mardi 5 juin 2012

Cappuccino

On me demandait l'autre jour dans les commentaires comment faire pour boire un bon cappuccino, de préférence à un prix raisonnable. Ayant fait de longues recherches  sur le sujet, je vais partager mes grandes connaissances et ma sagesse infinie avec vous. Non, ne vous prosternez pas, ce n'est pas la peine, j'ai su rester modeste.

Alors, pour un cappuccino, il faut :
- du bon café
- du bon lait
Jusque là, tout va bien, du moins j'espère.

Le bon café (j'insiste sur "bon") peut être un espresso, fait avec une vraie machine à espresso si vous avez plein de sous et de la place dans votre cuisine, ou une cafetière italienne, ou éventuellement une machine à Nespresso (mais c'est pas écolo) (et c'est beaucoup plus cher) (mais c'est plutôt bon) (et très rapide) (bref, c'est vous qui voyez).
N'essayez pas de faire un cappuccino avec un café sorti d'une cafetière électrique, ou vous irez en enfer. Dans le dernier cercle.

Le lait doit être du lait entier (si vous prenez du lait écrémez pour des histoires de ligne à garder, vous finirez aussi en enfer) (mince, peut-être, mais en enfer) (réfléchissez-y à deux fois), frais si on en a sous la main ou si on habite à la campagne près d'un troupeau de vaches, chauffé au préalable (indispensable) (je vous jure que ce n'est pas qu'une question de température, ça change l'alchimie, le goût, tout ça). On doit le faire mousser avec le Bamix, ou avec la petite patte de la machine à espresso, ou avec un fouet à lait (mais pas le Bodum en verre, il est trop fragile, et en plus il ne va pas sur le feu, c'est idiot) (puisqu'il faut faire chauffer le lait, je le répète) (et pas au micro-ondes, sinon vous irez en enfer) (ah oui c'est une recette très dangereuse pour le salut de votre âme).


La recette consiste donc à faire chauffer le lait, puis le faire mousser, puis y verser un espresso bien serré. Éventuellement, on peut saupoudrer d'un peu de cacao non sucré, mais pas trop, car ça fait retomber la mousse. Contrairement à ce qu'on croit, c'est loin d'être systématique en Italie, au contraire.

C'est donc une recette plutôt simple, vous en conviendrez, surtout si on est bien équipé.

Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi n'ai-je jamais réussi à boire un cappuccino convenable en France ? Alors qu'en Italie, même sur une aire d'autoroute ou chez IKEA, il est presque toujours excellent ?
Aucune idée. Probablement pour la même raison qui fait que, dès qu'on a passé les Alpes, les croissants deviennent infects. Une histoire de pression atmosphérique, de température de condensation, de troposphère. Ou pas.

Quoi qu'il en soit, si vous êtes, comme je l'ai longtemps été, à la recherche du petit-déjeuner idéal, croissant + cappuccino, sachez que vous ne le trouverez jamais dans un restaurant, que ce soit avant ou après le tunnel de Fréjus. Il ne vous reste plus qu'à le préparer vous-même... ou à venir me rendre visite !

7 commentaires:

  1. Je vais directement en enfer: j'aime ni le café ni le lait!!!!!!!

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  2. Merci pour toutes ces explications. J'ai justement du lait entier dans le placard, je vais essayer avec ma machine(d'habitude j'utilise du lait demi-écrémé. Je n'irai qu'à moitié en enfer?).
    Pas de bons croissants en Italie, faut toujours qu'ils gâchent tout avec des parfums, ou de la crème ou de la confiture. Les seuls bons que j'ai mangés, c'était à Venise, dans un bar à côté de l'auberge de jeunesse: petit déjeuner tous les matins avec un cappuccino à tomber et un croissant à la crème délicieux.
    J'ai bu pas mal de cappuccini en Italie et je n'ai encore jamais vu quelqu'un mettre du chocolat dessus.

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  3. Pareil que Anne. PAs de café par chez moi... Ceci je note l'invitation je mangerai les croissants ;-)

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  4. Tu devrais rappeler tes origines italiennes pour renforcer l'argument d'autorité.

    Un grand merci :)

    J'ai une question ficellienne : que font les restaurateurs du lait entier restant?

    J'ai ma théorie pour le café en France.
    Il me suffit de repenser à la différence de qualité de thé/café qu'on trouve en supermarché, et celle en boutique spécialisée.
    Même si certains vont argumenter à propos de Lipton et cie, je trouve que les boutiques sont un univers différent. Plein de choix, d'arôme, et de qualité.
    Et c'est criant pour le café.
    Je pense que les restaurateurs français se contrefoutent de la qualité de leur café (variété, torréfaction, moulu récemment). Tant que c'est noir avec de la caféine ils le servent.
    Le thé et le café sont des matières premières pas chères (on n'est plus au moyen-age), et je préfère payé mon petit luxe et acheter en boutique.
    Je soupçonne les marques de supermarché de café de lisser le goût pour plaire à tout le monde. C'est l'effet "du plus petit dénominateur du goût commun". (Après... je n'ai pas tout essayé, on trouve aussi du bon en supermarché, comme le cacao Van Hutten)

    Côté croissant...
    A Francfort, au point de rendez-vous du covoiturage, direction France, j'avais pris un croissant. Oui, j'avais trouvé "marrant" qu'ils proposent des croissants chez McDonald.
    Oh p*tain... C'était "bon", mais malheureusement ils avaient comme rajouté de l'huile, à une spécialté qui est d'office à 50% de beurre.
    Dans la voiture, où une ancienne odeur de vomi, aigrelette, se dégageait des tissus. J'ai du faire un effort pour rester digne à côté de la ravissante brésilienne à ma droite.
    Le croustillant. Chez McDo ils avaient cherché une feinte pour assurer le caractère croustillant en dépit de la production à la chaîne.
    La levure. Je pense que la levure qui fait monter la pâte c'est tout un savoir faire, c'est un degré de complication supplémentaire.

    En Autriche, ils sont aussi réputés pour leur culture du café. Je me demande ce qu'un italien pourrait raconter.
    Et finalement, avec leurs viennoiseries, on peut les croire compétents. Et voilà peut-être là l'enclave magique où l'on peut déguster un bon cappuccino avec un bon croissant ?!?

    J'adore les cafetières bialetti. Autant je me méfie d'accumuler plein d'ustensiles de cuisine, autant les cafetières Bialetti je craque. Ce sont même des objets d'art pour moi.
    C'est le tiercé gagnant philosophique : le bien, le beau, et le bon (miam!) réunis.
    Quand je m'équiperais, avec une plaque d'induction déménageable, je choisirai -si ça existe- une bialetti qui fait des tasses pour 1-4.

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  5. Anne et MamanKoala : ah, mais on est tout à fait libre de ne pas aimer le café ou le lait ! Ceux qui iront en enfer, ce sont ceux qui mélangent un café aqueux avec un lait sans goût, le recouvrent d'un peu de mousse ou même de crème chantilly (!!!), ajoutent de la poudre sucrée vaguement chocolatée, et appellent ça "cappuccino".

    Ci-san : en fait, on peut trouver de bonne viennoiseries en Italie. Simplement,ça ne ressemble ni de près ni de loin à nos croissants à nous, voilà tout.

    Julien : tu as raison, j'ai oublié de préciser que le café lui-même doit être un bon café, pas la première poudre noire venue. Mais je soupçonne que la qualité du lait compte encore plus. J'en ai bu un hier avec du lait qui était non seulement entier et frais, mais d'une excellente marque, et celui que je fais à la maison avec du lait pourtant bio et entier ne lui arrivait pas à la cheville.

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  6. Je pense qu'on confond souvent "cappuccino" et "café liégois".
    De toute façon, j'irai en enfer pour d'autres raisons que le café. Quelque part entre le sixième et le septième cercle.

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  7. Pas le troisième ? Tu es sûre ?

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