Vendredi, 13h, l'heure où je prépare souvent quelque chose (des crèmes dessert, un gâteau pour le goûter, la sauce pour les lasagnes du soir, du pain, et surtout des petits gâteaux) avant de me remettre au boulot. Ah, tiens, il me reste quatre blancs d'oeufs qui attendent depuis une semaine dans le frigo, il serait temps d'en faire quelque chose. Des financiers, par exemple.
Sauf que je n'ai plus de farine. Comment ai-je pu en arriver là ? On va m'en livrer sept kilos dans quatre heures, mais pour l'instant, que pouic.
Que peut-on faire pour le goûter avec des blancs et sans farine, à part des meringues ?
Je sais : des macarons.
Allez, on y va. Mais j'ai encore à vérifier des termes de boxe, de cinéma, et pleins de noms de personnages russes (qui s'orthographient différemment selon les langues) (il m'a fallu bien 20 minutes pour trouver que Pecorin, c'était Piétchorine, par exemple), donc j'ai peu de temps à disposition. Alors on va dire que :
- on ne va pas mixer les poudres, et encore moins les tamiser ;
- on va faire une meringue française (normale, quoi) et pas italienne (avec thermomètre, sirop de sucre etc.)
- on va mélanger rapidement et ne pas trop se casser la tête à "macaronner" ;
- on ne va pas trop se soucier des grumeaux ;
- on va utiliser une grosse douille dans la poche à douille, pour que ça aille plus vite (et pour que lesdits grumeaux ne la bouchent pas) ;
- on va faire cuire ça en même temps que les crèmes dessert, en choisissant un thermostat intermédiaire ;
- on va les coller avec de la confiture au lieu de se lancer dans de la ganache ou du caramel au beurre salé.
A votre, avis, le résultat ?
Eh ! bien, vous vous trompez,, ils étaient parfaits. Enfin, peut-être pas impeccables, mais suffisamment beaux, sans craquelures, avec une belle collerette, bien lisses, tout ça. Et délicieux, de surcroît.
Je n'en reviens toujours pas moi-même.
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
samedi 9 mars 2013
jeudi 7 mars 2013
Histoires de bisous
Mr Thing Two regarde "Minuscule". A un moment donné, un escargot s'approche amoureusement d'un congénère en faisant moult bruits de bisous. Réaction immédiate du gamin :
— Oh, c'est sa maman !
Je me suis sentie visée, je l'avoue.
(Le fait qu'ensuite, l'objet des assiduités du premier escargot tourne le dos et s'en aille – littéralement – ventre à terre l'a conforté dans son idée : "Oh, l'est pati ! I veut pas fait bisou maman !")
— Oh, c'est sa maman !
Je me suis sentie visée, je l'avoue.
(Le fait qu'ensuite, l'objet des assiduités du premier escargot tourne le dos et s'en aille – littéralement – ventre à terre l'a conforté dans son idée : "Oh, l'est pati ! I veut pas fait bisou maman !")
mercredi 6 mars 2013
Piège final
Ce matin, il ne me reste plus que dix pages. J'accélère l'allure. Je passe au trot. Ça sent l'écurie. 279 pages en tout, et j'ai bientôt fini !
Début d'après-midi. Plus que cinq pages. Je veux absolument terminer aujourd'hui, pour peaufiner ces dernières pages demain et faire toutes mes recherches d'ici ce weekend. J'avance au galop, à présent. Les fautes de frappes se multiplient, mais je m'en fiche, le correcteur de Word s'en chargera.
16h. Plus que trois ou quatre paragraphes. Je n'irai pas goûter tant que je n'aurais pas terminé. Je suis tellement contente d'en venir à bout !
Plus que dix lignes.
Plus que deux phrases.
Plus que deux mots.
Et là, paf, le coup de massue. Mon personnage, qui sait qu'il va mourir quelques minutes plus tard, termine sa lettre à son fils par une salutation, juste avant de signer. Un mot tout simple, courant, en gros l'équivalent de "Bye" en anglais.
Au revoir ? Ridicule. Il ne se reverront pas. D'ailleurs, l'auteur n'a pas choisi ce mot, qui existe dans sa langue.
Adieu ? Absurde. Ce n'est pas non plus le mot qu'a choisi l'auteur. Et mon personnage est résolument athée.
Salut ? Grotesque. C'est un vieux monsieur vénérable qui écrit. Et en français, on ne termine pas une lettre formelle par "Salut". Pourquoi pas "lol, bisou", pendant qu'on y est ?
Alors ? Bien à toi ? Je t'embrasse ? Bonsoir ? Bye-bye ? A + ?
Finalement, je crois que je vais aller prendre mon goûter avant d'avoir complètement terminé.
Début d'après-midi. Plus que cinq pages. Je veux absolument terminer aujourd'hui, pour peaufiner ces dernières pages demain et faire toutes mes recherches d'ici ce weekend. J'avance au galop, à présent. Les fautes de frappes se multiplient, mais je m'en fiche, le correcteur de Word s'en chargera.
16h. Plus que trois ou quatre paragraphes. Je n'irai pas goûter tant que je n'aurais pas terminé. Je suis tellement contente d'en venir à bout !
Plus que dix lignes.
Plus que deux phrases.
Plus que deux mots.
Et là, paf, le coup de massue. Mon personnage, qui sait qu'il va mourir quelques minutes plus tard, termine sa lettre à son fils par une salutation, juste avant de signer. Un mot tout simple, courant, en gros l'équivalent de "Bye" en anglais.
Au revoir ? Ridicule. Il ne se reverront pas. D'ailleurs, l'auteur n'a pas choisi ce mot, qui existe dans sa langue.
Adieu ? Absurde. Ce n'est pas non plus le mot qu'a choisi l'auteur. Et mon personnage est résolument athée.
Salut ? Grotesque. C'est un vieux monsieur vénérable qui écrit. Et en français, on ne termine pas une lettre formelle par "Salut". Pourquoi pas "lol, bisou", pendant qu'on y est ?
Alors ? Bien à toi ? Je t'embrasse ? Bonsoir ? Bye-bye ? A + ?
Finalement, je crois que je vais aller prendre mon goûter avant d'avoir complètement terminé.
mardi 5 mars 2013
R.A.S. (désolée)
J'ai donc téléphoné à mon fournisseur d'accès internet, le ventre noué. A tord. Le temps d'attente était raisonnable ; l'opératrice qui m'a répondue s'est montrée aimable ; elle ne m'a pas posé de questions idiotes comme "Avez-vous vérifié que le câble du modem était branché ?", elle a fait un "test à distance" qui a pris deux minutes, et elle en a conclu qu'il fallait que je me rende dans la boutique la plus proche pour faire changer mon modem gratuitement. A ma demande, elle m'a même donné les adresses, puisque je ne pouvais pas les chercher sur Internet, forcément.
C'est ainsi que j'ai découvert que par chance, il y avait une de ces boutiques à quelques minutes de chez moi à peine, tant et si bien que j'ai pu m'y rendre quasiment dans la foulée.
Dans la boutique, je suis tombée sur une personne charmante, qui m'a échangé le modem sans faire d'histoires, et m'a même remis une attestation de retour affirmant que j'avais aussi restitué un certain nombre de choses que j'avais omis d'apporter (essentiellement des câbles divers et variés).
Dans la foulée, elle m'a appris que contrairement à ce que je croyais, je pouvais avoir le câble dans ma nouvelle maison, et que je n'aurais donc pas besoin de changer de fournisseur au moment de mon déménagement, ni d'adresse email, ce qui m'ôte une belle épine du pied.
Ajoutez à ça qu'un voisin a gardé les Things plus d'une heure au square ce matin pour que je puisse bosser ; que sa fille, que j'ai gardée en échange cet après-midi, s'est très bien comportée ; que les enfants ont tous fait la sieste pendant deux heures, ce qui était inespéré ; que j'ai bien avancé ma traduction ; que mon gratin de chou-fleur n'était pas brûlé, cette fois ; et que j'ai reçu un gros chèque inattendu...
...et vous comprendrez à quel point j'étais furieuse en fin d'après-midi.
En effet, moi qui m'étais réjouie à l'avance de vous raconter mes mésaventures, qu'allais-je bien pouvoir bloguer ?
C'est ainsi que j'ai découvert que par chance, il y avait une de ces boutiques à quelques minutes de chez moi à peine, tant et si bien que j'ai pu m'y rendre quasiment dans la foulée.
Dans la boutique, je suis tombée sur une personne charmante, qui m'a échangé le modem sans faire d'histoires, et m'a même remis une attestation de retour affirmant que j'avais aussi restitué un certain nombre de choses que j'avais omis d'apporter (essentiellement des câbles divers et variés).
Dans la foulée, elle m'a appris que contrairement à ce que je croyais, je pouvais avoir le câble dans ma nouvelle maison, et que je n'aurais donc pas besoin de changer de fournisseur au moment de mon déménagement, ni d'adresse email, ce qui m'ôte une belle épine du pied.
Ajoutez à ça qu'un voisin a gardé les Things plus d'une heure au square ce matin pour que je puisse bosser ; que sa fille, que j'ai gardée en échange cet après-midi, s'est très bien comportée ; que les enfants ont tous fait la sieste pendant deux heures, ce qui était inespéré ; que j'ai bien avancé ma traduction ; que mon gratin de chou-fleur n'était pas brûlé, cette fois ; et que j'ai reçu un gros chèque inattendu...
...et vous comprendrez à quel point j'étais furieuse en fin d'après-midi.
En effet, moi qui m'étais réjouie à l'avance de vous raconter mes mésaventures, qu'allais-je bien pouvoir bloguer ?
lundi 4 mars 2013
STOP !
CONNEXION EN RADE STOP SOUPÇONNE MODEM STOP ACCÈS TRÈS
DIFFICILE À TOUS SITES STOP JE PERDS DES HEURES STOP QUASI IMPOSSIBLE DE
VÉRIFIER SI IL Y A UN DELTA À CHICAGO STOP ET MILLE AUTRES RECHERCHES À FAIRE
POUR TRAD STOP ET NE PARLONS PAS DES COMMANDES DE BILLETS DE TRAIN OU SURGELÉS
OU MEUBLES STOP VA FALLOIR QUE J'APPELLE MON FOURNISSEUR STOP PAR EXEMPLE
DEMAIN JOUR DE GRÈVE À LA CRÈCHE STOP REVIENDRAI VOUS DIRE SI J'AI SURVÉCU STOP
SI REVIENS PAS PRIEZ POUR MON ÂME STOP
(Oulà, c'est dur à lire, hein ?)
samedi 2 mars 2013
Dégonflé
C'est l'histoire d'une femme qui essaie depuis un temps fou de
gonfler un ballon de baudruche ; enfin, le ballon s'arrondit légèrement,
la femme souffle dedans, timidement, puis s'enhardit un peu, commence à y
croire, à espérer, et au moment où le machin en plastique mou ressemble presque à un ballon, pas à un vrai ballon bien gonflé, non, mais à un
petit début de ballon rond, quelqu'un sort une aiguille, et...
Mais jugez plutôt :
Hier soir, en allant récupérer mes enfants à la crèche, je croise la vice-directrice, qui me demande comment je vais.
— Bien, merci. Rendez-vous compte, personne n'est malade en ce moment à la maison !
— Pourvu que ça dure !
— En effet. Je crois que c'est la première fois depuis les vacances de la Toussaint que mes quatre enfant ont TOUS fréquentés la crèche ou l'école TOUS les jours cette semaine, du lundi au vendredi. J'ai eu cinq jours de travail, une semaine complète ! Bon, le Grand était là mercredi, bien sûr, mais il a passé la journée à lire Bilbot le Hobbit et ne m'a pas dérangée. La première semaine "normale" depuis la Toussaint, peut-être même depuis la rentrée !
— Ne vous en faites pas, ce ne sera sûrement pas la dernière !
— Oui, j'espère qu'il y en aura d'autres... La semaine prochaine, c'est les vacances pour le Grand, mais même si je travaille mieux quand je suis seule, c'est tout de même celui qui me gène le moins... Si seulement j'arrivais à garder ce rythme de travail, je finirais même par rattraper mon retard !
— Ah, à ce propos, je voulais vous prévenir : il va y avoir une grève, mardi. La section des moyens sera ouverte, mais ça ne vous concerne pas, bien sûr. Celle des bébés et celle des grands seront fermées. Je suis désolée.
(Pas grave, je vais me racheter un stock de ballons, voilà.)
Mais jugez plutôt :
Hier soir, en allant récupérer mes enfants à la crèche, je croise la vice-directrice, qui me demande comment je vais.
— Bien, merci. Rendez-vous compte, personne n'est malade en ce moment à la maison !
— Pourvu que ça dure !
— En effet. Je crois que c'est la première fois depuis les vacances de la Toussaint que mes quatre enfant ont TOUS fréquentés la crèche ou l'école TOUS les jours cette semaine, du lundi au vendredi. J'ai eu cinq jours de travail, une semaine complète ! Bon, le Grand était là mercredi, bien sûr, mais il a passé la journée à lire Bilbot le Hobbit et ne m'a pas dérangée. La première semaine "normale" depuis la Toussaint, peut-être même depuis la rentrée !
— Ne vous en faites pas, ce ne sera sûrement pas la dernière !
— Oui, j'espère qu'il y en aura d'autres... La semaine prochaine, c'est les vacances pour le Grand, mais même si je travaille mieux quand je suis seule, c'est tout de même celui qui me gène le moins... Si seulement j'arrivais à garder ce rythme de travail, je finirais même par rattraper mon retard !
— Ah, à ce propos, je voulais vous prévenir : il va y avoir une grève, mardi. La section des moyens sera ouverte, mais ça ne vous concerne pas, bien sûr. Celle des bébés et celle des grands seront fermées. Je suis désolée.
(Pas grave, je vais me racheter un stock de ballons, voilà.)
vendredi 1 mars 2013
Regard aveugle
Encore plus fort que le personnage qui, comme je vous le racontais il y a quelques semaines, lançait un regard noir à l'héroïne tout en l'ignorant totalement, ce qui me semblait difficilement compatible :
C'est une vieille femme très bavarde qui raconte une longue histoire. Quelqu'un l'interrompt, mais le héros la prie de continuer. Toute heureuse, elle lui lance un regard de reconnaissance.
Sauf que la vieille femme en question est aveugle. On nous a même longuement décrit ses yeux vides quelques lignes plus haut.
C'est moi qui pinaille, ou il y a des correcteurs et des éditeurs qui ne font pas très bien leur boulot ?
(Non, ce n'est pas le même auteur que la dernière fois. Ni le même éditeur. Ni le même pays, d'ailleurs. Bref, rien à voir.)
C'est une vieille femme très bavarde qui raconte une longue histoire. Quelqu'un l'interrompt, mais le héros la prie de continuer. Toute heureuse, elle lui lance un regard de reconnaissance.
Sauf que la vieille femme en question est aveugle. On nous a même longuement décrit ses yeux vides quelques lignes plus haut.
C'est moi qui pinaille, ou il y a des correcteurs et des éditeurs qui ne font pas très bien leur boulot ?
(Non, ce n'est pas le même auteur que la dernière fois. Ni le même éditeur. Ni le même pays, d'ailleurs. Bref, rien à voir.)
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