jeudi 31 juillet 2014

Piscine

J'ai tergiversé plusieurs années avant de m'acheter une grande piscine en plastique. Je trouvais ça laid et bien peu écologique. Pour amuser et rafraîchir les enfants dans ces contrées où il fait en moyenne 32 degrés l'été, j'hésitais entre la piscine gonflable à peine plus grande qu'une baignoire, et une vraie piscine enterrée de luxe. Et puis finalement, cet été, j'ai opté pour un compromis. Les petites piscines gonflables sont vite dégoûtantes, et insuffisantes pour plus de deux enfants ; et les vraies piscines sont vraiment trop chères. Et je voulais tout de même quelque chose pour les gamins.
Du coup, maintenant, j'ai une grande piscine de 8m², avec système de recyclage de l'eau, et toute la place nécessaire pour que les gosses s'en donnent à cœur joie. C'est laid, peu écolo, et ça demande du travail, mais ça en vaut la peine.
Ou plutôt, ça en vaudrait la peine s'il ne faisait pas 24 degrés de moyenne avec de la pluie trois fois par semaine, pour la première fois depuis des dizaines d'années...
(N'empêche que les quatre fois où ils ont pu aller dedans, les enfants se sont bien amusés. Le reste du temps, le Filou s'amuse aussi avec, en y jetant toutes les saletés qu'il peut trouver...)

Treize ans et six enfants plus tard

Mon amie est repartie aujourd'hui. C'est mon amie d'enfance, celle qui connaissait bien ma grand-mère, qui est venue des années de suite ici même en vacances avec moi. J'ai été enchantée de passer de nouveau un peu de temps avec elle, treize ans après nos dernières vacances ensemble. La même maison, les mêmes glaces, les mêmes visites d'églises et de châteaux... Mais une vieille dame en moins, et cinq enfants en bas âge de plus. Nous avons survécu à l'association de la capricieuse, du colérique, de la bavarde à la voix suraiguë, de l'amateur de bêtises, et de la tête de mule (sans compter le chahuteur parti au bout de trois jours). Nous nous sommes même  promis de recommencer. Et pas dans treize ans, si possible !

lundi 28 juillet 2014

Sans compassion

Darling est donc rentré hier à Paris avec le Grand, me laissant ici avec une amie et cinq enfants de moins de sept ans. Je l'ai eu aujourd'hui au téléphone. Après m'être assurée que la maison n'avait pas été cambriolée, j'ai demandé :
- Et ce voyage, alors ? Comment ça s'est passé ?
- Bof, c'était long... Nous avons surtout lu, et un peu dormi, et puis mangé...
- Mon pauvre. Six heures dans un TGV à bouquiner et somnoler, c'est vrai que c'est terrible. Et le soir ?
- Ben, il n'y avait pas grand-chose à manger, et puis c'était un peu déprimant, cette grande maison vide, alors nous sommes allés au resto, et puis nous avons regardé un film.

Vous croyez qu'il espérait vraiment se faire plaindre ?

Méprise matinale

Nuit épouvantable. Excités ou dévorés par les moustiques, les Things m'appellent tous les quarts d'heure entre minuit et 3h du matin. Et moi qui espérais que, n'étant plus que deux dans la chambre, puisque le Filou a pu récupérer celle du Grand parti hier matin avec Darling, ils dormiraient mieux...
7h du matin. J'entends des voix. Dites moi que je rêve ! Après une nuit pareille, ils n'auraient pas pu dormir jusqu'à 8h, au moins ? Je me précipite dans leur chambre, furieuse :
— Ah non, c'est bien trop tôt, vous devez dormir encore, alors SILENCE !
Ils se redressent d'un bond dans leur lit et me regardent, hébétés. Je viens de les réveiller. La voix, c'était celle du Filou qui papotait tout seul dans sa chambre...

vendredi 25 juillet 2014

Promenade

A chaque fois, je m'émerveille qu'ils soient tous vraiment à moi.


Chambres d'hôtes zéro étoiles

Ma grand-mère avait deux maisons côte à côte. J'occupe celle qu'elle occupait elle-même, et depuis que je passe mes étés ici, pour pouvoir inviter pleins de gens sans avoir de problème de place, j'ai gardé l'usage de deux chambres dans celle d'à côté. Presque comme des chambres d'hôte, donc.
Système idéal sur le papier. Mais pas toujours au point, en vrai.
La première fois que j'ai reçu quelqu'un, il n'y avait pas de meubles. Nous avons mis un vieux matelas et deux chaises.
Au printemps dernier, il n'y avait pas de chauffage. Cela ne m'avait jamais gêné en été, mais là, il faisait 12 degré. Nous avons empilé les couvertures.
Cette fois, il n'y a plus d'électricité. Cela devrait revenir lundi ou mardi. En attendant, nous utilisons des bougies et lanternes de camping.
La prochaine fois, pas d'eau ? Ou plus de toit ?
(Je sens que je ne vais pouvoir inviter que des gens qui ne lisent pas mon blog...)

mercredi 23 juillet 2014

Une journée en ville (et en voiture)

Hier, le projet était le suivant : départ à 9h, arrivée au Décathlon de la grande ville voisine à 10h, achat de sandales pendant une demi-heure, arrivée dans le centre-ville au plus tard à 11h, deux heures pour visiter la ville, une demi-heure pour pique-niquer dans un parc, juste le temps d'accueillir une amie avec enfants à la gare à 13h30, et retour au village à 15h au plus tard.
Je n'avais pas prévu que nous partirions à 10h, qu'il nous faudrait errer longtemps avant de trouver le Décathlon, et encore plus longtemps, dans cette ville où tout est si mal indiqué, pour trouver la gare, sans même parler du temps nécessaire pour garer le minibus, de sorte que, arrivés dans le centre-ville à 13h30, nous devrions manger après avoir récupéré mon amie, d'où retour au village à 17h sans avoir rien visité d'autre de la ville que son centre commercial et sa gare.
(Je vous ai dit que je détestais les voitures ?)
(La semaine prochaine, je l'accompagne en car !)

samedi 19 juillet 2014

Le lit, le trou et le boulon

Puisque, suite à une erreur de réservation, j'ai une voiture deux fois plus grande que prévu, il faut que j'en profite. Hier, nous sommes donc allés à IKEA pour acheter des lits superposés, en prévision du jour assez proche où le Filou ne tiendra plus dans son lit à barreaux. Tout s'est relativement bien passé, les Things ont même pu profiter de l'aire de jeu (une des animatrices parlait français), nous avons trouvé le lit voulu, nous n'avons pas fait de folie, nous avons pris un déjeuner correct, bref, bilan plutôt positif.
Au retour, je m'attelle à la construction du lit avec le Grand. Alors, la colonne... La barrière... L'échelle... La barre transversale qui va soutenir le sommier...
C'est en fixant cette dernière que le grain de sable est venu se glisser dans la mécanique, ou plutôt que le boulon s'est glissé dans le métallique. En effet, la barre devait être fixée aux montants par une vis et un boulon, à travers un trou percé dans la barre de métal. Et le boulon... est tombé dans le trou.
(Et non, bien sûr, la barre n'était pas un tube, il n'y avait pas d'ouverture aux bouts)
Malgré tout, l'histoire s'est bien terminée : au bout de deux heures, le lit était monté. Un quart d'heure pour assembler les pièces, une demi-heure pour serrer les vis (j'ai des ampoules à tous les doigts, maintenant, c'est très seyant), et le reste pour récupérer le boulon perdu en le prenant en tenailles avec une clef allen* et une pince à épiler.
IKEA, une école de zen.

*Pendant des années, j'ai cru que c'était "une clef à laine", et je me demandais bien d'où elle tirait ce nom...

vendredi 18 juillet 2014

Eventail

Dans un café, Mr Thing Two aperçoit une dame d'un certain âge qui s'évente. Il n'en revient pas. C'est vrai qu'à Paris, on ne voit pas ça tous les jours... De sa voix bien pointue, il s'exclame :
— Oh, regarde, la dame elle est avec un épouvantail !
J'espère vraiment que le vieux monsieur qui accompagnait cette dame ne parlait pas le français...

jeudi 17 juillet 2014

Mes vacances en quelques chiffres

32 degrés à l'ombre, aujourd'hui.
12 repas pris à l'extérieur, sur la terrasse, sur un total de 12 depuis notre arrivée. (Oui, ça fait 4 repas par jour. Pourquoi ?)
3 très mauvaises nuits avant de comprendre. 3 doses de vermifuge données aux 3 petits qui n'arrivaient plus à dormir.
17 piqûres de moustique sur Mr Thing Two. A peine moins sur les autres.
11 lessives depuis le premier jour : la machine est petite, et il y avait encore tous les draps, serviettes etc. de notre dernier séjour.
360 euros dépensés en surgelés. Je sais bien que j'ai fait des provisions abondantes, mais je n'en reviens toujours pas moi-même.
35 euros de dette chez le boucher, 24 chez l'épicier. Je ne m'habitue pas à ce pays où tant de magasin n'acceptent toujours pas les cartes, ni les chèques, et où on est censé se promener en permanence avec quelques centaines d'euros sur soi pour peu que le distributeur soit un peu loin.
3 voyages à la déchetterie en perspective, au moins, pour aller jeter tous les détritus que les locataires précédents ont laissé en partant. Comme si je n'avais que ça à faire.
500 pages lues en deux soirées. Un roman que je lis dans être payée pour le faire. J'étais encore plus affamée de lecture "plaisir" que je ne le croyais. Tant pis si ça a encore raccourci les nuits déjà mauvaises.
3 enfants de moins de 5 ans dans la même chambre, pour que le Grand ait un espace vital à lui dans la chambre autrefois attribuée au Filou, et une bonne surprise : ça ne marche pas trop mal.
5 euros pour se connecter à Internet, même juste trois minutes, ce qui explique pourquoi je ne le fais pas si souvent.
1 email professionnel qui m'attendait quand j'ai décidé de me connecter aujourd'hui, et qui m'a fait bien plaisir (je crois que j'aime mon métier, vraiment).
13 minutes encore avant que l'horodateur signale aux flics que je dois bouger ma voiture. Il est temps de sortir de ce café qui offre une providentielle connexion wi-fi. (Juste le temps de programmer un billet pour demain, peut-être ?)
Allez, c'est reparti pour la "vraie vie" !


dimanche 13 juillet 2014

Soirée sportive

(Billet écrit le jour de la finale de la coupe du monde de football masculin)

Essayer, entre 21h et 23h, de convaincre quatre enfants surexcités de s'endormir dans un hôtel inconnu, dans des lits inconnus, et surtout tous dans la même chambre, après avoir passé toute une journée dans une voiture et toute une soirée à chahuter, à mon avis, c'est beaucoup plus difficile que de jouer une finale de coupe du monde de football. Et en plus, il n'y a pas de mi-temps, et on peut être appelé à jouer des prolongations toute la nuit.
(Moi qui pensais que ça me reposerait, cette étape...)

samedi 12 juillet 2014

Départ en vacances (un instant compromis)

Ce matin, j'arrive chez le loueur de voiture, toute pimpante :
— Bonjour, j'ai réservé une voiture.
— A quel nom ?
— Fofo. Une sept places, pour six semaines.
Recherche, puis :
— Vous avez eu l'email de confirmation ?
— Non, j'ai réservé au téléphone. Pourquoi, il y a un problème ?
— Je n'ai aucune trace de votre réservation.
Moi, paniquée :
— Hein ?
— Enfin si, il est bien indiqué sur votre dossier que vous avez demandé une voiture, mais la réservation n'a pas été confirmée, donc la voiture n'a pas été réservée.
— Mais, mais, mais on m'a dit que c'était bon ! J'ai même rappelé une semaine plus tard pour confirmer, et on a confirmé à l'oral ma confirmation !
— Si vous n'avez pas eu d'email, c'est qu'il n'y a pas eu de réservation.
Moi, au bord des larmes :
— Mais qu'est-ce que je vais faire ? Dites-moi que vous en avez une disponible...
— Ah non, désolé, les sept places, ça fait longtemps qu'elles sont toutes réservées...

Finalement, on m'a trouvé un minibus à neuf places, et encore a-t-il fallu faire des manipulations compliquées pour pouvoir le louer, car il devait être vendu dans quelques jours. Et bien sûr, j'ai payé plein pot, le tarif du minibus, n'ayant aucune preuve qu'il y a eu erreur de leur part – même si la personne qui s'occupait de moi a reconnu du bout des lèvres que son collègue lui avait "déjà fait ce coup-là" deux ou trois fois.
Et voilà comment on apprend, la veille du départ, que les vacances coûteront 1500 euros de plus que prévu.
Mais bon, comme à quelque chose malheur est bon, nous n'avons pas besoin de nous restreindre sur les bagages, du coup. Je pourrais quasiment emporter mon triporteur, si je voulais. (Vu la manière dont les gens conduisent là où je vais, et le relief très vallonné, je vais cependant être raisonnable.)

Bref, demain et après-demain matin, nous serons sur les routes, avec halte à l'hôtel et dîner chez une amie à mi-chemin. Ensuite, comme les années précédentes, je resterai six semaines avec mes gamins dans la maison de feu ma grand-mère (un jour, il faudra que je m'habitue à dire "ma maison de vacances", mais est-ce que j'aurai encore le droit de voter à gauche, après ?). Si tout se passe comme prévu, je ne serai jamais seule plus de deux jours avec les petits : Darling, mon père adoptif, une amie d'enfance et ses deux filles, une collègue avec sa petite famille, et enfin d'anciens voisins avec quatre enfants (dont deux de l'âge respectif des Things et du Filou, je sens que ce sera l'apothéose des vacances) se relayeront dans les chambres d'amis (enfin non, pas Darling, sauf s'il est vraiment insupportable). Je mentirais si je vous disais que je ne suis pas fatiguée d'avance à l'idée d'être une mère à plein temps pendant presque deux mois, et que je n'ai pas plutôt hâte d'être à la rentrée, mais au moins, je vais voir du monde, ce qui me manque beaucoup le reste de l'année, dans mon métier solitaire. Et puis bon, la perspective de manger des bonnes glaces, des fruits et légumes avec du vrai bon goût de soleil, et des pâtes fraîches plusieurs fois par semaine, ce n'est pas désagréable, hein ? Mais ne vous inquiétez pas, je trouverai sûrement matière à venir me lamenter ici grâce à mon smartphone de temps en temps.

Bel été à tous !

jeudi 10 juillet 2014

Fini

J'ai fini aujourd'hui ma dernière traduction de l'année (scolaire). J'envoie mon texte, puis je me dandine de joie dans la pièce :
— Ça y est ! J'ai FINI !
Le Grand, rabat-joie :
— Tu n'en as pas une autre à faire pour la rentrée ?
— Heu, si, mais elle est courte. Je vais attendre au moins une semaine avant de m'y mettre, na ! Et j'ai tout mon temps, d'ici fin août.
— Et après ? Montre un peu ton planning... Une, deux, trois, quatre, cinq... Oulà ! Je serais toi, je m'y mettrais tout de suite, franchement.
(De la part d'un gamin qui vit en pyjama depuis une semaine, j'ai trouvé ça raide.)

Darling a fini son boulot. Demain, il est en vacances. Cela fait trois jours qu'il fait des journées complètes (9h30-17h30 ; en gros, il part à huit heures et demie et revient à huit heures et demie)
Je lui demande :
— Alors, tu as réussi à faire toutes les commandes pour la rentrée ?
— Moui... Enfin, j'ai laissé pas mal de choses à ma collègue, mais j'ai fait le principal... je crois.
(Le retour promet d'être sympa, tiens.)

Le Filou a fini son année ce soir, lui aussi. Son ass-mat part vivre dans un pays lointain. A mon énorme regret, car je m'entendais très bien avec elle, et elle était aussi professionnelle que sa petite annonce me l'avait laissé espérer. Quand je suis allée chercher le gamin vers 17h, j'en avais quasiment les larmes aux yeux. J'explique au bambin :
— Tu sais que tu ne vas plus venir ici ? Nous allons partir en vacances, et après, tu iras chez quelqu'un d'autre [une ass-mat du même immeuble qu'il connaît bien, par bonheur]. Il va falloir dire au revoir !
— A'roir ! lance le gamin, expéditif, en me tirant vers la porte.
(Allergique aux adieux, ou sans-cœur ? Allez, on va dire qu'il n'a rien compris.)

Bref, aujourd'hui, pour toute la famille, l'année scolaire est bel et bien FINIE.

(Les Things sont chez ma mère depuis dimanche. Ils vont bien. Enfin, il y en a un qui s'est assommé hier et l'autre qui a de la fièvre, mais il vont aussi bien que d'habitude, quoi. Et même mieux, je pense : ils sont allés à la mer !)

mardi 8 juillet 2014

Menu fille ou menu garçon ?

Thierry Lenain, Menu fille ou menu garçon ?, illustré par Catherine Proteaux, Nathan, 1996

Je sais, je ne suis pas sympa de vous parler régulièrement d'albums ou de romans introuvables. Mais moi, celui-là, je l'ai trouvé ! D'occasion, bien sûr, puisqu'il est épuisé. Cela faisait quelque temps que je le cherchais, et j'avais vraiment envie de pouvoir l'offrir aux Things...

De quoi s'agit-il ? D'un enfant (le narrateur, dont on ne connaît pas le sexe au début) qui va avec son père au Hit-burger. Or, quand le père demande un menu enfant à la caissière, celle-ci offre au gamin une fusée. Le père s'insurge : pourquoi une fusée ? Oups, fait la serveuse, je croyais que c'était un garçon ! Et elle remplace la fusée par une poupée. Le père s'insurge à nouveau : pourquoi une poupée ? Ben, s'étonne la serveuse, vous m'avez dit que c'était une fille ! Certes, mais c'est une fille qui préfère les fusées. Mais alors, s'énerve la caissière, pourquoi avoir protesté quand je lui ai donné une fusée, tout à l'heure ? Et le père de hurler : "Tout à l'heure, vous avez mis une fusée parce que vous pensiez que ma fille était un garçon ! Et moi, je veux que vous lui donniez une fusée parce que ma fille est une fille qui préfère les fusées !"
Finalement, la serveuse, totalement décontenancée, mettra les deux jouets dans la boîte, à la grande joie de la narratrice qui se promet d'échanger la poupée contre des billes à l'école, et la gamine ravie et le père boudeur iront manger leur hamburger dehors, sur un banc...

J'adore ce livre, j'adore les illustrations très rigolotes, j'adore le personnage du père féministe et râleur, j'adore surtout le fait que le roman ait été écrit par un homme, le même qui est l'auteur du formidable Mademoiselle Zazie a-t-elle un zizi, autre grand manifeste féministe pour les 5-7 ans. Bien sûr, on pourrait m'objecter que comme toujours, c'est l'histoire d'une fille qui a des goûts de garçon, ce qui est en fin de compte relativement toléré, et non celle d'un garçon qui a des goûts de fille, ce qui est nettement moins bien vu (preuve que les filles valent moins que les garçons, et donc qu'en échangeant les rôles, les unes s'élèvent alors que les autres se rabaissent ; et preuve aussi que l'homophobie reste latente dans notre société). Mais qu'importe : l'histoire est plus réaliste ainsi, elle reste percutante (et même plus que jamais en cette époque d'hystérie "anti-genre"), et comme elle est aussi très drôle, je ne bouderai pas mon plaisir !

PS : en m'écoutant raconter ce livre aux enfants, le mari de ma mère m'a demandé : "C'est toi qui l'a écrit ?" Et sur ma réponse négative, il s'est étonné : "On dirait pourtant tout à fait toi !". J'ai bien ri...

dimanche 6 juillet 2014

Dispute, fureur et apaisement

Hier soir, après une journée horrible où le Filou, malade jusqu'au trognon et fiévreux jusqu'à l'os (je lui avais bien dit, au médecin, que l'antibiotique qu'elle m'avait donné ne suffisait pas contre les otites !), n'a pour ainsi dire pas quitté mes bras, sauf pendant la sieste où c'est Mr Thing Two qui n'a pas dormi, et une soirée interminable où il a fallu attendre SOS médecin pendant deux heures et demi, puis aller chercher des médicaments très loin parce que toutes les pharmacies des environs étaient déjà fermées vu l'heure tardive, nous nous sommes installés tranquillement pour voir l'épisode suivant de Star Wars. J'étais vraiment contente de me changer les idées. J'ai mis le son très bas, parce que le Filou avait encore 38,5° quand nous l'avions couché, et que je voulais entendre s'il appelait.
— Mets plus fort, m'a demandé Darling, qui souhaitait entendre la musique du générique.
— Non, ai-je refusé sur un ton sans réplique.
— Si ! a-t-il exigé.

Il ne m'en a pas fallu davantage pour balancer la télécommande par terre et partir à grands pas furieux – sans claquer la porte, mais uniquement parce qu'il n'y en a pas entre le salon et l'escalier. A ma décharge, j'ai enchaîné quatre très mauvaises nuits pour cause d'enfant malade, et cette journée seule avec les quatre gamins qui ne pouvaient pas sortir pour cause de pluie avait terminé d'user mes nerfs.

Je monte, je vais voir le Filou qui pleurniche, je lui donne de l'eau, je le berce un peu, je ressors de la chambre, et je trouve Darling qui est venu me chercher :
— Va regarder le film, je reste là, m'ordonne-t-il froidement.
— Je voulais qu'on le regarde ensemble !
— Et moi je ne veux pas le regarder en si petit format et avec le son si bas !
— Et après, c'est à moi qu'on dit que je ne suis pas capable de faire des compromis ?

Je redescends, passablement furieuse, et je m'aperçois que le film en est déjà à sa vingtième minute. Je m'énerve :
— Mais pourquoi ne m'avez-vous pas attendue ?
— Papa nous a dit de continuer pendant qu'il montait te chercher, se justifie le Grand.
— Il est hors de question que je regarde un film dont j'ai raté les vingt premières minutes !
Mais il ne m'écoutait déjà plus : il y avait des vaisseaux spatiaux qui tiraient dans tous les sens, et il n'avait d'yeux que pour l'écran.

Plus furibonde que jamais, j'ai essayé de me consoler en me disant que tant pis, j'allais en profiter pour avancer cette fichue traduction à rendre avant les vacances.
Sauf qu'il n'y a pas de porte entre mon bureau et la télévision. Impossible de me concentrer dans ces conditions. [note pour moi-même : penser à faire installer une porte entre mon bureau et le salon à la rentrée, car le problème se pose un peu trop souvent.]

Bon, ben je vais aller me coucher, essayer de rattraper un peu mon sommeil en retard.
Sauf que, dans notre lit, Darling vient d'entamer un livre. Il n'a pas l'habitude de dormir à 22h20. Et je ne peux pas dormir avec la lumière allumée. Et il ne peut pas aller lire ailleurs, puisque notre salle de jeux / chambre d'amis est occupée par ma mère, et le salon / salle à manger par les pré-ados devant la télé.
Et de toute façon, je suis d'une humeur tellement massacrante que je doute que je réussirais à dormir.

Ne reste plus que la cuisine et la salle de bain, ou le jardin imbibé d'eau. Mais pour faire quoi ? Pas envie de me mettre à confectionner un gâteau à 22h25, et encore moins de me vernir les ongles ou de m'épiler les sourcils (j'en entends qui rigolent) (ignorez-les). Quelle activité pourrait m'aider à me calmer, à part lire –  mais je n'ai pas envie d'aller lire à côté de Darling que je déteste actuellement de tout mon cœur ?

Oh ! Je sais !

C'est ainsi qu'hier soir, entre 22h30 et 23h30, j'ai fait vingt kilomètres en vélo dans des ruelles totalement désertes et sur des quais mal éclairés (voire non éclairés du tout pour une portion du trajet réservée à la "circulation douce" : on ne pas se mettre à installer des réverbères pour les piétons et les cyclistes, hein ?) J'ai visité la commune voisine, j'ai vu plein de jolies maisons, j'ai admiré les derniers reflets du jour sur l'eau, j'ai siffloté un air joyeux en pédalant de toutes mes forces (ce qui n'est pas vraiment compatible, il faut l'avouer). Quand je suis rentrée, Luke avait retrouvé son papounet*, et j'étais trempée de sueur de la tête aux pieds, mais d'excellente humeur. J'ai pris une douce très chaude, j'ai bu au moins un litre d'eau, et je suis allée me coucher sur la pointe des pieds, avec encore un petit sourire aux lèvres. Je n'ai eu aucun mal à m'endormir.

*Ceux qui n'ont pas vu Star Wars – si, ça existe, ma mère en fait partie – ne doivent pas chercher à comprendre cette phrase.

vendredi 4 juillet 2014

Soirée télé

(Billet écrit le jour d'un match France/Allemagne, en quart de finale de la Coupe du Monde de football masculin)

Nous nous sommes retrouvés en famille élargie chez moi ;
Nous avons commandé des pizzas, et même des bières pour ceux qui aimaient ça ;
Nous avons décroché le téléphone ;
Nous avons fermé les volets ;
Nous nous sommes installés sur le canapé et sur des fauteuils autour ;
Nous nous sommes préparés à encourager nos héros ;
Et nous avons allumé la télévision.

Ce soir, nous nous sommes offert une soirée Star Wars. Rebelles contre soldats de l'Empire. Comme ce sont les rebelles qui ont gagné, nous sommes tous allés nous coucher d'excellente humeur.



(J'ai eu du mal à convaincre le Grand, qui avait peur d'avoir peur. Mais si. Il prétendait être certain que ça ne lui plairait pas, et refusait catégoriquement de venir. J'ai dû lui donner deux bonbons – juré – pour qu'il accepte de rester avec nous. Bien entendu, à la fin de Un nouvel espoir, il m'a demandé si on pourrait regarder le suivant demain...)

jeudi 3 juillet 2014

Otite et vaccins

La semaine dernière, je vais chez une dame médecin pour le Grand, et pendant que j'y suis, je lui apporte le carnet de santé du Filou :
— Vous allez me confirmer ça, mais il me semble qu'il a un vaccin en retard... Je me souviens qu'en janvier 2013, le pédiatre m'avait annoncé qu'il allait falloir faire un vaccin prochainement, dès qu'il ne serait pas malade, mais il a été malade non-stop jusqu'à l'été, et après nous avons déménagé, et après nous n'avions plus de médecin traitant...

Vérification faite, il avait non pas un, mais TROIS vaccins en retard. Ordonnance, prise de rendez-vous pour ce matin. La barbe, une matinée de perdue. Mais bon, quand faut le faire, faut le faire (surtout avec 18 mois de retard).

Cette nuit, le Filou dort très, très mal. M'étant levée sept fois au cours de la nuit (j'ai dû dormir trois heures en tout), j'étais bien contente, le matin venu, d'avoir rendez-vous chez la doctoresse. J'arrive chez elle à 10h, ponctuelle. Elle l'examine. Verdict : double otite. Je m'inquiète :
— Et les vaccins, alors ? On ne les fait pas ?
— Il n'y a pas de contre-indication, mais c'est un peu cruel de lui faire ça en plus... Déjà que j'hésitais à lui faire trois piqûres le même jour... Si vous préférez, on peut prendre un autre rendez-vous pour la semaine prochaine, plutôt ?

Je vous laisse deviner la solution que j'ai choisie.

Conclusion, le Filou a actuellement mal à l'oreille gauche, à l'oreille droite, à l'épaule gauche, à l'épaule droite, et à la fesse droite (sans compter l'écorchure au genou, mais c'est une autre affaire). Heureusement, c'est l'assistante maternelle qui va devoir le subir jusqu'à ce soir. Et pour la sieste, eh bien, il peut toujours se coucher sur le ventre, non ?

mercredi 2 juillet 2014

Le mot de la faim

16h30. Je discute avec une mère devant l'école maternelle.

— Que j'ai faim ! me plains-je. Je suis partie en coup de vent, et je n'ai pas eu le temps de goûter !

Elle me jette un regard bizarre. Je sais que la plupart des adultes ne prennent rien entre le déjeuner et le dîner (même si je n'ai jamais compris pourquoi). Je me justifie :

— Je prends toujours un goûter l'après-midi, sinon je m'effondre. Là, je n'ai pas mangé depuis 13h, et il va falloir que j'attende encore au moins une heure avant de pouvoir grignoter quelque chose ! J'ai l'estomac qui gargouille ! Vous ne prenez pas de goûter, vous ?

— Moi, je fais le Ramadan.