lundi 30 novembre 2020

J'ai succombé à la tentation sucrée

Depuis des années, j'essaie de manger moins de sucre. Beaucoup moins de sucre. Je réduis petit à petit, et c'est très très très difficile, parce que j'adoooooore les gâteaux et les sucreries. Je me suis d'abord interdit de grignoter quoi que ce soit en dehors des repas (des quatre repas, hein, cela va sans dire !). Il y a quatre ou cinq ans, j'ai arrêté de prendre des desserts systématiquement. Il y a deux ou trois ans, je suis passée au petit-déjeuner salé. Puis j'ai arrêté le sucre dans le thé. Puis, l'été dernier, dans mon café au lait occasionnel. Et là, en ce moment, j'essaie de venir à bout de la dernière poche de résistance : le goûter. Si j'ai faim, un fruit, quelques noix, un thé au lait ; de temps en temps un gâteau à index glycémique le plus bas possible (tarte aux pommes, pain d'épices à la farine complète sucré au miel, gâteau à l'orange et à la courge...).

 C'est dur, mais j'y arrive de plus en plus souvent. Il faut vraiment que je le fasse, parce que vu mon histoire familiale et mes antécédents gestationnels, le diabète me pend au nez, sans parler des autres problèmes de santé bien connus dus aux sucres rapides.

Bref, tout ça pour dire que dans l'ensemble, je résiste de mieux en mieux à l'appel de la tablette de chocolat et de ses consœurs, sauf quand je suis en manque de sommeil chronique (j'ai mis du temps à faire le lien, mais c'est systématique) ou quand mon quotidien est trop morose (trop de boulot, plus le temps de faire quoi que ce soit d'autre : je me console avec un chocolat chaud accompagné de biscuits pendant que je bosse...).

Ceci étant posé, puis-je me considérer satisfaite de n'avoir mangé QUE sept chocolats au caramel Quality Street ce soir, sachant que je viens de remplir de friandises, une par une, les 96 cases des calendriers de l'avent des enfants ?

(Oui, hein ? Dites-moi que oui. Je ne suis pas une sainte !)

samedi 28 novembre 2020

Viande exotique

 — Maman, aujourd'hui on a mangé du fauve, à la cantine.

????

— Tu es sûre, ma puce ?

— Oui, oui. Et à un moment donné, j'ai vu que l'animateur ne mangeait pas de viande, et je lui ai demandé pourquoi, et il m'a répondu "Je n'aime pas manger les bébés".

????

Illumination du Grand :

— Du veau ?

— Ah, oui, peut-être... 

(Peut-être, oui.)

vendredi 27 novembre 2020

Il court, il court...

 Les trois mômes sont en bas, sur la dalle de la résidence, avec des copains. Le Filou remonte avant l'heure limite, ce qui est suspect :

— Filou ? Tout va bien ?

— Oui, oui, mais quand ze cours, moi, z'ai envie de faire caca !

Sur quoi il va s'enfermer dans les toilettes en chantant, sur l'air de "La maladie d'amour" :

Il court, il court, mais ensuite il va ssier...


(Commentaire du Grand :

— C'est un poète, cet enfant !

— Oui, ai-je dit, on devrait peut-être le présenter aux Goguettes, pour qu'il fasse le cinquième du trio ?)

jeudi 26 novembre 2020

Cadeau pré-Noël

 Le bonheur du jour, c'est quand le gardien vous remet un paquet long et plat arrivé par la poste, que vous l'ouvrez en vous demandant ce que ça peut bien être (trop léger pour être un bouquin envoyé par un éditeur), et que vous y trouvez... un calendrier de l'avent avec un sachet de thé différent par jour jusqu'à Noël :


Voilà, aujourd'hui je ne serai que joie et bonne humeur.

(En plus il brille !)

 

Coda :

Mon amie, que je remercie d'avoir illuminé ma journée :

Ravie que ça te plaise. Comment attendre Noël sans prendre de poids !

Moi :

Oh, euh, tu veux dire que je n'ai pas le droit d'en avoir AUSSI un avec des chocolats ? En plus, un petit chocolat et une tasse de thé, ça va très bien ensemble...

Elle :

Si, mais ça ne sera pas de ma faute si ta balance te dit "Pesez-vous un par un" !

(Ma balance n'est pas si malpolie, voyons. Elle n'oserait pas !)

 

PS : Pour ceux que ça pourrait intéresser, c'est du Damman, mais plusieurs autres marques en font.)

mardi 24 novembre 2020

Histoire de santons

 Une amie, qui m'offre souvent des santons en période de Noël, m'avertit qu'Escoffier est menacé de faillite à cause de l'annulation des marchés de Noël. Du coup, je passe commande sur leur site pour les soutenir.

Puis elle m'envoie la photo suivante, avec comme commentaire :

Je parie que tu ne l'as pas, ce santon !


Je lui réponds :

Non, en effet, je ne l'ai pas !

(J'espère juste qu'elle n'a pas l'intention de me l'offrir. Pouchky, si tu me lis, n'importe lequel mais pas celui-là*.) (Euh, non, pas n'importe lequel : je ne tiens pas à avoir le prêtre ou le Père Noël qui assistent à la naissance de Jésus, parce que même si je ne suis pas allergique aux anachronismes, là ça va trop loin. Et je n'aime pas beaucoup les anges.) (Dans la crèche, je veux dire : je n'ai rien contre ceux qui ornent les plafonds des palais, même si je n'en voudrais pas chez moi)

Et puis j'enchaîne :

Figure-toi qu'après avoir feuilleté le catalogue Escoffier pour passer commande, j'ai enfin compris le sens de l'expression "le ravi de la crèche" !

(Pour ceux qui ne savent pas, l'explication est ici.)

 Elle :

Pourquoi, tu l'imaginais comment, le ravi ?

Moi :

En fait je n'avais jamais fait le lien avec les santons. Je n'avais jamais compris de quoi il s'agissait. D'un berger en extase dont il était question dans l’Évangile ? D'un père enchanté de se débarrasser enfin de son bébé en le déposant à la crèche le lundi matin ?

 

 

 Ben quoi ?

 

* Il paraît qu'il s'est vendu comme des petits pains, pour 35 euros. Comme elle dit, les gens sont fous.

PS : Je précise que ce n'est PAS Escoffier qui commercialise ce santon ! Ne les boycottez pas !

 

lundi 23 novembre 2020

Variantes de la lecture à la lampe de poche

 Au dîner, nous discutons de la bonne vieille technique de lire avec une lampe de poche sous ses draps. Je raconte :


— Moi, quand j'étais petite, je n'avais pas de lampe de poche, et de toute façon je trouve qu'on étouffe très vite sous les draps... Alors j'avais trouvé une autre tactique. Il faut savoir que j'avais des rideaux épais, pas des volets. Et comme vous le savez, nous étions au deuxième étage, et nos fenêtres donnaient sur un grand carrefour, bien éclairé. Du coup, quand mes parents m'avaient dit bonne nuit et avaient éteint la lumière, je me relevais, et j'allais me glisser entre les rideaux et la fenêtre, et je lisais comme ça, debout, dos à la vitre, à la lueur des lampadaires de la rue.
— Oh là là, ça ne devait pas être très confortable ! dit Mr Thing Two.
— Non, surtout que j'y passais parfois des heures. Mais il y avait surtout un autre inconvénient...
— Lequel ?
— Tiens, viens ici. Colle-toi dos à la fenêtre, comme ça. Qu'est-ce que tu sens ?
— Il fait froid !
— Exactement. On n'avait pas de doubles vitrages, comme ici, donc en hiver, il y avait même parfois du givre sur la vitre. J'ai souvenir d'avoir terminé un nombre incalculable de Fantômette ou d'autres romans à minuit passé en grelottant... Je me demande combien de rhume je me suis pris, comme ça !
— J'imagine si Mouna t'avais surprise comme ça ! dit le Grand.
— C'est arrivé, une fois. Elle est entrée dans ma chambre pour je ne sais quelle raison, et elle s'est rendu compte que je n'étais plus dans mon lit...
— Oh là là ! Et qu'est-ce que tu as dit ? demande Miss Thing One.
— Je te vois très bien en train de bredouiller "Euh, je voulais juste regarder la rue..." s'amuse le Grand.
— Ben voilà, c'est à peu près ce que j'ai dit, et elle ne m'a pas cru une seconde, et elle n'était pas contente !
— C'est pas une très bonne technique, conclut le Filou.
— Ben oui, mais à son époque, elle avait sûrement un réveil à aiguilles, et pas un réveil électronique ! explique le Grand.
— ... ?
— Elle ne pouvait pas juste régler sur la luminosité maximale, le prendre dans sa main et lire avec cette lumière, continue-t-il.
Puis il voit mon expression estomaquée :
— Sérieux, tu savais pas ?
— Non mais on le fait pas souvent du tout, maman ! me jure Miss Thing One. Seulement quand tu nous empêche de finir notre page, c'est tout, je t'assure !


Moralité : un enfant qui veut finir son chapitre sera toujours plus malin que le parent qui veut l'en empêcher.

(J'y CROIS PAS que ça ne m'était même pas venu à l'idée !)


vendredi 20 novembre 2020

Pour vous remercier de votre fidélité...

 Driiing !

— Allô, bonjour madame, je me présente, je suis Machintruc de chez SFR et je vous appelle pour vérifier si tout va bien avec votre abonnement.

— Ah, vous tombez bien, j'ai essayer de vous joindre hier mais je n'ai pas réussi à vous contacter. NON, tout ne va pas bien, ma box est vieille et j'ai une connexion absolument nulle dans la maison, avec des coupures de wi-fi à longueur de temps. J'ai déjà téléphoné plusieurs fois pour que le problème soit résolu, en vain. Si on ne me change pas cette box, je vais finir par changer de fournisseur !

— Alors ça, c'est le service client qui s'en occupe, je vous le passerai à la fin de cette conversation. Et pour vous remercier de votre fidélité j'ai le plaisir de vous offrir une chaîne supplémentaire pendant douze mois !

— Ce n'est pas la peine, je ne regarde jamais la télévision.

— C'est une très bonne chaîne de cinéma, très appréciée, qui coûte normalement 4,99 € par mois !

— Oui, d'accord, mais je ne regarde jamais la télévision.

— Votre télévision n'est pas branchée ?

— Si, parce que je regarde des DVD. Mais jamais la télévision. Enfin, très exceptionnellement. Là, depuis un an, j'ai dû la regarder... deux fois ? Oui, c'est ça : quand Macron a annoncé les confinements.

— Ce n'est pas grave madame, je ne veux pas vous laisser partir les mains vides, donc je vous ajoute cette chaîne de télévision à votre abonnement.

— Je vous dis que non ! En plus je parie qu'au bout de douze mois elle va devenir payante, et moi je vais oublier de la résilier !

— Non, non, je vous assure, au bout de douze mois, sans démarche de votre part, c'est résilié automatiquement.

— Ah. D'accord. Mais non merci, ce n'est vraiment, vraiment, vraiment pas la peine. Je ne l'utiliserai pas. Donc non.

(Un moment de flottement. Visiblement, il y tenait, à ce que je prenne sa chaîne supplémentaire.)

— Dans ce cas, madame, je vais demander à mon manager, et au lieu de 47 € par mois je vais passer votre abonnement à 43 € par mois, car je veux que vous soyez satisfaite de SFR.

— Bon, OK, ça c'est déjà mieux.

— Très bien. Alors à partir de maintenant...

— Stop, stop, attendez une seconde. Je viens de comprendre. Si j'accepte, je me réengage pour douze mois, c'est ça ?

— Euh, alors, oui, effectivement...

— Et moi je viens de vous dire que si mes problèmes de connexion ne sont pas résolus, je veux me réserver le droit de changer de fournisseur ! Donc non, non, merci mais non, je ne veux pas de votre réduction !

 

(Finalement il m'a fait tellement pitié – il devait avoir peur de se faire taper sur les doigts par ses supérieurs – que je lui ai proposé de me rappeler dans quelques jours, et SI mon problème de box était résolu, je la prendrai, sa réduction avec réengagement de douze mois.)

mercredi 18 novembre 2020

Lettres au Père Noël

On a écrit les lettres en avance, cette année, parce que les gamins en avaient envie, et aussi parce que vu la situation, il ne faudrait pas que le Père Noël soit pris au dépourvu et se retrouve contraint de faire ses achats en dernière minute sur Amazon...

Le Filou est resté une demi-heure devant sa feuille et n'a réussi à pondre qu'un brouillon :

 

Donne-moi !!!
- Kirby
- Super Smash Bros
- Légo : le château de l'empereur oublié, numéro  70678
- L'armure de feu, numéro 70615

 

Oui, c'est une liste de course et pas une lettre, soit précisément ce contre quoi je m'insurge (et encore, j'ai réussi à l'arrêter avant qu'il ne me trouve le prix exact de chaque article). Mais le Filou a beaucoup, beaucoup de mal à écrire des lettres, comme le Grand avant lui. J'ai décidé de ne pas insister : pas la peine que ça devienne un calvaire.

 Comme d'habitude, Miss Thing One est l'épistolière plus classique (et quand ils sont en colonie ou chez leur père, celle sur laquelle je peux le plus compter pour obtenir quelques informations) :

 

Cher Père Noël,

On va fêter Noël chez ma grand-mère, Mouna, si on n'est plus confinés. Macron nous a reconfinés car les gens ne faisaient plus attention. C'est vrai que c'est triste mais ça me soulage un peu, parce que au moins, je ne suis plus inquiète et Mouna ne va sûrement pas attraper le Covid 19.

Moi, pour Noël, j'aimerais en tout premier Mario Maker. C'est un jeu vidéo sur Switch mais aussi sur 3DS. Deuxièmement, j'aimerais un vélo, car mon ancien s'est fait voler. En troisième, j'aimerais si c'est possible une voiture télécommandée. J'aimerais aussi comme l'année dernière un abonnement à Astrapi. Et enfin, le jeu vidéo Yokai Watch.

Au revoir !

Miss Thing One


 Elle a accompagné sa lettre d'un dessin de sapin enguirlandé. Classique, je vous dis.

Quant à Mr Thing Two, c'est le plus, disons, inventif (et son orthographe, non reproduite ici, n'est pas en reste) :

 

 Salut papy Noël !

Sois sympa, j'ai été cool cette année ! On va passer les vacances de Noël chez ma grand-mère. Elle est super sympa !

Petite remarque : essaie de réveiller [le Grand] et de le mettre en mode actif ! Donc fais-lui lâcher son ordi, et boum, dehors dans le parc !

Bon, il y a le covid 19, essaie de ne pas le choper, sinon pouf, plus de cadeaux !

Assez de blablas, hein ? A Noël, j'aimerais : des cartes Pokémon, Mario Maker, une voiture télécommandée en légos, des légos genre guerre, un gros doudou mignon et tout doux, et enfin que [le Grand] me montre sur son ordi les bateaux de Zelda.

Salut !

Mr Thing Two

(Ils me gonflent, avec leurs voitures télécommandées. Ils ont vu ça chez un copain et ça leur a tapé dans l’œil, mais je suis persuadée que si je cède, ils vont s'en lasser très très vite.)


Voilà. Le Grand n'a pas écrit de lettre, mais je crois qu'il veut une nouvelle console. Et un Picsou, parce qu'il est encore un peu petit, parfois.

mardi 17 novembre 2020

Les infos dans l'Antiquité

 — Maman, demande le Grand de but en blanc au moment de passer à table, comment faisaient les gouvernants pour faire des annonces, avant ?

— ... ?

— Par exemple, Trump annonce sur Twitter qu'il limoge son ministre de la Défense. Mais avant, il n'y avait pas Twitter. Il n'y avait même pas Internet ! Alors comment on faisait pour savoir ce qui se passait ?

— Eh bien, on était abonné au Monde, ou à d'autres journaux. En papier. Quand j'étais petite, Yéya lisait Le Monde tous les soirs en rentrant du travail. Ah, et puis il y avait la radio. Et la télévision, bien sûr. Lorsqu'il se passait quelque chose de très important ou très grave, par exemple lors des attentats du 11 septembre, tous les programmes étaient interrompus tout à coup, et les présentateurs faisaient l'annonce en direct.

— Oui, mais si ça n'était pas très grave ?

— Alors on ne l'apprenait que quelques heures plus tard, et on n'en mourait pas ! Beaucoup de gens regardaient le JT tous les soirs à 20h et dînaient ensuite. Enfin, j'imagine que certains dînaient plutôt avant.

— Ils regardaient le quoi ?


Voilà, ce soir, j'ai pris vingt-cinq ans d'un coup.

dimanche 15 novembre 2020

Miss Thing One et la géographie

 — Maman, me dit Miss Thing One, tu m'aides à réviser ? J'ai une évaluation de géographie.

Elle me tend une carte du monde vierge.

— Tu dois apprendre quoi ?

— Les continents et les océans.

— Oh, ben ça ne devrait pas être trop difficile. (Je désigne l'Amérique du Nord.) C'est quoi, ça ?

— Euh... L'Afrique ?

Je la dévisage, les yeux ronds. Elle ne plaisante pas.

— Mais enfin, quand même ! C'est là que se trouve l'un des pays les plus importants du monde, juste ici ! Tu sais, on en a beaucoup parlé ces derniers temps, à cause des élections, tu te souviens ?

— ...

— Les États-Unis, voyons ! Et comment est-ce qu'on appelle les habitants des États-Unis ? On ne dit pas "les États-uniens", en général : on dit les...

— ...

— Mais enfin, nom d'un chien, tu as déjà entendu parler des États-Unis, non ? Trump, le coca-cola, les cow-boys et les Indiens, New York ? C'est sur quel continent ?

— Euh, en Europe ?

(Je vous rassure, le Grand était dans sa chambre : aucune crise d'apoplexie n'est à déplorer chez nous ce soir, tout va bien.) 


PS : Cette scène a eu lieu jeudi soir. Mais comme Miss Thing One, à défaut de s'intéresser un tant soit peu à l'histoire et à la géographie, est une bonne petit poufsouffle bien adaptée au système scolaire, elle a révisé longuement, et le vendredi, elle a eu vingt sur vingt à son évaluation. Qu'on se le dise.
(Ce qui ne l'empêchera pas d'avoir totalement oublié l'emplacement de l'Asie d'ici une semaine au grand maximum.)


jeudi 12 novembre 2020

Remise des diplômes

Email reçu aujourd'hui de l'ancien lycée du Grand :

 

Madame, Monsieur,

J'ai le plaisir de vous annoncer que votre diplôme du baccalauréat vous sera remis le jeudi 19 novembre entre 9h et 12h30, ou entre 13h30 et 17h. Si vous ne venez pas le chercher à cette date, il sera renvoyé à la maison des examens à Arcueil.

Si vous êtes dans l'impossibilité de venir récupérer votre diplôme, vous pouvez donner une procuration signée à une tierce personne, avec une photocopie de votre carte d'identité. 

Attention, le diplôme ne sera remis en aucun cas à un élève n'ayant pas restitué l'intégralité de ses manuels de terminale.

Avec mes compliments pour votre réussite,

Proviseur suffisant et imbu de sa personne

 

OK, la signature n'est pas authentique. Mais le reste si.

Mon sang n'a fait qu'un tour.

Ma réponse :

 

Bonsoir,

En plein confinement, est-il raisonnable de demander à environ 400 personnes* de se déplacer ? Même pour ceux qui habitent loin et doivent prendre les transports en commun ? Que devons-nous cocher sur l'attestation ? "Déplacement professionnel ne pouvant être différé" ? En notre âme et conscience ?

Sans compter que les élèves ne sont pas en vacances, et leurs parents non plus. Mon fils doit-il expliquer à ses profs d'université qu'il n'a pas pu assister aux cours en ligne parce qu'il était impératif qu'il fasse deux heures de RER pour venir chercher leur diplôme, ce jour-là et pas un autre ? Ou bien dois-je, moi, poser une journée de congé pour cela ? Ou alors envoyer quelqu'un qui peut venir, c'est-à-dire quelqu'un à la retraite, c'est-à-dire justement une personne âgée qui doit éviter les transports en commun et les établissements publics ?

Enfin, vu que les cours étaient terminés quand le confinement s'est achevé l'année dernière, mon fils n'est jamais retourné au lycée, et les manuels scolaires de terminale n'ont donc pas pu être restitués. Nous avons envoyé un mail demandant ce qu'il fallait en faire. Personne n'a pris la peine de nous répondre. Nous allons donc être punis pour cela ? Il va falloir aller à Arcueil ? Sérieusement ? Le lycée paiera-t-il le taxi aux gueux, dont nous sommes, qui n'ont pas de voiture ?

Merci de votre considération,

Mère en colère 

 

* C'est un GROS lycée.


Remarquez bien que c'était le même proviseur qui nous avait déjà fait un sale coup il y a trois ans et quelques. Ça se termine aussi bien que ça a commencé, donc.


mercredi 11 novembre 2020

Masques multicolores

 Il en manque encore quelques-uns, et je rêve d'avoir le temps de faire une mini-broderie dans un coin de tous ceux qui sont d'une couleur unie... mais quand même, j'ai bien travaillé, non ?



(Je n'utilise pas d'élastique, premièrement parce que j'ai plein de vieux t-shirts qui ne demandent qu'à trouver une nouvelle raison de vivre sous la forme de lanières, deuxièmement parce que comme ça on peut ajuster les liens en fonction du porteur, troisièmement parce que je trouve que les élastiques font mal aux oreilles au bout de quelques heures, et quatrièmement parce que du coup on peut laver les masques à n'importe quelle température et même les faire bouillir si on veut.)

(Il y a un intrus. Vous le voyez ? Une erreur. J'ai inversé la doublure et le tissu principal, et j'ai eu la flemme de tout découdre...)

(J'en ai aussi deux en tissu achetés, un à motif de vélos offert par quelqu'un qui me connaît bien, et un autre avec Tour Eiffel, Notre-Dame et tutti quanti que j'ai laissé en Italie, parce qu'à Paris il serait un peu ridicule)

(Je suis à deux doigts d'en faire quatre ou cinq dans des tissus noëllesques. Mais je voudrais être optimiste et me dire que nous ne les utiliserons plus l'année prochaine. Du coup, je devrais les remiser définitivement en janvier. Est-ce que ça en vaut la peine ?) (Mais ce serait tellement chic rigolo d'aller faire des courses en tissu rouge à étoiles jaunes et sapins verts !)

lundi 9 novembre 2020

Suspense géopolitique

 Mercredi matin, au saut du lit (c'est-à-dire vers midi, hein : il est en "enseignement distanciel" à la fac), le Grand vient me voir :

— Tu as vu les résultats des élections américaines ?

— Ils n'ont pas encore les résultats définitifs. Et pour l'instant c'est Trump qui a l'air de gagner.

— Oui mais si tu considères qu'en Géorgie, le vote par correspondance...

— Écoute, mon Grand, si ça ne te dérange pas, je préfère ne pas en parler. Depuis ce matin je ne vais même plus sur le site du Monde.

 — Mais pourquoi ?

— J'ai trop peur de me faire de faux espoirs et d'être déçue. Ça me rend malade. Quand on aura les résultats définitifs, tu me les donneras, mais d'ici-là je ne veux même pas y penser.

Et que pensez-vous qu'il arriva ?

Vingt fois, trente fois, quarante fois par jour, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, le Grand est venu me voir pour m'annoncer quelque chose comme :

— Il y a des chances que la Pennsylvanie bascule côté démocrate ! Auquel cas, même si la Caroline du Nord...

— Arrête !

— D'accord, d'accord, mais quand même, écoute-moi : au Nevada...

— Je te dis d'arrêter ! Je ne sais même pas où c'est, moi, le Nevada ! En fait je ne savais pas que ça existait, le Nevada ! Je-ne-veux-plus-en-parler !

Une (longue) leçon de géographie non-sollicitée plus tard, il repartait dans sa chambre, pour en ressortir au bout de dix minutes :

— C'est quand même fou que la Virginie et la Virginie Occidentale aient voté si différemment alors qu'elles sont si proches, non ? Surtout qu'au temps de la guerre de Sécession, Richmond – tu sais, la capitale de la Virginie* –, était...

Quatre jours durant. De midi à une heure du matin. En fait il suivait ça comme d'autres suivent un match de foot. Avec la même agitation et la même passion. A tel point que quand j'ai proposé de regarder Le Corniaud avec les enfants, samedi, il a décidé :

— Je vais le regarder avec vous, tiens. Ça me fera passer le temps. Comme ça, peut-être que dans deux heures, on aura les résultats pour l'Arizona.

Bref, inutile de dire qu'à la fin, j'étais doublement soulagée. D'abord, que Trump soit éjecté, évidemment. Mais surtout que la torture se termine...


* Inutile de dire que non, je ne savais pas.

vendredi 6 novembre 2020

Taie-xagère

Question du vendredi soir (au moment où on range le linge propre, où on pousse un grand cri de rage parce que ça ne tient pas dans le placard, et où on décide tout à coup, comme ça, juste à l'heure de préparer le dîner, que ce n'est PLUS possible, ce qui fait qu'on balance tout par terre et qu'on commence à trier les draps au lieu de faire chauffer l'eau des pâtes) :

 

Est-ce bien raisonnable d'avoir 58 (cinquante-huit) taies d'oreillers chez soi, sans compter les sous-taies ?


Moi qui cherchais des tissus pour faire des masques, je crois que j'ai trouvé...

jeudi 5 novembre 2020

Le miroir du Riséd pour Mr Thing Two

 (Note pour mon père adoptif : il s'agit d'un miroir dans Harry Potter où on voit son plus cher désir. Harry, orphelin, se voit entouré de sa famille, par exemple. Un homme parfaitement heureux se verrait donc tel qu'il est.)

 

Sujet de rédaction : "Je me suis approché du miroir du Riséd, et j'ai vu..."

Réponse de Mr Thing Two :

J'y ai vu une maison en Lego avec plein d'inventions extraordinaires et... ma famille dedans ! Oui, ma famille : on s'entend bien et on s'amuse énormément ensemble. J'ai senti de la joie et j'ai commencé à rêver...

Bon, en vrai, il a écrit "plien d'invention", "dedant", "on s'entant bien", "j'ai comencer", etc., mais ça n'ôte rien à la choupitude de la réponse, hein ?

 

(Miss Thing One a fait la même rédaction, mais n'a pas voulu nous dire ce qu'elle avait répondu. Je doute cependant que ses frères y figurent, ou même son père et moi...)

Et vous, que verriez-vous dans le miroir du Riséd ?

mercredi 4 novembre 2020

Echiquier minute

 Mr Thing Two voulait un jeu d'échec. Bon, c'est un jeu de patience et de concentration qui lui convient à peu près autant que les mikados, mais soit.

Sauf qu'à ma grande surprise, il n'y avait aucun échiquier dans nos caisses de jeux de société. Et il ne voulait pas attendre jusqu'à Noël, bien sûr.

Qu'à cela ne tienne. Une planche de contreplaqué qui traînait, une scie, un marqueur, des légos, et le tour était joué...




(Il a fait une partie avec sa sœur. De toute évidence, pour eux, le but du jeu est de se "manger" un maximum de pièces en un minimum de temps, en rigolant comme des bossus. Ils ne sont pas vraiment prêt à faire une partie contre Ron...) (oui, je soupçonne l'idée de venir de Harry Potter)

mardi 3 novembre 2020

Des masques pour tous

 Donc, deux masques par jour et par enfant : un le matin, un l'après-midi. Plus ceux du Grand (actuellement en enseignement "distanciel", mais ça ne va peut-être pas durer toute l'année), et les miens.

Excluons tout de suite les masques jetables. Certes, je les lave, mais il faut bien reconnaître qu'ils s'abiment vite. Et ce n'est pas écologique. Et surtout, vu la quantité qu'il nous faudrait, ça nous ferait un budget d'au moins... cent euros par mois, si mes calculs sont justes ! 

Des masques en tissu, donc. J'en ai déjà fait quelques-uns. Mais là, il en faut six par jour rien que pour les trois enfants, plus nous deux ; et de quoi tenir au moins trois jours, car il peut m'arriver de passer deux jours sans faire de lessive. Donc ça fait...

Entre vingt et vingt-cinq masques en tissu, en comptant au plus juste.

La bonne nouvelle, c'est que du coup, je vais vite rentabiliser la machine à coudre que ma mère et Darling m'ont offerte* pour mon dernier anniversaire...

(Et puisqu'il faut s'y coller, j'en profite pour faire plein de couleurs différentes. Si j'avais le temps, j'y ajouterais même des petites broderies, car je n'ai pas assez de tissus à motifs différents. On a dit qu'il était obligatoire de porter des masques, on a pas dit qu'ils n'avaient pas le droit d'être joyeux, hein ?)

 

 

* À ma demande. Pendant que j'oubliais de bloguer, je me suis prise d'une passion totalement inattendue pour la couture. Je vous raconterai peut-être ça prochainement.

lundi 2 novembre 2020

Halloween 2020

 Bon, allez, je fais une dernière tentative. Si je m'y tiens, très bien. Si je m'aperçois que je laisse de nouveau passer les semaines sans penser à poster de message, je ferai mes adieux officiellement.


A l'orée de ce nouveau confinement, nous nous sommes dit que n'allions pas nous laisser abattre. Et donc, même si ce n'est pas vraiment dans mes habitudes (en dehors d'une exception notable il y a trois ans), samedi soir, nous avons fêté Halloween. Nous avons passé l'après-midi à décorer des courges et des clémentines, faire des guirlandes de chauve-souris en papier crépon, des toiles d'araignées en sac poubelle, des fantômes sur les lampes, des dessins sur les murs en masking tape, etc. Et puis j'ai préparé un repas à base d'araignées en chocolat, de momies saucisses, de gâteau assassiné, bref, tout ce qu'il fallait, j'ai trouvé un couvre-lit orange qui pouvait faire office de nappe, et après nous être déguisés, nous avons dîné à la lumière des bougies (et des fantômes). Joyeuse ambiance !


Les boissons sont étiquetées "élixir de vampire sang pour sang"
et "miction de sorcière, pipi ultra-frais". Merci Astrapi.


Cela surprendra ceux qui nous connaissent,
mais Mr Thing Two assure avoir choisi le prénom du mort au hasard.


Pour ceux qui auraient un doute, dans l'ordre :
le Grand, Fofo, Miss Thing One, Mr Thing Two (si, si) et le Filou.


(Au fait, message de service : quelqu'un aurait-il un programme de retouche photo SIMPLE à me recommander ? Sur celui que j'avais avant, il y avait un bouton "j'ai de la chance" qui retouchait d'un seul coup les couleurs et la lumière, et en général, ça donnait de très bons résultats. Comme vous pouvez le constater, ça me manque...)


Bonus : dans l'après-midi, je suggère aux enfants de regarder un film "qui fait peur".

Mr Thing Two :

— Oui, bonne idée ! On pourrait regarder Winnie l'Ourson fête Halloween ! Ou alors Terminator !

(N'ayant pas pu trouver un film qui tienne le milieu entre ces deux extrêmes et qui fasse l'unanimité, nous n'avons finalement rien regardé du tout...)