Je n'en reviens pas.
Je n'en reviens pas.
Non mais vraiment, je n'en reviens pas.
Il est 18h20, et j'ai terminé mon quota de pages pour aujourd'hui.
Je suis tellement ahurie que je ne sais pas quoi faire (du coup, je blogue). Ça fait déjà trois fois que je vérifie que je ne me suis pas trompée, mais non, il n'y a pas de doute, je suis bien à la page 268 et pas à la page 258. Et pourtant, j'ai emmené les enfants à l'école, et je suis allée les chercher, et j'ai fait des cookies pour le goûter, et j'ai pris un rendez-vous chez la coiffeuse (pour les garçons) et chez la kiné (pour moi), et j'ai fait deux lessives, et j'ai lavé la vaisselle, et j'ai même lu quelques articles de Télérama à l'heure du déjeuner et eu ma mère au téléphone.
Hier, j'avais terminé à 21h30. Et pourtant, je suis allée faire un long footing le matin, et j'ai emmené les trois minots au cinéma voir Les Minions l'après-midi. Je vous jure. A 21h30, j'étais arrivée au bout de mon chapitre. Du coup j'ai rejoint Darling sur le canapé, et nous avons regardé un film. Memento, si vous voulez tout savoir. Regarder un film en plein milieu de la semaine, je pense que ça ne m'est pas arrivé depuis avant la naissance des Things. Alors deux films dans la même journée...
Mais nom d'un chien, quel est ce mystère ?
J'y ai réfléchi tout à l'heure, en étendant le linge entre deux chapitres. Non, ce roman n'est pas plus facile à traduire que les autres. Les pages ne sont pas plus aérées, non plus, ou à peine, à cause de quelques dialogues au rythme rapide, mais ce n'est pas une explication suffisante.
Alors ?
Alors, le Filou vient d'entrer à la maternelle. Ce qui veut dire que le matin, je peux me mettre au travail un peu plus tôt qu'avant. Mais surtout, que le soir, en une demi-heure, j'ai ramené le troupeau à la maison, au lieu de faire une tournée en triporteur d'au moins une heure et demie (en comptant les haltes). A 17h10, on a fini de goûter. Et ensuite...
Ensuite, les mioches vont jouer dehors, ou à l'étage, et je me remets au travail.
Mais SI ! Je vous jure !
C'est vrai de vrai ! Ils ont grandi, et ils jouent tous les trois ensemble. Bon, il faut tout de même que j'intervienne tous les quarts d'heure pour arrêter une dispute, et puis il faut que je prévoie un quart d'heure pour réparer les bêtises ensuite (oui parce que trois mômes déchaînés qui jouent ensemble, ça se termine souvent par "Et si on écrivait sur le mur ? Et si on arrosait les fleurs et nos vêtements au passage ? Et si on jetait des cailloux sur la pelouse ? Et si on vidait la poubelle ? Et si on remplissait le bateau playmobil d'eau pour jouer avec dans la salle de jeux ? Et si on jetait par terre tous les vêtements de l'armoire ?"), mais n'empêche, je peux encore travailler au moins une heure, voire une heure et demie.
Du coup, je me surprends à rêver. Si ça continue comme ça, bientôt, je pourrai me coucher plus tôt, et dormir enfin assez. Je pourrai lire, le soir. Je pourrai laisser l'ordinateur éteint le weekend. J'aurai du TEMPS LIBRE !!!!
Je sais. Vous croyez que j'exagère. Si je vous dis que depuis des années, à chaque fois que j'ai une demi-heure devant moi, je dois arbitrer entre mes culpabilités (travailler, faire à manger, ranger, m'occuper de mes gamins ?), si je vous dis que j'ai le plus grand mal à respecter ma bonne résolution de regarder un film par mois, si je vous dis que le temps libre, je ne sais plus ce que c'est, vous allez penser que je noircis le tableau. Tant pis. Ce n'est pas pour vous que j'écris cette note, c'est pour moi. Comme ça, dans des années, quand je m'achèterai des romans sans me dire "Chic, je pourrai le lire dans onze mois, l'été prochain", quand je m'autoriserai à revoir des films que j'ai déjà vus sans être horrifiée par le temps perdu, je me souviendrai du jour où pour la première fois, j'ai vu la lumière au bout du tunnel...
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
jeudi 10 septembre 2015
mercredi 9 septembre 2015
A une époque
— Quand on mange, il faut toujours utiliser la fourchette, c'était toujours toujours comme ça, affirme Mr Thing Two (qui passe son temps à mettre les doigts dans son assiette mais veut nous prouver qu'il connaît la théorie).
— Oui. Mais il y a très longtemps, les fourchettes n'existaient pas, tu sais.
— Il y a très très très longtemps ?
— Oui.
— Alors c'était à une époque !
Voilà : qu'il s'agisse des dinosaures, de l'Egypte ancienne, ou d'un château médiéval, tout ça, c'était à une époque. Darling m'a même dit que ce matin, le gamin s'était mis très en colère car son père ne voulait pas répondre à la question pourtant fort simple "Est-ce qu'à une époque, les voitures existaient déjà ?".
(Remarquez que c'est mieux qu'il y a quelques semaines, quand, à chaque fois que je lui parlais des hommes préhistoriques ou de l'invention des téléphone portables ou de Louis XIV, repensant à la dernière obsession de son grand frère, Mr Thing Two me demandait systématiquement "C'était pendant la Seconde Guerre mondiale ?")
— Oui. Mais il y a très longtemps, les fourchettes n'existaient pas, tu sais.
— Il y a très très très longtemps ?
— Oui.
— Alors c'était à une époque !
Voilà : qu'il s'agisse des dinosaures, de l'Egypte ancienne, ou d'un château médiéval, tout ça, c'était à une époque. Darling m'a même dit que ce matin, le gamin s'était mis très en colère car son père ne voulait pas répondre à la question pourtant fort simple "Est-ce qu'à une époque, les voitures existaient déjà ?".
(Remarquez que c'est mieux qu'il y a quelques semaines, quand, à chaque fois que je lui parlais des hommes préhistoriques ou de l'invention des téléphone portables ou de Louis XIV, repensant à la dernière obsession de son grand frère, Mr Thing Two me demandait systématiquement "C'était pendant la Seconde Guerre mondiale ?")
mardi 8 septembre 2015
Lire une traduction inachevée
Cette éditrice m'avait déjà fait le coup cet été, vers la mi-août :
J'avais été horrifiée, mais heureusement, j'avais une excuse en or :
Elle n'a pas insisté. Et voilà qu'aujourd'hui, elle revient à la charge :
Alors, oui, oui, oui, mais non.
Chaque traducteur a sa méthode, bien sûr, et un jour, si ça intéresse quelqu'un, je vous détaillerai la mienne. Mais une chose est sûre : même si j'ai traduit 80 pages de plus depuis mon envoi fin août, il est hors de question que je les fasse lire à qui que ce soit. Il reste des dizaines de formules à vérifier, de problème à résoudre, de phrases bancales à retaper, de jeux de mots à réinventer, de choix à faire. Sans compter la correction orthographique, et surtout la relecture générale, celle au cours de laquelle je détecte les incohérences, les derniers anglicismes (si je traduis de l'anglais) (quoique ça peut m'arriver de remplacer un autrelanguisme par un anglicisme), les dialogues maladroits, etc.
Après avoir rédigé un refus poli mais ferme, une comparaison m'est venue à l'esprit : c'est comme si on demandait à une femme qui se prépare à aller à l'opéra et qui a prévu de prendre un bain, s'épiler, se parfumer, enfiler ses collants, enfiler sa robe, choisir des bijoux, se maquiller, se coiffer, etc. – j'oublie sûrement quelque chose – de sortir avec une seule jambe épilée, pas de collants, sa robe encore déboutonnée, des cheveux ébouriffés et du rouge à lèvres sur les joues. "Mais ne vous inquiétez pas, ma chère, j'ai assez d'imagination pour deviner à quel point vous serez élégante quand vous aurez terminé". Oui d'accord mais non merci, hein ?
(Comme j'en entends qui rient dans le fond, j'avoue que si j'allais à l'opéra, j'enfilerais un pantalon et une chemise vaguement chics et je m'abstiendrais de m'épiler, de me maquiller et de me coiffer. D'accord. Mais ce n'est pas le propos !) (Pour paraphraser Cyrano – celui d'Edmond Rostand –, moi, c'est textuellement que j'ai mes élégances...)
"Bonjour Fofo, j'espère que la traduction avance bien, de mon côté je suis en train de lire le texte en anglais mais j'ai du mal, pourriez-vous m'envoyer ce que vos avez déjà traduit, même non relu ? Merci d'avance, Machine"
J'avais été horrifiée, mais heureusement, j'avais une excuse en or :
"Chère Machine, je suis désolée mais je n'ai pas de connexion Internet ici, sauf quand je consulte occasionnellement mes emails via mon téléphone, et je ne peux donc pas vous envoyer de pièce jointe. Mais je vous enverrai la première partie du roman à mon retour fin août, comme convenu. Bien à vous, Fofo."
Elle n'a pas insisté. Et voilà qu'aujourd'hui, elle revient à la charge :
"Chère Fofo, j'ai lu la première partie et j'ai vraiment beaucoup aimé, continuez comme ça en toute confiance ! Par ailleurs, vous avez dû avancer depuis fin août, pourriez-vous m'envoyer les chapitres que vous avez traduits depuis, pour que je donne le plus de matériel possible aux représentants lors de notre réunion demain ? Merci d'avance, Machine."
Alors, oui, oui, oui, mais non.
Chaque traducteur a sa méthode, bien sûr, et un jour, si ça intéresse quelqu'un, je vous détaillerai la mienne. Mais une chose est sûre : même si j'ai traduit 80 pages de plus depuis mon envoi fin août, il est hors de question que je les fasse lire à qui que ce soit. Il reste des dizaines de formules à vérifier, de problème à résoudre, de phrases bancales à retaper, de jeux de mots à réinventer, de choix à faire. Sans compter la correction orthographique, et surtout la relecture générale, celle au cours de laquelle je détecte les incohérences, les derniers anglicismes (si je traduis de l'anglais) (quoique ça peut m'arriver de remplacer un autrelanguisme par un anglicisme), les dialogues maladroits, etc.
Après avoir rédigé un refus poli mais ferme, une comparaison m'est venue à l'esprit : c'est comme si on demandait à une femme qui se prépare à aller à l'opéra et qui a prévu de prendre un bain, s'épiler, se parfumer, enfiler ses collants, enfiler sa robe, choisir des bijoux, se maquiller, se coiffer, etc. – j'oublie sûrement quelque chose – de sortir avec une seule jambe épilée, pas de collants, sa robe encore déboutonnée, des cheveux ébouriffés et du rouge à lèvres sur les joues. "Mais ne vous inquiétez pas, ma chère, j'ai assez d'imagination pour deviner à quel point vous serez élégante quand vous aurez terminé". Oui d'accord mais non merci, hein ?
(Comme j'en entends qui rient dans le fond, j'avoue que si j'allais à l'opéra, j'enfilerais un pantalon et une chemise vaguement chics et je m'abstiendrais de m'épiler, de me maquiller et de me coiffer. D'accord. Mais ce n'est pas le propos !) (Pour paraphraser Cyrano – celui d'Edmond Rostand –, moi, c'est textuellement que j'ai mes élégances...)
samedi 5 septembre 2015
A poings fermés
Hier soir, environ 22h30.
Tiens, c'est quoi ce bruit ?
Une espèce de grondement...
Je monte l'escalier. Ça vient de la chambre du Grand. Je le trouve en train de ronfler sur son lit, plafonnier encore allumé, sa DS dans une main et un bouquin dans l'autre. Visiblement, ni DS ni bouquin n'ont réussi à retenir suffisamment son attention.
J'ôte la DS, j'ôte le bouquin, j'éteins la lumière. Il ne bronche pas, continue à ronfler comme une motocyclette. Je descends en riant et je m'approche de Darling, qui regarde la télévision sur le canapé, pour lui raconter ça :
— Devine dans quelle position je viens de trouver notre fils aîné ?
Mais Darling ne répond pas. Télécommande dans une main, verre vide dans l'autre, il est tout aussi profondément endormi que son fils...
(Pff... Et dire que pendant ce temps-là, moi, je bosse !)
Tiens, c'est quoi ce bruit ?
Une espèce de grondement...
Je monte l'escalier. Ça vient de la chambre du Grand. Je le trouve en train de ronfler sur son lit, plafonnier encore allumé, sa DS dans une main et un bouquin dans l'autre. Visiblement, ni DS ni bouquin n'ont réussi à retenir suffisamment son attention.
J'ôte la DS, j'ôte le bouquin, j'éteins la lumière. Il ne bronche pas, continue à ronfler comme une motocyclette. Je descends en riant et je m'approche de Darling, qui regarde la télévision sur le canapé, pour lui raconter ça :
— Devine dans quelle position je viens de trouver notre fils aîné ?
Mais Darling ne répond pas. Télécommande dans une main, verre vide dans l'autre, il est tout aussi profondément endormi que son fils...
(Pff... Et dire que pendant ce temps-là, moi, je bosse !)
vendredi 4 septembre 2015
Bruit et silence
C'est incroyable. Vous entendez ce silence ? Pas un bruit dans la maison. Et il n'est même pas neuf heures.
(Il y a bien ma soeur-ado quelque part à l'étage, mais elle regarde des vidéos sur son ordinateur avec un casque).
Hier, déjà, première journée de calme. Ça m'a fait un bien fou. Surtout, ça m'a bien changée de ces quelques semaines de vacances avec les gamins.
Hier soir, je suis sortie avec ma mère. Dîner dans le Marais, à la terrasse d'un restaurant. Environ 17.549 personnes (à deux ou trois près) dans les cafés branchés autour de nous. Une sacré cacophonie, certes, mais rien à voir avec la cacophonie des repas en famille. Nous pouvions discuter sans être interrompues. Et l'animation qui régnait tout autour m'a bien changée de ces quelques semaines de vacances dans un village paumé. Ça m'a fait un bien fou.
C'est comme pour les saisons : contrairement à certaines personnes, je n'aimerais pas habiter dans un endroit où il fait beau toute l'année, jamais très froid ni très chaud ni très pluvieux. Vive la diversité !
(Il y a bien ma soeur-ado quelque part à l'étage, mais elle regarde des vidéos sur son ordinateur avec un casque).
Hier, déjà, première journée de calme. Ça m'a fait un bien fou. Surtout, ça m'a bien changée de ces quelques semaines de vacances avec les gamins.
Hier soir, je suis sortie avec ma mère. Dîner dans le Marais, à la terrasse d'un restaurant. Environ 17.549 personnes (à deux ou trois près) dans les cafés branchés autour de nous. Une sacré cacophonie, certes, mais rien à voir avec la cacophonie des repas en famille. Nous pouvions discuter sans être interrompues. Et l'animation qui régnait tout autour m'a bien changée de ces quelques semaines de vacances dans un village paumé. Ça m'a fait un bien fou.
C'est comme pour les saisons : contrairement à certaines personnes, je n'aimerais pas habiter dans un endroit où il fait beau toute l'année, jamais très froid ni très chaud ni très pluvieux. Vive la diversité !
mercredi 2 septembre 2015
Rentrée, lunettes, chevaux et parc (dans l'ordre)
Déposé le Filou à l'école ce matin. Une rentrée tout en douceur : la moitié de la classe était venue hier, l'autre moitié seulement aujourd'hui, pendant une heure et demie uniquement, et comme en plus il est dans une classe à double niveau (petits/moyens), il n'y avait qu'une demi-douzaine de "nouveaux". N'empêche, le Filou n'était pas complètement à l'aise : il faut le comprendre, le saut entre l'assistante maternelle et l'école est assez radical. Darling nous a également accompagnés. Ce qui ne m'a pas facilité les choses, car une fois dans la classe, je me suis retrouvée à essayer de forcer le Filou à me lâcher d'une main, et de l'autre à pousser vers la sortie un Darling qui avait bien du mal à tourner les talons alors que son petit bonhomme faisait mine de pleurer. Heureusement, je crois que la matinée s'est bien passée, d'autant plus que le mercredi, c'est chorale, avec toute l'école réunie, donc aussi le grand frère et la grande sœur. Mr Thing Two m'a confirmé à la sortie qu'ils s'étaient retrouvés ensemble :
— A la chorale, on s'est assis à côté de lui.
— Pour le rassurer ? C'est gentil de votre part !
— Oui, et pour voir qu'il faisait pas de bêtises, aussi.
Ouf, tout va bien, alors.
Puis, à midi, il y a eu un coup de fil du parc où j'ai perdu les lunettes de Mr Thing Two. Je vous en ai déjà touché un mot, j'y suis déjà allée hier soir suite à un premier coup de fil optimiste. Or, j'avais déclaré la perte de lunettes d'enfant, bleues, avec les branches reliées par un élastique, et ils avaient bel et bien retrouvé des lunettes d'enfant (de soleil), bleues (d'un bleu foncé), avec les branches reliées par un élastique (noir). Du coup, cette fois, au téléphone, la dame m'a demandé avant toute chose :
— Vous pouvez me décrire exactement les lunettes que vous cherchez, s'il vous plaît ?
— Eh bien, ce sont des lunettes de vue, bleu clair, avec des branches souples reliées par un élastique blanc, et il me semble que c'est la maque Fisher Price.
— Ah ! Alors on les a retrouvés.
J'en aurais dansé de joie, mais cette fois, j'ai voulu attendre de les voir pour me réjouir. On ne sait jamais, il y a parfois des coïncidences plus incroyables que deux gamins bigleux perdant leurs lunettes Fisher Price de même couleur le même jour dans le même parc.
Du coup, après le goûter, j'ai embarqué toute la tribu, j'ai mis les trois petits dans le triporteur, les deux ados (le Grand et ma soeur) chacun sur un vélo, et roulez jeunesse. Nous avons mis trois quart d'heures pour arriver au parc à moins de six kilomètres de là : deux débutants et un vélo-cargo de 200 kg (vélo + passagers) sans assistance électrique (en panne), ça ne va pas vite. A un moment, nous avons rencontré deux gendarmes qui circulaient à cheval sur la piste cyclable. Les chevaux étaient assez nerveux (il faut dire que les voitures passaient vraiment vite juste à côté), et j'imagine qu'ils auraient peu apprécié de se faire frôler par des vélos. Du coup les gendarmes les ont fait grimper sur le trottoir, avec difficulté, pour nous laisser passer. On était dans une montée assez raide, et je n'en pouvais plus. Et juste au moment où je suis passée devant eux, l'un des gendarmes m'a lancé sévèrement, du haut de sa monture qui piétinait :
— Dépêchez-vous, parce que les chevaux ne vont pas tenir tranquille longtemps.
Je n'ai pas pu lui répondre, j'étais trop essouflée pour prononcer un seul mot. Mais si j'avais pu, j'aurais eu des choses à dire.
Bref, c'étaient les bonnes lunettes (youpie !), et les gamins ont pu se défouler, et il n'y a eu que deux chutes accompagnées d'égratignures, et nous avons vu un paon et un écureuil roux, et je sais encore monter sur la toile d'araignée géante, et sur le chemin de retour ça descendait plus que ça ne montait, et comme il était tard nous avons mangé de la purée mousseline, et le Grand n'a mis que 55 minutes pour faire la vaisselle (sans les casseroles) (n'empêche, il s'améliore, avant il était capable de passer une heure sur six assiettes, six verres et quelques couverts), et j'ai fait mon quota de pages à traduire malgré l'aller-retour au parc, donc dans l'ensemble, mon moral a pas mal remonté. Sur ce, je vous quitte, il faut encore que je plie dix kilos de linge avant d'aller me coucher, oui je sais, ma vie est passionnante.
(Je VEUX des VACANCES !)
— A la chorale, on s'est assis à côté de lui.
— Pour le rassurer ? C'est gentil de votre part !
— Oui, et pour voir qu'il faisait pas de bêtises, aussi.
Ouf, tout va bien, alors.
Puis, à midi, il y a eu un coup de fil du parc où j'ai perdu les lunettes de Mr Thing Two. Je vous en ai déjà touché un mot, j'y suis déjà allée hier soir suite à un premier coup de fil optimiste. Or, j'avais déclaré la perte de lunettes d'enfant, bleues, avec les branches reliées par un élastique, et ils avaient bel et bien retrouvé des lunettes d'enfant (de soleil), bleues (d'un bleu foncé), avec les branches reliées par un élastique (noir). Du coup, cette fois, au téléphone, la dame m'a demandé avant toute chose :
— Vous pouvez me décrire exactement les lunettes que vous cherchez, s'il vous plaît ?
— Eh bien, ce sont des lunettes de vue, bleu clair, avec des branches souples reliées par un élastique blanc, et il me semble que c'est la maque Fisher Price.
— Ah ! Alors on les a retrouvés.
J'en aurais dansé de joie, mais cette fois, j'ai voulu attendre de les voir pour me réjouir. On ne sait jamais, il y a parfois des coïncidences plus incroyables que deux gamins bigleux perdant leurs lunettes Fisher Price de même couleur le même jour dans le même parc.
Du coup, après le goûter, j'ai embarqué toute la tribu, j'ai mis les trois petits dans le triporteur, les deux ados (le Grand et ma soeur) chacun sur un vélo, et roulez jeunesse. Nous avons mis trois quart d'heures pour arriver au parc à moins de six kilomètres de là : deux débutants et un vélo-cargo de 200 kg (vélo + passagers) sans assistance électrique (en panne), ça ne va pas vite. A un moment, nous avons rencontré deux gendarmes qui circulaient à cheval sur la piste cyclable. Les chevaux étaient assez nerveux (il faut dire que les voitures passaient vraiment vite juste à côté), et j'imagine qu'ils auraient peu apprécié de se faire frôler par des vélos. Du coup les gendarmes les ont fait grimper sur le trottoir, avec difficulté, pour nous laisser passer. On était dans une montée assez raide, et je n'en pouvais plus. Et juste au moment où je suis passée devant eux, l'un des gendarmes m'a lancé sévèrement, du haut de sa monture qui piétinait :
— Dépêchez-vous, parce que les chevaux ne vont pas tenir tranquille longtemps.
Je n'ai pas pu lui répondre, j'étais trop essouflée pour prononcer un seul mot. Mais si j'avais pu, j'aurais eu des choses à dire.
Bref, c'étaient les bonnes lunettes (youpie !), et les gamins ont pu se défouler, et il n'y a eu que deux chutes accompagnées d'égratignures, et nous avons vu un paon et un écureuil roux, et je sais encore monter sur la toile d'araignée géante, et sur le chemin de retour ça descendait plus que ça ne montait, et comme il était tard nous avons mangé de la purée mousseline, et le Grand n'a mis que 55 minutes pour faire la vaisselle (sans les casseroles) (n'empêche, il s'améliore, avant il était capable de passer une heure sur six assiettes, six verres et quelques couverts), et j'ai fait mon quota de pages à traduire malgré l'aller-retour au parc, donc dans l'ensemble, mon moral a pas mal remonté. Sur ce, je vous quitte, il faut encore que je plie dix kilos de linge avant d'aller me coucher, oui je sais, ma vie est passionnante.
(Je VEUX des VACANCES !)
mardi 1 septembre 2015
Une rentrée mouvementée
- Deux jumeaux dans la même classe, très mauvaise idée à mon avis (je souhaite bien du courage à la maîtresse) ;
- Deux nouvelles paires de chaussures pour le Grand, qui risquait de faire sa rentrée en sandales, taille 41 et 42 alors qu'il chaussait encore du 39 avant l'été ;
- Une sœur ado qui a traîné dans son lit en pyjama jusqu'à ce que je l'envoie prendre sa douche à coups de pieds dans le derrière à 16h (après quoi elle a continué à traîner dans son lit, mais habillée) ;
- Une fausse joie qui m'a passablement démoralisée, quand j'ai parcouru 15 km à vélo pour me précipiter au parc où avaient été retrouvées les lunettes de Mr Thing Two, perdues dans ce même parc dimanche, et quand j'ai découvert à l'arrivée que les lunettes retrouvées avaient certes une monture souple bleue, mais que c'étaient des lunettes de soleil qui devaient coûter maximum 7 euros, et non pas les seules lunettes de vue de mon fils bigleux, et accessoirement la seule paire remboursée annuellement par la mutuelle ;
- Un nombre de pages traduites aujourd'hui inférieur à ce que je réussissais à traduire quotidiennement pendant les vacances ;
- Une rentrée repoussée de vingt-quatre heures pour le Filou, qui aura l'honneur d'inaugurer sa vie scolaire demain matin ;
- Six livres à couvrir pour le Grand, et un grand ménage fait dans sa trousse de l'année dernière, pleine de stylos rongés, de crayons cassés, de compas démontés ("Non mais je le garde, il ne marche plus comme compas mais la mine de crayon fonctionne encore, donc je peux écrire avec") ;
- Un déjeuner sur le pouce composé de restes de pizzas de la veille...
Bref, une rentrée ordinaire.
- Deux nouvelles paires de chaussures pour le Grand, qui risquait de faire sa rentrée en sandales, taille 41 et 42 alors qu'il chaussait encore du 39 avant l'été ;
- Une sœur ado qui a traîné dans son lit en pyjama jusqu'à ce que je l'envoie prendre sa douche à coups de pieds dans le derrière à 16h (après quoi elle a continué à traîner dans son lit, mais habillée) ;
- Une fausse joie qui m'a passablement démoralisée, quand j'ai parcouru 15 km à vélo pour me précipiter au parc où avaient été retrouvées les lunettes de Mr Thing Two, perdues dans ce même parc dimanche, et quand j'ai découvert à l'arrivée que les lunettes retrouvées avaient certes une monture souple bleue, mais que c'étaient des lunettes de soleil qui devaient coûter maximum 7 euros, et non pas les seules lunettes de vue de mon fils bigleux, et accessoirement la seule paire remboursée annuellement par la mutuelle ;
- Un nombre de pages traduites aujourd'hui inférieur à ce que je réussissais à traduire quotidiennement pendant les vacances ;
- Une rentrée repoussée de vingt-quatre heures pour le Filou, qui aura l'honneur d'inaugurer sa vie scolaire demain matin ;
- Six livres à couvrir pour le Grand, et un grand ménage fait dans sa trousse de l'année dernière, pleine de stylos rongés, de crayons cassés, de compas démontés ("Non mais je le garde, il ne marche plus comme compas mais la mine de crayon fonctionne encore, donc je peux écrire avec") ;
- Un déjeuner sur le pouce composé de restes de pizzas de la veille...
Bref, une rentrée ordinaire.
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