dimanche 17 septembre 2017

Premier atelier vélo

Hier, j'ai enfin fait quelque chose que je voulais faire depuis des mois, voire des années : j'ai pris mon courage et mon vélo à deux mains, et je suis allée m'inscrire à l'atelier vélo le plus proche de chez moi (c'est-à-dire à quelques kilomètres, quand même). Pour ceux qui ne connaissent pas, un atelier vélo, c'est un atelier géré par des bénévoles où on va réparer son vélo soi-même, avec l'aide et les conseils de ceux qui s'y connaissent mieux que vous, et avec le matériel à disposition.

Je n'y connais RIEN en mécanique cycliste. Mais vraiment rien. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai acheté un vélo "hollandais", c'est-à-dire avec les vitesses intégrées dans le moyeu (ne croyez pas que je sache ce que ça signifie, j'ai appris la formule par cœur) et pas de chaîne visible, donc quasiment aucun entretien et aucun risque de dérailler. Sauf que tout est dans le "quasiment". Des fois, surtout au bout de quelques années, ça grince, ça chuinte, ça couine. Ou alors le pneu se dégonfle, et on en conclut qu'il faut le changer ("Mais non, juste la chambre à air", me disait-on. "Ah bon, c'est pas la même chose ?" m'étonnais-je...) Ou alors un câble pendouille, et on se dit qu'il faut sans doute mieux le rattacher, à tout hasard : il pourrait servir à quelque chose. Ou alors le vélo se met à faire des zigzags, et ça rallonge les trajets...

Jusqu'ici, pour tous ces trucs-là, j'allais chez mon vélociste préféré, qui me remettait ma monture d’aplomb en deux temps trois mouvements, en me facturant moins d'argent qu'il n'en faut pour se payer un bon repas au resto. Sauf que des fois, quand il me disait "Ben c'est normal que le vélo fasse des zigzags, la roue est voilée, vous n'aviez pas remarqué ?", je me sentais un peu ridicule (d'autant plus que j'ignorais ce qu'il voulait dire par là) (un voile ? Ou ça, un voile ?). Et puis l'année dernière, mon vélociste a déménagé, et il n'y en a plus nulle part autour de chez moi. Et comme j'aime bien faire des trucs manuels, parfois, je me suis dit que j'allais apprendre à me débrouiller sans lui.

Bref, atelier vélo.
Je ne connaissais rien de rien à la manière dont un vélo fonctionne, vous disais-je. Je suis restée trois heures là-bas. Et quand j'en suis ressortie, mon vélo était comme neuf, et j'étais devenue si calée que j'aurais pu prendre la place de mon ex-vélociste.


Vous m'avez cru ?
Vous n'auriez pas dû : c'était une blague.

J'ai très vite compris que non seulement le bénévole était débordé, mais aussi que le côté "vitesses dans le moyeu" de mon vélo hollandais était trèèèèès largement au-dessus de mes maigres capacités. J'ai vaguement tenté de retirer des trucs superflus sur ma bécane, mais quand je n'ai même pas réussi à ôter la lampe arrière cassée depuis trois ans, j'ai renoncé. Je suis allée aider une fille qui s'y connaissait aussi peu que moi et qui ne m'avait strictement rien demandé, et même si elle a été un peu surprise de mon intrusion, nous avons bien ri, mais à force de quémander des conseils, nous avons aussi réussi à redresser sa roue, et j'ai appris des tas de trucs sur la métaphysique des rayons de roues de vélo. Et puis après, on m'a collé entre les mains un vieux vélo hors d'état et j'ai entrepris de le démonter.
Hier, pour la première fois de ma vie, j'ai démonté un dérailleur.
Je vous jure.
En prime, maintenant, je sais ce qu'est un dérailleur.
J'ai même réussi à retirer la chaîne qui pendouillait au bout, à l'aide d'un drôle d'outil dont j'ai oublié le nom et que j'ai cassé illico mais après le bénévole l'a réparé donc tout va bien.

Je suis rentrée chez moi fière comme si j'avais inventé les tournevis, bien décidée à y retourner à la première occasion. Peut-être même avec un vélo à moi en mauvais état (j'en ai récupéré un exprès pour ça, et il n'a PAS les vitesses dans le moyeu, ouf). J'ai raconté à toute ma famille ce que j'avais fait, mais ils s'en fichaient complètement et n'ont été impressionnés que par mes mains noires comme du cambouis même après cinq lavages au savon et trois autres à l'eau de javel. Mais je prendrai ma revanche un jour. Quand les gamins seront grands et qu'ils viendront me voir avec leur propre vélo parce qu'il y a un câble de rayon débranché dans le guidon de leur moyeu et que MOI, je saurai ce qu'il faut faire, ils rigoleront moins...

6 commentaires:

  1. Du coup tu sais redresser une roue de vélo voilée? Ca je rèèèève de savoir le faire ;-)

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    1. Disons que je commence à avoir une petite idée de la manière dont il faut s'y prendre... Mais j'ai bien l'intention d'en savoir plus d'ici quelques semaines !

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  2. vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé vélo volé voilé...

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  3. Tu parles de vélo avec vitesses au moyeu, c'est justement ce que je voudrais m'offrir ! Je pars sur le modèle Elops 920 de Décathlon, un vélo style hollandais avec 7 vitesses au moyeu. J'ai essayé ce système lors d'une journée à l'île d'Arz le mois dernier et j'ai été conquise. Le vélo que j'ai actuellement a les vitesses au dérailleur, et franchement ça me saoule. Je suis une quiche en mécanique, moi aussi... mais ici aussi il y a des ateliers vélo qui fleurissent un peu partout, donc ce n'est pas impossible que j'y participe un jour !
    En attendant ledit Elops 920 n'est plus disponible depuis quelques semaines, alors je dois patienter. Victime de son succès, peut-être ?

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  4. « Quand les gamins seront grands et qu'ils viendront me voir avec leur propre vélo (…)je saurai ce qu'il faut faire, ils rigoleront moins... »


    Ma Chère, vous rêvez éveillée, quand vos gamins seront grands ils auront des véloV : des vélo volants à batterie subatomique.
    I love Elon Reeve Musk !

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  5. Bravo Fofo !
    Ici aussi nous faisons nos ateliers bricovélo tous les 2 ou 3 mois (pas d'atelier permanent, on fait ça chez un adhérent qui est réparateur de vélo et qui nous prête ses murs, ses outils, et même son savoir-faire!).
    Ca a de plus en plus de succès. Ce matin, c'était la première de la rentrée et nous avions du monde (enfin tout est relatif!).
    Réparer et maintenir en état son vélo est somme tout à la portée de tous et toutes... Cela dit, je me pose parfois des questions (notamment quand j'ai du expliquer hier que la pédale permet de transmettre l'effort le plus important lorsqu'elle est à l'horizontale et non pas à la verticale!)
    Plus sérieusement, n'importe qui peut totalement le faire à condition de le vouloir. C'est tout l'intérêt des ateliers vélos.
    Pour la boite de vitesse dans le moyeu, c'est vrai que c'est à la limite de ce qu'un bricoleur, même averti, peu faire. Cela dit, ça ne réclame normalement qu'une vidange tous les 2 ans (ça me rappelle d'ailleurs qu'il faut que je la fasse!)

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