jeudi 30 juillet 2015

Comme un arracheur de dents

Mr Thing Two avance vers son père avec sa mallette de médecin :
— Toi, tu es vieux et tu t'es pas bien brossé les dents, alors moi je suis docteur et je vais te les arracher toutes.
Sur quoi il brandit un marteau.
Bien. Au moins, il a retenu ce que je lui ai dit l'autre jour sur l'importance de se laver les dents régulièrement...

Escapade à la montagne

Une nuit à l'hôtel, petite randonnée, téléphérique, le glacier au loin, une cascade en passant.
Trop court. Décidément, j'adore la montagne. Je regretterai toujours que mon père n'ait pas été originaire d'Aoste ou un truc du genre. Les collines, c'est très joli, mais... la montagne encore plus.
Heureusement, nous n'en sommes pas très loin. Et les mômes grandissent. L'année prochaine, on achète deux ou trois tentes et on passe quelques jours au camping. Chiche.

lundi 27 juillet 2015

Quatre heures (ou presque)

J'ai appris aux Things à lire l'heure... la plus importante : celle du goûter. Aujourd'hui, une fois de plus, je leur ordonne de ne pas faire de bruit pendant que le Filou dort et que j'essaie moi-même de combattre ma somnolence pour avancer ma traduction :
— Quand la petite aiguille sera sur le 4 et que la grande sera en haut, ce sera l'heure de la glace, dis-je en déposant un réveil dans leur chambre.
Une minute plus tard, Mr Thing Two vient me voir, tout content :
— Regarde, maman, ça y est, la grande aiguille est en haut ! J'ai tourné la petite roue derrière le réveil, et ça a marché !
Imparable.

samedi 25 juillet 2015

Frileux

Juste avant de m'envoyer le copain du Grand avec lequel nous sommes partis en vacances, sa mère m'a téléphoné :
— Allô, Fofo, c'était pour te dire que je suis désolée, mais je viens de réaliser que mon fils n'a air pas d'imper ni de veste...
Ce qui, sachant qu'il faisait déjà 30° à 9h du matin et que nous allions dans une région beaucoup plus chaude que Paris (et sèche), m'a bien fait rire.
J'ai moins ri quand j'ai vu le gamin arriver en jeans et baskets. Peut-être de peur qu'il attrape froid avec la clim dans la voiture?
Le lendemain, même tenue. Je l'ai apostrophé :
— Tu sais, tu peux mettre un short, il va faire 37°, aujourd'hui !
— Je n'ai pas pris de shorts.
Gloups.
— Un bermuda ? Un pantacourt ?
— Non plus.
— Des sandales, au moins, pour laisser tes pieds respirer?
— Non, je n'ai que mes baskets en cuir.
Moi, suppliante :
— Un débardeur ?
— Non. T-shirts à manches courtes, ou à manches longues.
Il n'avait pas de shorts, mais des t-shirts à manches longues, oui. La météo prévoyait au minimum 33° toute la semaine.
Je lui ai acheté deux shorts.
Et la première nuit, quand je suis allée vérifier comment dormaient les garçons avec la chaleur accablante, j'ai failli avoir une syncope. Sous son pyjama (au pantalon long, bien entendu), il avait gardé ses chaussettes...

jeudi 23 juillet 2015

Histoires de pâtes

J1, des torsades au jambon. Histoire de ne pas être trop dépaysés tout de suite.
J2, des tagliatelle au pesto (frais), parce que c'est vite fait.
J3, des raviolis frais, délicieux.
Et le soir, des lasagnes, pour faire manger ni vu ni connu pleins de légumes aux enfants.
(Même si, à chaque fois, c'est salade de tomates ou melon en entrée, et pastèque ou fruits mixés en dessert, hein, n'appelez pas mangerbougerpointcom.)
J4, je pose sur la table un carpaccio, des pommes de terre sautées et des courgettes.
— Mais... ya pas de pâtes ? s'indigne le plus sérieusement du monde Miss Thing One.
Ma nonna, ma grand-mère dont le fantôme hante encore joyeusement cette maison, approuverait sûrement...

C'est quand les vacances ?

D'abord, il y a eu cette courte étape dans une maison pleine à craquer de gamins : treize, dont deux nouveaux-nés, plus huit adultes. Une étape super sympa, avec des gens très joyeux, dans une vieille maison bourrée de vieux trésors à faire pâmer ma mère, et avec des montagnes tout autour ; mais pas une étape très reposante.
Avant et après, il y a eu 1200 km à parcourir avec le minibus, seule à conduire, avec des haltes, heu... bruyantes.
Ensuite, il y a eu l'installation, les valises à défaire, les draps à changer, le ménage, et puis bien sûr les courses pour sept (on a ramassé un gamin en plus quelque part) dans ce pays d'arriérés où les courses par internet ne sont pas encore une habitude (et de toute façon, je n'ai pas internet).
Et puis il y a eu la piscine à remplir, la mauvaise surprise du lecteur de DVD HS alors que les Things ne font plus la sieste, la nouvelle traduction à commencer, les corvées toujours trop prenantes, surtout avec deux repas par jour et une machine à laver trop petite.
Bref, en toute franchise, je suis épuisée.
— Je veux des vacances, me suis-je hier lamentée à Darling.
— C'est ça, tes vacances, m'a-t-il rétorqué aimablement.
Bon, alors c'est quand la rentrée ?
(Un PS pour rassurer ma grand-mère : bien sûr, je force le trait... et je sais par expérience que ça va s'améliorer. Et j'ai hâte de recevoir mes amis. Pas de panique !)

dimanche 19 juillet 2015

T-shirts et mésaventures

J1:
— Oh, mon Grand, fais gaffe, tu as fait plein de taches de sauce tomate sur ton t-shirt neuf!
J2, matin:
— Ah, non, tu ne remets pas ce t-shirt sale, je t'ai sorti un débardeur neuf. Va te changer.
J2, après-midi:
— Mais... qu'est-ce qui sent mauvais comme ça?
— Ben... je crois que c'est moi, maman... Tu sais, tout à l'heure, au parc, je me suis roulé par terre, je crois qu'un chien était passé par là... Mon débardeur est tout marron dans le dos...
Et il a fini la balade condamné à marcher deux mètres derrière nous.
Cet ado, un vrai plaisir de lui acheter des vêtements...

samedi 18 juillet 2015

Départ

jeudi 16 juillet 2015

Du vélo au minibus (sans transition)

La tête des djeuns qui traînent à longueur de temps dans le jardin de la résidence de mon assistante maternelle, lorsque, après m'avoir vue aller et venir pendant deux ans à vélo ou en triporteur, avoir trouvé d'abord ça très drôle, puis s'y être plus ou moins habitués, il m'ont vue aujourd'hui faire monter mes gamins dans un énorme minibus étincelant qui faisait deux ou trois fois le volume de n'importe quelle autre des quelques dizaines de bagnoles garées sur le parking.
J'en ris encore.
Pourtant, cela n'a rien de très étonnant. Le triporteur était le plus gros vélo qu'ils aient jamais vus ; la voiture suit la même logique. Heureusement que je suis une femme, car on aurait pu en tirer toutes sortes de conclusions...

(Et voilà, fin des trajets quotidiens sur deux ou trois roues ! L'année prochaine, j'emmènerai toute la petite troupe à l'école à pied. Plus pratique, c'est sûr, mais ça va quand même me manquer...)

mercredi 15 juillet 2015

Paperasserie et pollyanneries

Ce soir, j'avais l'intention de regarder un film avec Darling. Nous avons pour habitude d'en regarder au moins un par mois (c'est fou, je sais), et nous n'avons pas encore vu celui de juillet. Comme il n'y a pas de télévision dans la maison de vacances où je serai également en août, ça va me faire un retard difficile à rattraper (je stresse déjà rien qu'en pensant au mois de septembre qui m'attend).

Sauf que voilà, banque, ophtalmo, mairie, pharmacie, et puis rangement, supermarché, et puis les tâches ménagères habituelles (deux repas à préparer par jour, LE truc que je déteste en vacances) (surtout quand ça veut dire aussi double ration de corvée de vaisselle), et bien sûr les Things à la maison... bref, je n'ai même pas ouvert ma traduction. Très vite, j'ai donc compris que ce serait nettement plus raisonnable de consacrer ma soirée à bosser.

Finalement, je viens de passer plus de deux heures à préparer le "reçu pour solde de tout compte" (j'adore cette expression) et  remplir en ligne l'attestation pôle-emploi de l'assistante maternelle. Reprise de tous les calculs depuis septembre, difficultés techniques, difficultés administratives, difficultés informatiques, arrachage de cheveux blancs, et finalement, la découverte qu'il va falloir que je lui signe demain un chèque représentant quasiment deux mois de son salaire habituel. Cet été, nous nous nourrirons de pâtes, qu'on se le dise. Les gamins sont d'accord, c'est déjà ça.

(Mais le Filou est guéri au bout de trois jours de fièvre)
(Et nous partons dans deux jours)
(Et j'ai rendu ma traduction précédente à temps)
(Et nous avons mangé un gratin de blettes du jardin, si si)
(Et je vais voir plein de gens que j'aime cet été)
(Et je vais enfin LIRE, même si je n'ai pas le temps)
(Et j'ai pris un abonnement 2015-2016 à la Comédie Française pour le Grand et moi)
(Et je suis tout de même moins endettée qu'il y a six mois, donc ça s'améliore)
(Et un éditeur m'a envoyé des épreuves quasiment impeccables)
(Et je vais me coucher) (chic)

mardi 14 juillet 2015

Quelques jours de transition

- Huit jours chez ma mère pour les Things, avec piscine presque tous les jours ;
- Un stage d'aviron pour le Grand et un ami à lui venu passer une semaine chez nous, avec courbatures tout du long et diplôme à la fin ;
- Un brunch le dimanche matin, à quatre seulement puisque les Things étaient encore dans le sud – un moment qui a rappelé beaucoup de souvenirs à Darling et moi (le Filou ressemble beaucoup au Grand qui avait justement cet âge-là quand nous allions régulièrement bruncher le dimanche matin, souvent dans ce même resto, l'un des seuls de Paris à ouvrir assez tôt pour les parents de jeunes enfants) ;
- Une visite du musée Carnavalet qui a donné encore une fois au Grand un prétexte pour nous parler pendant des heures de la Seconde Guerre mondiale ;
- Une soirée crêpes pour profiter de l'absence de Mr Thing Two, qui n'aime pas les crêpes (cet enfant est bizarre) (par contre, il adore les cornichons) (et il me réclame des tomates en dessert, sous prétexte que les tomates, ce sont des fruits) (bizarre, je vous dis) ;
- Un premier feu d'artifice ce soir avec le Grand et les Things, qui ont été très impressionnés ("C'est le plus beau que j'ai vu de ma vie !" a assuré Mr Thing Two, oubliant qu'il n'en avait jamais vu jusqu'ici), suivi d'un retour en triporteur sur la véloroute non éclairée (mais pleine de monde) : un vrai bon moment...

Alors, bien sûr, il y a aussi le lave-vaisselle encoooore HS, et les multiples formalités administratives à régler avant les vacances, et le Filou malade depuis trois jours (ça faisait longtemps qu'il n'avait pas atteint les 40°C, tiens), et une nouvelle traduction coton qui me stresse pas mal et qui me promet un été bien occupé, mais dans l'ensemble, ces derniers jours avant le départ sont un bel avant-goût des vacances...

samedi 11 juillet 2015

Le Filou et la musique

1.
Avant de partir de chez l'assistante maternelle, le Filou dépose un bisou sur la joue d'un copain.
— Et moi ? réclame l'ass-mat. Je suis jalouse !
Aussi belle que zalouse / quand tu bouzes tes épaules / c'est peut-être ça l'amour... chante le Filou.
À trois ans. Je rêve.
(Pour ceux qui ne connaissent pas, Andalouse est une chanson à la mode, que j'ai découverte depuis peu. L'animateur du centre de loisir l'a utilisée pendant l'activité "danse" à l'école maternelle, et depuis, Miss Thing One la chante en boucle. Du coup, nous avons regardé le clip sur Youtube. Histoire de vérifier que le refrain tel qu'il est rapporté ci-dessus est un peu tronqué : "épaules" n'est pas censé rimer avec "jalouse" ni avec "amour", mais avec "espagnole". Ce qui me choque à peine moins. Si vous regardez le clip, je vous propose un jeu : déterminer laquelle des jeunes femmes qui se déhanchent autour du chanteur est censée être la belle Andalouse. On comprend que cette dernière soit jalouse...)

2.
Depuis quelques semaines, les Things chantent à longueur de temps une autre chanson : Agadou, que la maîtresse a choisie pour une chorégraphie lors du spectacle de fin d'année. Je ne connaissais pas, et quand j'ai pris la peine de bien écouter les paroles, ce choix m'a laissée perplexe. Mais je dois avouer que le refrain est facile à retenir... disons qu'il reste dans la tête. Longtemps. Tous les membres de la famille ont pu être entendus à un moment ou un autre en train de le fredonner ou de le siffloter. Quant au Filou, on ne l'arrête plus.
— Mais qu'est-ce qu'il chante ? m'a demandé l'ass-mat il y a une semaine. Depuis ce matin, il n'arrête pas de répéter "Aaaaaaaa-gaaaaaaaa-dou-dou-dou-poussnana-émoulcafé..."
Snif.
[— C'est récent, cette chanson ? a demandé le Grand hier soir.
— Non, pas du tout. Apparemment, c'est une chanson de club med des années 70, avant ma naissance...
— Ah ouais, elle est SUPER vieille, alors !]

3.
Je prends mon thé du matin. Le  Filou arrive et s'extasie devant ma tasse :
— Oh ! C'est la reine des neizes !
Alors là, c'est trop fort. Cette fois, on ne peut pas accuser sa sœur, qui n'est pas particulièrement fascinée par Elsa (oui, je mesure ma chance), ni l'école maternelle. Et je suis bien certaine de ne pas lui avoir montré le DVD : les Things l'ont regardé une seule fois, pendant sa sieste. Alors ?
Je l'interroge :
— Comment tu connais ça, toi ?
— C'est Lissie a montré sur le dinateur ! N'a fait un sâteau en glace, la reine des neizes !
La coupable est donc ma sœur de 14 ans, qui visiblement, n'a rien trouvé de mieux que de passer "Libérée, délivrée" au bambin.


Conclusion : depuis trois jours, tous les soirs, le Filou nous supplie de le brancher sur Youtube et de lui passer, dans l'ordre :
- Agadou
- Andalouse
- Let it go (oui, c'est mon petit acte de rébellion, je lui passe la chanson de Disney en anglais).

Il est peut-être temps que je reprenne son éducation musicale en main.

(Ça tombe bien, j'ai acheté un album de Dorothée à écouter pendant les longs trajets en voiture, cet été.)
(Ben quoi ?)

vendredi 10 juillet 2015

Un passé simple problématique

Je viens de commencer une nouvelle traduction, pour un très bon éditeur.

Bonne nouvelle : je sors un peu des gentilles gamines qui ont de la magie qui fourmille plein les doigts, ou des terribles guerrières qui se battent avec une épée légendaire à dos de dragon, ou des écureuils parlants qui ont bâti une ville secrète dans les caves de Londres.

Mauvaise nouvelle : c'est un bouquin très contemporain, bourré de langage parlé, de jeux de mots, de références culturelles, de marques. Des heures de recherche sur google à prévoir, et de neurones à presser pour trouver des équivalents qui évoquent quelque chose pour les lecteurs français. On n'évoquera pas le fait que je serai quasiment sans connexion internet pendant tout l'été.

Problème : ce roman est écrit au passé simple (prétérit). Ce qui n'est pas gênant, en théorie. En tous cas, quand le roman est à la troisième personne du singulier, cela ne pose aucun problème. "Fantômette bondit par la fenêtre, alla rejoindre Oeil-de-Lynx, et ils montèrent aussitôt dans sa vieille voiture pétaradante", c'est parfaitement lisible, tout le monde le sait. Enfin, presque tout le monde (certains éditeur ont l'air de l'ignorer).

Quand le héros du livre est le narrateur, et que le roman est donc à la première personne, c'est légèrement plus gênant. "Je le fixai dans les yeux, puis je m'approchai sans le quitter du regard, et nous nous embrassâmes éperdument", c'est assez recherché. Si la narration reste assez classique, ça passe. Si le langage est plus familier, ça ne passe plus. "Après avoir chouravé des clopes, j'allai trouver ma meuf, nous nous affalâmes sur le lit et nous baisâmes comme des malades"... bof, quoi.

Mais là, dans mon bouquin, une bonne partie des chapitres est à la deuxième personne.
"Tu était toujours heureux de revoir ton ami. Quand il arriva, tu le serras dans les bras, fou de joie. Tu lui proposas d'aller manger, et il accepta. Vous descendîtes l'escalier, vous vous installâtes devant la table de la cuisine, et vous vous empiffrâtes de pizza froide."

Le passé composé est hors de question. Trop lourd s'il est utilisé du début à la fin du roman (sans parler des problèmes de concordance de temps, pour les flashbacks qui racontent des actions antérieures), et trop maladroit si c'est ponctuel. "Quand tu le vis, tu bondis de joie, il te rendit ton sourire, puis vous êtes allés à la cuisine bouffer des petits gâteaux", je suis désolée, mais je refuse d'écrire une phrase pareille. Ça me fait presque le même effet que ces textes à la première personne où l'auteur / le traducteur n'a pas osé utiliser "nous allâmes", et où il s'en sort par la pirouette suivante : "Je lui criai de venir, et elle accourut ; quand elle fut près de moi, je lui pris la main, on ramassa nos sacs à dos et on fila". Aaarrgh !!!!!!!!

Et donc ?
Et donc, après de longues discussions avec l'éditrice, je l'ai convaincue qu'il fallait rester fidèle non pas à la lettre du roman, mais à son esprit. L'auteur a utilisé en VO un temps de narration tout à fait neutre, ni recherché, ni comique, ni bourré de ruptures de style. Il faut donc faire pareil.

Conclusion ?
400 pages de roman à mettre au présent.
C'est parti.

mercredi 8 juillet 2015

Vol de carte bleue

J1. Darling ne trouve plus sa carte bleue.
— Bah, ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, dis-je. Tu vas la retrouver. Ne panique pas.

J2. Darling téléphone à la banque pour faire opposition.
— J'ai cherché vraiment partout, me jure-t-il. Je suis même allé dans le dernier magasin où je l'avais utilisée. J'ai dû la perdre dans la rue, ou alors on me l'a volée.

J3. Après avoir couché le Filou, je vais voir Darling :
— Au fait, je sais que c'est trop tard, mais j'ai eu des nouvelles de ta carte bleue. Tu avais raison, on te l'avait vraiment volée.
— Ah bon ? Elle a été retrouvée par la police ?
— Non, par moi.
— Comment ça ?
— Elle n'est jamais sortie de la maison. Le voleur, c'était le Filou. Il a dû la voir sur un meuble, il a trouvé qu'elle était jolie, et il l'a planquée à l'intérieur de sa taie d'oreiller. Je viens de la découvrir en changeant ses draps. La bonne nouvelle, c'est que je ne pense pas qu'il ait eu le temps de faire des achats frauduleux avec...

(Notez bien qu'Arsène Lupin avait six ans lorsqu'il commis son premier vol. Le Filou a une grande carrière devant lui.)

Boucles d'or

Hier soir, en sortant de chez l'assistante maternelle, j'annonce :
— Bon, Filou, on ne rentre pas directement à la maison, on va chez la coiffeuse, avant. Elle va nous couper les cheveux, à toi et à moi.
Lui, horrifié :
— Non !
Moi, rassurante :
— Mais si, ne t'inquiète pas, ça ne fais pas mal du tout ! Tu verras, je passerai la première.
Sauf que le problème n'est pas là. Avec des larmes dans la voix, il plaide :
— Mais moi n'a beau, côme ça ! Moi n'a boucles d'or !

Note à moi-même : à l'avenir, ne plus lui répéter à longueur de temps à quel point il est beau. Pas plus d'une fois par jour, disons.

(Je vous rassure, il est toujours aussi beau, avec sa coupe de petit mec.)

mardi 7 juillet 2015

Concombres à gogo

Ils étaient vendus par deux, et après réflexion, j'en avais acheté deux lots.
Puis il y en a eu dans mon panier bio. Deux, encore une fois. Sauf que cette semaine-là, exceptionnellement, j'ai eu deux paniers.
Et voilà comment je me suis retrouvée avec huit énormes concombres dans mon frigo.
Des recettes, quelqu'un ?

dimanche 5 juillet 2015

Une soirée ciné-resto avec deux ados

Ma mère et moi décidons de faire plaisir à ma petite sœur et au Grand, et de sortir avec eux ce soir : on laisse les moins de six ans à Darling, et on emmène les ados au cinéma voir Vice-versa, et même au restaurant !

Acte I. On sort de la maison, et le Grand demande :
— C'est au cinéma juste à côté ?
— Il n'y a pas de cinéma juste à côté – enfin, il y en a un, mais qui ne présente qu'un seul film, deux fois par semaine.
— Hein ? Mais alors on va où ?
— Dans Paris, à quatre stations d'ici.
— Oh non ! Je n'ai pas envie de prendre le RER ! Pff...

(Imaginez, à la fin de chaque acte, un intermède de cinq à dix minutes de râleries et bougonnements)

Acte II. Au cinéma, le Grand :
— Je peux acheter du pop-corn ?
— Non.
— Mais si ! Allez, je te rembourserai !
— Pas question. On va dîner juste après.
— Oh, vraiment, t'es pas sympa ! Vous êtes en train de me gâcher ma soirée, là !

Acte III. Le film commence. Ma soeur s'exclame :
— Mais c'est en anglais !
— Ah oui, désolée, j'ai pris une séance en VO, je n'ai pas fait attention.
— Mais j'aime pas les sous-titres ! Je ne vais rien comprendre ! On ne peut pas plutôt sortir et chercher une séance en VF dans un autre cinéma ?

Acte IV. Le film est terminé, et nous sortons :
— On mange où ? demande le Grand.
— Je ne sais pas...
—  A la crêperie à côté de la maison !
— Non, c'est trop loin.
— Si, je veux aller là-bas, sinon c'est pas la peine !
— Non, moi je ne veux pas de crêpes, intervient ma soeur.
— Un japonais, alors ?
— Ah non, je n'aime pas le poisson.
— Il y a aussi de la viande.
— Non, je n'ai pas envie. Je veux une pizza.

Acte V. Nous avons trouvé un resto, français, assez cher. Ma soeur réclame :
— Je peux avoir un coca ?
— Non, un plat et un dessert, c'est déjà bien suffisant.
— Mais si, je veux un coca !
— J'ai dit non.
— Oh la la, mais pourquoi ? Je ne vois pas en quoi ça te dérange ! C'est moi qui décide ce que j'ai envie de boire !

Acte VI. Nous choisissons les plats :
— Je peux prendre autre chose que ce qu'il y a sur l'ardoise ?
— Non, tu prends une formule, c'est moins cher.
— Oh mais si, allez ! Je n'aime rien de tout ça !
— Ni le steak-frites, ni le hamburger, ni la salade, ni le carpaccio, ni le confit de canard, ni le pavé de saumon ? Tu es si difficile que ça ?
— Bon, d'accord, j'aime bien, à la rigueur, mais ce n'est pas ça que je voulais !
— Pourquoi, tu voulais quoi, au juste ?
— Des spaghettis à la bolognaise.


Moralité : n'essayez pas de faire plaisir à des ados de 13 et 14 ans. Laissez-les plutôt enfermés dans leur chambre, d'où vous ne les ferez sortir que pour prendre une douche, vider le lave-vaisselle et manger du concombre. De toute façon, quoi que vous fassiez, ils râleront ; alors à quoi bon ?

jeudi 2 juillet 2015

Ça va chauffer (bis)

16h. 33°C à l'intérieur de la maison. L'un des plombiers de l'équipe qui travaille chez moi depuis trois jours vient me voir :
— Euh, madame, ça y est, on a terminé...
— Ah, super ! On va pouvoir prendre des douches tièdes ce soir, alors ! Hier, j'ai lavé les enfants au jet, dans le jardin...
Il sourit, mais il a l'air un peu embêté. Pourquoi ?
— Avant de partir, il faut quand même qu'on teste la chaudière...
— D'accord, très bien. Mais ça va mettre longtemps à chauffer, l'eau ?
— Non, seulement une vingtaine de minutes. Mais... il faut aussi qu'on teste le chauffage...
— ...
— ...
— C'est une blague ?
— Non, je suis désolé. Je viens de régler le thermostat sur 38°C, on va attendre un petit quart d'heure pour vérifier que tous les radiateurs sont bien chauds.
— ...

(Ça me rappelle quand ma grand-mère italienne avait insisté pour que j'essaie son manteau de fourrure alors qu'il faisait environ 41°C dehors et pas beaucoup moins dedans.)



Maquillage

Ma soeur de 14 ans loge chez nous depuis quelques jours. Ce matin, Mr Thing Two, tout excité, me désigne une énorme trousse de toilette :
— Regarde, Maman, ça c'est son mariage !
— Son... ?
— Oui, regarde, il y a plein de couleurs dedans !
— Ah, son maquillage !
— Oui, c'est ça.
Puis il réalise que je ne sais sans doute pas ce que c'est, et prend un ton très didactique :
— Un maquillage, c'est des couleurs qu'on se peint sur le visage, et comme ça on peut faire semblant d'être un autre gens.

Ah, ben voilà. Moi qui me suis toujours demandé à quoi ça servait au juste, c'est la meilleure définition qu'on m'ait jamais donnée.


mercredi 1 juillet 2015

Ça va chauffer !

Travaux de rénovation dans ma maison, isolée comme une maison des années 1900, c'est-à-dire pas du tout. Après les fenêtres à double vitrage il y a quelques mois, nous remplaçons la chaudière qui ne serait pas anachronique dans une adaptation des Trois Mousquetaires, avant de passer un de ces mois à l'isolation des combles perdus (ce qui permettra peut-être d'éviter que le deuxième et dernier étage, où dorment quatre des six habitants de la maison, fasse trois degrés de moins que le rez-de-chaussée en hiver, et quatre degrés de plus en été. Depuis deux jours, Miss Thing One dort en compagnie de son jumeau, au premier : j'avais peur de la retrouver cuite au matin...)

Le chauffagiste est plein d'ardeur enthousiaste :
— Vous verrez, cette nouvelle chaudière à condensation va vous changer la vie !
— Vous croyez ? Tant mieux, parce que j'avoue que ça me fait mal au coeur de remplacer l'autre alors qu'elle fonctionnait encore à peu près...
— Ah oui, mais de toute façon, la vôtre, elle serait devenue illégale à partir de septembre, à cause des nouvelles normes. Et puis celle-là, elle consommera beaucoup moins de gaz. Et vous pourrez régler séparément la température du chauffage et celle de l'eau chaude, ça évitera à vos enfants de risquer de se brûler en prenant leur bain. Et puis il y a un thermostat réglable intégré, vous pourrez le programmer pour que les radiateurs se mettent en marche une heure avant votre réveil, pour ne pas sortir du lit et aller vous doucher quand la maison est encore à 16°C. Et ça va chauffer beaucoup mieux, vous verrez, ça va bien chauffer !

C'est donc l'un des jours les plus caniculaires de l'année que j'ai dû me m'enflammer me passionner pour une chaudière super-puissante...

(En compensation, plus d'eau chaude pendant trois ou quatre jours. Douches froides pour tout le monde. Ça tombe bien ? Bof, pas forcément. Par contraste, l'eau paraît vraiment glaciale...)