vendredi 28 avril 2017

Lectrice débutante

Et Miss Thing One découvrit les joies de la lecture.



C'est là qu'on se rend compte que même quand on a beaucoup de livres, de tous les genres, pour tous les âges, et dans plusieurs langues, on n'en a jamais assez.
(Heureusement que ces collections pour apprentis lecteurs ne coûtent pas très cher...)

(Et Mr Thing Two, me direz-vous ? Il est beaucoup moins motivé. Quelque fois, il écoute sa sœur qui lit à voix haute à longueur de temps, et il intervient occasionnellement pour lui souffler un mot, mais pas parce qu'il l'a déchiffré : parce que, malin comme il est, il a deviné la suite...)

(Ça me rappelle que l'autre jour, j'ai eu un rendez-vous avec leur instituteur, qui m'a déclaré : "Mr Thing Two n'est pas très bon en lecture. C'est encore très hésitant. Par contre, il écrit vraiment très très bien, et vite ! Quant à Miss Thing One, pour la lecture, ça y est, c'est vraiment bien enclenché. Par contre, au niveau de l'écriture, c'est horriblement lent. A part ça, Miss Thing One est très sage, et même trop : je ne l'entends jamais, elle ne répond jamais aux questions, et ne parle pas assez fort quand je l'interroge. Son frère n'a pas ce problème, et il a souvent des réponses pertinentes, mais il est très remuant, parle sans lever la main, se lève sans raison... Si on pouvait prendre le meilleur de chacun d'entre eux, on aurait l'élève idéal !")

jeudi 27 avril 2017

Des places pour Harry Potter

Le 1er août 2016 est sorti Harry Potter and the cursed child, en français Harry Potter et l'enfant maudit : le scénario d'une pièce de théâtre dont le héros est le deuxième fils de Harry, Albus Severus Potter, et qui se déroule dix-neuf ans après la bataille finale. La pièce s'ouvre sur la scène racontée dans l'épilogue du dernier roman.
(Je raconte ça pour ceux qui vivent sur la planète mars. Et aussi pour celui des lecteurs de mon blog qui m'a demandé récemment qui était Dark Vador, et qui ne doit pas plus connaître Ron, Hermione ou Dumbledore.)

Bref, ce jour-là, j'étais en Ligurie, dans un camping loin de tout, et en particulier loin de toute librairie digne de ce nom, sans même parler d'une librairie proposant des livres en anglais. Et pourtant, j'ai réussi à lire le scénario de la pièce le jour-même. Magie du kindle et des cafés qui proposent le wi-fi à leurs clients. Je vous avais raconté ça ici.

Ce jour-là fut également le jour de la première de la pièce éponyme, jouée à Londres, au Palace Theatre, en deux parties (six heures en tout). Il y avait eu déjà plus d'un mois d'avant-première, mais les représentations ouvertes au public commençaient le jour de la sortie du livre. Bien entendu, j'aurais adoré y aller. Mais le théâtre affichait complet pendant un an, et quand j'avais voulu acheter un billets pour l'automne 2017, mis en vente début août 2016, c'était déjà trop tard. Puis j'ai raté le coche lorsque les billets pour l'hiver 2017-2018 ont été mis en vente. Puis j'ai laissé passer la date lorsque les billets pour le printemps 2018 sont devenus disponibles.


Il y a trois semaines, j'ai appris que le mardi 25 avril, à 11h, seraient mis en vente les billets pour mai-juillet 2018. Et cette fois, je me suis juré de ne pas les rater. J'adore Londres, j'adore aller au théâtre, et j'adore Harry Potter ; ça faisait trois bonnes raisons pour se lancer dans la bataille. J'ai proposé à deux amies avec qui je suis déjà allée à Londres de prendre des places pour elles aussi. Elles ont accepté.
J'ai noté la date et l'heure de la mise en vente dans mon agenda.
J'ai refusé un rendez-vous professionnel qu'on me proposait le mardi matin.
Lundi soir, j'ai relu la procédure d'achats des billets. Il fallait se connecter à l'un des deux sites de vente de billets entre 10h30 et 11h. Tous ceux l'ayant fait se verraient alors assigner une place aléatoire dans la "queue" virtuelle. A 11h précise, les spectateurs potentiels connaîtraient leur place dans la queue, et pourraient alors attendre leur tour.

Mardi matin, j'ai mis en route le minuteur de manière à ce qu'il sonne à 11h40. Soit 20 minutes avant midi (n'oublions pas qu'il y a une heure de décalage avec Londres.)
Je n'ai pas attendu la sonnerie du minuteur. A 11h35, je me suis connectée à l'un des deux sites de vente de billets. Un message est apparu :
"Vous êtes désormais dans la salle d'attente. A 11h GMT, vous connaîtrez votre rang dans la queue. Merci de noter que si celui-ci est supérieur à 15 000, vous aurez très peu de chances de réussir à acheter un billet aujourd'hui."
15 000. Ça m'a fait rire. 15 000 cinglés dans mon genre ? Carrément ?

A tout hasard, cependant, je suis allée chercher mon ordinateur portable, je l'ai allumé, et je me suis connectée à l'autre site, pour doubler mes chances. Même message. Même attente.
Et puis à midi, le message a changé :
"Merci d'avoir attendu. Vous êtes à la 22 596e place. Il y a actuellement 22 581 personnes avant vous."
J'ai rugi, et je suis allée voir l'autre ordinateur.
Sur l'autre site, j'étais 26 748e.
Mes espoirs se sont effondrés.

Je n'ai pas fermé Internet, pourtant. J'ai continué à travailler, j'ai vaqué à mes occupations, j'ai déjeuné, j'ai proféré mille menaces à l'encontre de Darling à chaque fois qu'il faisait mine de s'approcher de l'un des ordinateurs... De temps en temps, je revenais voir où on en était. A 14h, environ 9000 personnes étaient passées. Il en restait donc plus de 13 000. C'était mal parti.

Et puis à 15h, l'un des deux sites a soudain annoncé :
"Désolé, nous avons désormais épuisé tous nos billets. Les prochains seront mis en vente cet été, pour l'automne 2018. Bonne chance !"
Mon dernier espoir s'est évanoui, et j'ai écrit à mes amies que c'était fichu pour cette fois. Elles étaient aussi déçues que moi. Je me suis promis que la fois suivante, je me connecterais avec tous les ordinateurs et toutes les tablettes et même tous les smartphones à ma disposition, quitte à en emprunter quelques-uns.

A 15h30, l'autre site n'affichait pas encore complet, mais un nouvel encart était apparu :
"Il ne reste désormais presque plus de places, surtout en fin de semaine."
Manque de pot, mes amies ne sont pas traductrices, donc prendre des places pour le mercredi ou le jeudi était hors de question.
De toute façon, il y avait encore environ 6000 personnes devant moi.

Avec un soupir, je suis allée me préparer pour mon rendez-vous professionnel, celui que j'aurais dû avoir à 10h et que j'avais fait déplacer dans l'après-midi. J'ai mis une chemise pas trop déchirée, un pantalon presque sans taches, et je me suis assise à mon bureau pour lacer mes chaussures. Il n'y avait plus que 581 personnes devant moi. Ça descendait beaucoup plus vite ; j'en ai conclu qu'il n'y avait vraiment quasiment plus de places de libres, et que les gens renonçaient donc les uns après les autres.

Et puis, juste au moment où j'allais me lever, le petit bonhomme qui marchait sur mon écran depuis midi pile a brusquement disparu, et je me suis retrouvée sur le site d'achat.

ET IL RESTAIT DES PLACES !
Pas beaucoup. Pas le vendredi, ni le samedi. Pas à l’Ascension, ni à la Pentecôte. Pas en mai. Pas dans la meilleure catégorie. Pas quatre places ensemble (une de mes amies aurait voulu emmener sa fille). Mais il restait des places !

J'avais un quart d'heure pour conclure la transaction. J'ai dû m'y reprendre à dix fois, dans une fébrilité grandissante, parce que le système me disait à chaque fois "oups, désolé, les derniers billets pour ce jour-là viennent d'être vendus". Mais à la fin, j'ai réussi !

Franchement, je ne m'étais pas donné autant de mal pour obtenir des billets de théâtre depuis la fois où, alors que j'habitais à Londres, je m'étais levée à 4h du matin pour faire la queue trois heures afin d'avoir des places pour My Fair Lady qui était joué à l'Opéra. (Oui, ça en valait la peine : c'était extraordinaire).

Bref, tout ça pour dire que le dimanche 10 juin 2018, j'irai à Londres avec deux amies voir Harry Potter and the cursed child. Vous avez le droit d'être horriblement jaloux.

(Si ça se trouve, d'ici-là, la pièce sera arrivée en France...)

mardi 25 avril 2017

Fête d'anniversaire des Things

Je n'aime pas trop les fêtes d'anniversaire. Celles de mes enfants, je veux dire (parce que pour moi, vous pouvez en organiser autant que vous voulez, ça ne me dérange pas). Je sais qu'il y a des parents qui se délectent à préparer des jeux incroyables et des gâteaux mémorables, mais ce n'est pas vraiment mon cas. Cependant, je me plie à la tradition, bon an mal an, en suppliant toujours ma sœur de venir me donner un coup de main, ce qu'elle fait depuis plusieurs années (bénie soit-elle).

Samedi dernier, pour l'anniversaire des Things, ils avaient invités cinq copains à eux deux, selon le principe "sept ans - sept enfants" (sans compter le Filou) (Finalement, on a aussi gardé la petite sœur de l'une des invitées qui ne voulait pas partir, donc ils étaient neuf en tout). Encore traumatisée par notre mauvaise expérience d'il y a deux ans, ma sœur m'avait suggéré d'acheter une de ces chasses au trésor qu'on trouve sur Internet et qui permettent d'occuper les gamins pendant quelques temps. J'ai donc vaguement enquêté sur le site ChasseOtrésor. Les jeux n'étaient pas très chers (10 euros), mais finalement, en tant que blogueuse, j'en ai même eu un gratuitement (vous êtes jaloux, hein ?) (Ah non ?). J'ai choisi un peu au pif une histoire de magicien qui avait perdu ses pouvoirs et qui avait besoin d'une potion pour les récupérer : ça me semblait un concept facile à comprendre, et un thème suffisamment "mixte". Au moment de demander qu'on m'envoie le jeu, j'ai tout de même avoué en toute franchise que je n'y croyais pas trop et que je ne pensais pas que ça occuperait les enfants très longtemps.

Pourtant, en fin de compte, ça a plutôt bien marché. Il faut dire que nous avons amélioré le jeu en organisant une vraie chasse aux ingrédients, là où le jeu d'origine prévoyait uniquement de faire deviner aux enfants de deviner de quoi il s'agissait (en suivant des flèches, en retrouvant les éléments manquants d'une suite, en résolvant un labyrinthe, ce genre de choses) (impossible à faire faire par neuf gamins à la fois, soit dit en passant : il aurait fallu constituer des équipes). L’œuf de serpent nécessaire pour la potion, par exemple, est devenu une dizaine d’œufs de serpents colorés et rebondissants (oui, bon, des balles, quoi) qui avaient été pondus un peu partout dans le jardin : et hop, voilà les gamins qui passent quelques minutes à les chercher... De même, la bave de crapaud était dans un petit bocal au milieu de plusieurs autres contenant du pipi de chauve-souris ou du sang de scorpion : gros succès.
En dehors de notre génie indiscutable, la bonne idée du truc, c'était d'intercaler ces recherches d'ingrédients avec des jeux qui permettaient aux enfants de se défouler quelques minutes. Certes, le rapport entre ces activités et le reste de l'histoire était plus que ténu, mais à cet âge-là, les enfants s'en fichent. Et voilà comment ils se sont retrouvés, par exemple, à devoir avancer en ne posant les pieds que sur les deux feuilles de papier qui leur avaient été fournies. Un grand moment de rigolade. Surtout quand le vent s'en mêle.

Photo (c) Lilou
Quand les ingrédients ont été réunis, j'ai annoncé que j'allais faire bouillir la potion, j'ai remplacé ni vu ni connu les feuilles d'arbre par des herbes aromatiques et l'eau la bave de crapaud par du jus de pomme, et le magicien (ma sœur) a retrouvé ses pouvoirs. Pour remercier les enfants, il/elle leur a annoncé qu'une surprise les attendait dans l'endroit le plus chaud de la maison. Et dans le four, il y avait deux gâteaux (pas décorés, honte à moi), des bonbons, et même des pièces en chocolat (retrouvées à la cave une heure plus tôt, et presque pas périmées).

Avec tout ça, presque une heure était passée. Sur quoi il y a eu le goûter, les cadeaux, et puis les gamins ont joué tranquillement jusqu'à ce que les parents reviennent. Ma sœur et moi en avons conclus que nous ne nous étions jamais aussi bien débrouillées. Les Things, eux, ont annoncé que c'était "le meilleur anniversaire de leur vie" (le fait que les cadeaux aient été plus réussis que les autres années n'y était sans doute pas pour rien).

Bref, c'est fini pour cette année. Ouf !

dimanche 23 avril 2017

Soirée électorale

Je ne comprends pas l'intérêt des soirées électorales. Après tout, à ce stade, les dès sont jetés, non ? Si le candidat pour lequel j'ai voté fait une déclaration particulièrement pertinente, ça ne me fera que regretter d'autant plus sa défaite, et si jamais un autre dit une énormité, ça ne pourra pas changer a posteriori le choix de tous ceux qui ont voté pour lui. Les vainqueurs se réjouissent, les perdants s'affligent, les électeurs des uns débouchent le champagne, les électeurs des autres boudent. Les journalistes nous annoncent très sérieusement que là maintenant, excusez-moi de vous couper la parole, mais on arrête tout, parce que Untel va parler, et Untel parle, et dit des platitudes, et ensuite des autres gens dont je n'ai jamais entendu parler les commentent en disant qu'il avait raison de dire ce qu'il avait dit, ou alors pas du tout, et le journaliste les interrompt de nouveau, excusez-moi de vous couper la parole, mais nous venons d'être mis en relation avec le QG de tel parti, où notre correspondant va nous parler, et le correspondant dit qu'ici tout le monde est bien content, d'ailleurs regardez, la mère de la candidate est en train de danser. Et la mère de la candidate danse. En tous cas, c'est ce qu'elle était en train de faire quand je suis passée bien malgré moi devant la télévision allumée.

Dites un peu, qu'est-ce que ça va apporter à Darling d'avoir vu danser la mère de la candidate d'une élection à laquelle de toute façon il n'a pas pu prendre part, bien que vivant dans ce pays depuis désormais quinze ans, faute d'une carte d'identité marquée "République Française" ?

La seule chose qui pourrait donner un peu de piquant à une soirée électorale, ce serait qu'une fois élu (donc au second tour, mettons), le candidat se mette tout à coup à se marrer comme une baleine et dise, non pas des crétineries telles que "Je serai digne de la confiance que les citoyens ont bien voulu avoir la gentillesse de me faire le plaisir de m'accorder", mais quelque chose comme "Ha ha ha, je vous ai bien eu, en fait mon programme c'était du vent, maintenant je vais interdire le mariage une bonne fois pour toutes, y compris entre personnes du même sexe, taxer lourdement les marronniers et les thuyas, dépénaliser l'usage de l’arbalète à poivre de Cayenne, et obliger tous les fonctionnaires à s'habiller en violet et jaune, comme ça, pour le fun." Ça, ce serait rigolo.

Mais comme les hommes politiques sont, non pas tous pourris (vous ne me ferez jamais dire une chose pareille), mais tous assez conventionnels, voire franchement barbants (il n'y a qu'à voir la manière dont ils s'habillent), ça n'a que très peu de chances d'arriver.

Je propose donc que dans deux semaines, après une annonce rapide des résultats, les soirées électorales soient remplacées avantageusement par une rediffusion des meilleurs moments de "Télé-achat" ou de "Bonne nuit les petits". Ce sera moins soporifique, et plus instructif.

Sur ce, bonne nuit, je vais me coucher.

samedi 22 avril 2017

Révisions

— Demain, on va faire une balade en vélo tous ensemble ? je propose samedi soir, pendant le dîner.
— D'accord, mais pas trop trop longue, dit le Grand. Parce qu'il faut que je révise.
— Tu as une évaluation lundi ?
— Non, plusieurs. C'est le brevet blanc. Enfin, maintenant que j'y pense, je crois que c'est mardi, en fait. Donc c'est bon, j'ai largement le temps.

Voyons le bon côté des choses : il n'est pas stressé.

mercredi 19 avril 2017

Lecture poussive

C'est un roman qui m'a été envoyé en même temps par deux éditrices différentes, avec la même consigne : "A lire rapidement, car c'est LE gros coup de telle maison d'édition étrangère pour ce semestre". D'accord.

Je m'y suis donc plongée. C'est un roman historique classique. Ça se passe à une époque qui n'est pas forcément mon dada, mais j'ai des goûts assez éclectiques, en matière de lecture, et j'aime découvrir de nouvelles ambiances. Une histoire d'apprentissage, un narrateur plutôt attachant, un style correct... Oui, c'est pas mal. J'aurais éventuellement pu souhaiter des dialogues un peu plus vifs... des personnages un peu plus intéressants... des aventures un peu plus trépidantes... des scènes d'ambiance un peu plus détaillées... des retournements de situation un peu plus surprenants... mais enfin, ce n'est pas un mauvais roman. Disons que je n'ai rien à lui reprocher.

Sauf qu'au moment d'aller me coucher et de lire encore un peu au lit, alors qu'il ne me reste plus qu'une quarantaine de pages, je me rends compte que je préférerais largement dormir tout de suite, et que je pourrais même me passer de terminer ma lecture (ce qui m'arrive très rarement).

Est-ce que, si je mets sur ma fiche de lecture "Un roman que je n'ai lu que parce que j'étais payée pour le faire", ça suffira à mes éditrices, vous croyez ?

mardi 18 avril 2017

Choix du lycée

— Maman, ça y est, on a le dossier pour l'inscription au lycée. Faut que tu le remplisses.
— Moi je veux bien, mon Grand, mais qu'est-ce que je mets ? Tu as fini par te décider ?
— Pff, non, je sais pas. Je préférerais celui qui est censé être moins dur. J'aime pas travailler. D'un autre côté, il est plus loin. Je vais perdre du temps à y aller et en revenir...
— ... et donc ?
— Chais pas. Oh, allez, t'as qu'à mettre le plus près en premier, et l'autre en deuxième. Et n'importe lequel en troisième, de toute façon j'aurai sûrement un des deux.

Voilà qui s'appelle un choix mûrement réfléchi.
(Quand je pense que j'ai passé au moins deux heures au téléphone avec des parents qui avaient mis leurs enfants dans tel ou tel lycée pour avoir leur avis...)
(Mais en vrai, je m'en fiche un peu, moi aussi)

dimanche 16 avril 2017

Vacances de Pâques

Ces journées de vacances filent comme le vent, ma chaise de bureau n'a jamais eu aussi rarement l'honneur de soutenir mon illustre popotin, et quand je m'y installe enfin à 21h passées, c'est soit pour faire une fiche de lecture urgente, soit pour chercher pendant des heures un bon plan pour l'été prochain (je vous en parlerai bientôt – si ça marche). Il y a eu l'anniversaire des Things, avec les cadeaux à acheter et les gâteaux à préparer. Il y a eu une sortie au Louvre en famille (Louvre médiéval, Joconde, Victoire de Samothrace, Radeau de la Méduse, couronnement de Napoléon, impressionnistes, antiquités grecques, antiquités orientales, sculptures, cour Marly, maquettes de l'histoire du Louvre, bijoux de la couronne, tout ça en deux heures : à faire pâlir d'envie le plus pressé des Japonais !) (bon, par contre, nous n'avons pas enchaîné sur la Tour Eiffel, Notre-Dame et l'Arc de Triomphe pour terminer la journée à Disneyland). Il y a eu la traditionnelle chasse aux œufs ce matin, avec un repas de Pâques tout aussi traditionnel (première fois de ma vie que je fais un gigot le jour de Pâques) (je vieillis, vous croyez ?). Il y a eu des heures passées au jardin à arracher des truc, à semer des trucs, à ratisser des trucs, à déplacer des trucs, à nettoyer des trucs, parce que tout à coup, j'ai décidé que ce jardin ne pouvait pas rester à l'état de jungle miteuse une saison de plus. Et avec tout ça, repas-lessives-rangement etc. pour six personnes, à temps plein.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne m'ennuie pas.
Néanmoins, je pense que je serai plutôt contente de retrouver un rythme à peu près normal, mardi...

Ah oui, j'oubliais la traditionnelle escalade
du pyramidion, après la visite du Louvre.

Le jour de Pâques, c'est LE jour où on comprend vraiment l'intérêt
d'avoir un jardin (tant qu'on a des enfants)

Et aussi l'intérêt de ne pas trop désherber
(sinon c'est vraiment trop facile)
(Comment ça, des excuses ?)

Cette année, mon jeune neveu a même participé
pour la première fois (mais en fait, les cailloux
l'intéressaient plus que les œufs) (et étaient
tout aussi comestibles, dans son opinion)

mercredi 12 avril 2017

Bilan d'une semaine à la montagne

Retour à la maison. Voyage sans histoire : nous n'avons même pas raté le train, alors que nous avons erré trois quart d'heures autour de la gare de Grenoble pour essayer de trouver l'entrer de ce #*£&% parking où nous devions rendre la voiture de location (moi au volant, et Darling, avec le plan donné par le loueur de voiture dans une main et le téléphone en mode GPS dans l'autre, qui répétait toutes les trois minutes "Je ne comprends même pas si on est dans la bonne direction" – ce en quoi il avait une excuse, puisque plan en papier et GPS indiquaient deux directions différentes). Avantage : nous n'avons pas eu besoin d'attendre une heure à la gare, avec les enfants qui couraient dans les tous les sens, comme nous le redoutions, puisque quand j'ai enfin pu déposer les clefs sur le comptoir du loueur de voiture, le train était déjà à quai. Les enfants sont restés à peu près sagement assis pendant les trois heures du trajet, Miss Thing One a évité sa nausée habituelle grâce à la demi-nautamine donnée préventivement (note à moi-même : à refaire systématiquement pour tout trajet supérieur à 1h), le Grand a boudé parce qu'on l'avait séparé de Mr Thing One (du coup il a somnolé et on ne l'a pas entendu), et j'avais même pensé à charger le lecteur DVD pour la dernière partie du trajet, donc c'était vraiment l'un des voyages en train tous ensemble les plus tranquilles que nous ayons jamais fait. Nous n'avons même pas renversé de gourde ou de thermos, c'est dire.

Bref, nous sommes rentrés, et ces derniers jours seront consacrés à des vacances (quasi) parisiennes, en attendant la reprise de l'école. Je ne m'en plains pas, car j'aime aussi ma vie quotidienne, sans compter que chacun de nous est heureux de retrouver quelque chose (en gros, je dirais : Darling, la télévision ; le Grand, une chambre rien qu'à lui ; Mr Thing Two, ses pokémons ; le Filou, les playmobils ; Miss Thing One, ses livres préférés qu'elle s'exerce à lire laborieusement ; et moi, mon vélo). N'empêche que nous avons passé des vacances excellentes, dans un cadre splendide, avec un temps magnifique. De quoi nous donner très envie d'y retourner bientôt...

(Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand)

Sans doute la randonnée la plus dépaysante, dans le Vercors,
avec de la neige, des cailloux, et de moins en moins de végétation
au fur et à mesure que nous montions. J'ai adoré.

Franchement, ça ne vous donne pas envie d'y passer la nuit, vous ?

Cela dit, cette autre randonnée avec pique-nique dans cette clairière
n'était pas mal non plus...

Et l'arrivée au sommet ne nous a pas déçus. Waouh.

Un château à visiter absolument la prochaine fois.

Pour cette fois, nous nous sommes contentés du parc,
qui n'était, disons, pas trop laid...

La vue, le soir, depuis la terrasse de ma mère. Pas désagréable.

samedi 8 avril 2017

Parade printanière

Nous visitons le parc magnifique d'un magnifique château. Et soudain, voilà que  nous arrivons devant une volière à l'intérieur de laquelle un paon (magnifique, cela va sans dire) se dandine tant et plus devant une femelle, en faisant la roue. Un certain nombre de personnes sont attroupées devant la cage.
— Vous avez vu ? dis-je aux enfants. Il veut montrer à la paonne combien il est beau !
— Mais pourquoi ? s'étonne le Filou. Qu'est-ce qu'il veut faire ?
— Eh bien, euh... continuons la balade, je vais vous expliquer.
Inutile de dire que lorsque nous nous sommes éloignés, j'ai été suivie par les regards hilares des autres promeneurs.

jeudi 6 avril 2017

Minestrone comparé

— Il est boooon, ce minestrone ! s'extasie Mr Thing Two.
— Ah oui, il est bon ! confirme le Filou. Tout est crès crès bon, ssez Mouna. Ze  fait même pas de caprices.
— Oui, normalement j'aime seulement un peu le minestrone, mais celui-là je l'aime plus que d'habitude, renchérit Miss Thing One. Mouna elle cuisine mieux que toi.

Mouna, c'est leur grand-mère, ma mère, et c'est vrai qu'elle cuisine très bien. C'est d'elle que je tiens la moitié mon patrimoine (matrimoine ?) culinaire. La moitié française seulement, car pour tout ce qui concerne les pâtes, le risotto, etc., c'est du côté de ma grand-mère italienne qu'il faut chercher.
Ce qui signifie, bien sûr, que ce minestrone, c'est moi qui l'avais fait...
(Exactement comme d'habitude, cela va sans dire.)

mercredi 5 avril 2017

Randonnée en altitude

Déjà, samedi et lundi, à Lyon, nous avions bien marché. Hier, pour notre première journée à la montagne chez ma mère, nous nous sommes mis en jambes avec une longue promenade dans la forêt et les verts pâturages. Aujourd'hui, nous sommes passés aux choses sérieuses.
Un paysage splendide, extrêmement dépaysant pour des petits Parisiens. Pas un seul autre randonneur sur le sentier. Des taches de neige encore ici et là. Et un refuge d'altitude dont nous sommes tous tombés amoureux, et où nous nous sommes promis de venir passer la nuit... quand il fera moins froid. Chiche.
Ah, que j'aime la montagne...

mardi 4 avril 2017

Le zéro et l'infini

— Maman, on peut prendre le goûter ? réclame Mr Thing Two.
— Dans deux minutes.
— Deux minutes, c'est long ! se lamente-t-il. J'aimerais mieux deux secondes. Ou même zéro seconde.
— Zéro seconde, ça existe pas, intervient sa soeur.
— Mais si ! C'est tout de suite.
— Non, parce que deux secondes, c'est quand on compte jusqu'à deux : un... deux... Mais zéro seconde, c'est : on compte pas... on compte pas... on compte pas... et c'est comme ça pendant toujours, puisque ça arrive jamais. Donc c'est jamais zéro secondes ! 

(Ça m'a rappelé la pierre ou la flèche de Zénon qui n'atteint jamais son but, puisqu'on peut toujours diviser par deux la distance qui lui reste à parcourir, et qu'elle a donc une infinité de distances à parcourir...)

dimanche 2 avril 2017

Quais du Polar, à Lyon

Cela faisait un certain temps que mes ami lyonnais m'en parlaient : chaque année à la même époque, à Lyon, a lieu un salon du livre consacré aux romans policiers qui se double d'une sorte de chasse au trésor dans la ville sous le prétexte d'une enquête de détectives. Or, si je ne lis quasiment jamais de polars (pour adultes, du moins), l'idée de jouer les Fantômette tout en découvrant la ville me plaisait beaucoup.

Ce week-end, nous nous sommes donc réunis à 13 (en comptant les enfants) au musée des Confluences, au départ du parcours. Nous avons eu de la chance : il faisait un temps pluvieux et venteux, donc les participants étaient assez peu nombreux (voir le verre à moitié plein, toujours). Et toute la journée, nous avons sillonné la ville en comparant la couleur d'un monument avec celle des lunettes d'un suspect, en comptant les personnages d'une fresque pour trouver la composition d'un poison, en bavardant avec un savant bègue et avec une clown qui avait reçu une dent de mammouth sur la tête, en écoutant une chanson connue pour trouver le prénom de l'assassin, en jouant au Scrabble pour connaître l'identité de sa victime, etc.

C'était très, très chouette. L'histoire était complètement tirée par kes cheveux, mais le parcours était bien conçu, les indices juste assez mystérieux, les acteurs très convaincants : bref, une réussite. Et tant pis si les Things n'ont rien compris. Ils ont fait leur 12 kilomètres presque sans râler et ont particulièrement apprécié la performance des clowns.

La seule chose que je ne comprends pas, c'est pourquoi, alors que nous avons fait tant d'efforts (j'ai même téléchargé une application dont je n'avais nul besoin, et nous avons failli rater un bus qui passait toutes les 50 minutes pour déposer nos bulletins réponse dans l'urne), aucun de nous n'a encore reçu le coup de fil l'informant qu'il avait gagné le voyage au bout du monde pour deux personnes ?

samedi 1 avril 2017

Questions de gares

Nous allions en train de Paris à Lyon, le Grand, les Things, et moi. Arrivée prévue à Lyon Part-Dieu à 21h. Mais l'ami chez qui nous allions loger m'avait dit que la gare de Lyon Perrache était plus proche de chez lui, et j'avais vu que le TGV allait à Perrache, puis à Saint-Étienne. Quand nous sommes arrivés à Part-Dieu, j'ai donc dit aux enfants de remettre leur chaussures, mais de rester assis.
Le train s'est arrêté, les voyageurs ont commencé à descendre, puis d'autres ont commencé à monter.
Et puis, va savoir pourquoi, un doute m'a traversée.
Je suis descendue (c'était un duplex ) et je me suis renseignée.
Et c'est ainsi que j'ai appris que j'avais mal compris. Le TGV était double. Une moitié continuait jusqu'à  Lyon Perrache, et s'y arrêtait. L'autre moitié allait de Lyon Part-Dieu à Saint-Étienne sans s'arrêter. Celle dans laquelle nous étions.
Je ne suis JAMAIS sortie aussi vite d'un train que cette fois-là, avec deux valises, quatre sacs à dos, quatre manteaux, et deux enfants aux lacets encore défaits, au milieu du couloir encombré de gens qui entraient avec leurs bagages.
(Heureusement que le Grand était là) (Bon sang, quand je pense que j'ai failli me retrouver à Saint-Étienne où je ne connais personne, à 10h du soir, avec les gamins crevés, j'en ai des sueurs froides.)