (si j'y arrive, car les enfants sont toujours en vacances, eux !) N'empêche, ces quelques matinées sportives, ces quelques après-midi relax et ces quelques nuits XL m'ont fait beaucoup de bien. Allez, c'est reparti !

vendredi 10 février 2017

Triple médaille

Deux oursons et un lapin, sans compter les deux marmottes d'il y a 3 ans.
Qu'importe l'effigie, pourvu que la fierté soit de la partie...

jeudi 9 février 2017

Un bisou mal placé

Pendant que Darling (qui nous a rejoint et nous accompagne vaillamment tous les matins alors qu'il ne skie pas lui-même) (on l'applaudit bien fort) (en même temps, il passe deux heures à lire et siroter un thé dans un bar bien chauffé, ce n'est pas non plus infernal) dépose le Filou au club Piou-piou, j'accompagne les jumeaux sous le panneau "débutants" de l'ESF. Je vérifie que les casques sont bien attachés, les gants bien enfoncés dans les manches, j'aide à mettre les skis, les masques, les tours du cou, et puis quand il n'y a plus un seul petit bout de peau qui dépasse à part le nez (brouillard et neige se seront obstinés à nous tenir compagnie jusqu'au bout), je fais un gros bisou à Miss Thing One, puis je me retourne vers Mr Thing Two que j'attrape par les épaules pour me pencher sur lui et l'embrasser à son tour.
Le gamin lève la tête avec un geste de recul. Je ne vois pas ses yeux sous son masque, mais à son attitude, je devine son air effaré.
Sa mère l'est tout autant, d'ailleurs.
Car oui, sa mère est debout à côté de lui. Ce n'était pas Mr Thing Two. C'était un autre gamin en combinaison rouge et dossard noir, casqué, ganté, masqué, et tour-du-couté,
Ça m'apprendra à ne pas vérifier le numéro inscrit sur le dossard avant d'embrasser le premier gamin venu...

lundi 6 février 2017

Ski, météo et repos

Vacances, donc. Troisième jour, déjà, sans compter le jour du voyage. Tout va bien. Je suis mon programme à la lettre : je dors, je lis, je sors, je skie.
- Je rattrape petit à petit mon sommeil en retard avec de belles nuits complètes, même si les cours de ski où j'ai inscrit les trois petits interdisent toute grasse matinée au-delà de 7h du matin.
- J'ai retrouvé avec bonheur mon kindle et même de vrais livres en papier que je lis pour le plaisir, sans être payée.
- Je vois la lumière du jour, à défaut de celle du soleil qui est remarquablement absent, ces derniers temps.
- Et je me suis déjà aventuré deux matinées sur les pistes. Pas très longtemps à chaque fois, cependant, car la météo est vraiment contrariante (j'ignorais qu'il pouvait y avoir du brouillard ET de la neige ET du vent en même temps : le vent n'est-il pas censé chasser au minimum le brouillard ?). Disons que c'est un peu comme skier les yeux fermés. On ne voit pas le relief. Ni la couleur des piquets sur le bord de la piste. Ni même la piste, d'ailleurs.
C'est comme ça que j'ai fait une chute spectaculaire, enfoncée dans 40 cm de poudreuse, car je n'avais pas vu que je sortais de la piste. Bien entendu, je ne me suis pas fait mal, mais j'ai passé cinq bonnes minutes à essayer de me sortir de là : mes skis étaient tellement enfoncés dans la neige que je n'arrivais plus à extraire mes jambes, sans compter que j'avais la tête en bas (une chute spectaculaire, je vous dis), ce qui ne facilitait pas la manœuvre. J'ai vraiment cru que j'allais devoir héler un skieur pour m'aider (encore eût-il fallu que je les vois arriver, alors qu'on n'y voyait pas à trois mètres). Finalement, j'ai réussi à faire levier avec mon bâton et je me suis épargnée ce ridicule. Quoique...

Bref, des conditions météorologiques assez difficiles, et j'espère seulement que les petits ne seront pas dégoûtés du ski. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'au lieu d'être enfermés dans un deux pièces de 25m² toute la journée en dehors des heures passées sur les pistes, nous sommes dans une grande et belle maison où nous sommes logés gratuitement. Certes, cela signifie des allers et retours parfois longuets ou pénibles, mais nous pouvons rester à l'intérieur l'après-midi sans devenir fous. Et il y a même une cheminée.

Dans l'ensemble, tout va bien, donc. Et surtout, je suis très heureuse de me reposer enfin. C'est tellement inhabituel que je me sens parfois étrangement désœuvrée. Impression visiblement partagée : l'autre jour, Mr Thing Two est arrivé dans la pièce alors que j'étais assise sur un fauteuil sans rien faire (si, je vous jure) (j'hésitais entre aller chercher mon livre ou me faire un thé d'abord). Il m'a regardée avec des yeux ronds, et d'un ton stupéfait, il m'a demandé :
— Mais maman, tu t'ennuies ?
Ben quoi, cinq minutes par an, j'ai le droit, non ?

vendredi 3 février 2017

Départ mouvementé

Est-ce que se brûler horriblement en saisissant la grille de la cuisinière à mains nues après s'être fait un café qu'il n'aurait pas eu le temps de boire, au point de tomber à moitié dans les pommes et donc de ne pas pouvoir nous accompagner à la gare, peut être considéré comme un acte manqué de la part de Darling ?

M'en fiche, j'ai pris le RER toute seule avec trois bambins (le Grand finit son stage ) et deux grosses valises, et je m'en suis très bien sortie. Il en aurait fallu bien plus pour m'empêcher de partir.

VACANCES ! !!