dimanche 31 mai 2015

Ex-librairie

Qu'y a-t-il de pire que voir une belle et vieille librairie, la SEULE de la ville, transformée en garage?
(Oui, bon, au moins, il y a quelques vélos. Mais ça ne me console guère...)

samedi 30 mai 2015

De Gênes à Avignon

Pour aller de Turin à Avignon, la SNCF me propose de changer d'abord à Chambéry, puis à Valence. Ou alors, de passer par Paris.

Bof, me dis-je, il doit y avoir plus simple. Par Lyon, peut-être ?
Sauf que le seul train qui aille directement de Turin à Lyon arrive beaucoup trop tard pour continuer ensuite vers Avignon.

Je commence à chercher d'autres villes de départ. C'est pour le Grand, qui sera tout seul : je ne veux pas qu'il ait besoin de faire un changement. De fil en aiguille, j'en arrive à chercher les trains qui vont de Gênes à Avignon. C'est quasiment tout droit, ça, pas vrai ? En longeant la mer, en contournant les Alpes par en bas, ça doit pouvoir se faire, non ?

Eh bien non. Il faut prendre quatre trains. Oui, en changeant trois fois : une fois à Nice, une fois à Marseille, et une dernière fois à Miramas.
Ou alors, si je ne veux changer que deux fois, on me propose de décomposer mon trajet en trois tronçons :
- De Gênes à Milan, avec un train italien ;
- de Milan à Paris, en train de nuit ;
- de Paris à Avignon, en TGV.
 Alors, certes, je suis très mauvaise en géographie, mais tout de même, ça ne me semble pas particulièrement direct, comme itinéraire...

(Finalement, le Grand passera par Paris. Au bout de deux heures, j'ai fini par me résigner : pas moyen de faire autrement. Au moins, il pourra passer la nuit à Paris avant de repartir. Et puis disons qu'au moins, on évite Milan...)

vendredi 29 mai 2015

Dîner en famille : une conversation ordinaire

Le Grand :
— Espèce de thug !
Le Filou :
— Moi veut encore à pâtes !
Moi :
— Ça veut dire quoi, "thug" ?
Mr Thing Two :
— Moi aussi, je veux un yaourt comme papa !
Le Grand :
— Ça veut dire quelque chose comme "racaille", non ?
Moi :
— Oui, je vais te redonner des pâtes, mais finis d'abord ton assiette.
Darling :
— Mais tu sais d'où vient ce mot ?
Miss Thing One :
— Moi aussi, je veux un yaourt, mais juste au sucre.
Le Grand :
— Non.
Mr Thing Two :
— Il est à quoi, le yaourt de papa ?
Darling :
— Ça vient d'un mot hindi qui veut dire...
Moi :
— La rhubarbe.
Le Grand :
— C'est vrai, "thug", ça veut dire "rhubarbe" ? Mais pourquoi ?
...

Franchement, des fois, il y a de quoi devenir chèvre. Voire thug.

jeudi 28 mai 2015

Dernière minute

On nous l'avait annoncé lors de la réunion de la rentrée, en septembre : cette année, les élèves de cinquième aurait un "TPA" à faire, soit un "travail personnel autonome", sur un thème de leur choix. Ils n'auraient pas à faire quoi que ce soit à la maison, mais pourraient tout faire au CDI (le centre de documentation et d'information : la bibliothèque, quoi). Début octobre, le Grand avait choisi comme thème "La gastronomie anglaise".

Ensuite, je n'en ai plus entendu parler. De temps en temps, je lui demandais où il en était, et il me répondait "oui oui, ça avance". Il me citait deux ou trois thèmes qu'il comptait développer. Un jour, il m'a annoncé qu'on avait vérifié leur progression au CDI, et qu'il avait eu un 17 sur 20. Je ne me suis donc pas inquiétée.

Et puis mercredi matin – hier, donc – il m'a dit que c'était à rendre pour vendredi. Deux jours plus tard. Et qu'il n'avait pas pu récupérer le travail qu'il avait fait au CDI. Mais que ce n'était pas grave, parce que là-bas, il avait fait des recherches, certes, mais il n'avait pas encore noté grand-chose, donc il allait recommencer à zéro. Mais tout allait bien, puisqu'il avait tout l'après-midi devant lui.

Et puis mercredi à 18h, quand je suis passée devant sa chambre et que je me suis étonnée de le voir plongé dans un Picsou, il m'a dit "Oui oui, je vais m'y mettre". Sauf qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps avant la douche et le dîner, le pauvre.

Et puis ce soir, il est rentré du collège en disant "Je n'ai pas invité de copain pour le goûter, parce que j'ai mon TPA à faire". Et il s'y est enfin mis pour de bon. Non sans avoir tout d'abord englouti six muffins pour le goûter, pour se donner des forces.

Après le dîner, il s'y est remis. Comme je suis faible, j'ai accepté de taper son texte sur l'ordinateur, parce que s'il avait dû le faire, lui, avec deux doigts, on y serait encore à trois heures du matin. Et par la même occasion, j'ai corrigé ses très nombreuses fautes d'orthographe : je m'étais juré de ne pas le faire, mais écrire "C'est la duchesse de Bedford qui fût la première à prendres une petite colation avec un tée", vraiment, vraiment, vraiment, c'était au-dessus de mes forces. Et par déformation professionnelle, j'ai même supprimé au passage quelques répétitions ou tournures maladroites, même si j'ai essayé de me retenir.

Plus de six mois pour pondre un texte d'une quarantaine de lignes, et il s'y prend la veille au soir.

A 23h, il m'a annoncé, tout content, qu'il avait terminé. Je l'ai envoyé se laver les dents. Quand je suis monté quelques minutes plus tard, je l'ai trouvé en train d'écrire à son bureau.
— Qu'est-ce que tu fais ? Je croyais que c'était fini ?
— Ben oui, mais je n'ai pas eu le temps de faire mes devoirs, j'avais aussi un exercice de maths à faire, mais ne t'inquiète pas, il n'est pas long...

Je ne l'ai même pas tancé. Je serai vengée demain matin, quand je le réveillerai à 7h30 et qu'il aura un mal fou à sortir de son lit. Je me demande même si je ne vais pas aller le secouer un peu plus tôt que d'habitude, au cas où il aurait quelques derniers détails à peaufiner, ou une leçon à apprendre ?


Bonus :
— Dis, mon Grand, c'était quand, cette histoire de duchesse de Bedford ? Il faut au moins que tu précises le siècle.
— Je crois que c'était le iks-vé-i-i-i.
(Il se trompait, sachez-le : c'était sous Victoria, donc au iks-i-iks-ième siècle)

mardi 26 mai 2015

Un weekend entre amis

J'ai goûté du bubble tea ;
J'ai acheté des pantalons, et même une robe ;
J'ai conduit pendant 500 kilomètres avec une voiture qui me disait agressivement "vous dépassez la limite de vitesse autorisée" au moins toutes les cinq minutes, de manière tout à fait mensongère ;
J'ai visité un magnifique jardin public à faire pâmer les amateurs de fleurs ou de petits sentiers charmants ;
J'ai regardé un extrait de l'Eurovision pour la première fois de ma vie (et sans doute la dernière) (mais c'était une expérience, disons) ;
J'ai dû me lever à 6h30 après une nuit trop courte dans une maison endormie, pour gérer mes trois gamins réveillés bien trop tôt ;
J'ai fait des beignets de fleurs d'acacia ;
J'ai fait la bombe dans une piscine et éclaboussé tout le monde ;
J'ai laissé traîner mes chaussettes sales au milieu du salon chez une amie dont la maison est normalement toujours impeccable ;
J'ai félicité mes gamins de n'avoir quasiment rien cassé en 48h, à part une mappemonde et une porte ;
J'ai hérité d'une thermos oubliée par une amie, qui va donc remplacer la thermos que j'ai moi-même oubliée chez ma grand-mère lors de mes dernières vacances ;
J'ai beaucoup ri, beaucoup mangé, je n'ai pas beaucoup dormi, et je me suis dit que des weekends comme celui-là, il en faudrait plus souvent...


lundi 25 mai 2015

Mayonnaise sans oeufs

Imaginez : l'amie qui vous reçoit a préparé un délicieux rôti froid, ou du poulet froid, ou des asperges, ou quelque chose du genre, mais comme sauce, elle n'a que du ketchup (beurk) ou de la moutarde (pouah). Et aucun œuf dans son frigo.

Eh bien, sachez que vous pouvez préparer une mayonnaise tout à fait honorable en prenant comme base, à la place du jaune,  un mélange lait + fécule épaissi au feu. Juré. Bien assaisonnée, cette mayo peu conventionnelle fera tout à fait illusion.

Après, vous pouvez laisser votre amie récurer la casserole où la bouillie a attaché. Reposez-vous. Vous venez de faire de la magie, et puis en fin de compte, vous êtes l'invité, non ?

samedi 23 mai 2015

Poétique

Nous passons devant une usine avec une grande cheminée qui fume abondamment.
— On dirait un zizi qui fait pipi dans le ciel, dit Mr Thing Two.

vendredi 22 mai 2015

Desserts

— Filou, tu veux un yaourt ou des petits suisses, comme dessert ?
— Moi, a veux à dessert !
— Oui, je m'en doute, mais un yaourt ou des petits suisses ?
— Moi, heu, [grommellement indistinct] tisuisses [grommellement indistinct] yayout !
— Je n'ai rien compris. Tu veux quoi, comme dessert ?
— Moi a manger ! Dessert !
— Oui mais tu veux un YAOURT ou des PETITS SUISSES ?
— Oui.

Il parle de mieux en mieux, mais parfois, il y a encore des ratés.

*    *    *

— Mr Thing Two, tu as terminé ? Essuie ta bouche et enlève ta serviette.
— Non, je veux un yaourt !
— Mais tu en as déjà eu un !
— Non !
— Comment ça, non ? Je t'en ai donné un, le pot est juste devant toi, tu as tout mangé !
— Non, il était vide, y avait rien du tout dedans !

Je dois aller faire un scandale au supermarché, vous croyez ?

jeudi 21 mai 2015

Prendre une soeur par la main...

J'accompagne les jumeaux à l'école. Je les laisse dans la cour, puis je ressors. A travers la vitre, je les vois sans qu'ils ne me voient. Une occasion unique de jouer les "petites souris" et de les observer discrètement.

Mr Thing Two fonce au milieu de la foule et cherche ses copains, ou un tricycle disponible. Miss Thing One, qui d'habitude va tout de suite dans sa classe le matin (mais cette fois, l'instit n'était pas prête), reste debout près de la porte, incertaine, sans même sucer son pouce.
Mr Thing Two se retourne, aperçoit sa sœur.
Il court vers elle,
la prend par la main,
et l'entraîne jusqu'à une de ses copines, une fille qu'elle avait invitée à son anniversaire, pour qu'elle ne soit plus toute seule. Puis il repart vivre sa vie.

Un tout petit geste, un rien, mais qui m'a émue aux larmes, comme quand, alors qu'il avait tout juste trois ans, il avait pris l'initiative de donner la béquée au Filou affamé...

mercredi 20 mai 2015

Déclaration de revenus

Depuis des années, Darling fait sa déclaration de revenus en trois clics. Célibataire en union libre, pas d'enfants à déclarer (c'est moi qui les déclare), revenus pré-remplis par l'employeur, aucun autre revenu, aucune autre charge, c'est fini !

De mon côté, depuis des années aussi, je dois prévoir une journée entière. Car voilà ce que ça donne :
- Je sors tous les contrats et justificatifs de paiement datés de 2014, et je les trie par éditeur ;
- Je fais le total des montants bruts pour chaque éditeur, puis le total du "net imposable", puis le total des totaux ;
- Je soustrais les cotisations qu'il faut soustraire (en ayant toujours un doute, mais passons) ;
- Je corrige les montants pré-remplis (chaque année, Mon Trésor s'imagine que j'ai gagné quelques centaines d'euros dans l'année : le salaire des fiches de lecture) ;
- Je certifie que j'ai bien quatre enfants, mais que je ne vis pas seule ;
- Je rajoute les quelques centimes que m'a rapporté je ne sais plus quel livret bancaire (cette année, je n'en ai pas eu besoin, le livret était vide...)
- Je me pose de graves questions sur la "CSG déductible connue calculée sur les revenus du patrimoine" (je n'ai toujours pas compris ce que c'était) (une année, j'ai cru que c'était proportionnel aux revenus et j'ai multiplié par dix le montant pré-rempli, comme j'avais fait pour les revenus. Je me demande encore pourquoi ça n'a fait tiquer personne...) ;
- Je fais le total des dons faits à cinq "organismes d'aide aux personnes en difficulté" différents ;
- Je cherche sur Internet la somme dépensée pour les frais de garde des gamins ;
- Je lis désespérément toutes les rubriques sur les remboursements des emprunts immobiliers et les travaux, dans l'espoir de pouvoir déduire autre chose, et je laisse systématiquement tomber, parce que je ne suis jamais sûre d'être concernée ;
- Je me demande si je dois vraiment déclarer ce compte bancaire à l'étranger, quasiment vide, et comme à ce stade je n'ai vriament plus le courage de chercher dans les formulaires annexes, je laisse tomber (pas bien, je sais) (mais je vous jure qu'il ne me rapporte rien, ce compte).

Arrive alors mon moment préféré : je remplis ma déclaration en ligne, et on m'annonce invariablement que je vais payer une somme négative, autrement dit qu'on va me filer de l'argent. Je sais bien que ça ne va pas durer, puisque je n'aurai bientôt plus de frais de garde d'enfant à déclarer, mais tant que ça dure, j'en profite.
(Hier, ça m'a fait particulièrement plaisir. Je vous ai dit que mon lave-vaisselle avait définitivement rendu l'âme ? Et aussi que j'avais perdu mon ordinateur portable ? Ah oui, la poisse, et pas qu'un peu, d'autant plus je n'avais pas enregistré mes trois dernières heures de boulot sur ma clef USB, et comme il n'y avait pas de connexion Internet dans le train je n'ai pas pu récupérer ma traduction à jour sur Dropbox. Mais bon, vu l'état de mon compte en banque, c'est surtout la perte de l'ordinateur qui m'ennuie. La POISSE.)

Et une fois la déclaration terminée, vous croyez que j'ai terminé ? Que nenni. Il y a encore la déclaration AGESSA (la sécu des auteurs). Et figurez-vous qu'à l'AGESSA, ils ne veulent pas les montants bruts, non non non, ni le "net imposable", non non non, ni non plus le "net à payer", pas du tout, ils veulent encore un quatrième montant, qui n'est PAS indiqué sur les fiches de paie. Donc on reprend TOUS les contrats un par un et on refait le calcul (je ne remercierai jamais assez la personne qui m'a fait un tableau excel sans lequel je crois que j'aurais déjà changé de métier). Et quand on a terminé, avec la certitude absolue d'avoir fait des tas d'erreurs partout, on s'aperçoit tout à coup qu'il est 16h et qu'il faut aller chercher les gamins à l'école et qu'on n'a même pas encore fini de classer les fiches de paie, relevés, contrats etc.

Voilà, jeunes gens qui rêvez de devenir traducteurs parce que c'est un métier littéraire, vous ne direz pas que je ne vous ai pas prévenus.

mardi 19 mai 2015

Plombrie

Trouvé ce matin dans ma boîte aux lettres. Je me demande combien de cartes de visites il a fait imprimer, ce plombrier plonbier plombié plomberier ?

lundi 18 mai 2015

Anniversaire ensoleillé

Il y a eu un soleil merveilleux et une température idéale ;
Il y a eu une "fête médiévale" dans le parc le plus proche de chez moi ;
Il y a eu une paire d'adorables boucles d'oreille en forme de bocaux de bonbons ;
Il y a eu une super-promo sur les sorbetières, et donc l'attente d'un appareil de très bonne marque pour seulement 30 euro ;
Il y a eu mon père adoptif et une amie venus goûter dans le jardin si vert ;
Il y a eu une tarte et du thé à la menthe presque aussi bon qu'à la mosquée, fait à partir d'une menthe plantée par mes soins à l'automne dernier ;
Il y a eu une robe offerte par Darling, et une place de théâtre offerte par mon père adoptif ;
Il y a eu quelques coups de fil, quelques SMS, quelques emails d'amis ou parents ;
Il y a eu un dîner "en amoureux", une fois les gamins couchés, devant un plateau de sushis ;
Il y a eu une soirée devant un film que je voulais voir depuis longtemps et qui m'a bien plu.




Du coup, malgré le lave-vaisselle tombé définitivement en panne la veille, alors que mon compte en banque est une fois de plus dans le rouge, et malgré l'annulation, pour cause de pont, du dîner que j'organise généralement pour l'occasion, j'ai vraiment eu un très bel anniversaire !

samedi 16 mai 2015

Le café du matin de Fantômette

En pyjama blanc à pois rouges, Fantômette allume le gaz sous une casserole d'eau. Elle prend chaque matin un café au lait préparé au moyen d'un mélange de sa composition : un tiers de café en poudre, un tiers de lait écrémé en poudre, un tiers de sucre en poudre également.

Je me souviens que le détail de cette boisson matinale, décrite en passant dans Fantômette chez le roi, m'avait beaucoup frappée. D'abord, parce que de nos jours – et c'était déjà vrai quand j'étais petite –, les enfants ne prennent plus de café au lait pour le petit déjeuner. Et ensuite, parce que j'étais pleine d'admiration pour cette idée géniale : au lieu de faire chauffer du lait, et puis faire du café, et puis mélanger les deux liquides, et puis ajouter du sucre, que de temps gagné !

Ce n'est que quand j'ai commencé à aimer le café moi-même, c'est-à-dire vers 25 ans bien sonnés, que je me suis demandé si c'était bon. Non pas à cause du sucre et du lait, qui ne me choquent pas du tout (c'est plutôt ma manière de boire mon café noyé dans du lait sucré qui choque souvent les puristes...). Mais parce que lait en poudre et café soluble, heu, bof, quoi, non ?

Du coup, un beau jour, j'ai décidé de faire l'expérience. J'ai piqué du café soluble à ma grand-mère, du lait en poudre à mon père adoptif, je me suis longuement creusé la tête pour savoir si les quantités étaient à mesurer en volume ou en poids (j'ai finalement tranché pour le volume), et une fois mon mélange réalisé, j'en ai mis quelques cuillerées dans une tasse de circonstance, j'ai ajouté de l'eau chaude, et j'ai goûté.


Le verdict ?
C'est très mauvais.
Mais vraiment très mauvais.
Je n'ai pas pu en boire plus de deux gorgées.
Comme quoi il ne faut pas toujours croire tout ce qui est écrit dans les livres. Car enfin, je me refuse à admettre que Fantômette ait si mauvais goût. Georges Chaulet a dû faire une petite erreur quand il a rédigé la biographie de l'héroïne, voilà tout...

vendredi 15 mai 2015

Un auteur accro aux portables ?

Ça se passe dans un monde peuplé de magiciens, de dragon, d'arbres gigantesques et de pierres miraculeuses. Bref, c'est de la fantasy, quoi. On se bat à l'épée, on voyage à pied, on s'éclaire avec des torches et on mange des animaux grillés sur des feux de camp. Mais voilà que deux personnages qui doivent sauver le monde (oui, bon, vous aviez déjà compris que ce n'était pas de la grande littérature, non ?) vont devoir partir en mission très loin l'un de l'autre. Or, ils ont besoin de rester en contact. Qu'à cela ne tienne : grâce à un procédé connu de lui seul, un personnage réussit à enchanter deux pierres plates de manière à ce que tout ce qui est écrit à l'encre magique sur l'une des deux apparaisse instantanément sur l'autre !

Autrement dit, dans ce monde fantastique médiévalisant, quelqu'un vient d'inventer les SMS.

jeudi 14 mai 2015

Préférences

— Moi, la personne que j'aime le plus de tout tout tout tout le monde, c'est Mouna, déclare Miss Thing One pendant le repas.
Oui, bon, on le saura.
— Et toi, Mr Thing Two ?
— Le Grand ! répond le gamin sans hésiter une seconde.
Je n'en doutais pas un instant. Le Grand exulte. Je me renfrogne. Et c'est alors que le Filou prend spontanément la parole :
— Moi, a y aime à Maman.

C'était juste pour avoir un rab de dessert, vous croyez ?
(Si oui, ça a marché) (j'ai complètement craqué) (espèce de petit fayot)

mercredi 13 mai 2015

Questions


- Pourquoi les Italiens parlent-ils systématiquement plus fort que les autres dans le train ? Quelqu'un devrait vérifier s'il n'y a pas un virus auditif qui s'est répandu dans tout le pays sans que personne ne s'en rende compte.

- Pourquoi certaines organismes peuvent-ils modifier le titulaire d'un contrat au téléphone en huit minutes (montre en main), du moment qu'on leur explique qu'on est l'héritier du titulaire précédent, et d'autres ne parviennent-ils à le faire qu'à la quatrième visite, en deux heures (montre en main, encore), et seulement si on leur apporte une liste de documents longs comme le bras, dont le plan cadastral, comme si la maison risquait d'avoir changé de place au moment de la mort de son précédent propriétaire ?

- Pourquoi ma grand-mère gardait-elle à la cave tant de choses qui ne pouvaient plus jamais lui servir à rien ? J'ai trouvé entre autres quatre cafetières hors d'usage (quatre !), des fenêtres accompagnées de leurs châssis, des vieux skis (mais pas assez vieux pour être accrochés au mur comme dans les gîtes de montagne), trois armoires démontées (en aggloméré), et un bidon encore plein de gasoil qui devait être utilisé pour une machine agricole disparue depuis bien longtemps.

- Pourquoi le technicien venu changer le compteur du gaz en mon absence a-t-il fermé l'arrivée du gaz au niveau du compteur, soit dans la rue, alors que celui-ci était déjà fermé à l'entrée de la maison ? J'ai mis plus de vingt-quatre heures à comprendre ce qui s'était passé, et par conséquence, j'ai pris une douche entièrement froide.

- Pourquoi les gérants de certains parkings préfèrent-ils faire pousser des fleurs sur les plate-bandes entre les places de voitures, plutôt que des arbres, alors que les fleurs demandent beaucoup plus d'entretien et ne peuvent pas faire de l'ombre ?

- Pourquoi les gens qui se rendent dans une administration en sachant qu'ils vont devoir attendre au moins une demi-heure n'emportent-ils pas un bouquin ? Franchement, ça me dépasse. Cela vaut aussi pour les gens dans le métro, ou dans la salle d'attente du médecin, ou même pour les malheureuses prostituées en mini-jupe sur le bord des routes.

- Pourquoi les sorciers ne divorcent-ils jamais ? Tous les couples de Harry Potter se sont formés extrêmement jeunes (entre 15 et 18 ans, en général), et sont toujours ensemble quelques dizaines d'années plus tard ; la seule exception, ce sont les couples mixtes formés d'un sorcier et d'un muggle (moldu), comme les parents de Voldemort ou ceux de Dean Thomas. Et même dans ces cas-là, il est question de séparation ou d'abandon, jamais de divorce. Le divorce n'existe-t-il pas chez les sorciers ?

dimanche 10 mai 2015

Parenthèse

Cette fois, j'ai prétexté une cave à vider, en vue de réaliser des travaux d'étanchéité. Et c'est vrai, je vais la vider, et il y a des montagnes de choses à trier et à jeter. Mais n'importe quelle excuse aurait fait l'affaire. Je pars, je file, je prends le train à 6h20 du matin, et je vais passer 48 heures dans notre maison de vacances. Une amie va m'aider pendant une journée. Il devrait faire très beau, au moins 27° selon la météo. Le jardin sera en fleurs. Il y aura sûrement déjà des cerises au marché. Je n'aurai aucun mal à trouver le temps de traduire mon chapitre quotidien. Je vais aussi passer onze heures dans le train (aller + retour), soit largement de quoi relire le dernier Harry Potter. Je ferai une grande balade lundi. Je dormirai jusqu'à 9h du matin, et ensuite j'irai boire un capuccino au café du village pour le petit déjeuner...
C'est bien simple, ça fait un mois que j'y pense tous les jours, surtout pendant les vacances scolaires. Il faut vraiment que je me trouve une excuse pour y aller plus souvent, l'année prochaine. Sans les gamins, bien sûr...

samedi 9 mai 2015

Super Fofo

Mais qui est donc cette créature dessinée en trente secondes par Darling sur la liste de courses du frigidaire, qui fait son marché avec son panier d'une main et écrit à la plume d'oie de l'autre ?



C'est Super Fofo !


Ça fait plaisir d'être reconnue à sa juste valeur. Du coup, pour une fois, je n'ai même pas râlé parce que je n'avais plus la place de noter ce qui manquait dans le frigo.

vendredi 8 mai 2015

Par le menu

Jeudi matin, le Grand :
— Maman, je peux aller chez mon copain après l'école, ce soir ?
— Oui, bien sûr.
— Et je peux l'inviter à dormir ici, ensuite ?
— Oui, mais si tu veux aussi l'inviter à dîner, dis-le moi suffisamment tôt.

Jeudi soir, à 18h40, il arrive avec le copain en question :
— Bonjour, maman ! On mange quoi, ce soir ?
— Je croyais t'avoir dit de me prévenir un peu à l'avance si vous vouliez dîner ici ! J'avais prévu un repas de restes, figure-toi. Et il n'y en a pas assez pour sept.
— On ne peut pas faire juste des pâtes au fromage et au jambon ?
— Si, mais sans fromage ni jambon : il n'y en a plus. On sera livrés demain. Bon, enfin, je peux toujours bricoler quelque chose...
— Euh, quoi, comme "quelque chose" ?
— Je ne sais pas, un risotto avec des légumes surgelés, une omelette... Pourquoi, tu as besoin de connaître le menu à l'avance ?
— Ben, parce que si tu me dis qu'on va manger des lasagnes ou un poulet avec des pommes de terre sautées, on reste ici, mais si tu prévois une salade ou des endives ou un truc du genre, on va plutôt aller manger chez ses parents et on reviendra après pour dormir ici.

Sur quoi ils sont repartis.

(Je cherche une conclusion rigolote, mais les mots me manquent...)

jeudi 7 mai 2015

Les enfants de la famille Fofo à Hogwarts (Poudlard)

Après mûre réflexion, voilà ce que je déciderais si j'étais le Sorting Hat (Choixpeau) :
- Le Filou, qui n'a peur de rien, et surtout pas de se faire mal en exécutant les cascades les plus téméraires, irait très bien chez Gryffindor (Griffondor) ;
- Miss Thing One, capable de réessayer encore et encore de faire quelque chose jusqu'à ce qu'elle y arrive (fermer son gilet, dessiner une étoile parfaite, couper sa viande avec un couteau, etc.), me semble parfaite pour Hufflepuff (Poufsouffle) ;
- Mr Thing Two, enfant assez brillant qui comprend tout au quart de tour et a une mémoire remarquable, trouverait tout à fait sa place chez Ravenclaw (Serdaigle) ;
- Et le Grand, dont le seul rêve est d'être riche et de réussir sa vie (sans se fatiguer), serait parfaitement adapté à Slytherin (Serpentard).

Un dans chaque maison, ça me semble parfait. Et puis comme ça, ils auraient moins d'occasion de se disputer, à part pendant les vacances.

(Oui, je suis encore en train de relire Harry Potter, comment avez-vous deviné ?)

mercredi 6 mai 2015

La notion du temps à cinq ans

Je réveille Mr Thing Two, et il me demande à brûle-pourpoint :
— Maman, c'est Noël, aujourd'hui ?

Une demi-heure plus tard, je les presse de s'habiller :
— Dépêchez-vous, il va bientôt falloir qu'on parte !
— Mais on n'a pas encore goûté ! proteste Mr Thing Two.
— Ce n'est pas le goûter, voyons ! C'est le matin, et le matin, on mange...
— Des pâtes ? hasard Miss Thing One.

A l'arrivée à l'école, je découvre qu'il y a eu un problème et qu'ils ne sont pas inscrits au centre de loisir pour l'après-midi. La mort dans l'âme (je commence à être sérieusement en retard sur mon planning de traduction), j'explique aux gamins que je viendrai les chercher en fin de matinée :
— Pour une fois, vous n'irez pas à la cantine, je viendrai avant.
— On ne fera pas la nuit à l'école, alors ? m'interroge Miss Thing One.

Quand je les récupère avant le déjeuner, Mr Thing Two m'annonce qu'il a faim :
— Moi aussi, dis-je. On va vite rentrer et je vais faire à manger.
— Mais ce n'est pas encore l'heure du dîner : on n'a pas pris la douche ! objecte Miss Thing One.

Et en fin de journée, au moment d'aller dormir, Mr Thing Two me demande :
— Demain, on va à l'école, maman ?
— Ah oui, demain, c'est jeudi. Par contre, le jour d'après, exceptionnellement (soupir), vous resterez à la maison.
— Parce que ce sera mardi, et que le mardi, il n'y a pas école !


Sur ce, je vous quitte : il est bientôt minuit, je vais donc aller faire la sieste.

lundi 4 mai 2015

La Foire de Paris

Samedi, journée passée intégralement au volant. Départ à 9h30, arrivée à 22h30, sous une pluie battante et en compagnie de quelques milliers d'autres Parisiens qui avaient décidés eux aussi, après avoir consulté la météo, que ce n'était pas la peine de prolonger le weekend ou les vacances.
Du coup, dimanche, j'ai annoncé que je prenais une journée de vacances. Je suis partie de la maison avant le déjeuner, pile au moment où Darling poussait des hurlements parce qu'il avait confondu la bouteille de rhum vanillé avec la bouteille d'huile d'olive, et que ses pâtes au thon avaient désormais la même odeur que des cannelés bordelais. Je suis revenue en arrière juste le temps de lui prouver que si on ajoutait quelques herbes et du sel, les gamins n'y verraient que du feu, et je me suis éclipsée. Et au terme d'une traversée de Paris qui m'a pris encore plus longtemps que la veille en voiture (mais cette fois, je pouvais lire ! Je continue à ne pas comprendre ceux qui préfèrent passer vingt minutes dans les bouchons que trois quart d'heures à bouquiner dans le métro...), je suis arrivée à la Foire de Paris. Je n'y étais jamais allée, donc je n'avais pas les idées très claires sur ce que j'y trouverais, mais comme il faisait plutôt moche et que rien ne me tentait au cinéma, c'était un bon moyen de me changer les idées et surtout de passer quelques heures loin de ma famille, qui me sortait un peu par les yeux après deux semaines de vacances et treize heures enfermés à six dans une cabine de 4 m².

Franchement, ça n'a pas été la révélation, dans le sens où je ne me suis pas juré d'y retourner tous les ans, mais je me suis plutôt amusée. Je me suis baladée dans les allées, et j'ai vu plein de trucs différents. Des piscines, dont certaines pleines, dont une avec un vendeur en maillot dedans. Des voitures, et pas beaucoup de vélo, mais aussi une voiture à pédales (ou un vélo familial, appelez ça comme vous voudrez) qui m'a bien plu. Toute une gamme de cosmétiques bio à la bave d'escargot, que j'ai poliment refusé d'essayer. Des tas de cheminées, et même un poêle à damiers multicolores que j'aurais bien acheté séance tenante si j'avais eu 12.000 euros en poche (heureusement, ce n'était pas le cas). Des bijoux, des chapeaux, des sacs. Un urinoir miniature à raccorder aux toilettes pour les messieurs qui font pipi debout, parce que "ceux qui salissent ne sont pas celles qui nettoient" (sans commentaire). Une scie flexible, avec deux poignées, un peu comme un fil à couper le beurre, qui permet de scier des branches difficilement accessibles, ou en hauteur, ou contre un mur, ou enterrées, bref, bien pratique (mon seul achat). Des lits relevables, ou pliables, ou escamotables. Des radiateurs à n'en plus finir. Des aliments exotiques. Et bien d'autres choses encore.
Mon seul regret, c'est que j'ai eu beau chercher, même parmi les stands les plus originaux, je n'ai pas trouvé d'ustensile de cuisine que je ne connaissais pas déjà...