samedi 30 juin 2012

Rêve récurrent

Cette nuit, j'ai rêvé que j'avais un accident de voiture. Pendant une fraction de seconde, je croyais que j'étais tombée dans un fossé, et puis je réalisais que c'était en fait un précipice de plusieurs dizaines de mètres de haut. Et que donc, c'était la fin. Pour de bon.
Ma première pensée (qui m'étonne moi-même) a été que j'allais rejoindre ma Nonna, ma grand-mère italienne. Ma seconde, que j'étais désolée d'infliger cette nouvelle terrible à ma mère.
Vous remarquerez que je n'ai pas songé une seconde à Darling ou à mes enfants. Et ce pour une raison bien simple : dans mes rêves, je suis TOUJOURS célibataire et surtout sans enfants. Les rêves que j'ai fait au cours de ma vie où apparaissent mes mômes se comptent sur les doigts d'une main. Ça m'a longtemps fait culpabiliser, et puis je me suis dit qu'en bonne mère indigne, j'avais probablement envie de me sentir responsable uniquement de moi-même pendant au moins quelques heures par jour.

À part sa fin tragique – car d'habitude je me réveille juste avant l'accident –, ce rêve de la voiture est un rêve récurrent chez moi, depuis très longtemps. Je le faisais même à l'époque où je n'avais pas encore mon permis, c'est dire. Le schéma est toujours le même : je suis au volant d'un véhicule dont je ne maîtrise pas la vitesse, uniquement la direction. Je peux plus ou moins choisir où je vais, mais je ne peux pas m'arrêter, ni ralentir, et je ne vois pas grand chose de ce qui se trouve devant moi. La voiture roule de plus en plus vite, mon champ de vision est très limité, et je sais que quoi que je fasse, je trouverai forcément la mort au bout de la course. La seule chose qui est en mon pouvoir, c'est conduire de mon mieux pour essayer de faire la meilleure trajectoire possible en blessant le moins de gens possible.

Une métaphore de la vie un peu triste, mais très vraie, non ?

4 commentaires:

  1. Finalement, c'est une chance, Fofo ! Quand ça m'arrivait, c'était toujours l'image de l'orphelinat qui surgissait en dernier... Au moins, tu évites ce stress-là !
    Camille

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  2. Belle métaphore en effet. Je crois que la signification de ce rêve est limpide. Tu as pensé à la Nonna puis à ta mère, ce qui est honorable. Moi dans la vraie vie, quand j'ai pensé mourir éjectée d'un manège, je n'ai pensé qu'au fait qu'on verrait ma culotte.

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  3. Camille, je savais bien qu'il y avait des femmes qui n'oublient pas systématiquement chaque nuit l'existence de leurs enfants. Tu me confirmes que ce n'est pas complètement normal ! (Mais c'est vrai, ça a des avantages...)

    Ficelleforever, j'ai envie de dire LOL (mais je vais me retenir).

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  4. J'essaie d'interpréter ton rêve :
    Si tu n'étais pas seule dans la voiture, tu pourrais demander de l'aide à ton passager.

    La voiture est un symbole positif : 1 mental uni face à des problèmes, 1 recul sur des événements, 1 volonté au volant, une interface de protection avec l'extérieur.
    La voiture (le chariot) est en général un symbole de maîtrise, de mouvement, et de réussite. Le contexte extérieur s'accorde à nos projets personnels qui avancent.

    Mais la voiture va vite, tu es seule, la trajectoire devient dure à contrôler, et l'habitacle empêche toute main tendue venant de l'extérieur. Les connotations positives de la voiture s'inversent dans le négatif.
    Ici le désir de contrôler seul, l'habitacle qui isole, le stress qui augmente et qui vous coupe de l'entourage : il faut savoir demander de l'aide.
    Savoir foncer et réussir les choses tout seul c'est très gratifiant, mais savoir ralentir demander de l'aide est aussi une qualité.

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    Quand j'étais enfant, j'ai eu aussi ces rêves où je bidouille la voiture des parents, et ensuite elle devient hors de contrôle.
    J'ai aussi eu un rêve positif où dans le désert, je prends en auto-stop 2-3 camarades de classes rencontrées en chemin par surprise. Et on est content dans la voiture, et je suis fier de conduire. Ce rêve, en souvenir, était un petit soulagement quand je passais le permis. Parce qu'alors conduire n'était pas du tout un plaisir, plutôt une collection de trouilles au bide, de chose à retenirs et d'erreur à ne pas commettre sous le regard du passager de droite.
    Mon frère m'avait expliquer que le plaisir de conduire venait après le permis.

    Et "savoir conduire" a mobilisé les mêmes peurs, les mêmes sensations, que la peur de ne pas arriver à lire quand j'étais au CP. Quand on éprouve de la difficulté, lors d'un apprentissage dont on sait qu'il est un "tournant" -:D- de la vie.
    Même si j'ai embouti la voiture de mes parents, que ma voiture d'occasion a lentement agonisé sous mes mains (avant d'être réparé), maintenant je suis confiant et je peux dire "je sais conduire" et j'aime ça et c'est une vraie sensation de liberté. Rien que l'idée que je sais conduire.
    ... mais pas encore faire les créneaux.

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