lundi 29 février 2016

Vent frais, vent du matin...

J'avais déjà vu des poubelles renversées, des branches arrachées, des meubles en plastique qui traversaient la route tout seuls. J'avais déjà dû tenir mes gamins pour qu'ils ne se fassent pas renverser par une rafale. Mais c'est la première fois de ma vie que je me retrouve par terre moi-même.

Aujourd'hui, j'ai compris pour la première fois le sens de l'expression "un vent à décorner les bœufs". Nous avons visité un château en ruine en devant nous agripper aux garde-fous. Miss Thing One, que j'ai lâchée une fraction de seconde, à parcouru vingt mètres sans réussir à s'arrêter, poussée par le vent. Le Filou est tombé plusieurs fois, dont une avec moi, donc. Nous avons renoncé à monter en haut du donjon : j'avais peur que même les barrières ne suffisent pas. La pluie la plus torrentielle ne m'aurait pas davantage donné l'impression de lutter contre les éléments.

Aujourd'hui, j'ai fait la connaissance du Mistral.

samedi 27 février 2016

Amours virtuelles

Le voyage en train s'est bien passé : miraculeusement, aucun gamin n'a été malade, je n'ai fait que six aller-retour aux toilettes, et les autres voyageurs ne nous ont pas chassés à coups de pied. Nous nous sommes reposés chez ma mère cet après-midi, mais étrangement, ma soeur n'est pas sortie de sa chambre, même pas pour dîner ni pour regarder un film. Je demande à ma mère :
- Mais qu'est-ce qu'elle a ? A part 14 ans, je veux dire ?
- Oh, des problèmes de coeur.
- Elle s'est fait larguer ?
- Non, au contraire. Elle n'arrive pas à choisir entre son ex, qui voudrait de nouveau sortir avec elle, et son petit copain actuel.
- Ah ! Bof, y a pas de quoi se mettre dans des états pareils.
- D'autant plus qu'elle ne les connaît ni l'un ni l'autre.
- Pardon ?
- Ce sont des camarades de classe d'une amie à elle qui habitent à 100 km d'ici. Ils sont "sortis ensemble" via skype.
- ...

(Je me sens vieille)
(Cela dit, je comprends que ça ne facilite pas le choix)
(Voyons le bon côté des choses : quelle que soit sa décision, elle ne risque pas de se prendre une baffe du perdant...)

vendredi 26 février 2016

Grévin, balade, anniversaire, et départ (dans l'ordre)

Et à part ça, me direz-vous, quoi de neuf ?


Eh bien, d'abord, une petite visite au musée Grévin, parce que j'ai découvert que c'était gratuit jusqu'à 6 ans et demi-tarif jusqu'à 14 ans, donc en attendant six mois de plus ça nous aurait coûté le triple. Bien entendu, les gamins n'ont pas reconnu grand-monde, et moi non plus ("Euh, ça, euh, c'est une dame qui s'appelle Jennifer Lopez, d'après l'étiquette. Euh, c'est une chanteuse, je crois. Ou pas ? Et ça, regardez, c'est un footballer, ça se voit, il a un ballon de foot devant lui. Son nom ? Attendez, je regarde. Ibra... Ibrahi... Oulà, c'est un nom compliqué, dites donc..."). Mais je me suis nettement plus amusée devant les personnages de l'histoire de France ou de la littérature. Y avait même Idéfix.


"Il est pas beau, lui", a commenté Mr Thing Two.
Un tableau en 3D, j'adore...

Une jolie ballade dans Paris, aussi, avec la découverte de quelques passages couverts charmants, et de la nouvelle aire de jeu des Halles. Celle pour les 2-6 ans. Le Grand n'a jamais voulu aller tout seul dans l'aire réservée aux 7-14 ans. Il a préféré faire le fou avec les petits.
(— Mon Grand, descend de là, c'est écrit "réservé aux enfants de 4 à 7 ans", tu vas tout faire s'écrouler !
— Mais maman, il y a écrit "Peut porter jusqu'à dix enfants à la fois", je ne pèse pas plus que dix enfants de sept ans, tout de même, si ?)

Vous croyez qu'ils l'ont vu, le passage couvert ?

Un anniversaire, aussi, avec un chouette brunch.

Qui a dit que je ne savais pas dessiner ?

Et puis aujourd'hui, Oma, la mère de Darling, est repartie. Nous l'avons tous accompagnés jusqu'à la gare, et avons réussi à la faire monter dans le train après au moins trois tournées de bisous, sous l'oeil hilare de deux cheminots qui renseignaient les voyageurs et draguaient éhontément les voyageuses.
("Allez, go, Oma, go, puisqu'on te le dit ! Ah la la, ça n'a pas l'air facile, hein madame ? Votre belle-mère, c'est ça ? Vous voulez qu'on la perde ? Dites-nous où elle descend, on va lui indiquer la mauvaise gare...")  (Proposition certifiée 100% authentique)


Et demain matin, on reprend le train (sans Darling) vers le sud. Au programme, des balades et encore des balades. Je vous raconterai ça à l'occasion...

jeudi 25 février 2016

Hernie soit qui mal y pense

— Ça ne va pas ? je demande à Oma, ma belle-mère, en la voyant descendre ce matin une main plaquée sur le ventre.
— Non, j'ai une hernie. Tu veux toucher ?
— Heu... Non, merci, sans façon...

(Non mais franchement, moi j'ai mes règles, quelqu'un veut voir ?)

mardi 23 février 2016

Le Bourgeois Gentilhomme au Théâtre Michel

"Promis, juré, le théâtre Michel, on y retournera", avais-je dit juste après Noël, au sortir d'une représentation de L'avare.

Promesse tenue : nous y sommes retournés aujourd'hui, le Grand et moi, pour voir Le bourgeois Gentilhomme. Même troupe (Le Grenier de Babouchka), même metteur en scène (Jean-Philippe Daguerre), même théâtre, même auteur, même genre, même acteur principal (Didier Lafaye) : ça ne pouvait pas être mauvais.

En effet, ça ne l'était pas. Une fois de plus, j'ai beaucoup ri, et le Grand aussi. Une fois de plus, j'ai été saisie d'admiration devant la mise en scène qui réussit le tour de force d'être à la fois très classique (l'une des cibles est clairement les ados qui voient ces pièces pour la première fois) et moderne (joyeuse, vive, bondissante, avec quelques clins d’œil, et juste les micro-coupures nécessaire pour ne pas ennuyer le spectateur du XXIe siècle). Une fois de plus, j'ai applaudi les acteurs à la gaité et l'énergie communicatives. Et si le décor était on ne peut plus basique, les costumes, eux, étaient resplendissants.


 Bref, une chouette sortie en famille, pas trop chère, et qui enchantera tout le monde. Je recommande, et je confirme encore une fois que j'y retournerai !

dimanche 21 février 2016

Une matinée à Montmartre

Hier, journée pyjama pour les enfants. Pas deux jours de suite, c'est la règle, sinon le huit-clos devient insupportable et tout le monde a envie de tuer tout le monde. Qu'est-ce qu'on fait dimanche, alors ?
En lisant un album qui se passe à Paris, hier soir, j'ai la réponse : on va faire un tour à Montmartre ! Parmi les monuments les plus célèbres de Paris, le Sacré-Cœur est le seul que les petits ne connaissent pas.
— Sauf s'il pleut, sinon il faudra trouver autre chose, ai-je dit.
— Un parapluie ? a suggéré en toute innocence Mr Thing Two.

Heureusement, ce matin, au réveil, il ne pleuvait pas.
— On va à ton Martre, alors ? a demandé le Filou, tout content.
(Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que ce n'était pas une erreur de prononciation)

Petit-déjeuner. Je ne propose même pas à Darling (qui a travaillé hier et dont c'est le premier jour de vacances) de venir faire du tourisme avec nous. Je sais qu'il accepterait, mais qu'il n'en a pas la moindre envie. Vers 8h45, j'entre à pas de loup dans la chambre du Grand qui roupille encore, et je chuchote :
— Tu veux venir à Montmartre avec nous ?
— Grrrmmbllpfffzzzzzzz...
J'ai pris ça pour un non.

Je suis donc partie seule avec les trois moins-de-six-ans. C'est la première fois que je me lance dans une grande sortie (avec RER en prime) seule avec eux. J'ai eu de la chance, tout s'est très bien passé. Nous avons pris le funiculaire, ce qui est déjà amusant en soi. Nous avons admiré les toits de Paris, et reconnu deux ou trois monuments. Nous sommes entrés dans le Sacré-Cœur, et nous avons admiré les mosaïques, les vitraux, et la jolie maquette (avec même un triporteur au premier plan).


En sortant, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucune queue pour monter sur le dôme, alors qu'à chaque fois que j'essaie de monter sur les clochers de Notre-Dame, je renonce à cause de la file d'attente. J'ai donc pris un autre risque, et j'ai bien fait : les enfants ont monté les 300 marches sans se plaindre et les ont descendues sans se casser la figure (ou presque : j'ai rattrapé au vol le Filou qui était parti la tête la première, mais comme j'avais eu l'intelligence de me mettre devant lui, j'ai arrêté la chute alors que son crâne était encore à environ 5cm du sol). Et en plus des escaliers en colimaçons rigolos et des gargouilles, et malgré le ciel gris, la vue d'en haut était magnifique, bien sûr.


Enfin, nous avons fait un petit tour par la place du Tertre, pour constater que c'était "comme dans Caroline" (celle de Pierre Probst), et qu'il y avait bel et bien des peintres partout.

Et puis nous sommes rentrés, affamés et fatigués (le Filou a failli s'endormir dans le métro, et les bâillements sonores de Mr Thing Two ont contaminé la moitié de la rame), mais très contents de notre sortie. Personnellement, je suis vraiment enchantée de me dire qu'à partir de maintenant, je ne serai plus contrainte de rester enfermée à la maison OU de me cantonner au parc le plus proche OU d'enrôler de force le Grand à chaque fois que je n'aurai pas d'adulte sous la main pour participer à nos sorties. De chouettes perspectives s'ouvrent devant nous !





vendredi 19 février 2016

Retour et dernières cartes postales enneignées

Et voilà, je suis rentrée aujourd'hui de ces quelques jours pendant lesquels nos familles respectives ont joué à "on a échangé nos mamans". Pendant quatre jours (sans compter le voyage), j'ai skié et vécu avec ma demi-sœur de 14 ans, tandis que ma mère, installée chez moi, gérait mes mômes. Et miraculeusement, tout s'est bien passé. Ma sœur n'a pas trop fait l'ado (téléphone vissé à l'oreille mis à part), n'a pas beaucoup râlé, s'est couché à des heures raisonnables sous ma supervision, et j'ai même réussi à lui faire faire ses devoirs de maths ; à l'autre bout de la France, mes gamins étaient plutôt sages, se lavaient les dents sans trop faire d'histoire, et criaient moins que d'habitude. Un miracle, je vous dit. Et en prime, j'ai eu des vacances sur lesquelles je n'osais plus compter. Parfois, la vie vous fait un cadeau inattendu...

Allez, quelques dernières cartes postales, pour le plaisir des yeux ?
(Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand)

Les arbres couverts de neige givrée : de la dentelle éphémère.

La neige fraîchement damée. Un seul skieur était passé par là avant moi.

Au bout de la piste, une mer de nuages...

"Oh, regarde ! a dit un gamin sur le télsiège. Quelqu'un a fait un smiley !"
(je me suis sentie vieille)


mercredi 17 février 2016

Forfait illimité

Est-ce que se demander comment une fille de 14 ans peut passer quatre ou cinq heures par jour au téléphone, si ce n'est plus (en gros, chaque minute où elle ne dort pas, ne mange pas et ne skie pas) fait de moi un dinosaure ?
(Aucune idée de ce qu'elle raconte à ses copines et copains : je ferme toujours deux portes entre elle et moi. Hier, j'ai cependant entendu cette bribe de conversation passionnante : "Tu savais que Machin il s'épile les sourcils ?")

mardi 16 février 2016

Solitude blanche

Au ski, le moment que je préfère, ce n'est pas quand je me laisse bercer par un télésiège, ni celui où je m'installe sur une terrasse au soleil pour manger une gaufre, ni celui où je dévale une pente à une vitesse folle, ni celui où j'admire le profil découpé des montagnes, ni même celui où je passe la première sur une piste parfaitement damée. Ce sont tous des moments merveilleux, mais LE moment que je viens chercher ici, celui qui fera de mes vacances un pur bonheur bien plus que la météo ou la qualité de la neige, c'est quand je me retrouve entièrement seule pendant plusieurs minutes sur une piste, au milieu du blanc et du silence.




dimanche 14 février 2016

Famille très très élargie

Aujourd'hui, j'ai fait la connaissance de la copine du fils du frère de la femme du demi-frère du père de ma demi-sœur.
(Elle était d'ailleurs charmante.)

samedi 13 février 2016

Et si on allait vivre en Suède ?

Avant-hier soir, vague de dégoût politique. Cela fait quelques mois que j'ai de plus en plus de mal à digérer les nouvelles. Prolongation de l'état d'urgence qui permet aux policiers d'agir sans contrôle, d'enfoncer des portes plutôt que frapper, de réveiller des familles dans la panique à 3h du matin, de jeter par terre et menotter des gens devant leurs enfants ; assignations à résidence de militants écologistes ; scores de plus en plus inquiétants du FN ; loi sur la déchéance de nationalité avec le choix entre mettre fin à l'égalité des peines ou créer des apatrides (au "pays des droits de l'homme" ? sérieux ?) ; et puis des tas de gouttes d'eau qui font que la coupe est pleine, comme avoir pour ministre de l'environnement quelqu'un qui trouve que "empêcher quelqu'un de prendre sa voiture, c'est une mesure privative de liberté" (empêcher mon gamin asthmatique d'aller en récré ou de faire du sport les jours de pollution, visiblement, non), et puis la création avant-hier de ce merveilleux "ministère de la famille, de l'enfance et des droits aux femmes" (!!!!) (et la vaisselle et le ménage, alors ?)... Bref, grosse vague de ras-le-bol.

Pendant le dîner, je propose brusquement :
— J'en ai marre. On quitte la France ?
— D'accord, dit le Grand, pas contrariant. On va en Bulgarie ? Il paraît que c'est très beau, et que la vie n'est pas chère, du coup si tu travailles encore pour des éditeurs français on serait riches !
(Cet enfant ne perd jamais le sens des réalités.)
— Si on allait dans l'un des pays où les droits de l'homme sont les mieux respectés, plutôt ?
— Attends, je vais chercher.
— Pendant que tu y es, cherche aussi ceux où la situation des femmes est meilleure... et puis tiens, ceux où on se déplace le plus à vélo.
Il a croisé très sérieusement tous ces critères, nous a rapporté les réponses, et puis nous avons éliminé l'Islande (trop loin de tout), la Finlande (une langue très difficile à apprendre, paraît-il), et nous avons passé la soirée à nous disputer pour choisir entre la Norvège (Darling), le Danemark (le Grand) et la Suède (moi). Nous avons consulté des fiches Wikipedia, regardé des photos, écouté les accents, comparé les températures et les heures de lumière.

Mais aujourd'hui, ma mère est arrivée, et nous a dit que dans tous les pays scandinaves, l'extrème-droite grimpe en flèche, et que le climat politique n'y est vraiment pas meilleur qu'ici. Nous avons bien élargi la recherche, mais nous avons toujours trouvé des défauts aux pays envisagés (trop loin, trop plat, pas assez d'histoire, pas assez de neige...).

Donc voilà, tout ça pour vous dire que selon toute vraisemblance, je ne vous annoncerai PAS prochainement que nous allons tous partir habiter à Stockholm. Mais pendant quelques heures, nous avons rêvé d'un ailleurs...

(En attendant, demain matin, je pars... à la neige ! Toute seule, hélas : financièrement il n'était pas raisonnable d'y aller en famille, et je n'y serais peut-être même pas allée moi-même si je n'avais pas été invitée. Je vous raconterai...)

jeudi 11 février 2016

Quasi-monologue

— Alors comme ça, vous avez quatre enfants ?
— Mmm-mmm.
— Moi je n'en ai eu que deux. Ils sont déjà grands, maintenant. Tous les deux des garçons. Vous avez une fille ?
— Mmm.
— Mon aîné a eu deux filles, et je dois dire que j'étais très contente. J'avais un peu regretté de ne pas en avoir. Ils ont quels âge, vos enfants ?
— Mmm... (Je lève les doigts).
— Trois ans... Six ans... de nouveaux six ? Vous avez des jumeaux ?
— Mmm.
— Et le plus grand ? Treize ans ? Eh bien, vous devez être occupée, avec tout ce petit monde. Vous travaillez ?
— Mmm.
—Vous ne devez pas vous ennuyer, dites donc. Et vous avez de la famille, des grands-parents qui peuvent vous aider ?
(Etc., etc.)

Elle était très gentille, cette dame. Vraiment très gentille. Mais quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi les dentistes s’obstinent à vous faire la conversation alors que vous avez une roulette, un miroir, un aspirateur à salive, du coton et des doigts dans la bouche ?


[Bonus : En ressortant, je demande à la secrétaire de me fixer deux autres rendez-vous – ça fait cinq ans que je ne suis pas allée chez un dentiste, il y a un peu de boulot –, et pendant que j'y suis, un rendez-vous double pour les Things, parce que j'ai reçu un courrier de la sécu me disant qu'il faut faire une visite de vérification pour leurs six ans. La dame me demande leurs prénoms, et en entendant celui de Mr Thing Two (certes peu courant), s'exclame : "Oh, mais on l'a déjà vu, lui, non ? Il ne s'était pas cassé une incisive ?" J'étais ahurie (et passablement jalouse) qu'elle se souvienne d'un môme qu'elle a vu deux fois pendant dix minutes il y a quatre ans... (Ou alors il avait été tellement infernal que ça lui a laissé un souvenir impérissable ?)]

Le Grand m'a damé le pion

La fierté, c'est quand votre fils de 13 ans lit un texte humoristique que vous avez écrit, et qu'il éclate de rire plusieurs fois de suite.

L'accablement, c'est quand ce même fils, une fois sa lecture achevée, vous demande : "Pion, c'est un mot de vieux pour dire surveillant ? Plus personne ne dit ça, tu sais. Je ne l'avais jamais entendu."

mercredi 10 février 2016

La closerie Falbala de Jean Dubuffet

Forcément, après être allée une fois au cirque avec la classe du Filou et une fois dans un château avec la classe des Things, j'ai été étiquetée "maman qui peut accompagner les sorties". Du coup, la semaine dernière, on m'a supplié d'aller à la bibliothèque avec la classe du Filou à défaut d'autres volontaires. Et forcément, cette semaine, je n'ai pas réussi à refuser d'aller à la closerie Falbala avec la classe des Things : question d'équilibre.
J'ai donc accepté, sans avoir la moindre idée de ce à quoi je m'engageais. Closerie Falbala ? Jamais entendu parler.

Maintenant, je sais. C'est, à l'intérieur d'un jardin rassemblant un certain nombre d’œuvres de l'artiste Jean Dubuffet, une sorte de grand terrain à la surface inégale et entouré de murs tout autant inégaux, entièrement blancs, et parcourus par des longs traits noirs. Un terrain de jeu formidable pour les enfants, qui ont adoré courir et sauter dans tous les sens.



 A l'intérieur de ce terrain se trouve la villa Falbala, espèce de grotte aux dessins toujours dans le même esprit, mais avec quelques aplats et rayures en bleu.


Et à l'intérieur de cette grotte, une pièce carrée que l'artiste a mis trois ans à décorer, entièrement seul, en sculptant et en peignant chaque centimètre carré des murs, toujours avec le même genre de dessin et avec les mêmes couleurs, mais avec le rouge en prime.



Une excellente visite pour les petits, avec une guide qui, pour une fois, savait ce qu'étaient des enfants de maternelle et donnait des explications compréhensibles, et même des comparaisons à chaque fois qu'elle donnait des chiffres concrets ("trois ans, c'est comme s'il commençait quand vous entrez en petite section, et finissait quand vous terminez la grande section !"). Ils ont été fascinés par tous les objets qu'on pouvait distinguer dans les formes abstraites, et sont repartis avec toutes les indications nécessaires pour dessiner à leur tour "comme Dubuffet".

Voilà, une belle visite, gratuite, que demander de plus ?

Ah si, peut-être du temps pour travailler... Rentrée à 13h, après avoir enfin mangé et lancé une lessive, je me suis plongée dans mon travail avec une telle concentration que j'ai été tout étonnée quand Darling m'a téléphoné :
— Allô, Fofo, je ne te dérange pas ? Tu es déjà allée chercher les enfants ?
— Mais non, voyons, ils ne sortent qu'à 16h15.
— Mais... il est déjà 16h25...
Et voilà comment, juste après avoir été une mère parfaite adulée par les instits le matin, je suis arrivée à l'école avec un quart d'heure de retard l'après-midi, complètement hors d'haleine, en devant expliquer piteusement que la journée m'avait paru si courte que oui, j'avais tout simplement oublié de venir chercher mes enfants...

lundi 8 février 2016

Arnaque au brocoli

— Moi ze veux pas les grocolis ! Ze veux que la viande !
— Filou, arrête de brailler. Je te préviens, si tu ne termines pas ton gratin de brocoli, tu n'auras pas de dessert.
— Buuuuaaaaaaa !
— Mais regarde, tu as déjà presque tout mangé ! Allez, cinq cuillerées, et c'est bon.
— Non, pas cinq ! Côme ça !
Il me montre trois doigts. Je réfléchis, puis je propose :
— Très bien, les trois doigts de la main droite, et les trois doigts de la main gauche. OK ?
— Ah, oui, d'accord.
Et il a mangé ses 3 + 3 cuillerées sans faire d'histoire, tout content d'avoir réussi à négocier.

samedi 6 février 2016

Un livre / jeu de rôle

— J'ai un bouquin à te proposer, m'a dit un éditeur. Pas très facile : c'est un livre/jeu de rôle, assez compliqué, et c'est le 27ème de la série...
— Le traducteur précédent s'est lassé ? ai-je demandé.
— Non, mais il n'est pas disponible. Il va tout de même falloir qu'on lui demande un lexique, c'est un vocabulaire tout particulier...

En rentrant à la maison après le rendez-vous, j'ai donc voulu lire quelques extraits du volume précédent, qu'elle m'avait donné. J'ai ouvert le livre au hasard. Et je suis tombée sur ça :

En arrivant devant la tour, chaque apprenti se voit remettre un flambeau et défile devant des moines qui lui accordent leur diabolique bénédiction. Au moment de passer devant eux, vous baissez la tête... Utilisez votre dé à dix faces. Si vous maîtrisez la Grande Discipline de la Magie Koï, du Bouclier Psychique ou de l'Invisibilité, ajoutez 2 au résultat obtenu. Par ailleurs, si vous possédez une Tablette Runique, ajoutez 1 ; si vous détenez le Poignard de Winter, retranchez 3 et, pour chaque rang de Véritable Maîtrise Koï supérieur à celui de Grand Maître Protecteur auquel vous avez accédé, ajoutez 1 au chiffre tiré. Si le résultat est inférieur ou égal à 4, retournez sur vos pas. S'il est supérieur ou égal à 5, continuez à avancer.*

Ah, ouais, quand même, ai-je pensé. 400 pages de ce tonneau, ça va me paraître long. A tout prendre, je préférais presque la praxis homilétique des ordres prêcheurs statutairement itinérants, dis donc.

Mais j'ai besoin d'épinards pour y mettre du beurre, donc j'ai accepté.
— Tu peux le faire pour mi-mars ? m'a demandé l'éditeur.
— Ah non, je suis désolée, mais j'ai une autre traduction à terminer avant, et puis il y a les vacances scolaires... Mi-avril, éventuellement.
— Ah. C'est ennuyeux, il était programmé pour juin, ça va faire trop court... Écoute, je vois si je peux le décaler, et je te rappelle.

Deux jours plus tard, j'ai reçu un coup de fil :
— Fofo, écoute, j'ai discuté avec mon chef, on a décidé de décaler la sortie du bouquin.
— Ah, très bien.
— Mais du coup, le traducteur habituel peut le faire.
(Bien sûr. Suis-je bête.)
— Bon, tant pis.
(Nous nous passerons d'épinards. Ce n'est pas les gamins qui s'en plaindront.)
— Du coup, à la place, je peux te proposer un autre roman, une belle histoire d'amitié pendant la guerre. Tu n'es pas trop déçue ?

Oh, disons que je vais m'en remettre...

*J'ai modifié quelques termes pour que les fans ne me retrouvent pas, mais je vous jure que c'est presque exactement ça, y compris la "diabolique bénédiction".

vendredi 5 février 2016

Le Grand commente mon blog

De temps en temps, le Grand lit mon blog. Surtout les billets qui le concernent, bien entendu.

Hier, il est passé par ici. Et cette fois, il a laissé des commentaires. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, mais c'est la première fois qu'il en laisse autant. Il a même laissé deux d'entre eux trois fois de suite, et j'ai dû faire le ménage ce matin.
Mais ça, ce n'est rien.

Bien entendu, il a fait des fautes d'orthographes. "Tu as aussi trouver un gros atlas". Ce n'est pas comme si je lui avais répété cent fois depuis la primaire de se demander toujours si on dirait "tu as finir" ou "tu as fini", hein.
Mais ça, ce n'est rien.

Ce qui est plus ennuyeux (pour LUI), c'est qu'il n'a pas réalisé qu'il commentait un billet que j'avais écrit à 22h44.
A l'heure où il est censé dormir depuis longtemps, donc.
Sachant qu'il est également censé cesser d'utiliser n'importe quel appareil électronique à partir de 19h30.

Il n'a pas non plus réalisé que l'heure à laquelle il écrivait serait affichée au-dessus de son commentaire.
00:17.
Minuit et quart.

Je crois qu'on peut appeler ça une gaffe, non ?


jeudi 4 février 2016

Un appartement à vider

On en trouve, des choses, dans l'appartement d'une vieille dame qui habitait là depuis une soixantaine d'années !


Des ustensiles de cuisines cachés dans les placards les plus farfelus...



Assez d'aiguilles à tricoter pour confectionner trente pulls en même temps...


Beaucoup, beaucoup de bouchons, au cas où on entammerait 120 bouteilles sans les terminer et qu'on veuille ensuite les refermer...


Un tuyau de poêle, dans un appartement sans poêle...


Un lustre en cristal cassé en plusieurs morceaux depuis des lustres, mais soigneusement conservé dans la paille...


Trois bons kilos de clous (la photo ne rend pas justice à l'épaisseur de la boîte), précédemment triés par taille dans des feuilles de papier journal datées avril 1960, avec une douzaine de gonds pour faire bonne mesure...


Un élément de panier gourmand préparé par mes soins pour Noël 2008...


... et puis des robes de mon arrière-grand-mère morte depuis longtemps, une trentaine de boîtes de peintures à moitié utilisées datant des années 60, un paquet de biscuit à consommer avant 2004 planqué au milieu des chaussettes, une barboteuse de petit garçon toute neuve garantie 100% vintage, un ballon de football (?) percé (??), une peinture hideuse représentant un bonhomme rouge avec une barbe bleue et des cheveux jaunes...
(Et bien sûr, des livres, des livres, des livres !)

mercredi 3 février 2016

Mon éditrice et la grève du RER

SMS du soir (que j'ai reçu par miracle, moi qui utilise si peu mon téléphone portable), de la part d'une éditrice avec laquelle j'avais rendez-vous demain :
Fofo, grève du RER demain, on peut reporter à lundi ou mardi ?
Moi, magnanime :
D'accord pour mardi. Mais je croyais que vous alliez au travail en autolib ?
Elle, raisonnable :
Demain, ça va être la bagarre pour trouver un autolib !
Elle n'a pas tort. Mais elle habite à quelques centaines de mètres de chez moi, et devinez quel moyen de transport j'utilise, moi, quand je dois aller à son bureau, à moins de neuf kilomètres d'ici ? Gagné. Une demi-heure de balade à vélo, sur une piste cyclable d'un bout à l'autre, ça ne se refuse pas. Et ça fait des années que j'essaie de la convaincre d'en faire autant. L'occasion ou jamais d'en rajouter une couche. Je suggère donc :
Vélo ? (Moi obstinée)
Sa réponse, immédiate :
Pas s'il pleut (moi frileuse)
Elle m'a bien fait rire, donc je me suis arrêtée là et je ne lui ai pas cité le proverbe bien connu de tous ceux qui pédalent été comme hiver : "Il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements !"
(Mais je le lui dirai à l'oral la prochaine fois que je la verrai) (Mardi prochain, donc) (Moi très obstinée)

mardi 2 février 2016

Mes essentials beauty à moi

Hier, une très aimable commentatrice m'a dit, après être allée au théâtre voir une pièce dont j'avais parlé, que j'étais une "blogueuse influente".
Autant dire que j'ai sauté de joie. Parce que bon, tenir un blog pour le plaisir de jouer avec les mots et le côté journal-pas-si-intime et les souvenirs et blablabla, c'est très bien, mais les blogueuses influentes, elles reçoivent des cadeaux, voyez-vous. Et moi, j'aime bien les cadeaux.
(Parenthèse : l'auteur que j'accompagnais ces deniers jours a reçu un cadeau lors d'une séance de dédicace. Quand il m'a vue palper, soupeser, secouer le paquet pour essayer de deviner ce qu'il contenait, il a fini par me lancer "Tu peux l'ouvrir, si tu veux, comme ça tu pourras peut-être de nouveau te concentrer sur les noms que tu es censée m'épeler ?") (Je l'ai effectivement ouvert, pour lui rendre service) (En fin de compte, c'était juste des chocolats, et ils ne m'étaient pas destinés, mais j'étais toute contente de déchirer le papier comme une gamine.)

Bref, du coup, ce soir, comme je ne sais pas quoi vous raconter ("Bonjour, aujourd'hui j'ai traduit deux chapitres, et mes enfants m'ont cassé les oreilles, et au dîner on a mangé des pâtes", ça ne me semble pas l'idéal pour augmenter mes statistiques et me faire inviter gratuitement deux semaines au Népal par une agence de voyage désireuse de profiter de mon influence), j'ai décidé de vous faire un billet sur mes cosmétiques préférés, comme j'ai déjà eu l'occasion d'en voir sur des blogs très influents, pour le coup. Avec un titre en franglais, pour faire bonne mesure.

Donc voilà, je vais vous dévoiler tous les secrets de ma beauté ravageuse.
Vous prenez des notes ?

Alors (roulement de tambour), j'utilise au quotidien les produits suivants :
- Un savon-douche-shampoing des familles, bio (n'importe lequel, le moins cher au litre) ;
- Du dentifrice bio pour me laver les dents.

Et donc, la routine (très importante, la routine, si j'ai bien compris) :
- Vous vous lavez le corps, les cheveux et le visage avec le savon-douche-shampoing;
- Et vous vous lavez les dents avec le dentifrice.
(Attention, l'inverse n'est pas recommandé.)

Voilà, c'est tout. Non, inutile de me remercier, c'était de bon cœur, vraiment.

(Avec ça, toutes les marques de cosmétiques devraient illico me proposer des partenariats, non ?)

lundi 1 février 2016

Les dessins des Things

Sortie d'école maternelle. Les trois petits m’aperçoivent et se précipitent vers moi, comme d'habitude. Je suis habituée, maintenant : je mets un pied devant l'autre, bien écarté, et je me penche un peu en avant, pour ne pas être renversée. Le Filou se jette en effet dans mes jambes, mais aujourd'hui, les Things font un peu plus attention, parce qu'ils ont chacun à la main un dessin et qu'ils ne veulent pas le froisser. Tous les deux réclament mon attention à grands cris, et brandissent leur dessin sous mon nez. Je les regarde :
– Mr Thing Two a dessiné une scène de bataille en noir et blanc ;
– Miss Thing One a dessiné des jolies fleurs multicolores sous un soleil souriant.

(Mais enfin, pourquoi, pourquoi ?)