dimanche 1 juillet 2012

Football féminin

La semaine du football féminin se termine aujourd'hui.
Comment ? Vous ne saviez pas que c'était la semaine du football féminin ? Vous n'avez pas vu les retransmissions de matchs à la télé, les affiches dans le métro, les inombrables articles dans la presse ?
Non ?
Ah bon.
Moi non plus.

Du coup, j'imagine que vous ne saviez pas non plus que durant l'été 2010, lorsque "la France" toute entière était "déshonorée" à cause d'une sombre histoire de bus (heu, pardon ? Je suis censée me sentir concernée ?), les BleuEs faisaient un parcours presque sans faute lors des matchs de qualification pour la coupe du monde de football féminin 2011. Coupe du monde qu'elles ont terminé en quatrième place (derrière le Japon, les Etats-Unis et la Suède, au cas où ça vous intéresserait).
Mais bon, apparemment, il vaut mieux être déshonoré par des hommes que valorisé par des femmes, car à ma connaissance, cette nouvelle n'a pas fait la une des journaux.

J'avais déjà trouvé ça rigolo, en 1998, lors de la victoire de l'équipe française (masculine, hein : quand on ne précise pas, c'est qu'on parle des hommes), d'entendre tout le monde répéter la bouche en cœur que c'était formidable que cette victoire soit due à une équipe "black-blanc-beur" qui représentait enfin toute la France, y compris les minorités. Les minorités, peut-être, mais pas la majorité, puisque le "deuxième sexe" comprend plus de 51% de la population française. Mais bon, ce n'est qu'un détail.

Rendons donc grâce à la FFF de vouloir rappeler aux sportifs professionnels, amateurs, ou en pantoufles, que les femmes aussi savent taper dans un ballon. Enfin, uniquement à ceux qui visitent leur site au moins une fois par semaine, bien sûr, car sinon, le message risque fort de ne pas être parvenu jusqu'à eux.

Et maintenant que la semaine se termine, place au vrai foot. Tous et toutes devant la télévision ce soir pour la finale ! Vous êtes pour les Allemands ou pour les Coréens, vous ?


(Oui mais non mais on est bien d'accord que je m'intéresse à peu près autant au football qu'au tricot acrobatique à rame, et que je ne regarderais pas davantage les matchs s'ils étaient disputés par des femmes – ce serait d'ailleurs ridicule, exactement l'équivalent de ce que je reproche au spectateur macho de base, incapable de se projeter dans des personnes de l'autre sexe. Simplement, s'il est un domaine où l'égalité est à la traîne, encore plus que la politique, c'est bien le sport, et il me semble assez révélateur que le seul sport qui rassemble vraiment beaucoup de monde soit à ce point masculinisé. Une immense majorité de spectateurs préférerait regarder la finale Portugal / Somalie de ce soir plutôt qu'une finale féminine France / Argentine, et la couleur des joueurs n'inquiète plus grand-monde. Une preuve de plus que le sexisme est encore plus ancré dans les mentalités que le racisme...)
(Je précise tout de même que ce billet n'est nullement une attaque contre ceux qui ont prévu de regarder la finale Pérou / Papouasie, hein. Je vous souhaite une très bonne soirée !)


3 commentaires:

  1. J'applaudis des mains, des pieds et de tout ce qui peut applaudir !
    J'en ai marre qu'on fasse les gros titres sur les mecs nuls et rien sur les filles qui font de super-résultats ! C'est pas pour ça que je regarderai les filles, parce que le foot ne m'intéresse pas plus que ça, c'est juste pour le principe.
    Je déteste carrément le foot tel qu'on nous le montre le plus souvent à la télé ou dans les journaux, avec cette débauche de fric et de testostérone mal placée, ces simulateurs (avant, je croyais que c'était en pratiquant le judo qu'on apprenait à tomber) et autres mauvais joueurs à l'individualisme forcené, un comble pour un sport estampillé "collectif". Quitte à, je préférerais voir plus de matchs de hand ou de volley, par exemple. Enfin, tous les sports où on a des équipes excellentes, peu importe le sexe.

    Par contre, j'ai trouvé génial le match d'hier dans mon village, entre deux équipes tout à fait locales de 9 joueurs âgés de 6 à 66 ans (d'accord, en vrai c'était 7 à 64, mais les chiffres sont moins rigolos) qui ne se prenaient pas pour des stars, même les pros - anciens ou futurs, selon l'âge. Filles et garçons mélangés. On a échangé les gardiens entre les deux mi-temps pour équilibrer un peu le jeu, histoire de faire 4-4 au lieu de 8-0, mais le microbe de 7 ans qui a encaissé les 8 buts a aussi réalisé deux arrêts splendides, si on tient compte du rapport entre sa taille et celle des cages). Et ça s'est terminé par une séance de tirs au but où la taille du gardien a été adaptée à celle du buteur. Après quoi, la municipalité a offert un coup à boire à tous les vaillants joueurs, puisque c'est nous qui avons gagné !

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  2. Ah oui, un match entre des équipes mixtes de tout âge, ça doit être super sympa ! Moi aussi je serais volontiers allée voir ça.

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  3. Très bon billet.

    Je ne m'intéresse pas du tout au foot.
    Comme tout le monde j'ai essayé de comprendre un peu les règles, de suivre quelques match de coupe du monde. Et pourquoi pas voir des copains jouer, ou jouer moi-même un jour, qui sait.

    Pour l'aspect grands spectacle je suis complètement largué, tout est tellement disproportionné.
    La fièvre des coupes de chépakoi, la fureur dans les stades, la ferveur sur les canapés, les sentiments patriotiques un peu navrant, ça me dépasse complètement. (je suis juste content de voire des gens heureux quand leur équipe gagne).
    Le stade au-dessus, avec l'argent astronomique (joeurs, club, merchandising, pubs avec les stars du ballon), les émissions de commentateurs et journalistes sportifs, les pubs, c'est encore plus portnawak pour moi.

    Je regarde le succès du foot comme le succès des émissions comme "secret story". Les goût et les couleurs si les spectateurs y trouvent leur compte pourquoi pas. J'ai parfois l'impression que le foot remplace la politique dans la tête des gens : une cause à défendre, des combats, des héros, mais avoir le cerveau laisser au vestiaire et des médailles en chocolat.

    Je trouve normal -mais encore bizarre- que des chanteurs superstar gagnent des millions, mais des sportifs de haut niveau c'est étrange pour moi. Même si ça doit procéder du même phénomène de projection dans la tête des spectateurs.
    Je trouve exagéré les vertus de "catharsis de sentiment guerrier", de rencontre interculturelle quasi diplomatique, de valeur fraternelle du foot.

    Le succès du foot, que je trouve disproportionné, semble en dire long sur notre société. Je n'y vois pas une fenêtre sur le monde, l'autre, etc. juste une voix de garage.
    Ou alors je ne vois pas qu'il s'agit du plaisir simple d'être en vie, au travers du sport. Une occasion de joie. Et qu'au fond, tout ce qui vient après, même "tel pays a battu untel", on s'en fout, et ce n'est pas à analyser.

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